@Rhéa

@Joaquim te manques. Tu ne pensais pas te le dire un jour dans cette aventure et pourtant tu le ressens. Lorsque tu t'es réveillée ce matin tu as attendu de voir sa frimousse et il n'est jamais venu, parce qu'il est parti. Hier ce fut un vrai carnage, les spectateurs ont du, se régaler. Que ce soit avec votre petite guéguerre à Joa et toi ou encore avec ces batailles de Loveroom ou de changement de partenaires que les filles se sont adonnées avec plaisir et surtout voracité. Il est clair que vous n'auriez pas pu faire mieux pour faire du scandale. Tu ne t'attendais pas non plus
à ce que tes collègues féminines soit autant sur le qui-vive... comme quoi tu dois t'attendre à tout dans cette aventure... la preuve avec ce bouleversement de dernière minute avec @Gio qui a du décider qui de Joa et toi devait rester ? Tu te demandes bien quel aurait été ton choix si tu avais été à sa place. Lorsqu'il a prononcé ton nom tu as été à la fois soulagée et déçue. Pourtant tu devrais être contente et ne pas te plaindre de ta condition, tu es encore dans l'aventure alors que ton binôme a dû faire sa valise et quitter sa partenaire de crime dans la vie : @Penny... mais tu mal à l'aise de la manière de comment ça a été fait.

Tu te fais tellement mal aux méninges que tu n'arrêtes pas de tourner dans ton lit. Le fait de n'être plus que trois dans cette grande chambre n'aide bizarrement en rien pour mieux dormir, au contraire, le fait de se retrouver dans une si grande pièce alors que vous n'êtes plus que trois te dérange. Tu décides alors de te lever et te faufiles dans la chambre de @Rhéa où après avoir trouvé sa frimousse dans la pénombre, t'avances à pas de loup dans sa direction et réalise qu'elle n'est pas endormie non plus. Tu lui proposes dans un chuchotement de te rejoindre dans sa chambre avec argument qu'elle aurait plus de place, puis tu retournes dans ta chambre attendant l'arrivée de Rhéa. Une pyjama party improvisée ça n'a jamais fait de mal à personne n'est-ce pas ? Lorsqu'elle arrive tu relèves la couette pour qu'elle pisse se faufiler dessous, tel un château fort. "Je t'avais dit qu'il y allait avoir de la place..." dis-tu avant de lui dire : "Merci d'accepter de dormir avec moi. J'ai les méninges en pelote et j'avais besoin d'une personne apaisante à mes côtés." dis-tu en plongeant ton regard dans le sien.

