Je ne pensais pas qu’Anael m’en voulait autant, mais alors, pas du tout. Il parut même offusqué lorsque je lui demandais si c’était une blague. Bon, il y avait de quoi l’être. « J’ai l’air de déconner là? » Cela me rappela vaguement une autre de nos conversations, où les rôles avaient été inversés. Mais la situation, elle, était loin d’être la même. Je l’entendis soupirer, alors que je lui faisais remarquer la pointe de jalousie qui ressortait de ces propos. « Rien à voir, tu as passé la soirée avec à peu près tout le monde comme si j’étais déjà parti ! T’en avais juste absolument rien à foutre ! » me fit-il savoir, et je fus surprise par le ton de sa voix, plus fort, plus direct, plus franc qu’il ne l’avait jamais été. J’en ressentis un curieux malaise. « Non, ce n’est pas vrai… » laissa-je entendre, mais je savais qu’il était déjà trop tard, que le mal était fait. Mon visage se décomposa en quelque seconde. Je ne sais pas s’il s’en était rendu compte, mais il avait frappé… là où ça faisait mal. Vraiment. Déjà affreuse, la mine que j’affichais sur mon visage n’était pas très belle à voir, profondément partagée entre la tristesse et le déchirement. Si son but avait été de me faire regretter mes actions, voilà, il avait réussi. Bravo.

J’arquai un sourcil. Si, c’était totalement vrai et c’est exactement pour ça qu’elle faisait cette tête mais putain c’était moi le blessé dans l’histoire et elle était en train de faire la victime ! Elle pouvait chialer si elle le voulait je ne bougerais pas d’un millimètre. Depuis quand on se comporte comme ça avec la personne qu’on aime, hein ? Je me demande si Sorcha savait même ce que c’était, l’amour, parce qu’elle ne semblait plus très au courant. Je m’étais fais avoir une fois par une femme qui semblait elle aussi trop naïve et tellement amoureuse. Ah ! Quelle vaste blague. « Si, je suis désolé mais c’est exactement ça. Ok, je ne te demande pas d’être non-stop avec moi parce ça, j’en veux pas. J’veux pas qu’on soit tels deux siamois à ne plus pouvoir se détacher, mais tu dis que tu m’aimes et après tu m’ignores le jour même où on pourrait être séparé ! Parce que tu sais quoi, le jour où j’me fais éliminé, que tu restes ou non j’me casserai ! » C’était méchant, j’en avais conscience, incroyablement cru également mais j’étais tellement… Dégouté ! Elle n’avait même pas daigné passé la nuit avec moi comme si j’étais parti, c’était vraiment ça !

Je ne voulais pas me mettre dans la position de la victime, là n’était pas du tout mon intention, mais je ne pouvais pas ignorer que la teneur des propos que tenait Anael me blessait. Ça n’aurait pas été le cas que je me serais sincèrement posé des questions à mon sujet, mais bon, voilà, j’étais sensible et lorsqu’on m’attaquait ou me critiquait, je le prenais mal. D’autant plus que cette fois-ci, il n’avait pas tout à fait tord. Cela faisait d’autant plus mal que je m’en voulais. Disons que cela me donnait l’impression de me faire attaquer par les deux fronts. Car Anael, visiblement, n’en avait pas terminé avec moi. « Si, je suis désolé mais c’est exactement ça. Ok, je ne te demande pas d’être non-stop avec moi parce que ça, j’en veux pas. J’veux pas qu’on soit tels deux siamois à ne plus pouvoir se détacher, mais tu dis que tu m’aimes et après tu m’ignores le jour même où on pourrait être séparé ! Parce que tu sais quoi, le jour où j’me fais éliminé, que tu restes ou non j’me casserai ! » Chaque mot, chaque phrase avait l’effet d’un coup de couteau. Et plus il avançant dans son petit discours, et plus j’avais l’impression que ce dit couteau s’enfonçait dans ma chair. Se rendait-il compte à quel point il était… méchant? J’avais peut-être agis comme il le prétendait, mais dire que j’avais mérité tant acharnement, tant d’attaque… il m’aurait fallut être masochiste, ce que je n’étais pas. Encaissé le choc me prit quelques secondes, voir quelques minutes. Un silence s’était installé dans la pièce, oppressant, lourd. Le coussin, que je tenais toujours tout contre moi, devait étouffer en ce moment précis, tant que je le serais fort : ça aurait été un enfant ou un animal, et j’aurais très bien pu l’avoir tué, mais par chance, ce n’était pas le cas. Je n’étais pas en état de me défendre, mais sa tirade avait eu l’effet d’une claque au visage, assez en tout cas pour me sortir de ma bulle d’inconfort. « Je ne resterai pas ici si tu pars, et tu sais très bien pourquoi. » lui fis-je savoir au bout d’un long moment, ne sachant pas tellement par quoi commencer. Il y avait tant à dire… et rien à la fois. « Je m’en fiche de l’argent, je m’en fiche de gagner, je m’en fiche de tout ça en fait. » continuais-je, marquais d’un signe de la main l’environnement qui nous entourait. Ma voix tremblait et je ne le contrôlais même pas. « Mais… pas de toi. Non, ne va pas croire que je me fiche de toi. » Mon ton avait faiblit, mais il restait néanmoins ferme et particulièrement sincère. Malgré la façon dont j’avais pu agir la veille, malgré tout ce qu’il pouvait penser, je m’étais inquiétée pour lui, j’avais craint son départ. Seulement, voilà, je n’avais pas su contenir tout ça et j’avais dérapée. « Je t’aime, d’accord? Et ça, ce n’est pas du jeu. Pas pour moi. » lançais-je en dernier recours, ne sachant pas si c'était un suicide ou ma porte de sortie. « Je suis tellement désolée... » Ma voix s'était tue, et j'avais baisé les yeux. Je ne voulais pas qu'il me voit pleurer.

