Son habituel iPod dans les oreilles et une brosse à cheveux trouvée ici et là dans les mains, la belle arpentait la villa à la recherche de quelqu'un, de quelque chose. Le temps se faisait de plus en plus long et elle cherchait tant bien que mal des activités qui pourraient la combler. Très vite, elle arriva près du labyrinthe et, jetant son regard sur 'l'entrée' ; elle remarqua Blondie, de dos. Pleins de possibilités s'offraient à elle. Elle pouvait la pousser un peu, lui sauter dessus, lui planter un truc dans le dos, lui arracher la tête, lui cracher dessus, ou ne rien faire. Elle opta pour le dernier choix, préférant avancer vers elle. Une fois à sa hauteur, elle tourna la tête, plantant ses iris dans les siennes. « T'es partante ? » fit-elle en désignant le labyrinthe d'un coup de tête. « Si on se perd, celle qui survit le plus longtemps pourra bouffer l'autre. » Elle avait volontairement placée cette phrase, en clin d'oeil à leur première 'rencontre' dans la cave, un instant particulièrement intéressant, c'était le cas de le dire. Depuis, leur relation avait bien évolué. Wendy ressentait même un peu de sympathie pour la blonde même si elle ne pouvait s'empêcher de la casser dès qu'elle voyait son joli petit minois. Quoi qu'il en soit, elle n'attendit pas sa réponse, et l'attrapa par le bras, pour affronter le danger, ah ah. Bah oui, il pouvait très bien y avoir des dragons. Personne n'y avait pensé, hé. Finalement, elle lui lâcha le bras, mais elles continuaient de marcher. Un peu de compagnie n'allait faire de mal à aucune d'elles, pas vrai ?

Le labyrinthe. J'en étais maintenant à mon.. deuxième ? troisième essai ? Bêtement, pour chacun de mes essais, j'avais alors préféré prendre le chemin du retour. Imaginez le délire si, moi, Emrys, me retrouvais coincée dans le labyrinthe. Je crèverai entre deux murs de verdure, bientôt bouffer par quelques asticots qui passaient là par pur hasard. Yurk! non. Pourtant, l'idée de réussir à le franchir avant qu'un autre candidat ait eu l'opportunité d'y arriver me plaisait bien.. compliquée ? ouais, j'avoue que sur ce plan là, je l'étais. Les mains dans les poches, je quittais alors la villa pour aller rejoindre, beh justement, le labyrinthe. Je n'avais prévenu personne sur mes futures activités, mais j'osais espérer que si je ne donnais plus signe de vie, on finirait par s'inquiéter. Bref. J'avançais alors puis, une fois l'entrée passée, m'arrêtais. Je réfléchissais.. ce n'était qu'un labyrinthe après tout, il n'y avait aucunes raisons que je ne sache pas le traverser ? Et alors que j'étais encore en pleine réflexion. Je fus dérangée, si l'on peut dire, par la voix d'une autre candidate. Et à en juger par celle-ci, il s'agissait de Wendy, j'en étais sûre, au moins à cent-quinze pour cents. Je me tournais dans sa direction. Décidément, elle voulait me bouffer celle-là. « Je sais pas trop. J'hésite à aller me défouler sur le buzzeur là. T'as tellement envie de me bouffer que je finirais presque à me dire qu'il s'agit de ton secret, d'être cannibale. » Et finalement, elle m'attrapa par le bras avant de m'entraîner, on fit quelques pas, bras à bras, dira-t-on. Avant que la cadence ne ralentisse et qu'elle ne me lâche. « Tu prends tes distances ? T'as peur que ce soit moi qui morde la première, finalement ? » lançais-je avant que nous ne tombions sur un genre de "carrefour". Quatre chemins différents s'offraient à nous. Ma logique me disait d'en suivre un, mon intuition m'indiquait d'en suivre une autre et mon envie n'en parlons pas. Je me tournais alors vers la candidate. « Choisis un chiffre, entre un et dix. » J'attendais qu'elle réponde, mais voyant qu'elle tardait je me tournais dans sa direction, levant les yeux au ciel. « Huit, formidable. Merci de participation Wendy ! » Je lui rattrapais le bras et prenais alors le chemin à gauche, sans même attendre d'avoir l'approbation de la cannibale.