Les yeux grands écarquillés dans la pénombre, les muscles encore courbaturés à cause de la fatigue et ton intoxication alimentaire, tu peines à trouvé le sommeil. Il est tard, tu le sais, tout le monde dort dans la chambre. Tout le monde sauf toi. Tu écoutes le son de la respiration de Sid à côté de toi, c’est reposant, apaisant, mais pas encore assez pour te pousser dans les bras de Morphée, toi aussi. Tu soupires, te retournes plusieurs fois dans ton lit, et commences à être lassée par cette situation. Tu hésites une seconde à sortir du lit pour aller te poser dans le salon, histoire de t’occuper l’esprit pendant ton insomnie. Mais tu n’as pas le temps de te décider que tu entends des pas de loups s’approcher de toi. Tes yeux acclimatés à l’obscurité reconnaissent Shift qui se penche au dessus de ton lit pour te chuchoter de venir la rejoindre dans sa chambre. Sans perdre une seconde, tu te lèves de ton lit avec discrétion, pour ne pas réveiller Sid ni aucuns de tes autres colocataires. Puis tu vas rejoindre la chambre Shennong, qui est occupée par plus que trois candidats, ça fait vide c’est dingue ! Tu repères rapidement le lit de Shift - parce que c’est la seule à gigoter sous sa couette - et re dépêche d’aller la rejoindre. T’as froid aux épaules et aux jambes, t’es seulement habillée d’un débardeur fin et large ainsi qui short. Tu te glisses sous la couette à ses côtés sans perdre une seconde. « Je t'avais dit qu'il y allait avoir de la place... » Ses quelques mots t'arrachent un sourire, tu hoches doucement la tête de haut en bas. C’est clair qu’elle a de la place, surtout maintenant qu’elle a malheureusement perdu son binôme... Tu étais restée sur le fait que ce n’était pas toujours la joie entre elle et Joaquim, pourtant son regard est triste et elle semble peinée par son départ. « Merci d'accepter de dormir avec moi. J'ai les méninges en pelote et j'avais besoin d'une personne apaisante à mes côtés. » elle plonge son regard dans le tien avec un telle intensité que tu pourrais en détourner le regard. Pourtant, tu ne le fais pas, laisses couler un instant avant de lui répondre. « Contente que tu m'ai choisi moi. » Comme la personne apaisante dont elle parle, tu veux dire. « Ça va depuis le prime, tu t'en es remise ? Sid m'a raconté ce qu'il s'est passé... » Oui car tu n'y étais pas, t'avais la nausée ce soir là et t'as finis ta soirée à rendre tes tripes dans la salle de bain alors que tous les autres étaient au prime.. C'est donc ton binôme qui t'as fait un résumé de tout ce qu'il s'était passé dès le lendemain matin. Tu sais qu'elle a frôlé l'élimination, repenser à cela te donne un frisson. T'es rassurée qu'elle soit toujours là, heureuse, soulagée. « Je suis contente que tu sois restée. » Tu tâtonnes dans la pénombre de la couette à la recherche de sa main que tu attrapes et ne lâche pas.

@Rhéa

Tu sais que tu joues à un jeu dangereux. Tu sais qu'inviter Rhéa en particulier n'est pas anodin et que ce n'est pas qu'une question d'amitié. La demoiselle t'a toujours plu de par sa personnalité ou encore de par son physique. Si tu étais dans la réalité tu l'aurais évoqué avec Noa et tu sais pertinemment ce qu'il t'aurait répondu, il t'aurait dit que tu devrais vivre tes sentiments à cent pour cent car il sait comme tu sais que tu l'aimes et qu'il t'aime et que personne ne peut changer ça... mais vous n'avez pas calculé le pouvoir que l'émission pouvait avoir, ce que cette séparation pourrait te faire ressentir, et alors que tu te sens plus vivante et existante que jamais tu te laisses à la fois vivre et réfléchis à tes actes par la suite. Rhéa est une personne que tu apprécies bien plus qu'il ne le faut... tu ne sais pas si c'est réciproque, et tu ne sais encore moins si tu as envie de connaître la vérité, c'est-à-dire son point de vue... tout est décuplé dans cette aventure, et bien que tu te trouves cliché à penser ça alors que tu étais la première à dire que les candidats de télé-réalité exagérait en sortant cette phrase, tu remarques que ça se retourne contre toi et que bien que tu n'as jamais apprécié avoir le contrôle de ta vie, tu aimerais pour une fois maintenir le cap de ton navire... car tu t'inquiètes pour ton secret, pour sa révélation et pour ce que ça va signifier... Tu prends une grande inspiration te dis que ce n'est pas le moment de penser à ça, surtout après quelques heures après ton sauvetage, cela n'a clairement pas lieu. @Rhéa t'attrapes la main, et tu ne détournes pas ton regard. "On peut dire que oui... en réalité c'est facile, je suis restée et Joaquim est parti... ça me fait quelque chose parce que c'était mon binôme.. mais après pour être tut à fait objective je pense que c'est Penny qui va souffrir le plus de cette histoire..." dis-tu avant de te concentrer sur ton pouce qui caresse la paume de Rhéa. Cachée par la couette tu te permets un rapprochement sans réfléchir - sans le vouloir y penser - et lui dit : "J'ai eu peur de ne plus te revoir ce soir !" dis-tu avant de te rapprocher d'elle . "Tu vas mieux ?" demandes-tu légèrement inquiète pour son état de santé.