Je la voyais serrer ce coussin comme si sa vie en dépendait, comme si elle évacuait tout… Tout quoi ? Sa colère ? Non ça m’étonnerait, toute sa frustration peut être à travers ce coussin. « Je ne resterai pas ici si tu pars, et tu sais très bien pourquoi. » un rire s’échappa malgré moi de ma gorge, je ne croyais pas, plus, un traitre mot de ce qu’elle disait. C’est les actes qui font une personne et non les mots. « Ouais, c’est ça. » dis-je en haussant les épaules, je me mis à marcher dans la pièce, enfonçant mes mains dans mes poches. Je n’avais pas vraiment envie de me disputer avec elle mais pourquoi ne comprenait-elle pas que ce qu’elle avait fait m’avait blessé au point que je le fichais du départ de Keziah, que j’aurais du prendre comme une victoire personnelle, au point que je me fichais de mon repêchage. Plus le temps passait, plus je me rendais compte que le jeu n’avait aucune saveur sans elle et plus je me rendais compte de ça, plus j’avais envie de fuir. Je ne m’aimais pas comme ça, à me disputer avec elle pour… ça. J’étais sensible en fait, je l’avais toujours été et pour m’en cacher je jouais l’homme fort, presque l’insensible d’ailleurs ! Tout ceci n’était qu’une vaste blague. « Je m’en fiche de l’argent, je m’en fiche de gagner, je m’en fiche de tout ça en fait. » je tournai la tête vers elle, elle semblait vraiment mal et ça me faisait chier, ça me faisait chier qu’elle me fasse à moi ressentir du remord alors qu’elle n’était pas fichue de sortir ce que j’attendais depuis tantôt : une putain d’excuse. Qu’elle le prouve quoi merde ! Ne lui avais-je pas assez montré que je ne croyais pas aux mots, mais aux gestes ? . « Mais… pas de toi. Non, ne va pas croire que je me fiche de toi. » « Tais-toi. Agis. » Dis-je sèchement. « Je t’aime, d’accord? Et ça, ce n’est pas du jeu. Pas pour moi. » Je sentis mon estomac se nouer alors qu’elle disait ça, la facilité avec laquelle elle le disait me déconcertait, le fait qu’elle puisse me le sortir aussi facilement que « ca va ? » Me tuait. Etait-ce sincère alors ? C’était ça tout mon problème. Savoir. « Tu insinues que je joue avec toi ? Tu crois que je perdrais mon temps à avoir cette discussion si c’était le cas ?! » Elle ne me connaissait pas vraiment finalement. « Je suis tellement désolée... » je fis des yeux ronds, un semi-sourire finis par se dessiner sur mes lèvres alors que mes muscles se décontractaient. Si elle pouvait être un peu moins déprimée de me dire ça cela aurait été encore mieux. « Moi aussi… » Dis-je finalement.

