On lui a demandé de faire un message de soutien à Sayid, pour la finale, c'est bien volontiers. Elle aurait bien fait un truc pour Lamine aussi parce qu'il est cool, mais elle imagine bien que Kira a dû s'en charger, c'est sans doute plus approprié. Sailor préfère faire ça en vidéo, en fait, en plus, elle a essayé de trouver des trucs pour rendre la vidéo amusante. « Euh, ça tourne ? Ah, oui, pardon, bon, » commence-t-elle en s'agitant devant la caméra pour vérifier. Et puis une Sailor apparaît, dans un kigurumi marron, capuche sur la tête, affublée d'oreilles rondes... un super singe, pile poil dans le thème ! « Alors moi si je suis là c'est pour vous dire de voter pour m'sieur Sayid, je dis monsieur parce que bon, il inspire le respect quand même, vous croyez pas ? Il a pas eu une vie facile, entre son... souci et puis ses jambes aussi - n'empêche qu'elles sont drôlement cool ses jambes, c'est comme s'il était à moitié robot, » commence-t-elle, avec un regard enjoué sous sa capuche. « Il aime pas rester avec les gens parce qu'on lui fait peur, c'est vrai qu'on est pas faciles hein, avec nos secrets louches et nos caractères de cochons, mais il est venu à Fake Lover quand même, enfermé dans une grande maison avec tout plein de gens qui lui font peur, » continue Sailor en comptant sur ses doigts pour la liste des choses pour lesquelles voter pour Sayid. « Il est venu quand même, pour quoi ? Pour sauver la réserve dans laquelle il travaille, et sauver tous ces... c'est quoi le mot déjà, primates, ah oui, primates, qui seraient en danger sans eux... » Elle fait une pause pour essayer d'avoir une expression plus sérieuse quand elle parle des animaux. « Bon, je suis pas le meilleur singe du monde, voire pas du tout, mais voilà, il faut voter pour Sayid parce que c'est peut-être pas le premier prix de camaraderie mais il a vachement de courage pour faire tout ça de manière altruiste, et puis parce que les animaux c'est important, alors même si vous aimez pas Sayid, votez quand même pour lui si vous voulez aider les singes du Congo, » poursuit-elle. Et puis elle sort une banane de la poche de son onesie marron, pour la peler soigneusement et croquer dedans. « Et parce que je suis polie, je dis "s'il vous plaît", » termine-t-elle la bouche pleine, avant que la vidéo ne se coupe et ne vire à l'écran noir.

Une finale d'émission de télé-réalité, ça n'arrive pas à tout le monde. Pourtant, je ne suis pas du tout anxieuse à l'idée de rejoindre le prime, sans doute parce que je préfère voir gagner d'autres candidats plutôt que moi. J'estime qu'ils le méritent plus ou qu'ils en ont plus besoin que moi en tout cas. Même si je ne suis pas stressée, j'ai tenu à accorder de l'importance à la tenue que je porte ce soir et j'ai longuement hésité. Je me dis que c'est la tenue que les gens garderont en mémoire, parce que c'est la dernière qu'il verront avant que je ne retourne à une vie anonyme. Une vie qu'il me tarde de retrouver, même si je l'appréhende un peu. C'est dans cet état d'esprit que je rejoins mes trois camarades, adressant un sourire à chacun d'entre-eux avant qu'on ne fasse notre entrée sur le plateau. "Bonne chance à vous trois" J'articule alors en prenant place auprès des trois garçons. Je suppose qu'en tant que finalistes, on se doit de passer ce dernier prime les uns avec les autres. Ce qui ne me gêne aucunement. Je les apprécie tous les trois. D'une façon différente, c'est sûr. "je ne vous l'ai pas dit mais vous êtes très élégants tous les trois, j'ai de la chance d'être à vos côtés." Ce n'est pas nouveau, ils sont tous les trois très charmants mais je note l'effort vestimentaire des trois garçons qui ont opté pour des costumes avec cravate. Apparemment, les votes sont déjà comptabilisés et notre sort est scellé. Je ne me fais pas trop d'illusions à mon sujet et je pense sincèrement arriver en queue de peloton. Ce qui ne me gêne absolument pas. Je préfère même. En attendant,  les autres candidats nous offrent des messages de soutien et je n'ai aucun mal à imaginer que c'est Leandro qui s'est vu attribué le mien. Cela me parait plutôt logique étant donné que nous avons été partenaires durant un long moment et que nous nous sommes toujours estimés à notre juste valeur. C'est quelqu'un que j'apprécie et si il avait été en finale, j'aurais aimé lui faire un discours de soutien pour le lui dire.

