« Le complexe d’Œdipe, vraiment ? » ok, j’avais trop parlé, get it. Je haussai les épaules alors qu’elle se mettait à rire et ne pu m’empêcher de rire à mon tour. « Ouais bon, parfois je ferais mieux de me taire. » dis-je en la rejoignant sur le canapé. Après avoir mit fin à notre baiser qui était des plus agréable d’ailleurs, elle prit la parole. « Tu sais, je pourrais faire ça durant des heures et ne pas m'en lasser. » je souris et posai un autre baiser sur ses lèvres. « Moi aussi. » « Tout est tellement plus simple, maintenant. » je hochai la tête, elle avait raison, c’était ce sentiment de liberté qui rendait tout plus simple, le fait qu’on soit en dehors de cette villa, que personne ne pouvait nous voir ou nous écouter. « Je n'ai plus toujours cette impression d'être constamment épiée. C'est comme si on m'avait rendu ma liberté... je peux faire tout ce que je veux, quand je le veux, et le monde entier n'en saura rien ! » Cette idée était vraiment plaisante d’ailleurs. « Ca fait du bien, se sentir libre.» « Je pense que c'est ce qui me manque le moins... les caméras, les micros et tout ça. » Elle avait raison, a vrai dire c’était la seule chose qui ne me manquait pas. Je n’avais jamais aimé la solitude mais me retrouver seul dans mon appartement il y a quelques jours m’avait foutu un gros coup de cafard, heureusement qu’il y avait des tonnes de moyens de garder le contact avec Sorcha : skype, facebook, le téléphone ect… « C’est la seule chose qui ne me manque pas à vrai dire, le reste… C’est dur, de vivre seul, après ça. »

Il haussa les épaules avant de joindre son rire au mien. « Ouais bon, parfois je ferais mieux de me taire. » Je n’étais pas du genre à me moquer des gens, mais là, je n’avais pu passer à côté. Et puis, ce n’était pas méchant. Ne disait-on pas que l’on ne taquinait que ceux qu’on aimait? Ce n’était qu’une belle marque d’affection, c’est tout. Tout comme ce baiser, auquel je mis fin après quelques instants. Le commentaire que je lachais alors fit naître un sourire sur les lèvres d’Anael, et il m’embrassa à nouveau. « Moi aussi. » fus tout ce qu’il mentionna, et ce fut à mon tour de poser mes lèvres sur les siennes, furtivement. Je repris alors la parole, et j’avais l’impression que nous nous comprenions, car que je le voyais hoché la tête d’approbation. « Ça fait du bien, se sentir libre. » Je souris. « Tout à fait. C’est là qu’on se rend compte qu’on ne l’apprécie pas assez, cette liberté. Qu’on la prend pour acquise. » En fait, toute cette expérience m’avait fait réalisé à quel point je m’étais privée de vivre pendant plusieurs années, pour diverses raisons qui était hors de mon contrôle. Maintenant, tout cela allait changer. Je me sentais libre, enfin. « C’est la seule chose qui ne me manque pas à vrai dire, le reste… C’est dur, de vivre seul, après ça. » Je ne pus qu’acquiescer à sa dernière remarque. Passer d’une villa où nous avions toujours été au moins une dizaine (voir une trentaine, en tout début d’aventure) à un appartement ou une maison vide… c’était un choc. « J’ai l’impression que tout est trop silencieux, que ma maison est trop grande. Au moins, il y a ma fille… sa présence m’aide à ne pas trop y penser. » lui fis-je savoir. « J’ai dormi avec elle, les premiers soirs. Pas seulement parce qu’elle m’avait manqué, mais aussi parce que c’était vraiment trop étrange d’être toute seule. » Nous avions partagés pendant plusieurs semaines le même lit puisque nous avions été partenaires, je m’étais donc habitué à sa présence à mes côtés. Au début, c’était plus par obligation, mais à la fin, c’était devenu une habitude plutôt réconfortante dont j'allais avoir du mal à me défaire.

