Réveillée depuis cinq bonnes minutes, mon ventre criait déjà famine. Mon premier geste fut de me rendre dans le cellier où se trouvait déjà quelqu'un. Allumant la lumière, je reconnus Vadim et mon premier réflexe fut de baisser la tête. Il m'avait pris pour une idiote me souriant avec gentillesse la première semaine pour me juger inintéressante le jour du prime, c'était bien ce qu'on appelait se faire avoir en beauté. Autant ne plus faire attention à lui pour le restant de l'aventure. Alors que j'attrapais la boite de gâteau que j'étais venue chercher, posant ma main sur la poignet pour l'actionnait et donc sortir, celle-ci était bloqué. Essayant une deuxième fois, puis une troisième, je me tourna finalement vers Vadim, en fronçant les sourcils. « Je ne trouve pas ça drôle. » lui dis-je, signe que je l'accusais d'y être pour quelques choses, mais tout d'un coup je fis tilt. « Mais si tu es là à côté de moi, c'est que tu ne peux pas être le responsable et que tu es dans la même galère que moi. » chuchotais-je, tout en réfléchissant à cette accusation un peu trop hâtive, puis soupirant tout en levant les yeux au ciel, ma langue natale prit le dessus. « vas met 'n man wat nie kan sien verder as die punt van sy neus, dit is net my luck. »

Vadim avait besoin d'un petit encas pour bien commencer la journée. Et quel est le meilleur endroit pour se remplir la pense sans embêter quelqu'un ? Le russe se dirigea donc vers le cellier, chantonnant quelques paroles de The Sounds. Il poussa la porte et avança vers le plus bas étage du premier placard, fouillant s'il ne trouvait pas quelque chose à becter, avant que le poignée ne s'enclenche, le forçant à passer sa tête par dessus son épaule, découvrant, ainsi, que Yasmeen avait eu la même idée que lui. Ne lui adressant pas la parole, il replaça son regard sur l'étagère. Il n'avait que très rarement discuté avec elle, si ce n'est presque jamais, hormis leur petite discussion près des toilettes. S'il avait écrit qu'elle était inintéressante dans sa lettre du dernier prime, c'était seulement parce qu'elle ne l'avait pas marqué plus que ça, hormis sa folie, voir son tempérament d'abrutie. Il fouilla dans l'étagère, écartant les bouteilles et autres paquets de gâteaux pour, finalement, attraper un pot de pâte à tartiner au chocolat qui ferait bien affaire avec le pain qui trainait dans la cuisine. Puis, il se leva, avant que Yasmeen se mette à l'accuser. La porte était bloquée. Et alors ? Vadim avait toujours solution à tout. « Je pense qu'on sera dans l'obligation de se reproduire. » Ironique, bien sûr. Quoi que... Ils auraient pu faire un remake à la Vadim-Hivana, mais pas sûr que Yasmeen soit très d'accord. Même si elle était beaucoup moins sexy que la brune. Bref. Alors qu'il allait essayer d'enclencher la poignée à son tour, il fut déconcentré par une langue qui lui sifflait dans les oreilles. « En irlandais, s'il te plaît. Ou russe, à la limite. » Arquant alors un sourcil. Inutile de dire qu'il ne comprenait rien à sa langue, et qu'une traduction serait meilleur.

La remarque de Vadim me fit lever les yeux au ciel. J'aurai dû me douter que tout ce qu'on disait sur lui n'était pas exagéré et qu'il était vraiment exaspérant. « Garde cette idée pour quelqu'un d'autre, tu veux bien ? » lui dis-je, secouant la tête négativement, trouvant vraiment qu'il était culotté de me demander une telle chose. Si quelqu'un d'inintéressant voulait dire pour lui quelqu'un qui ne parlé pas de sexe et ne le pratiquait pas non plus à tout va, alors j'étais bien contente d'être comme ça. A cause de l’anxiété d'être enfermé ici et aussi d'y être avec Vadim, j'avais lâché une phrase en Tsonga tout haut sans m'en rendre compte, puis il me demanda une traduction. Me mordant les lèvres, honteuse, je tourna finalement la tête à l'opposé de celle de Vadim, pour être complètement dos à lui. « J'ai simplement dit que j'avais beaucoup de chance d'être enfermé ici avec un type qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. » lui dis-je, essayant de garder l'assurance dont je faisais preuve. Je n'étais pas de celle qui cherchait le conflit et je me doutais qu'il n'allait pas prendre ses mots avec plaisir.

Bien sûr, c'était de l'ironie, une blague bien placée. Comme s'il voulait coucher avec Yasmeen. Mais où irait le monde ? C'était juste une phrase qu'il avait lâché pour détendre l'atmosphère, rien de plus, mais la jeune femme ne devait pas avoir compris. Elle était blonde, là était le problème. Ne s'y attardant pas, il secoua la poignée assez fortement pour qu'il arrive à les faire sortir d'ici, mais il n'arrivait pas. Ils étaient bels et bien bloqués. Comment avaient-ils fait pour se retrouver enfermés, à deux, là dedans ? Si c'était à cause d'un autre candidat, il le tuerait une fois en dehors de la petite pièce, pour l'avoir contraint de se retrouver avec cette blondasse. Cependant, il détacha son attention de la porte pour la porter sur sa camarade, l'écoutant parler. Il se contenta d'arquer un sourcil. Elle ne le connaissait pas et se permettait déjà de le juger. C'était seulement de la jalousie, ou alors une haine suite à ce qu'il avait écrit dans sa lettre lors du dernier prime. Mais si elle voulait le blâmer pour avoir été honnête, libre à elle, mais il n'allait pas se faire suer à lui plaire. Certainement pas. Il replaça son regard sur la porte, essayant, encore et toujours, d'ouvrir cette porte et il poussa de toutes ses forces sur la poignée qui céda. Elle était dans sa main, décrochée de la porte. Il replaça son regard sur sa camarade avec un fin sourire sur les lèvres. Il n'avait pas fait exprès, et il espérait qu'elle ait compris. Merde. Il allait devoir se la coltiner encore. Encore et toujours.

Je n'avais pas l'habitude de juger les personnes sur les on dit, mais il fallait avouer que le jeune homme ne faisait rien pour se faire apprécier et ce n'est pas moi qui allait chercher plus loin chez une personne si malsaine. Après la traduction que je venais de lui faire, Vadim n'ajouta rien, saquant sur la porte comme-ci elle allait céder d'un coup, voyant qu'il y allait de plus en plus fort, je le regarda, inquiète. « Arrête, tu vas la ... casser.» dis-je, alors qu'il tenait la poignet entre ses mains. Il venait de casser la porte. J'allais resté ici un long moment à ce que je vois. Soupirant avant de m'asseoir sur le sol, j'étais contente qu'il y est au moins de la ... Lumière. Le noir s'installa dans la pièce, on ne voyait plus rien, n'ayant aucune fenêtre dans cette pièce, tout était sombre et mon cœur commença à s’accélérer. J'avais peur du noir, surtout lorsque j'étais seule, mais Vadim était là, mais silencieux. « Ne te tais pas Vadim, s'il te plaît dit quelques choses, n'importe quoi, mais parle ! » lui demandais-je, au bord de la crise d'hystérie. J'étais prête à recevoir toutes les insultes du monde rien que pour l'entendre parler, sa voix était la seule chose qui pouvait me rassurer.