Il riait. La seule réaction que mes propos eurent sur lui fut ce rire qui résonna dans la pièce, m’écorchant les oreilles au passage. Ce n’était pas un rire joyeux, non… ça avait même quelque chose de sadique d’après mon interprétation, comme s’il ne me prenait plus au sérieux, comme si ce que j’avais dit n’était qu’une horrible blague. « Ouais, c’est ça. » fut son seul commentaire, alors qu’il haussait les épaules, indifférent. Cela aurait pu m’arrêter, mais je ne pouvais pas laisser ma phrase ainsi, en suspend, sans suite. Au pire, je l’aurais irrité d’avantage, et si je pouvais l’éviter… « Tais-toi. Agis. » Sa remarque, sèche, me cloua le bec l’espace de quelques secondes. Mais pas longtemps. Je m’ouvrais corps et âme à lui, sincère, et c’est à peine s’il remarquait à quel point la chose m’était pénible. Je m’étais tant de fois brûlé les ailes en agissant de la sorte avec lui, je me demandais encore pourquoi je continuais de le faire. C’était comme si prenait plaisir à tout ça… et pour être franc avec vous, si la réponse avait été différente, oui, j’aurais pu le dire des millions de fois. Mais voilà, ça ne l’était pas. Et chaque fois que ce Je t’aime franchissait mes lèvres, je me disais toujours qu’il aurait mieux fallu que je me taise. « Tu insinues que je joue avec toi ? Tu crois que je perdrais mon temps à avoir cette discussion si c’était le cas ?! » Je poussais un léger soupire, car il se trompait sur toute la ligne. « Non, non, je n’insinue pas que c’est un jeu pour toi! » protestais-je, voulant lui faire savoir que ça n’avait jamais été mon impression. J’avais parlé en général, sans m’attarder sur lui en particulier. Certains se jouaient de l’amour, et je n’étais pas de ceux-là. C’était tout ce qui avait traversé mon esprit à ce moment-là. Puis finalement, à bout de souffle et de nerfs, surement, je laissais entendre la dernière ressource qu’il me restait. J’étais désolée, sincèrement désolée… Je me sentais si mal face à cette situation, face à l’ampleur qu’elle avait prise. C’était stupide. Pourquoi fallait-il toujours que le moindre petit évènement nous affecte autant. Ça devenant… éprouvant. J’avais détourné la tête, craignant que les larmes ne perlent sur mon visage, mais il n’en fut rien. Je les sentais là, prête à bondir, mais je sus – par je ne sais quel miracle – les retenir. J’entendis alors la voix d’Anael résonner dans la pièce. « Moi aussi… » Ma tête, lentement, se détourna et mes yeux allèrent à la rencontre des siens, alors que j’avais tenté de les fuir, quelques instants plus tôt. J’eus même l’impression d’apercevoir sur ses lèvres ce que je crus être une sorte de sourire. Instinctivement, je me forçais à me relever pour aller à sa rencontre. Mon seul désir était de retrouver la chaleur de ses bras, mais j’ignorais si c’était trop tôt, s’il m’en voulait encore. Seulement, c’était un besoin criant que j’avais et sans chercher à avoir son approbation, je me faufilais dans son bras, me blottissant contre lui.

« Non, non, je n’insinue pas que c’est un jeu pour toi! » peut importe finalement, je me fichais de ce qu’elle insinuait on s’était déjà fait trop de mal comme ça. C’est pourquoi, quand elle avait enfin prononcé les mots que j’attendais depuis le début de cette conversation, je ne pus empêcher un sourire d’apparaitre sur mon visage même si le fait de la voir dans cet état à cause de moi rendait mon soulagement moins intense. J’étais tellement dur quand j’étais blessé, pire encore quand c’était quelqu’un à qui je tenais. J’étais conscient que mes mots pouvaient faire mal et même si parfois, voire souvent, ils étaient vrais, il y a toujours une façon de le dire. J’avais toujours la pire façon de le dire. C’était la diplomatie que je devais étudier et non le marketing ! Elle se leva alors et vint se blottir contre moi, je passai mes bras dans son dos, la serrant contre moi, je fermai les yeux de plaisir de l’avoir pour moi, pour moi seul. Dieu que j’étais égoïste, ce n’était même pas de la jalousie, j’étais clairement possessif mais peut-importe. Je glissai une main dans ses cheveux alors que j’ouvris à nouveau les yeux. Je la gardais toujours contre moi, mes doigts passant dans ses cheveux. « Je suis désolé de ce que je t’ai dis… Ou plutôt… De la manière dont je l’ai dis. » Avouais-je, elle avait le droit, elle aussi, à des excuses. J’étais énervé certes mais ça ne me permettait pas de la blesser. Je me penchai alors doucement vers elle et posai un baiser sur ses lèvres, sur sa joue, près de son oreille. « Je t’aime. » chuchotais-je alors, si doucement que seule elle pouvait l’entendre, ni la production ni personne d’autre ne devait entendre ça, c’était très intime ce genre de chose. Pour moi en tout cas c’était trop précieux pour le balancer aux oreilles et à la vue de tous. Personne ne se douterait que j’avais chuchoté quelque chose à son oreille. C’était pourtant venu tout seul, le moment me semblait parfait puisque depuis ce fameux prime j’avais enfin pris conscience de ce qu’elle était pour moi. Plus qu’une amourette de l’aventure, plus qu’une simple copine qu’on à parce qu’on ne veut pas être seul. C’était indescriptible au final et même si je savais parfaitement ce qu’étais ce sentiment, j’aimais le découvrir comme au premier jour. Je n’ai jamais haïs l’amour, mais j’avais besoin d’être sur, je ne voulais plus refaire la bêtise d’aller trop vite.