Shift prend une grande inspiration. Elle ne semble pas à l'aise à l’évocation du souvenir de sa nomination et de son sauvetage in extremis. « On peut dire que oui... en réalité c'est facile, je suis restée et Joaquim est parti... ça me fait quelque chose parce que c'était mon binôme.. mais après pour être tout à fait objective je pense que c'est Penny qui va souffrir le plus de cette histoire... » Tu hoches doucement la tête de haut en bas. Penny, tu ne la connais pas encore plus que cela, pas du tout, même, mais c'est clair que vu les révélations du prime, elle serait surement la plus triste de ce départ parmi l'ensemble des candidats. Toi, t'es contente, satisfaite du choix de @Gio. T'avais aucunes affinités avec le brun, mais avec Shift c'est tout autre chose. T'aurais clairement été triste et carrément dégoûtée de ne pas avoir pu passer plus de temps avec elle. Elle t'intrigue, elle t’intéresse, et tu ne comprends pas vraiment pourquoi parfois tout ton intérêt et toutes tes pensées sont tournées vers elle, mais c'est comme ça. « C'est sur... ça ne te fait pas bizarre de ne plus être en binôme ? » A ce stade du jeu, se retrouver seul est de plus en plus un avantage, parce que l’étau se resserre, les choix vont être de plus en plus difficiles pour les nominations au fur et à mesure que les affinités vont se développer entre les candidats. Tu sens dans le creux de ta paume son pouce glisser doucement sur la peau, t'as un frisson qui te parcourt le bras. « J'ai eu peur de ne plus te revoir ce soir ! Tu vas mieux ? » Elle se rapproche de toi, tu peux le sentir avec sa jambe qui vient frôler la tienne et son souffle qui chatouille ton visage. Tu plisses le nez et souris avant de lui répondre. « C'est vrai ? » T'es un peu surprise par ses mots, et surtout sa gestuelle qui va avec. Ça te fait plaisir cependant, et c'est clair que tu aurais été vraiment très mal de son départ. Heureusement que les choses se sont déroulées autrement. Tu chasses ces pensées, ce n'est pas le cas et heureusement. Tu bouges légèrement ta main pour la dégourdir et entremêler tes doigts dans les siens, puis portes vos mains dans le creux de ton épaule. « Oui ça va beaucoup mieux merci, j'arrive à nouveau à manger normalement même si je me sens encore très fatiguée. » Pourtant il est deux heures du matin et tu ne dors pas. Ton corps est fatigué, tu as passé ces deux derniers jours affalée un peu partout - dans ton lit, dans le canapé, etc. Mais ton esprit est bel et bien éveillé, surtout à ce instant, ici et maintenant, avec Shift.