tenue de mack

Cette semaine, je suis restée non seulement car j’avais envie d’aller jusqu’au bout de l’aventure et que j’étais pas prête à quitter les lieux mais aussi car j’avais envie de soutenir les finalistes. Je m’entends bien avec les quatre puis aussi les quelques anciens candidats qui sont restés. Néanmoins, j’ai tout de même ma préférence pour le vainqueur. J’ai un favoris et je pense que tout le monde le sait, il s’agit d’Allen. J’espère donc de tout cœur qu’il remportera le jeu même si je sais qu’il a un adversaire redoutable en la personne de Lamine et que Mackenzi et Sayid sont aussi populaires. Je me dis que ça risque de se jouer entre les deux premiers. On verra de toute façon. Bref, bien habillée pour cette finale, je me dirige vers @Allen un peu avant que cet ultime prime ne démarre pour lui adresser un bisous amical sur la joue. « J’espère que ce bisous te portera chance. » Puis je pars m’installer un peu plus loin. Que le prime commence !

+ tenue

« Bon…Alors c’est à moi qu’incombe la tâche de faire ton discours de soutien…Ce qui me parait logique puisque je suis ton plus fervent supporter. Mais malheureusement pour toi je ne suis pas un très grand orateur… » Je n’ai pas l’aisance d’un Allen par exemple. Je ne suis pas très doué avec les mots. Et encore moins un devant une audience. Tous ces regards braqués sur moi, ça a le don de me mettre mal à l’aise. Mais bon, je n’allais certainement pas refuser de lui apporter mon soutien publiquement. Je quitte du regard Mackenzi pour me tourner vers le public. « T’es une femme remarquable. Par certains aspects tu me fais penser à ma grande sœur. Et je peux te dire que c’est un compliment, vu à quel point je la mets sur un piédestal. » Je la vénère limite. « T’as un grand cœur. Tu sais être là quand on a besoin. Tu sais écouter. T’es une femme respectueuse, avec des valeurs. » Je pense surtout à son mariage là. « Et puis tu es d’agréable compagnie. Je pense que tout le monde pourra être d’accord avec moi. Je doute que quiconque dans ce jeu ait un mot négatif à dire à ton égard. » A part un Gekko ou un Ronan peut être, mais ils ne comptent pas. « A côté de ça, outre tes qualités humaines, je pense que t’as été assez investie dans le jeu. Alors d’accord t’as pas trouvé de secret, mais si c’était un critère pour gagner, vous seriez peu à prétendre au titre. » Il n’y aurait que Kira et moi. Et une moitié d’Allen. « Tu n’as pas volé ta place. Vous méritez tous d’être là aujourd’hui. » Je parle pour les trois autres aussi. Bien sur j’aurais aimé en faire parti, mais je suis déjà heureux que Mack y soit. « Tu sais déjà ce que je pense, mais je n’aurais pu rêver meilleure partenaire que toi. Je suis fier d’avoir partagé mon aventure à tes côtés. Et de pouvoir te considérer à présent comme une amie. Maintenant je n'ai plus qu'une chose à dire : que le meilleur gagne. Et si ça pouvait être toi ça serait parfait. » Voilà, ce n’est pas le discours du siècle, mais bon j’ai fais de mon mieux. J’ai parlé avec mon cœur. De toute façon, ce ne sont pas mes mots qui vont changer quoi que ce soit au résultat final. Les jeux sont surement déjà faits. L’important, c’est juste qu’elle sache que je la soutienne à 100%. Mais bon, ça elle le savait déjà.

Spoiler:

