Le russe vagabondait dans tout le nid à la recherche d'une activité plus intéressante à exercer que de relooker le postérieur de Savannah - entre autre. Il ne savait pas quoi faire. Il s'ennuyait, à vrai dire, et ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Après tout, cela faisait un mois et demi qu'il était entré dans cette émission de télé-réalité irlandaise et le nombre de fois où il lâchait un soupire était, à présent, incalculable. Mais il suffisait de regarder les autres candidats d'un peu plus près pour deviner à quel point les activités devaient être géniales. Il parcourait donc le lieu, poussant des portes, soupirant, encore et toujours, et, alors qu'il s'apprêtait à descendre les escaliers, il vit une petite brune, de dos, assise sur la dernière marche de celui-ci. Et il n'eut aucuns mais pour découvrir que cette silhouette féminine n'était nulle autre que Lylou. En six semaines, il ne lui avait pas beaucoup parlé, mais il pouvait déjà la compter dans ses ennemis. Il n'y avait qu'à voir leur dernière entrevue, qui remontait au prime dernier où ils s'étaient amusés à se tailler mutuellement. Mais ils avaient tous les deux de forts caractères, c'était donc normal que ça pète un jour ou l'autre. N'hésitant pas, il descendit quelques marches, pour se mettre à sa hauteur et de lui dire quelques mots. « Tu t'es déjà tripotée la chatte en pensant à Zayne ? » Provocation.com, le site internet favoris de Vadim. Il aimait bien la taquiner de la sorte, surtout sur le dossier Zayne. Et puis, c'était dégueulasse, il avait trente ans et elle à peine dix-huit. Mais bon, qui sait, tout était possible...

Le mercredi était un jour particulièrement ennuyant, dans le sens où les nominations avaient été annoncées et que la soirée était déjà passée. Oui il n'y avait en général rien à faire d'autres que de glander, triste mot pour définir un ennui des plus totales. Pour ma part, cette impression revenait chaque jour un peu plus à la charge, puisque plus l'aventure avançait, moins il y avait de candidats à qui parler. Enfin, ne vous méprenez pas, je n'ai pas dit que leur départ m'importait, non, j'étais d'ailleurs bien heureuse que certains soient dehors, mais il n’empêche que le nid se vidait de semaine en semaine, au rythme de primes plus fous les uns que les autres. Je n'étais pas certaine de rester encore longtemps dans l'aventure, mais il est clair que je ne me laissais pas abattre. Après un coup de mou dans la nuit du Vendredi au Samedi, j'étais fin prête pour la bataille finale. Et qui dit bataille dit adversaire n'est ce pas ? Et c'est ainsi qu'un jeune homme du nom de Vadim descendait les escaliers, me lançant une ultime pic, il n'avait clairement rien à faire d'autre lui. « Tu t'es déjà tripotée la chatte en pensant à Zayne ? » sérieusement, c'était de l'humour ? « Non Vadim, mais par contre en pensant à toi... » continuais-je sur un ton semi séducteur, semi déconcerté. Continuant de fixer le vide, je ne lui adressais même pas un regard.

En s'y penchant d'un peu plus près, on pouvait voir beaucoup de similitudes dans le caractère de Vadim et de Lylou. Ils étaient clairement des bâtards, des connards nés pour foutre la merde là où ils passaient. Enfin, c'était surtout le cas de Vadim, et il le revendiquait parfaitement. Pourquoi s'en cacher ? Il était comme il était, et, au moins, il faisait parler de lui. Alors qu'il venait de tenter une approche assez subtile à sa camarde, approche à laquelle elle ne pu s'empêcher de répondre, il s'assit sur la même marche qu'elle, à ses côtés. « Putain ouais, trop bon.. » Bon, il avait parfaitement decerné l'humour, mais jouer n'était pas un crime, pas vrai ? « Un jour, on baisera ensemble, tu verras. » Il posa sa main sur son torse, fermant les yeux en hochant positivement de la tête. Oui bon, ça par contre, ce n'était peut-être pas de l'humour, il était vrai qu'elle était sublime, malgré son jeune âge et son addiction pour Zayne que le russe avait remarqué à sept cent kilomètres de son flair incroyable.

Le jeune homme continua de rester dans les parages, sérieusement il n'avait rien d'autre à faire que de venir m'emmerder ? Surtout après ce qu'il avait pu, dire au prime, je n'avais clairement pas envie de lui parler « Putain ouais, trop bon.. » Mon Dieu qu'il était pathétique, on m'aurait présenté une gamin de treize ans en manque d'attention que ça serait revenu au même. « Un jour, on baisera ensemble, tu verras. » poussant un soupir je ne prenais même pas la peine de lui répondre, de toute façon je n'avais rien à lui dire, ne voulant pas tomber dans ses provocations, j'étais bien plus mature que lui sur ce point ci. Continuant de feuilleter mon livre, je replongeais mon regard dans ses pages, oubliant que le jeune homme se tenait près de moi, si il avait bien une chose qui pouvait énerver quelqu'un, c'était bien l'indifférence. Alors soit, j'allais l'oublier, et grand bien m'en fasse. Il faut dire que depuis le début du jeu, nous n'avions jamais eu une conversation des plus passionnantes, que voulez-vous, il devait certainement être un abruti profond. Du moins c'est comme ça que je qualifiais une personne qui insultait ce qu'il ne connaissait pas, et couchait avec les autres. Il fallait réellement être timbré pour vouloir se faire toute une maison. Ou alors c'est qu'il était grave en manque.

Plus les secondes passèrent et plus elle continuait à l'ignorer royalement. Et après, c'était lui qui était pathétique ? Où était passé son tempérament de petite garce, prête à tout casser sur son passage ? Plouf, envolée ? Il était déçu, d'un coup. Lui qui s'attendait à une remarque acerbe de sa camarade, c'était fichu. « Bon, tu parles ? J'ai l'impression de parler à un mur là, quoi que y'a pas beaucoup de différences entre vous deux. » Bon, il lui adressa un sourire hypocrite, même si elle ne pouvait le voir. Puis, dans la seconde qui suivit, il voulu se lever mais donner malencontreusement un coup de coude dans la tête de sa colocataire, et, aussitôt, il partit dans un fou rire monstre et le connaissant, il n'allait pas s'arrêter de sitôt. Ça ne lui arrivait que très rarement mais, apparemment, c'était le cas maintenant. Bon, il était désolé... presque désolé... Il se rassit alors sur la marche. « Merde Lylou, je suis désolé ! J'ai pas fais exprès, je te jure! » Il essayait de garder son calme et, même si elle pouvait penser le contraire, il en était réellement désolé. Enfin, surtout désolé que ça tête n'ait pas heurté la rambarde et qu'elle soit tombée dans les pommes.