Que faire lorsqu'on vient de passer une bonne heure à faire de la musculation intensive ? Peut-être prendre une bonne douche. C'est dans cette optique j'avançais tranquillement en direction de la salle de bain, marquant un arrêt en passant devant les chambres le temps de prendre un boxer et quelques effets personnels comme, par exemple le gel douche que j'avais amené au cas où. Débarquant dans la salle de bain j'étais une nouvelle fois surpris par la grandeur de cette pièce. C'était peut-être la troisième fois que j'y rentrais, et j'étais étonné à chaque fois. Cette pièce englobait presque mon appartement entier. Il n'y avait personne dans la salle de bain, à cette heure je me doutais que l'eau ne serait pas bien chaude. Je n'étais pas un cul gelé, j'arrivais à m'habituer à la faible température de l'eau, je savais juste que les premières minutes seraient... Gelées. Actionnant le bouton pour faire couler l'eau j'enlevais mon débardeur blanc, mon bas de survêtement gris me retrouvant tout simplement en boxer. Je n'étais pas pudique, loin de là. Pourtant je ne prévoyais pas de prendre cette nouvelle douche à poil, en tout cas, pas pour cette première semaine. Je ne tenais pas à passer pour un exhibitionniste aux yeux du monde entier, peut-être qu'après quelques jours... M'enfin bref. Quelqu'un entrait maintenant dans la pièce, me laissant aller sous l'eau, je frissonnais légèrement. L'eau était vraiment très froide.

Histoire de ne pas avoir à me farcir les visages cons à outrance de mes camarades dont je n'avais toujours pas retenu les prénoms, si ce n'était quelques uns, je m'étais éclipser deux heures afin de boxer seul dans mon coin. Sans faire dans le mélo, je peux clairement affirmer que plusieurs semaines sans réels entraînements quotidiens me paraissent d'ores et déjà insoutenables. Passer d'une demi-heure de corde à sauter et de quarante-cinq minutes de pompes journalières à l'activité physique d'une huître; a.k.a lambiner tout le jour durant autour de la piscine en bouffant Cornetto sur Cornetto; va, je le sais, largement entamer ma masse musculaire. Et plutôt crever que de ressortir obèse de l'émission, avec un ventre qui me fournirait, en plus d'un surplus de graisse, l'incapacité de voir mes pieds. Alors je m'étais défoulé sur un punching-ball mis à disposition pendant deux longues heures; inutile de dire que, présentement, mon odeur corporel est assez... animal. Peu désireux de foutre la nausée aux autres candidats, je me rue vers la salle de bain, une sorte de mini-loft aussi grande que ma baraque. J'entends l'eau couler, je ne suis vraisemblablement pas seul; un autre mec se douche. Soit. Même si ça ne me fait pas vraiment keafer de me laver à côté d'un gars, j'enclenche le pas et je me fous sous le jet d'eau, n'ayant garder que mon boxer. Un, deux, trois... "SA RACE D'SA MERE C'EST FROID PUTAIN!" Je recule vivement, attrape la première serviette venue; celle de mon colocataire surement; et lui adresse quelques mots de ma voix enchanteresse. "Ca t'aurait troué l'cul d'me dire qu'l'eau était glacé?!" C'est vrai, un peu d'amabilité merde.