@Rhéa

"Non... en soit ici ce n'est qu'un jeu alors... tôt ou tard on est bien obligé de se rappeler qu'à la fin il n'en restera plus qu'un..." dis-tu en réalisant à chaque mot prononcé leurs poids. Tu ne t'attendais pas à mener cette bataille aux côtés de Joaquim, car lui-même avait énoncé le fait que sa partenaire réelle était Penny. Finalement cette aventure tu l'as commencé seule et tu la continues dans le même statut un mois après... c'est juste plus concret à présent. Tu risques encore l'élimination cette semaine, et tu dois remercier Joaquim pour ça... même à l'extérieur il arrive à avoir du pouvoir sur ton jeu, cette situation tu la détestes. Tu n'aimes pas qu'on décide à ta place, ça te rappelle trop de mauvais souvenirs. Tu quittes les yeux de Rhéa le temps d'une seconde pour jeter un oeil à ta cicatrice, une preuve du pouvoir de l'homme sur la femme. Ce n'est qu'une marque du passé, vieille mais indélébile. Tu te rapproches d'elle, aimant son contact et lui confie apprécier son contact, elle s'en étonne ce qui te fais sourire. "Je ne te le dirai pas si ce n'est pas le cas !" Réponds-tu en plongeant de nouveau ton regard dans le sien. Tu sens qu'elle entrelace tes doigts, ça te réchauffe ton petit coeur. Tu prends des nouvelles sur sa santé, ayant remarqué qu'elle n'était pas au plus haut de sa forme ces derniers jours. Elle t'affirme qu'elle va mieux, ce qui te rassure bien évidemment. "Si tu veux demain je te préparerai un bon petit thé, c'est une amie qui m'a donné la recette, elle était du genre maîtresse des potions et sa recette fais des miracles !" dis-tu tout en te l'enregistrant dans ta mémoire. Tu vas pour lui poser une question, mais une musique se fait entendre dans la chambre, elle te rappelle quelque chose, une règle du jeu qui t'était sortie de l'esprit et plus tu entends la mélodie plus elle te deviens plus clair. Tu éclaircis ta voix, te mordilles la lèvre. Bien que tu sois persuadée que les caméras ne peuvent pas voir à travers cette couverture, la production est loin d'être bête...

Tu en as envie, ça, tu le sais et tu ne peux pas te mentir à ce sujet, mais tu n'es pas toute seule, quelqu'un t'attend à l'extérieur. Tu connais les règles que vous vous êtes proscrites. Tu aimerais avoir ce pouvoir de stopper le temps, de demander une pause au jeu, à cette aventure, juste pour avoir Noa en face de toi et discuter de ce qui t'arrives. Toi qui es la première à dire, même proclamer qu'il faut profiter de l'instant présent, tu es actuellement en train de faire le contraire. Tu as une sublime femme devant toi que tu pourrais embrasser, que tu dois selon les règles embrasser, sauf qu'à ce moment précis, tu sais que si tu le fais... rien ne sera plus pareil. "Je tiens à te dire que lorsqu'on va s'embrasser..." commences-tu à dire dans un murmure.. "Ce ne sera pas qu'un jeu pour moi." Tu veux être clair avec elle, tu ne sais pas ce qui serait arrivée si cette musique n'avait pas retenti, peut-être que vous vous seriez embrassés ou peut-être que vous auriez juste flirté, comme vous le faisiez juste avant... mais cette précipitation t'alertes sur tes agissements prochains et tu dois la clarifier avec @Rhéa et lui rappeler qui tu es. Comment tu fonctionnes.