« Tout à fait. C’est là qu’on se rend compte qu’on ne l’apprécie pas assez, cette liberté. Qu’on la prend pour acquise. » Mouais, disons que j’étais plus où moins d’accord avec elle. Mon vécu, différent du sien, prouvait que je ne prenais pas cette liberté pour acquis, le fait de devoir travailler ET étudier ce n’était pas vraiment ça la liberté, mais comme mon année était fichue, je ne ferais rien pendant les prochains mois à venir alors c’est clair que j’allais en profiter un maximum ! Enfin je disais ça mais je détestais ne rien faire du tout, je trouverais un moyen d’être actif, comme toujours. « Crois-moi, je vais en profiter un maximum. En commençant par en profiter avec toi. » Dis-je un sourire malicieux aux lèvres. Elle m’avait manqué ok, je n’avais qu’un besoin, la savoir près de moi comme en ce moment. L’amour long distance, je me demandais de plus en plus comment j’allais faire pour tenir. Pas que je serais infidèle attention ! Mais ça allait être dur. J’étais tactile comme mec et les longues discussions au téléphone ne me suffirait pas longtemps. « J’ai l’impression que tout est trop silencieux, que ma maison est trop grande. Au moins, il y a ma fille… sa présence m’aide à ne pas trop y penser. » Elle avait de la chance, d’avoir quelqu’un avec elle. Ca me donnait envie d’habiter avec quelqu’un moi aussi, un colocataire, n’importe qui ! Enfin non, pas n’importe qui bien sur mais un colocataire ce serait une bonne idée. Mais pour ça je devrais changer d’appartement, oula mes pensées s’emballaient ! « Tu as de la chance, de ne pas être seule chez toi. » « J’ai dormi avec elle, les premiers soirs. Pas seulement parce qu’elle m’avait manqué, mais aussi parce que c’était vraiment trop étrange d’être toute seule. » J’acquiesçai, comprenant tout à fait ce qu’elle voulait dire. « Pour encore quelques nuits, tu ne seras plus seule. » dis-je en souriant.

« Crois-moi, je vais en profiter un maximum. En commençant par en profiter avec toi. » l’entendis-je dire, et je vis apparaître sur ses lèvres un sourire malicieux. Hum, pourquoi avais-je l’impression qu’il n’avait pas l’intention de me laisser sortir de cet appartement de sitôt? J’eus d’ailleurs un petit rire nerveux à cette idée. Mais comme il m’avait terriblement manqué, cette idée ne me déplaisait pas vraiment, au final. Dire que cela ne faisait que quelques jours, voir une semaine ou deux que nous étions sortit. Plus le temps passerait et plus j’avais l’impression que ce serait difficile. La distance me faisait craindre le pire, je ne voulais pas que ça vienne à bout de nous deux… Merde, il fallait que j’arrête de penser à ça. J’allais profiter de l’instant présent et advienne que pourra. Il fallait que j’arrête de toujours m’inquiéter. « Tu as de la chance, de ne pas être seule chez toi. » Je haussais les épaules. Oui, j’avais cette chance, mais bon, ma fille n’était pas en âge de tenir une conversation ; je pouvais jouer avec elle, m’occuper d’elle, lui lire une histoire et tout ce genre de chose… mais ça n’égalait pas la compagnie d’un adulte. « Pour encore quelques nuits, tu ne seras plus seule. » Je souris à cette idée, tout comme lui l’avait fait. « Elle était de bonne compagnie, mais tu sais, elle n’arrivera jamais à te remplacer. » avouais-je seulement avant d’aller me blottir contre lui, posant un doux baiser sur ses lèvres au passage.