Je savais qu’Anael pouvait parfois manquer de tact, qu’il pouvait se montrer cru dans ses propos, mais le voir et le vivre, c’était deux choses totalement différentes. Je me doutais bien qu’il en avait gros sur le cœur, je n’avais seulement pas pensé que cela irait jusque-là. J’avais été blessée par ses propos, seulement… il avait eu raison sur toute la ligne. Ça n’excusait pas le geste en tant que tel, mais j’étais consciente que c’était peut-être là la seule façon qu’il avait eu à sa disposition pour me faire savoir ce qu’il avait pensé de mon comportement de la veille. Je ne lui en voulais pas pour ça. J’aurais été incapable de lui en vouloir pour quoique ce soit. Alors que mes bras se faufilaient tout de son corps, je sentis les siens refermer leur prise autour de moi, alors qu’il me serait tout contre lui. J’avais enfouie ma tête dans son cou, allant y chercher tout le réconfort que je pouvais y trouver. Ses mains se faufilèrent jusqu’à mes cheveux, qu’il caressa pendant un moment. « Je suis désolé de ce que je t’ai dis… Ou plutôt… De la manière dont que je l’ai dis. » Je ne m’étais pas attendu à des excuses de sa part, en fait, dans cette histoire, j’avais été la seule fautive. Je ne voulais pas qu’il se sente obliger de le faire, seulement parce qu’il m’avait blessé. Aussi idiot (et sadique) que cela puisse paraître, c’était ce qu’il m’avait fallut pour comprendre, pour réaliser la bêtise que j’avais commisse. Pour comprendre le mal que j’avais pu lui faire, sans m’en rendre compte. Il se pencha doucement vers moi, et se lèvres vinrent se poser sur les miennes, un bref instant, avant de se diriger vers ma joue, puis tout près de mon oreille. Ce qui se passa par la suite me toucha en plein cœur. « Je t’aime. » Ce n’était qu’un murmure, à peine audible, soufflé à mon oreille… pour moi, et uniquement moi. Le public, la production n’avait pas besoin d’entendre ça. Ce moment nous appartenait et je savais ce que cela impliquait pour lui, j’en étais parfaitement consciente. Ce n’était pas une demi-mesure. C’était… vrai. À côté de ses aveux, les miens paraissait plutôt ternes, fades. Vide de sens, même si ce ne l’était pas. Car j’avais toujours été sincère dans mes propos. Mais ça… ça ne s’égalait pas. Pendant un court moment, ma tête s’éloigna de la sienne, et j’allais chercher appuie dans son regard. Puis, imitant son geste, mes lèvres franchirent le même parcours que les siennes. Elles goutèrent aux siennes, puis glissèrent sur sa joue pour atterrir tout près de leur destination finale. « Je t’aime aussi. » fis-je doucement, presque sans bruit, comme un écho à ses propres paroles. Et pour la première fois, depuis longtemps, je ressentis toute la puissance de ces mots.