« Non... en soit ici ce n'est qu'un jeu alors... tôt ou tard on est bien obligé de se rappeler qu'à la fin il n'en restera plus qu'un... » Ces mots sont tellement vrais et pourtant, tu t’étonnes toi même de ne plus trop penser ainsi. Au début de l'aventure, tu étais à fond dans cette optique, et entre temps, tu as rencontré quelques têtes qui t'ont donné envie de t'ouvrir, de ne plus te la jouer perso. A terme, oui, vous serez tous seuls, mais le plus tard sera le mieux, à ce stade du jeu. Tu t’étonnes toi-même de tes propres pensées. C'est les médicaments qui te rendent faible et guimauve, ou quoi ?! Son regard quitte le tien pour s'attarder sur une cicatrice qui barre sa peau claire et lisse. Tu fronces les sourcils, tu n'avais jamais remarqué sa cicatrice sur elle. Mais c'est surtout le fait qu'elle décide d'y jeter un œil - maintenant et tout de suite en ta présence - qui t'intrigue plus que tout. « D'où viens ta cicatrice ? Si ce n'est pas trop indiscret, t'es pas obligée de me répondre. » T'as toujours été douée pour écouter les gens parler, les écouter, les comprendre. Tant que la situation ne s'inverse pas et qu'on te demande de faire pareil, tout va bien. Elle plonge à nouveau son regard dans le tien et te propose de te préparer un thé magique le lendemain pour définitivement te remettre sur pied. Ce n'est clairement pas une proposition que tu peux refuser, surtout que tu adores le thé. « Avec plaisir ! » Tu viens placer ta main libre devant ta bouche, interdite. Tu réalises que t'as parlé un peu trop fort. Tu redresses la tête et sors la tête de la couette pour vérifier que ça ne bouge pas à côté, qu'aucuns de ses colocataires n'a été réveillé par ton ton trop plein d'entrain vif et soudain. A ton grand soulagement, pas un bruit ni un mouvement dans la pièce, ouf. Pas de bruits, sauf peut être une musique qui passe - à très faible volume, car c'est quand même le milieu de la nuit. Tu fronces les sourcils, te poses des questions et recales ton visage à quelques centimètres de celui de Shift. Tu la fixe, l'interroge du regard, et espères qu'elle comprend mieux que toi. Tu lis dans son regard que c'est le cas alors qu'elle se mordille la lèvre. C'est à ce moment que tu comprends, toi aussi. Tu te souviens du premier prime, où cette musique avait été présenté, la musique qui doit faire que les candidats qui l'entendent doivent s'embrasser dans l'instant.. T'es dégoûtée, clairement. Parce que ce n'est pas l'envie qui t'en manque, d'embrasser Shift. Mais tu te dis que ça va se passer à cause d'un jeu, que c'est forcé, que ce n'est pas naturel ni spontané... Tu détournes le regard sans dire un mot, l’étreinte de tes doigts autour des siens se desserre un petit peu. T'as un pincement au cœur, et en plus de ça, tu ne sais plus ou te foutre, t'es gênée. Tu sais qu'elle a un copain et que, par ce fait, elle ne pourra jamais s’intéresser à toi comme tu commences à t’intéresser à elle. Tu cogites, toutes tes pensées se bousculent, tu fermes les paupières et fronces les sourcils pour tenter de calmer la tempête dans ta tête, en vain. « Je tiens à te dire que lorsqu'on va s'embrasser... » Ses mots stoppes en une seconde la valse de tes pensées, tu gardes cependant les yeux fermés, surprise de son terme : lorsqu'on va. « Ce ne sera pas qu'un jeu pour moi. » Tu mets une seconde à assimiler, à comprendre ses mots. Tes paupières s'ouvrent enfin sur tes pupilles qui courent sur les traits de son visage. C'est un peu les montagnes russes, là, tu ne sais pas quoi penser, ni quoi dire. « Comment ça, tu n'as pas un copain à l'extérieur ? » tu lui demande en référence à ses mots comme quoi cela ne sera pas qu'un jeu pour elle. T'as peur de ne pas comprendre. T'es perdue, t'as besoin d'y voir un peu plus clair avant de te faire des films ou de t’emballer. Parce que si tu n'écouterais que ton corps et ton cœur, tu ne te ferais pas prier pour réaliser le défi de Cupidon, ici et maintenant. Mais tu tentes de te résonner, tu n'es pas seule dans l'histoire, tu dois te montrer raisonnable, ne pas être égoïste, peu importe à quel point tu en as envie.