Sayid avait écouté les différents intervenants du prime avec attention, pour combler le fait sans doute que le peu de discussions autour de lui l'empêchait de penser à autre chose. Le discours de @Sailor à son égard lui avait arraché un sourire calme, mais sincère. Sayid n'était pas très expansif mais les paroles de la jeune femme le touchaient malgré tout réellement, et il aurait aimé qu'elle soit présente pour la remercier de vive voix. Elle n'était pas là, alors qu'elle lui avait pourtant assuré le contraire, et il était quelque peu déçu, mais ne s'autorisait pas à le rester car après tout elle avait tout de même pris le temps de lui adresser un message. Il avait été un peu pris de panique lorsqu'on leur avait annoncé en milieu de semaine qu'il leur faudrait prendre la parole chacun leur tour durant le prime, et on devinait aisément pourquoi : s'il n'était pas à l'aise avec les autres ce n'était pas le fait de s'exprimer avec plusieurs paires d'yeux braquées sur lui qui allait l'aider. Il gardait encore un sentiment atroce du jour où il avait du présenter sa thèse face au jury, c'était à l'époque le truc le plus insurmontable et le plus cauchemardesque auquel on l'avait confronté, et nul doute que c'était le contenu de la thèse bien plus que sa présentation qui lui était parvenu de sauver les meubles. Aujourd'hui l'exercice n'était pas le même, il était beaucoup plus futile, mais pas beaucoup plus facile, tant et si bien que lorsqu'Alix lui avait demandé de prendre la parole il était resté plusieurs secondes bloqué, muet, avant de se donner mentalement une claque ou deux pour se secouer. « Je, hm ... » Il n'avait rien préparé. Il était nul pour ça, et il était évident qu'il n'avait pas osé demander une quelconque aide à qui que ce soit durant la semaine, alors il s'était dit qu'il ferait comme d'habitude : il s'inspirerait des autres. Et puis Alix l'avait appelé en premier, et de toute façon tout cela aurait été totalement ridicule. Parce que tout le monde le verrait, parce qu'il n'était pas Lamine, Allen ou Mackenzi, et parce que cela n'avait pas le moindre sens. « Je ne sais pas trop quoi dire. » Autant être un peu honnête, les mauvaises langues diraient que pour une fois cela ne lui ferait pas de mal. « Je pensais vraiment pas me retrouver ici, je ... en fait je ne sais pas trop si je suis vraiment à ma place. » Il ne l'était pas, il le savait, mais il avait aussi compris avec le temps qu'un défaitiste notoire agaçait plus que de raison, et qu'il valait donc mieux donner l'illusion de la demi-mesure. « Je suis venu ici parce que j'ai besoin d'argent. Enfin, pas moi, mais l'endroit où je travaille en a besoin, et pour ça j'étais prêt à n'importe quoi. Et je ne sais pas ce que va me permettre cette cagnotte, peut-être pas grand-chose, mais j'aurais fait tout ce que je peux ... j'aurais pas ce regret-là. Alors ... merci, pour ça. » Merci parce que peu importe les raisons pour lesquelles des gens avaient décidé de voter pour lui, si cela ne permettait pas de sauver la réserve - et les chances étaient minces - cela leur donnerait au moins un peu de répit. De quoi prendre des dispositions, s'organiser, et donner une fin digne de ce nom à cet endroit qui était leur domaine depuis plusieurs années pour les plus anciens. « Mes camarades finalistes ont leur place ici. Allen est la gentillesse incarnée, Lamine est une personne bienveillante et tolérante, et Mackenzi est tellement jolie. Celui qui remportera cette émission le méritera, ça ne me fait aucun doute. » Il avait marqué une pause, hésitant à s'arrêter là, se disant que c'était sans doute mieux et n'étant finalement pas capable d'écouter la petite voix qui se manifestait dans un coin de sa tête exclusivement quand il s'apprêtait à faire une connerie. « Quand je suis entré ici je pense que certains ont eu peur dehors. De ce qu'ils pensaient être le secret que je défendrais ici, de ce que je dénoncerais ... ils ont du être soulagés, dimanche dernier. » En découvrant que ce n'était pas ce secret que la production avait décidé de retenir, mais un secret dont même ces personnes-là n'avaient pas connaissance. C'était un pied de nez que Sayid leur avait fait mais cette semaine il avait réalisé que cela ne lui suffisait pas. Il voulait plus, il voulait qu'ils aient peur de ce qui les attendait. « Mais c'est que le début. Y'a douze ans mon père a engagé un de mes cousins pour se débarrasser de moi. J'ai été poussé sous une rame de métro, parce qu'en refusant de me plier à un mariage arrangé et en me fiançant à une autre, j'ai jeté le déshonneur sur ma famille » C'était ça, la vérité, son secret "de secours" comme ils appelaient ça dans l'émission. « J'ai rien dit pendant douze ans, parce qu'on m'a appris à ne pas dénoncer sa chair et son sang ... mais j'ai réalisé que j'avais pas besoin d'eux. Alors si jamais un membre de ma famille regarde ce prime, j'ai fini de fuir. Et vous allez payer. » au fur et à mesure de sa phrase Sayid s'était redressé, pour se tenir fièrement, parce qu'il voulait donner l'impression qu'il n'avait pas peur. Et il n'avait plus peur, pas d'eux, et plus assez pour les craindre au point de les laisser vaquer à leurs petites vies sans répondre de ce qu'ils avaient fait. Il était retourné s'asseoir ensuite, en silence, n'attendant plus que les résultats afin de pouvoir bientôt refermer la page Fake Lover. Pour de bon.