Faire le labyrinthe seule, c'est bien, le faire à deux, c'est mieux. Il fallait dire qu'elle ne faisait que très rarement ce genre d'activité, et encore moins.. seule. Elle ne s'y était essayé qu'une seule et unique fois, accompagnée de Billie lors des premières semaines de jeu. Elles ne s'étaient pas perdues, cependant elle n'avait jamais osé y aller de son propre chef et toute seule, c'était donc pour ça qu'elle avait profité de la présence d'Emrys pour y faire un tour et, qui sait, aller jusqu'au bout ? On pouvait toujours rêver, et espérer. Étant allée à la rencontre de la belle blonde, elle lâcha un rire discret lorsque celle-ci ouvrit la bouche. Elle était pas si chiante, en fait. « Ne t'inquiètes pas, je ne mangerai que toi. T'es plutôt bonne à l'extérieur, alors je n'imagine pas à l'intérieur. » Elle ne préférait pas s'attarder sur cette phrase qui pouvait porter à confusion. Mais, il fallait tout de même avouer qu'Emrys n'était pas la fille la plus moche de toute la villa. Non, comme elle venait de le dire, elle était plutôt jolie et ressemblait pas mal aux genre de filles avec lesquelles Wendy avait l'habitude de parler. Les grandes blondes, élancées, étaient souvent ses amies. Même si la plupart du temps ce n'était que des pétasses. Un peu le cas d'Emrys, en fait. -out-. Lui lâchant par la suite le bras, blondie lâcha une phrase qui fit, de nouveau, sourire la française. « Ouais, t'as de grandes dents, j'ai peur. » C'est pour mieux te manger mon enfant, ah. Ceci était bien sur une blague -quoi que-, histoire de marquer le coup, quoi. Elles continuaient alors de marcher, côte à côte, avant d'arriver dans un genre de carrefour. Un chiffre ? Pourquoi pas. Entre un et dix ? Pourquoi ?! Il n'y avait que quatre chemins.. pas dix. Elle ne comprenait pas trop mais ne demandait pas, au pire elle s'en fichait pas mal, même si elles se perdaient. C'était même bénéfique, Wendy était affamée à ce moment même. Voulant 'rire' elle commença à parler : « Tre.. » mais fut très vite coupée par sa camarade. Huit ? Treize ne ressemble pas à huit.. Elle était définitivement blonde, ah ah ah. Roulant des yeux, elle se laissait faire -elle n'allait pas répliquer, Emrys avait bien accepté de la suivre dans ce labyrinthe, alors Wendy n'avait rien à dire. Rejetant ses cheveux et, marchant toujours, sans un seul mot sorti de la bouche des deux jeunes femmes, elle se décida à casser ce blanc. Non en fait, elle voulait parler, et en avait plutôt marre de marcher. « J'en ai marre de marcher, on s'assoit ? » Elle n'attendit pas l'approbation de la jeune femme pour s'assoir contre une paroi de buisson, proposant du regard à la jeune femme de faire de même. Ça n'allait pas la manger. Ou presque pas. Assises l'une à côté de l'autre, Wendy posa son iPod et la brosse à cheveux qu'elle avait embarqué avec juste en face d'elle. Puis, après avoir posé un léger regard sur sa camarade, elle lui tendit une clope qu'elle avait, également, piqué sur la table de la cuisine, ou sur la terrasse, ou près de la piscine. Non en fait elle ne s'en souvenait plus très bien mais ce n'était pas très important, n'est-ce pas ? Elle joignit à cela un briquet puis commença à piquer une taffe. Libre à Emrys d'accepter la cigarette ou non. Bref. « Tu m'aimes bien ? » dit-elle, tout à coup, sans raison apparente. « Non parce que moi, je t'aime bien. Je te trouve sympa. Même si j'ai l'habitude de te casser, de t'insulter, sache que t'es l'une des seules personnes que j'apprécie ici. T'es même la seule nana que j'apprécie vraiment, parce que t'as l'air conne et superficielle, et j'adore ça ! » Se doutant qu'elle n'allait pas prendre ça pour un compliment, elle rajouta : « Tu vas me prendre pour une folle, mais j'espère vraiment qu'on va devenir amies. Même si je me doute que, tout ceci, ce n'est pas réciproque. Je me trompe ? » Elle pouvait peut-être paraître excessive mais c'était ce qu'elle pensait, et un peu de vérité n'allait pas lui faire de mal, non, loin de là. Mais qu'Emrys en-magazine tout ça, car ce que Wendy venait de dire, elle ne le dira qu'une seule et unique fois.

