With CASSANDRE

Il y a plusieurs jours de cela, j'avais proposé à Cassandre pour le remettre d'aplomb de m'accompagner pour une séance de sport. Je lui avais donc donné rendez-vous ce matin, à neuf heures trente tapantes. Seulement il était plus de dix heures à présent et toujours aucun Cassandre à l'horizon. J'avais cherché partout, dans la cave, dans notre lit commun, à la piscine, la salle de bain mais pourtant rien. Il demeurait introuvable. Par chance j'avais croisé Nolan qui m'avait dit l'avoir vu non loin des toilettes, la seule pièce où je n'avais pas eu l'idée de chercher. Devant la porte, j'attendais patiemment, de longues minutes sans qu'il ne se passe rien. Perdant patience, je commençais à tambouriner à la porte. « Cassandre ! Je sais que tu es là, pas besoin de faire le mort. Allez ouvre ! Ça va te faire un bien fou de courir. T'es à nouveau sur la marché chéri, tu ne voudrais pas que cette petite brioche qui entoure désormais ton ventre soit un frein dans ta recherche de l'âme sœur n'est ce pas ? » J'exagérais certes un peu, mais tous les moyens étaient bons pour le faire sortir de là.

Lorsque j'eus fini mon monologue j'entendis le verrou de la porte s'ouvrir. Je patientais quelques instant, je n'entendis aucun mot, aucun mouvement. Attendait-il que je franchise la porte ? Bon j'entrebâillais la porte avant d'ajouter. « Cass' chéri, je vais rentrer alors quoi que tu fasses rhabilles toi si tu ne veux pas que je te vois. » Lançais-je par précaution et pour lui indiquer ma présence d'une façon plus que légère. Je poussais la porte pour le découvrir sur la cuvette des toilettes et fort heureusement habillé. « Qu'est ce que tu fais là tout seul dans le noir ? Tu sais les toilettes c'est loin d'être l'endroit où il fait bon vivre et puis quelqu'un risquerait d'avoir besoin de les utiliser. » Je refermais la porte derrière moi, la verrouillant pour plus de tranquillité tandis que je regardais mon partenaire, qui ne semblait pas dans son assiette.

Leone poursuivait paisiblement son enquête sur les secrets de ses camarades, son bloc-notes à la main. Lorsqu’il passa devant les toilettes il reconnut les éclats de voix de Sydney et Cassandre. A la fois intrigué et curieux, il s’approcha et ne put s’empêcher de sourire. Il déchira une feuille et inscrivit :

Citation :

Combien de fois as-tu vécu cette situation ? (Coche la réponse exacte)
[ ] Pas suffisamment pour prouver au public que je suis une femme patiente et attentionnée
[ ] Trop souvent que je m’apprête à castrer Cassandre pour remplacer son cœur par ses testicules

Cassandre ne sait pas apprendre de ses erreurs, pourquoi tu en fais toute une affaire personnelle ? Autrement dit, abrège j’ai envie de me branler.

Il fit passer son petit mot sous la porte…

Sans que le jeune homme n'ait le temps de répondre, un bout de papier, glissa entre mes jambes. Je le ramassais intriguée. Un éclat de rire que je ne pouvais contrôler retentissait dans la pièce bien trop étroite à mon goût. Il avait beau ne pas être signé, l'auteur de ce petit mot ne pouvait être que Leone, qui d'autre ? « Va te branler ailleurs, une chaussette ça pourra faire l'affaire, celle d'Austin sont super douce, à ce qu'il parait. » Avais-je crié à travers la porte, d'un ton qui se voulait neutre. Calé contre celle-ci les bras croisé contre mon buste je regardais Cassandre assez pressé qu'il crache le morceau. J'étais agacé de ne pas être dehors entrain de me défouler, à la place j'étais enfermée dans le lieu le plus glauque de la maison avec un partenaire qui ne semblait pas décidé à bouger de là.

Pourquoi j'avais sortie le prénom d'Austin ? Non franchement, j'étais bien conne parfois. Où peut être était-ce mon inconscient pas si inconscient que ça finalement. Non faire réagir Cassandre, ce qui s'avérait être une erreur puisqu'il se complaisait dans son mutisme. Je grognais. J'étais même très douée dans cet exercice, un vrai don de la nature. Il se cachait, j'avais envie de hurler, mais me retins. « Cassandre, Cassandre, Cassandre. Oui il parait que citer le même prénom trois fois, ça donne plus d'impact. Bref. Tu vas sortir, tu vas afficher ton plus beau sourire. Emmerder tous les candidats si tu veux, moi la première. Mais je ne te laisserais pas t'enfermer dans une sorte de déprime ou je ne sais quoi. Tu souffres, je sais, ça fait mal, c'est dur, je sais tout ça. Je t'adore, je ferais tout pour toi tu le sais, y compris te mettre un coup de pied au cul s'il le faut. Je sais pas ce dont tu as besoin pour réagir, dis moi, mais réagit Cassandre. » J'étais d'accord pour le réconforter quand il allait mal, j'étais d'accord pour lui apporter ton mon soutiens, je l'avais déjà prouvé à mainte reprise, le laisser sombrer ? Hors de question.

Un sourire s'étalait sur mes lèvres, un immense sourire franc illuminait mon visage. Je l'écoutais faire sa proposition on ne peut plus intéressante, puisque finalement pour le moment je ne faiblissais pas, ou du moins pas en ce moment. J'étais même très bien, extérieurement, la seule fois où mon visage avait affiché de la colère ou de la déception c'était lorsque j'avais aperçu Cassandre sur cette cuvette ou lorsque je l'avais cherché désespérément. « Facile. Je transpire la bonne humeur, j'ai le sourire aux lèvres constamment, je suis d'apparence très heureuse, tu devrais prendre exemple sur moi tu vois. D'accord mais si je te vois te morfondre, je te botte les fesses compris ? » Je tapais dans sa main comme pour seller notre pacte, avant de rire aux éclats. On était complétement dingue parfois.