@Rhéa

Ta cicatrice, tu ne la cache pas. Tu ne la mets pas en valeur non plus. Tu essayes juste de vivre avec, de faire comme si ce n'était qu'une marque de ton passé que tu n'essayes pas d'oublier, mais plutôt de dépasser. Cette aventure ne te le rappelle pas, ce passé... comment le pourrait-il ? Ta vie actuelle est à des lumières de celle que tu as vécu en Inde. L'évoquer ne te dérange pas, tu as en réalité bien commencé à le faire, brièvement certes, avec Léon, alors en discuter avec Rhéa ne devrais pas te faire peur et pourtant... ça te fais penser à un échange que tu as eu avec l'une de tes soeurs lors d'un atelier Radiate your magic. Tu te posais des questions sur ta relation avec Noa et sur ce que tu pouvais lui dire sur toi, sur ce que tu pouvais dévoiler ou non, qu'est-ce que ça pourrait lui apporter finalement à part un malaise ? Elle t'a dis cette phrase que tu as trouvé rempli de défauts : Quand on aime on est capable de tout entendre. Tu as eu beau prendre les mots un à un et essayer d'adhérer à cette phrase, ça t'étais tout bonnement impossible. Tu as alors imaginé ne rien lui dire, rester flou sur cette partie de ton existence, ça ne lui manquerait pas et toi ça te permettrais d'accepter que ce n'est que des souvenirs, mais avec le temps, tu as appris à faire confiance à Noa et tu lui as ouvert ton coeur tout comme tes pensées. Lorsque Rhéa te demande la raison de cette cicatrice, tu te demandes si son regard, si innocent et chaleureux, va changer à ton égard. "On m'a retiré un rein." Dis-tu, ton regard planté dans le sien, à l'attente du changement de lueur. "J'ai été marié, il y a longtemps et la famille de mon mari voulait de l'argent, la dot ne leur suffisait pas... mes parents ont eu beau essayer de tout faire pour leur en donner ce n'était pas assez alors...au même moment je suis tombé malade et mon mari m'a amené dans une clinique... on m'a opéré et je pensais que ce n'était qu'une appendicite... Quelques semaines plus tard je me suis plainte de nouvelles douleurs et je suis allé avec ma mère dans un autre hôpital, on m'a fait passer des radios et on a découvert que je n'avais plus qu'un rein..." Un frisson te parcourt, tu essayes de sourire pour rassurer la jolie brune. "Mon mari a vendu mon rein." Tu sens que l'émotion resserre ton coeur, mais tu te rappelles que tu es vivante... Pourtant ce jour-là, une partie de toi a disparue. Tu es aussi là pour ça, pour parler des abus que les femmes rencontrent en Inde et partout. Tu es fatiguée de te taire, épuisée de voir autant de cruauté.

Pour alléger l'atmosphère devenue pesante tu lui proposes de lui préparer un thé de chez toi. Elle accepte ce qui te redonne de la force. Tu n'as pas le temps de proposer ou énoncer quoi que ce soit d'autre qu'une musique atteint ton oreille. Peu à peu ta mémoire te rappelle ce qu'elle signifie, à quoi elle est reliée et alors que tu es prise au dépourvue, tu avoues à Rhéa que ce futur baiser ne sera pas qu'un jeu et qu'il risque de te chambouler. Elle a l'air surprise aux premiers abords ce qui t'aides pas trop à savoir la suite des événements. Elle te demande alors si tu n'as pas de copain à l'extérieur et tu te mordilles automatiquement, de nouveau, ta lèvre inférieure. "Si... Noa prénommons-le comme il se nomme." dis-tu en tentant une petite blague. "Je suis polyamoureuse. J'aime Noa, mais j'ai aussi une forte attirance pour toi !" Avoues-tu à Rhéa. "Je peux comprendre que ce soit perturbant et avec Noa on s'est fixé des limites... je ne pensais pas que, je ne me doutais pas d'une rencontre comme celle que je vis avec toi." Tu essayes d'être le plus clair possible, mais cette musique qui résonne et votre proximité n'aide pas beaucoup à te concentrer.