« Tiens beh voilà, toi aussi t'as découvert mon secret. Je suis la fille de Jacob Black et Tyler Lockwood. » Jacob Black, l'idiot éperdu de Bella Swan, le loup-garou version Twilight. Tyler Lockwood, le Dieu vivant, le fantasme suprême, le loup-garou version The Vampire Diaries. Oui, je sais, ça peut faire aussi cultivé que ridicule de savoir tout ça. La chose est, j'aime bien toutes ces conneries au sujet des vampires et des loup-garous, qu'est-ce que j'y peux hein ? Nous avancions toujours, et bêtement, je pensais que Wendy serait assez motivée pour m'aider à nous diriger jusqu'à l'autre bout du labyrinthe, pourtant non. C'est même elle qui nous stoppa net, avec comme motif l'envie de s'asseoir là, par terre. Je la regardais faire, plus imprévisible, c'était la pendaison assurée. « Mais on.. je.. tu sais que.. ouais, ok. » Je revins alors sur mes quelques pas en trop par rapport à la française et me posais, moi aussi, au sol, en tailleur, juste à côté d'elle. Un silence se posa lui aussi quelques instants, alors que la candidate sortait de quoi s'enfumer les poumons. C'était loin d'être le genre de chose que j'avais l'habitude de faire, mais quand elle me tendit une cigarette, j'eus l'envie de la lui prendre, ce que je fis alors, bien évidemment. J'attendais qu'elle ait allumé la sienne avant de me charger de la mienne et de lui rendre son briquet, son briquet ou bien celui qu'elle avait emprunté ou bien on s'en fout, dans le pire des cas. C'était bizarre, enfin. J'avais l'impression ici que la plupart des personnes avec qui je m'entendais plutôt bien était en fait celles avec qui j'entretenais toujours une relation basée sur l'ultra-complication. Castiell, premièrement, et donc Wendy, en second. Autant elle était détestable, autant je l'appréciais, en fait. Je me tournais vers la demoiselle lorsqu'elle daigna prendre la parole avec une question on ne peut plus étonnante. J'aurais voulu lui répondre, seulement, elle se mit à développer le pourquoi du comment elle en était à dire ci, et ça. Ce qui m'empêcha alors de savoir donner une réponse à sa question comme je l'aurais voulu. Quand enfin j'en eus les moyens, j'étais complètement sur le cul, c'était le cas de le dire. « J'espère que cette séquence à été enregistrée, qu'elle sera diffusée lors de la quotidienne, lors du prime, mise sur le site internet, et je prie même pour que mes parents aient la bonne idée de l'enregistrer. » Sérieusement ? Wendy.. est-ce que quelqu'un avait finalement terminé par l'assommer avec une casserole ? Est-ce qu'elle venait de chuter du haut des rochers ? « Tin, j'espère que la Terre entière verra ça. Même les militaires du fin fond des trous qu'on leur a creusé après la deuxième guerre mondiale.. » Je regardais le sol un temps, toujours autant étonnée par la candidate. Elle était peut-être plus humaine que ce que je m'étais autorisée de penser, en fait. Ce ne serait d'ailleurs pas une mauvaise surprise de découvrir ça, au contraire. Je me ressaisissais et enfin prenais le temps de réfléchir avant de lui pondre une réponse. « A par ça. Oui, moi aussi je t'aime bien. Peut-être parce-que tes remarques me font plus marrer qu'elles ne me touchent, ou parce-que t'es la pire des garces que j'ai jamais connue. Quoique non. T'es pas une garce, t'es juste idiote, mais ça va, c'est cool. » Je lui fis un grand sourire moqueur avant de lui donner un coup de coude, délicatement, bien sûr. Je doutais qu'elle se vexe réellement pour si peu, mais autant ne pas en courir le risque non ? « Roh, ça va. Je déconne. T'es loin d'être une idiote Wendy.. mais je prétendrais que tu puisses l'être, tant que tu oseras prétendre que je suis abrutie. » C'était sincère, j'allais bel et bien continuer à le faire tant qu'elle ne cesserait pas. Donnant, donnant, en fait. Je ramenais de nouveau la cigarette que la jeune femme m'avait offerte au niveau de mes lèvres avant de, bêtement, me mettre à tousser. « Tu veux que je te dise un truc ? » lâchais-je alors en essayant de calmer ma si soudaine toux. « J'avais plus touché à une cigarette depuis le dernier album de Mariah Carey au moins ! » Je riais alors moi-même de mon ânerie, plaquant une main contre ma poitrine en tentant de reprendre une respiration un tant soit peu normale. Un tant soit peu.

