La jeune femme a tendance à prendre place sans se soucier des autres, l’idée de passer un prime seule ne l’embêtant pas plus que cela. Et puis, personne n’a particulièrement attiré son attention quand elle est entrée sur le plateau, alors elle préfère attendre et voir si quelqu’un la rejoint. D’elle-même, elle ne va pas forcément vers ceux qu’elle ne connait pas, mais elle n’est pas totalement réfractaire à l’idée que quelqu’un dont elle n’est pas proche profite du prime pour faire connaissance avec elle. Mais ce soir, c’est Allen qui la rejoint, ce qui est loin de lui déplaire puisque s’il y a un candidat dont elle apprécie toujours la compagnie, c’est bien lui. Quant à savoir si elle a tiré un trait sur la couleur rouge, non, pas encore, mais sur les sweat-shirts rouges, oui, assurément. « Presque, j’ai quand même conscience que certaines couleurs ne me vont pas vraiment. » Mais maintenant qu’il soumet l’idée, avoir une robe de chaque couleur ne serait pas négligeable, ce serait bien plus harmonieux dans son dressing, bien même si elle ne mettra jamais de jaune, par exemple. En tout cas, elle autorise à nouveau les commentaires dès ce soir. La semaine dernière, elle n’en voulait aucun, parce qu’elle savait pertinemment qu’ils allaient lui déplaire. Mais ce soir, c’est différent, elle a conscience d’être bien habillée. Elle répond aux compliments d’Allen par un sourire, dans un premier temps. « Je te remercie. » Déclare-t-elle simplement. « J’aimerais être aussi gentille avec toi, mais je suis encore supposée t’en vouloir. » Il avait dit qu’il imaginait qu’elle ne lui adresserait plus la parole durant une semaine à cause de ce sweat, si cela avait été le cas, elle lui en voudrait encore quelques heures. Quand Cupidon annonce le programme de la soirée, elle y voit l’opportunité de regagner un peu d’argent, sa cagnotte ayant souffert cette semaine, à cause d’Allen, notamment, ou plutôt des indices le concernant. Elle ne sait pas encore si elle est l’heureuse gagnante de ses indices, mais aux dernières nouvelles, personne n’avait enchérit après elle. « Si tout se passe bien, oui. » Oui, si tout se passe bien, si elle a effectivement gagné les enchères et qu’elle parvient à s’arrêter sur une idée. Si ce n’est pas le cas, pas de rencontre dans la cabane en bois. Il est ensuite question du détecteur et de son pourcent d’honnêteté. Oui, un peu plus et elle détraquait la machine, Cupidon lui en aurait certainement voulu. Mais le fait est que cette machine n’a sûrement pas connu beaucoup d’honnêtes gens jusqu’ici. Elle, elle ne voyait pas l’intérêt de mentir, même concernant son secret. Ses réponses peuvent plaire tout comme elles peuvent déplaire, cela lui importe peu. Quand le téléphone sonne et que Gigi part en courant pour revenir juste à temps pour une confrontation, elle comprend qu’il s’agit d’un coup organisé par Cupidon à travers le combiné, elle aimerait autant s’abstenir de répondre s’il vient à sonner à nouveau, et s’il lui vient l’idée de s’approcher du téléphone, il faut qu’Allen l’arrête. Certes, ce n’est pas son genre de se jeter dessus. « Sait-on jamais, dans un moment de faiblesse. » Autant dire que cela ne lui arrivera jamais, en principe. Elle n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise, si son réflexe est de décrocher le téléphone plutôt que de rester sagement assise à sa place. Mais elle ne voudrait pas risquer de se rendre ridicule à cause d’une mauvaise blague de Cupidon. Si elle était assurée de gagner de l’argent ou d’écoper d’une immunité, elle n’hésiterait pas une seule seconde, mais puisque le téléphone n’est pas toujours synonyme de bonnes nouvelles, elle s’en tiendra éloignée encore longtemps. L’activité débute, et elle est en mesure de reconnaître l’auteur de la première phrase, sauf qu’elle se fait couper l’herbe sous le pied avant même d’avoir ouvert la bouche. Le commentaire de Lamine, lui provoque un bref sourire, ce qui ne semble pas être le cas d’Allen. Elle ne saurait dire s’il est parfois mauvais, puisqu’elle ne passe du temps avec le français, mais elle n’est pas totalement en désaccord avec son commentaire.  « Je ne peux pas lui en vouloir, Addil m’a fait une très mauvaise impression. » Et elle ne s’est pas basée sur une seule et unique rencontre pour décréter qu’Addil n’en valait pas la peine, ils ont déjà eu l’occasion d’échanger quelques mots à plusieurs reprises et à chaque fois, le psychologue lui fait une bien mauvaise impression. « Tu l’aimes bien, toi ? » Elle serait surprise d’apprendre que les deux hommes s’entendent bien, peut-être parce qu’elle ne peut pas imaginer que quelqu’un qu’elle ne supporte pas puisse être apprécié de quelqu’un dont elle est proche. S’il répond par l’affirmative, il faudrait qu’il lui explique, parce qu’elle a beau réfléchir, elle ne trouve aucune qualité à Addil. « Je ne crois pas que cela changerait grand-chose, mais c’est gentil. » Réplique-t-elle après la proposition d’Allen. Elle n’est pas assez réactive, dès qu’Alix prend la parole, les réponses fusent avant même qu’il ait terminé d’énoncer la phrase dont le propriétaire doit être retrouvé. « Je ne dois pas passer assez de temps à la salle de contrôle. » C’est sûrement cela, aussi, parce que jusqu’ici, à part la phrase d’Addil qui lui était adressée, les autres lui sont totalement inconnues. Il faudrait qu’elle espionne un peu plus ses camarades. Le téléphone sonne à nouveau et les termes qui sortent de la bouche d’Adélie ne sont pas pour la rassurer. « Immunités et nominations, cela ne m’inspire rien de bon. » Laisse-t-elle échapper en détachant son regard d’Adélie. Non, parce que les nominations sur un prime, ils ont déjà donné, et elle n’aime pas se sentir subitement en danger.