♦ Pour PHOEBE

La chaleur, ici, ne diminuait jamais. Avec tee-shirt, short et tongues, je passais mes journées entières vêtu de la sorte pour être à mon aise. Aujourd'hui, ne faisait pas exception aux jours précédents. J'entrais sur le balcon avec mes tongues que je laissais à la fenêtre pour me diriger vers la rembarde et profiter de cette magnifique vue sur l'océan. Lunettes de soleil sur le nez, j'observais l'horizon avec une seule envie, me baigner. Je me retenais d'y courir tel un gamin qui voyait pour la première fois l'océan. Je retirais mon tee-short que je balançais derrière moi. Je n'entendis pas approcher Phoebe, jeune femme avec laquelle je n'avais jamais réellement eu de contact mais que j'avais déjà ciblé. Je me retournais lorsque je compris que je n'étais plus seul et découvrit le tee-shirt en question dans ses mains. Lui avais-je lancé déçu ? Probablement. Un léger sourire en coin se dessina sur mon visage face à cette idée.

Un cadeau ? Ce n'en était pas vraiment un. Mais si la demoiselle le prenait ainsi autant lui répondre dans le positif pour ne pas la mettre en rogne comme les femmes savent le faire si fréquemment. Phoebe. C'était un beau prénom même si je le connaissais déjà. « Je suis Hermès. » Puis je la regardais prendre place alors que je m'appuyais de dos contre la rembarde en croisant les bras devant moi. Son sourire était réconfortant, chaleureux et doux. Il m'impressionnait. Je n'avais jamais vu un telle chose depuis mon arrivée ni même de ma vie. Tout n'était que facette dans le monde où je vivais alors que le sien semblait des plus sincères. « A toi de voir. Personnellement, je n'en ai pas l'utilité pour le moment tout comme ce short. » Lui dis-je d'un air moqueur. « Tout est entre tes mains. »

Appuyé contre la rembarde, je sentais le regard de la demoiselle sur moi. Je la laissais contempler ce corps parfait et finement sculpté. Phoebe me paraissait être la douceur incarnée. Gentille et sincère, cela me changeait des autres imbéciles de la maison. Bien que tous les habitants ne soient pas dans cette catégorie, la plupart en faisait parti. Trois pouvaient avoir la chance d'y échapper pour le moment et ce n'était pas gagné pour les autres. Sa réponse m'amusa et sa notion d'étape aussi. « Tu ne regretterais rien mais je respecte ton choix. Je garde mon short sur moi. Ne brûlons pas ces chères étapes que tu apprécies tant... » Je continuais de l'observer alors qu'elle fixait mon tee-shirt avec un œil d'experte. J'émis un léger rire presque inaudible face à sa remarque. « 1m93 de muscle, voilà ce que ça donne pour les vêtements. Au moins, tu ne te sentirais pas serrer. C'est un avantage à ne pas oublier. » Je m'installais alors à ses côtés sur l'un des fauteuils disponibles. Je posais mes yeux azurés sur la jeune femme. « Bon alors dis-moi. C'est quoi ton impression sur les candidats après une semaine de jeu ? »

Ma taille pouvait en impressionner plus d'une. 1m93 de muscle c'était impressionnant. Je comprenais parfaitement la réaction de Phoebe. J'aimais avoir la place du mâle dominant et cela dans toutes les situations possibles et inimaginables. « Tu peux me prendre ce que tu veux pour dormir, du moment que tu me laisses un caleçon pour la nuit. Je n'aimerais pas heurter la sensibilité des plus jeunes en m'exhibant nu pour aller me coucher. Quoi que cela m'amuserait plus qu'autre chose. Je devras essayer pour voir... » Installé confortablement sur le fauteuil aux côtés de la jeune femme, je profitais des rayons du soleil sur mon visage tout en écoutant la réponse de ma voisine. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque certains mots résonnèrent au creux de mes oreilles. Elle n'avait pas tord. « Tenir ? Oui, je le peux. Avec eux, c'est presque un jeux d'enfant. Pour la plupart, ce ne sont que des gamins faciles à dompter. Il suffit juste d'élever un peu la voix pour les remettre à leur place. » Oui, je ne me laisserais jamais faire par une bande de puceaux juvéniles. J'avais une réputation à tenir, tout de même. « Pour le moment, ça va. Ils ne me sortent pas par les yeux. On verra bien ce que cela donnera au fil des semaines. Mais je pense que ce tempérament calme que j'arbore en ce moment finira bien par s’effriter un jour ou l'autre. C'est même sûr et certain. » Je posais mon regard azuré sur cette belle demoiselle.

« Je dors nu habituellement. Mais ici, j'ai pris la résolution de ne pas m'exhiber dès mon entrée. Comme je te le disais, il y a surement certaines âmes sensibles dans la maison. » Regard posé sur la jeune femme, je fis une légère grimaces lorsque le mot "parents" sortit de sa bouche. Elle se sentait trop jeune. Personnellement, je ne le sentais pas du tout même avec 50 ans de plus. « Je ne suis pas fait pour être père. Alors non, ils ne seront pas les nôtres car s'ils me font chier, c'est pas au coin que je les enverrais... » Phoebe et moi-même continuions notre conversation. Une des premières que je trouvais enfin intéressante de cette baraque. Enfin... « Je me suis déjà mis en colère. Mais tu n'étais pas là pour le voir. La prochaine, tu feras peut-être plus attention même si je ne gueule pas forcément lorsque je suis en colère. Je place plutôt mes mots pour faire le plus de mal possible. La violence physique n'est du tout efficace contrairement aux violences verbales qui, eux, ne se soignent pas. » La demoiselle se pencha alors vers moi. Je plissais les yeux, me demandant ce qu'elle cherchait à faire. Aucun baiser n'était à prévoir - tant pis pour moi. Je la regardais faire alors qu'elle m’auscultait tel un médecin. Je la laissais faire. « Ça t'arrive souvent de faire ça avec des presque inconnus ? »