« Elle était de bonne compagnie, mais tu sais, elle n’arrivera jamais à te remplacer. » c’était évident, sa fille et moi n’étions pas du tout la même chose pour Sorcha bien que je savais bien qu’elle tenait à chacun de nous. Alors qu’elle se blottissait dans mes bras, le silence se fit. Depuis quelques jours déjà une idée me trottait dans la tête, idée que j’avais d’abord pensée absurde. Mais qui au fil du temps que je passais sans Sorcha devenait évidente. Je soupirai, passant mes doigts doucement dans ses cheveux. Devais-je déjà lui en parler ? Je ne pensais pas que sa réaction pourrait être mauvaise, mais j’avais peur qu’elle tente de m’en dissuader, quoi que… c’était elle qui avait le plus cru en nous alors pourquoi pas ? « Sorcha… Je voulais te parler d’un truc… » Dis-je doucement avant d’enchainer. « C’est trop long sans toi, le temps est trop long. Rien ne me retient ici, je parle l’anglais parfaitement… Je veux venir vivre en Irlande. » Dis-je finalement, je me mordis la lèvre inferieur, pas sur de l’effet que cette annonce aurait sur elle. Si nous deux ça se finissaient dans un mois ? Je me serais bien fais avoir, mais mon pays n’était qu’un pays et je n’étais pas patriotique. La Belgique n’était pas vraiment un pays dont on pouvait se sentir fier avec ses conflits linguistique et son record du monde de jours sans gouvernement. Certaines bière me manquerait surement, les guindailles, les festivals, le bon rock, les quelques disquaires,… Tant pis. Vivre sans Sorcha m’étais pour le moment insupporte et je croyais en nous, notre histoire n’était pas faite pour se terminer brutalement, elle devait continuer encore quelques temps.

« Sorcha… Je voulais te parler d’un truc… » l’entendis-je dire d’une voix douce. Je relevais légèrement la tête, un air incertain au visage. D’ordinaire, ce genre de réplique n’annonçait rien de bon. Devais-je m’inquiéter? Non, non... ça ne devait pas être si grave. « C’est trop long sans toi, le temps est trop long. Rien ne me retient ici, je parle l’anglais parfaitement… Je veux venir vivre en Irlande. » Je m’étais attendu à tout… sauf à ça. « Quoi ? » fis-je seulement, surprise. En fait, rien d’autres n’arrivaient à sortir de ma bouche. Un tat de question me passait par la tête, mais je ne savais pas par où commencer. Cela ne voulait pas dire que cette idée ne me plaisait pas, au contraire… mais… mais pourquoi? C’est idiot, il me l’avait clairement dit et je ne pouvais qu’être en accord avec lui. Au bout de quelques secondes, j’arrivais enfin à ajouter quelque chose. « Tu es sérieux? » lui demandais-je, incertaine. Ce fut ma première question. Car bon, ce n’était pas le genre de décision qu’il fallait prendre à la légère, sur un coup de tête. « Tu as ta famille ici - enfin, ta mère - tes amis. Et comment tu vas faire pour tes études? » Bon sens, il allait penser que j’essayais de le convaincre de rester ici, que cette idée était stupide, farfelus, mais ce n’était pas ça. Je m’inquiétais seulement des répercussions de son geste, de ce que cela impliquait. Je ne voulais pas qu’il le regrette, plus tard, c’est tout. « Ça me ferait tellement plaisir si tu venais vivre en Irlande, tu sais... » lui fis-je savoir, posant ma main sur l’une de ses joues, mon regard plongé dans le sien. Il disait n’avoir aucune attache, rien qui le retenait à Belgique. Était-ce seulement son affection pour moi qui le guidait à agir de la sorte? Si oui, c’était là une des plus belles preuves d’amour qu’on ait pu me donner. « Et si c’est ce que tu veux vraiment… » Je ne l’aurais pas forcé à agir de la sorte. Jamais. Nous aurions, pendant un moment, pu nous accoutumés de cette distance, mais j’imagine qu’un jour ou l’autre, nous aurions été confronté à ce genre de situation. Et à vrai dire, j’avais toujours pensé que j’aurais été la première à craquer. Voilà pourquoi j'étais si surprise d'entendre ces mots sortirent de sa bouche. Dire que je n'avais pas encore totalement réaliser ce que cela impliquerait pour nous deux. Lui et moi dans le même pays, et cette distance qui disparaîtrais comme par magie. Trop beau pour y croire.