Elle se décala légèrement pour capter mon regard et c’était comme si les mots devenaient superflus. Toute cette histoire était déjà du passé pour nous, il ne nous fallait jamais très longtemps pour nous retrouver à chaque fois plus fort encore. Elle posa alors ses lèvres sur les miennes, trop furtivement à mon goût d’ailleurs et parcouru le même chemin que je venais de faire avant de me dire, encore une fois, ce qu’elle ressentait pour moi. Le bonheur, c’était ça finalement, juste ça et rien d’autre. Il est donc faux de dire que le bonheur se trouve dans les choses simples, si notre relation avait un jour été simple, elle aurait aussi été incroyablement ennuyeuse et aurait finit par me lasser avant que je puisse vraiment la découvrir, avant que je ne rendes compte que ne pas l’avoir pour moi, lors d’une potentielle dernière soirée, me rendrait en colère de la sorte. Je posai mes deux mains sur les hanches de la jeune femme, me rappelant alors qu’elle souffrait d’une gueule de bois en béton. « Ca va, ta tête ? Parce que sinon tu ferais mieux de rester allongée… » Bourrée : mauvaise nuit : crevée. Pas cool. Je posai encore une fois mes lèvre sur les siennes, avant même qu’elle ne réponde nos baisers précédant étaient trop furtifs. Je l’attirai par les hanches vers moi car je m’étais un peu écarté et ne mis pas fin à notre baiser avant quelques secondes.

Les paroles, en définitive, était superflus. Les gestes, eux, restaient profondément gravés dans les esprits. Quand nos regards se croisèrent, il ne nous fallut que quelques secondes pour nous comprendre. Cette querelle paraissait si anodine, désormais. À nouveau, les mots fatidiques franchirent ma bouche. Certes, je les lui avais dit plus d’une fois, mais… c’était différent, maintenant que j’avais la certitude que c’était réciproque. Pour moi, ça prenait maintenant tout son sens. Enfin. Mais bon, il ne fallait pas trop en demander à ce cher Anael. Je n’avais pas espéré une seule seconde que les choses se déroulerait de la sorte – quand on voyait comment elles avaient commencé - et j’avais été agréablement surprise. Cependant, il avait toujours cette classe pour casser ces petits moments que je choyais. Il fallait savoir en prendre et en laisser. « Ça va ta tête ? Parce que sinon tu ferais mieux de rester allongée… » fit-il, alors qu’il posait ses mains sur mes hanches. Ma seule réaction face à sa question fut de lui jeter un regard, l’air de dire Sérieusement? Avec tout ce qui venait de se passer, ce mal de tête était disons plutôt superflu dans l’équation. Et passablement disparu, maintenant qu’il me le remettait en mémoire. Les miracles de l’amour, c’était fou, quand même. Mais bon, c’était stupide de me poser une question comme celle-là, qui nécessitait une réponse, quand il n’avait même pas eu l’intention d’entendre ma réponse – ou de simplement me laisser parler. Non, car il préféra poser ses lèvres sur les miennes dans un baiser plus que soutenu et je le sentis m’attirer à nouveau contre lui – comment résister? Ce baiser avait une saveur nouvelle, et je ne cherchai pas à me défaire de son étreinte. Je savourais la chose. Pleinement. Jusqu'à ce qu'un curieux élancement au niveau des tempes me rappelle que finalement, je n'étais pas encore tout à fait remise de cette soirée. J’interrompis notre baiser, l'air désolé. J'avais peut-être effectivement besoin de repos. « Tu me tiendrais compagnie? » lui demandais-je, innocemment, en relevant les yeux vers lui. Il me semble que ça serait moins pénible s'il restait avec moi. Et puis, pour tout avouer, je n'avais pas envie de le laisser partir. Il était peut-être possessif... mais ce petit jeu se jouait à deux.

Apparemment je n’étais pas très doué pour tout ce qui était « romantisme » etc parce que je n’avais pas trouvé mieux à faire que de bousiller ce moment en lui demandant comment elle allait. Bon en même temps ça prouvait que j’en avais quelque chose à faire sinon j’aurais continué à occulter le fait qu’elle était mal ! Après l’avoir embrassée, elle me demanda si j’allais lui tenir compagnie, je hochai la tête. « Oui, bien sur. » Puis j’ajoutai « Attends, je vais te chercher une bouteille d’eau. Personnellement quand j’ai la gueule de bois j’ai tout le temps soif… » Et pour cause, c’était la seule façon d’éliminer au plus vite l’alcool encore présent dans le corps et donc la douleur qui y était liée ! Je sortis alors de la pièce et allai chercher une bouteille d’eau dans le cellier avant de revenir dans la chambre où Sorcha était restée.