« On m'a retiré un rein. » Shift te répond en plantant ton regard dans le sien. Tu ne peux dissimuler ton expression de surprise. Le regard que tu lui offre en échange est plein d’interrogations, et d’empathie. Tu ne t'attendais pas du tout à cela. Et puis elle t'explique, comment, où, quand, pourquoi. A mesure que les mots sortent de la bouche de Shift, plusieurs sentiments passent dans tes yeux. La surprise, l'incompréhension, la colère. La tristesse. « Mon mari a vendu mon rein. » Elle te sourit, l'air de dire " ça va "  pourtant t'as du mal à y croire. Aussi lointaine soit derrière elle cette histoire, elle doit forcement encore avoir du mal à en parler et surtout, à y repenser. C'est clairement le genre d'histoire à faire relativiser n'importe quel idiot sur ses petits problèmes, y compris toi. Tu respires en silence, un peu interdite par cette révélation, t'aimerais savoir lui dire quelque chose qui lui réchaufferait le cœur, mais t'as toujours été nulle pour ce genre de choses. T'as beau essayer, tu n'arrives pas à te montrer réconfortante. De ta main libre, tu vas doucement faire glisser tes doigts sur sa cicatrice, les sourcils froncés, une multitudes de questions se bousculant dans ta tête. Tu la sens frissonner, mais tu ne sais pas si c'est à cause de la fraîcheur de tes doigts ou de ton contact sur sa peau nue. « J'imagine que ça ne doit pas être facile d'en parler... ça me flatte que tu ai confiance en moi. J'espères que ça ira mieux avec le temps. » Tu y crois et en même temps non ; à tes mots. Parce qu'avec le temps, tout passe, tout s'apaise. Mais ce genre de blessure... tu n'oses pas imaginer à quel point ça doit être dur de passer à autre chose. Et puis, il y a cette cicatrice qui doit la rappeler à l'ordre à chaque fois qu'elle croise son reflet dans le miroir. T'as l'impression d'avoir un poids dans le cœur après avoir entendu son histoire, c'est dingue. T'as presque envie de lui balancer ton secret ici et maintenant, juste pour qu'elle puisse te connaitre autant qu'elle vient de se confier à toi. Mais bon, ce n'est pas tellement le concept du jeu, Rhéa, tu dois retrouver tes esprits... D'ailleurs, t'es presque forcée de le faire lorsque la musique retentit dans la pièce. T'es étonnée, perturbée par ses mots. T'es perdue, tu ne sais pas quoi penser, tu la questionnes et elle te répond « Si... Noa prénommons-le comme il se nomme. » tu lui adresses un sourire penaud, gênée, avant d'hocher la tête de haut en bas. « Je suis polyamoureuse. J'aime Noa, mais j'ai aussi une forte attirance pour toi ! Je peux comprendre que ce soit perturbant et avec Noa on s'est fixé des limites... je ne pensais pas que, je ne me doutais pas d'une rencontre comme celle que je vis avec toi. » Cette fois, ta main lâche définitivement la sienne, tu dégourdis tes doigts et regardes ailleurs. En fait, partout sauf dans ses yeux, t'es gênée, perdue, contente. C'est trop d'informations d'un coup alors qu'il y a seulement vingts minutes, t'étais persuadée que cette attirance était en sens unique. Tu découvres que non et t'es prise de court. Lorsque t'as enfin le courage de croiser à nouveau son regard, t'espères qu'elle ne remarque le sang qui te monte aux joues. « Je ne veux faire de mal à personne, c'est tout. » tu lui dis, comme pour te justifier de ton incompréhension et ta réticence d'il y a quelques instants. Tu respires un grand coup, t'as vraiment besoin d'oxygène, et d'y voir plus clair. Ta main que tu avais laissé traîner près de sa cicatrice glisse sur sa hanche et fais légèrement pression pour vous rapprocher un peu plus. Tu n'es plus qu'à quelques centimètres de son visage, tu sens son souffle chatouiller tes pommettes. T'as l'impression que ton cœur va s’échapper de ta poitrine tellement il bat fort. « Mais si tu me dis que les choses sont claires... » tu lui dis dans un chuchotement, tellement vous êtes désormais proches. Et sans lui laisser le droit de réponse, tu réduis à néant la distance entre vous. Tu fermes les yeux, tes lèvres viennent rencontrer les siennes sans timidité, dans une chorégraphie parfaitement improvisée et synchronisée. T'as la tête qui tourne un peu, sans pouvoir dire si c'est à cause de l'instant ou de ton trop grand manque de sommeil. Probablement les deux. Ce vertige, ou cette sensation que jamais tu n'aurais pensé vivre ici.