« Quoi ? » j’avoue que je m’attendais à autre chose, mais je comprenais parfaitement qu’elle soit étonnée, je retirai alors mes doigts de sa chevelure au cas ou elle se lèvera d’un bond ou que sais-je. « Tu es sérieux? » je hochai doucement la tête. « On ne peu plus. » j’étais effectivement très sérieux, j’y avais déjà pensé quand j’étais encore finaliste. « Tu as ta famille ici - enfin, ta mère - tes amis. Et comment tu vas faire pour tes études? » je fronçai les sourcils, je rêve où elle cherchait un moyen, une raison de me faire rester ici, je soupirai, ce n’était vraiment pas ce à quoi je m’attendais mais bon… Si elle préférait que je ne bouge pas. Je n’allais pas venir en Irlande pour une femme qui ne le voulait pas. « Je t’ai dis que rien ne me retenait mais… Si ça te déplais alors je ne vais pas bouger. » Mais finalement elle ajouta « Ça me ferait tellement plaisir si tu venais vivre en Irlande, tu sais... » Je souris, soulagé, un moment j’avais vraiment cru qu’elle ne voulait pas que je bouge et qu’on reste comme ça, dans cette relation où la distance aurait surement finit par nous tuer. Je posai ma main sur la sienne qu’elle avait posée, avant de la descendre le long de son bras. Je me penchai alors et l’embrassai. « Et si c’est ce que tu veux vraiment… » Finit-elle par dire. « C’est exactement ce que je veux, être plus près de toi. » dis-je simplement, ce n’était pas à elle de bouger car je ne savais même pas si elle parlait français, sa fille elle ne le parlait certainement pas. Et puis elle avait aussi sa famille et ses amis ! Je me voyais plus recommencer une vie dans un autre pays qu’elle, j’avais l’occasion de rencontrer des gens pendant la suite de mes études, elle n’avait plus d’études à faire.

J’étais vraiment surprise de la tournure des évènements. J’étais venu en visite en Belgique, pour le revoir lui et découvrir le pays, aussi. Je ne m’étais faite aucune attente quand à nos retrouvailles, à ce qui se passerait… mais ça, jamais je n’aurais pu l’imaginer. C’était tout simplement loin, très loin des maigres exigences que j’aurais pu avoir de cette relation. Je ne pus m’empêcher de lui demander si tout ça était sérieux. « On ne peut plus. » me répondit-il en hochant doucement la tête. À voir son air, ce n’était pas de la frime. Il y pensait vraiment. Et moi qui y allait de ces commentaires concernant sa mère, ses amis, ses études – les seules choses qui aurait pu le retenir ici. J’étais en train de l’induire en erreur. Je le voyais rien qu’à la mine qu’il affichait sur son visage. « Je t’ai dit que rien ne me retenait, mais… Si ça te déplaît alors je ne vais pas bouger. » me fit-il savoir et je secouais la tête avant de lui faire savoir qu’au contraire, cette nouvelle me réjouissait. Il n’avait même pas idée à quel point. Je le vis sourire, visiblement soulagée de la chose. Mon avis, visiblement, comptait beaucoup plus que je ne l’imaginais. Puis sa main vint se poser sur la mienne - toujours sur sa joue - avant de descendre le long de mon bras, me faisant légèrement frissonner, vu la douceur du contact. Nos bouches se retrouvèrent à nouveau l’espace d’un baiser. « C’est exactement ce que je veux, être plus près de toi. » m’avoua-t-il, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Mes yeux toujours rivés sur les siens, ne pouvait pas décrocher de là. « Je t’aime. » fis-je seulement – c’était la seule et unique chose censée qui aurait pu sortir de ma bouche, qui décrivait en peu de mots tout ce qui avait pu me passer par la tête, tout ce qu’avait pu faire naître cette nouvelle dans mon cœur. J’allais à nouveau poser mes lèvres sur les siennes, et cette fois, je passais mes bras autour de lui – il n’allait pas se sauver, je le savais bien, mais je voulais le garder tout près de moi. Tout simplement.

« Je t’aime. » je souris, l’embrassai encore une fois et lui chuchotais à nouveau ces mots qu’il était plus simple de dire lorsque la conversation s’y prenait, comme par exemple maintenant. Je finis par me caler dans le divan et lui prit une main. « Alors, avant qu’on ne parte pour l’Irlande, tu as envie de voir quelque chose de la Belgique ? » demandais-je après tout si elle venait, autant faire la touriste non ? La Grand’Place était décorée pour Noël et, tous les soirs, des animations de lumières accompagnée de musique diverse et variées envahissait le centre de la ville transformant la plus grande place du monde en un endroit magique.