Les pavés d'Antoine et Julie, le retour

Emrys attrapa très rapidement la cigarette que lui proposait Wendy. Elle ne savait pas qu'elle fumait. Peut-être que, d'habitude, elle ne fumait pas, sauf quand elle le voulait. Un peu comme Wendy. Sauf que, cette dernière, fumait beaucoup trop ces derniers temps, et il fallait vraiment qu'elle arrête, pour sa propre santé. Et pui c'était une mauvaise habitude à prendre. Une fois qu'on avait commencé, il était très difficile d'arrêter, mais elle allait tout faire pour réussir à ne plus fumer. Ou pas, ah. Récupérant le briquet auprès d'Emrys, elle était occupée à regarder devant elle. Elle n'avait pas été aussi loin la dernière fois. Il fallait dire qu'elle n'était pas très courageuse et se lassait vite, malgré ce qu'elle pouvait dire ou ce que l'on pouvait penser d'elle. Car en plus de tromper les apparences, elle était une personne qui adorait que l'on s’intéresse à elle. Enfin, elle aimait beaucoup être regardée, au risque de paraître prétentieuse et sûre d'elle. Ce qu'elle était, il n'y avait vraiment aucuns doute là dessus. La voix de sa camarade la sortie de ses songes. Elle était marrante, cette petite. Elle ferait un bon one woman show. Avec des spectateurs aveugles et sourds, ça va de soi. En plus, elle s'était répétée. Se faire enregistrer deux fois.. hm. Elle avait bien compris qu'elle était sous le coup de.. l'émotion ? Il fallait dire qu'entendre Wendy dire ça pouvait choquer. Elle qui n'était pas du genre à faire de longues tirades, surtout à des gens qu'elle ne connaissait depuis pas si longtemps que ça. Mais, au fond, si elle l'avait dit, c'était que cela lui faisait un minimum plaisir, non ? C'était la première personne à qui elle disait ça, et certainement la dernière. Elle la laissa parler. Seconde Guerre Mondiale ? Elle était bizarre, cette fille. Mais jolie. Mais surtout bizarre. Pourquoi placer ces trois mots à la suite et dans un contexte pareil ? Elle se décida à ne pas chercher plus, histoire de ne pas affubler son petit cerveau de choses trop complexes à son gout. Emrys se redreessa, et continua à parler. Un vrai moulin à paroles, c'était incroyable. Sa remarque était pleine d'amour et de tendresse, elle le ressentait au fond d'elle. Même si cela ne devait pas être les deux émotions qu'Emrys voulait faire passer, ah. Mais de toutes façons, Emrys ne vivait que par rapport à Wendy. Elle était sa déesse, elle ne le savait juste pas encore, c'est tout. Prenant donc un air choqué qu'elle avait l'habitude d'arborer, elle se tourna vers son interlocutrice. « Moi, idiote ? Pardon ? » Elle mit sa main sur sa poitrine, faisait comme si elle était choqué jusqu'au plus profond d'elle même alors que ce n'était clairement pas le cas, non, c'était même plutôt le contraire. Il fallait dire que le rôle d'idiote lui collait bien à la peau et elle adorait le jouer. Oui, elle était bizarre, mais pas besoin d'épiloguer dix millions d'années là dessus. Bref. Finalement, la blonde préféra se justifier, ou du moins en rajouter davantage. L'envie de lui clouer le bec était forte, mais elle ne savait pas trop comment faire, c'était une idiote, vous ne vous en souvenez pas ? « Sauf que moi, j'ai raison. » Et toc, dans tes dents en plastique. Oui, charmant. Tirant une latte en même temps que sa camarade, elle remarqua que celle-ci toussait. Première fois ? Ah ah, elle avait toujours su que c'était une gamine. Et, finalement, par je-ne-sais-quel-moyen, Emrys se justifia, ou du moins cela avait l'air d'une justification quant à son ratage complet de fumage. Ce mot se dit ? « Mariah qui ? » Carré ? Qui avait le nom d'une figure géométrique ? Louche. Puis, un brin curieuse et d'un ton enfantin, elle lâcha : « T'as déjà embrassé une fille ? » Elle ne savait pas trop pourquoi elle lui avait demandé ça, c'était juste.. comme ça. Certains pourraient penser que, n'importe quelle réponse elle allait donner, Wendy allait lui sauter dessus et s'emparer de ses lèvres. Mais non, elle n'en avait pas l'intention. C'était juste une discussion entre filles, rien de plus, rien de moins.