Ce qui s'annonçait comme étant une bonne douche, un moment pendant lequel je serais tranquille se transformait tout compte fait en... Je ne sais pas en quoi d'ailleurs. Je n'étais pas pudique, je n'avais pas besoin d'être seul dans la salle de bain pour prendre une douche, même à poil ça ne m'aurait pas dérangé. Il suffisait de se dire qu'un bon million de personnes te voyaient peut-être à ce moment même et tout allait mieux... Ou pire pour les pudiques. Un mec était donc entré, je supposais qu'il était lui aussi passé par la salle de sport à en voir la transpiration qui était venue humidifier son t-shirt. Ne prêtant pas plus que ça attention à lui, je me contentais de frissoner, ce soir je ne resterais pas quinze ans sous l'eau, elle était vraiment froide. Me passant du gel douche un peu partout sur le corps à l'aide de mes mains, je me préparais déjà à me mordre la lèvre lorsqu'il viendrait se mettre sous l'eau, il aurait surement une réaction pour le moins marrante. « SA RACE D'SA MERE C'EST FROID PUTAIN! » Me retenant de rire, parce qu'il faut dire que la tête qu'il avait tirée lorsque l'eau était venue s'engoufrer sur chaque parcelle de son corps avait été hilarante je me contentais d'hocher la tête. « Ca t'aurait troué l'cul d'me dire qu'l'eau était glacé?! » Là, mon sourire s'évanouissait. S'il y avait quelque chose que je ne supportais pas c'était ça. J'étais aussi une grande gueule, j'étais impulsif et je ne me laissais jamais marcher sur les pieds. Prenant un air ironique je lui répondais du tac au tac. « Pauvre chéri, il a eu froid... » L'observant avec un faux air de compassion je me contentais d'ajouter. « Et... Oui ça m'aurait troué le cul de te dire que l'eau était froide... »

Je me fige, le fixe, le temps semble s'arrêter: il vient bel et bien de me répondre? Qu'une fille se le permette, je tolère puisque, de toute manière, je ne peux rien y faire, mais un mec... Je scrute rapidement l'espace environnant, repère déjà trois caméras: merde, impossible de lui faire bouffer ses jolies dents sans risquer que la sécurité ne débarque dans la minute et ne me mette par terre. Je me retourne vers lui, ce bâtard sans nom, encre une nouvelle fois mes pupilles dans les siennes sans ciller, les lèvres pincées. Concrètement ou pas, ça va saigner. Je le pousse plus ou moins violemment contre le premier mur venu: oh god, ça me galvanise d'ores et déjà pour un nouveau combat. "Ecoute-moi bien sale petit con, t'apprendras avec l'expérience qu'on s'adresse pas d'cette manière à Cæsar, C'CLAIR?!" Je lâche son épaule, m'éloigne, ricane d'une attitude que je sais absolument insupportable. Prenant sur moi comme si l'eau polaire me faisait l'effet d'une flotte à 40° avec cocotiers en bonus, je me fous sous le jet, l'air dédaigneux et les membres crispés par la température terriblement basse. Et je marmonne censément dans ma barbe, assez fort pour que mon pseudo-camarade m'entende. "Gros lol, le mec il y a trop vu la vierge. Ca fait son fou et après ça s'chie d'ssus, la blague. Ahlalala, les jeunes de nos jours..." Et je ricane une nouvelle fois, histoire d'irriter un peu plus ses nerfs, en bonne tête à claques que je suis.

Peut-être que j'étais tombé sur un mec qui se prenait pour Dieu, ne croyant pas qu'il le prendrait comme ça je me retrouvais bien rapidement contre le mur. Cet homme avait de la chance, je tenais à faire cette aventure. Je ne gâcherais pas tout en lui envoyant un coup de poing en plein dans sa gueule d'ange. J'étais trop bien éduqué pour faire ça. Néanmoins je ne me gênerais pas pour le pousser dans ses retranchements. Il n'était pas dans ma nature de me laisser faire de cette manière, moi vivant jamais on ne parlerait comme à une merde. Plutôt crever. « Ecoute-moi bien sale petit con, t'apprendras avec l'expérience qu'on s'adresse pas d'cette manière à Cæsar, C'CLAIR?! » Ne pouvant contenir ce petit rire qui avait tendance à énerver les autres je le laissais s'énerver, ne l'écoutant même pas tellement il m’exaspérait. « Je te parle comme je veux, mais si tu veux tout savoir... Je ne m'abaisserai pas à ton niveau, tu es tellement pitoyable qu'il faudrait que je fasse un gros effort pour te ressembler. » Je n'avais pas besoin de l'insulter, ce que je venais de lui dire allait faire son petit effet, peut-être qu'il allait m'en mettre une. J'attendais qu'il m'en décroche une, je ne répondrais pas à ça, il serait le seul à avoir fait quelque chose. Ma vengeance serait... Plus subtile.

Je te parle comme je veux, mais si tu veux tout savoir... Je ne m'abaisserai pas à ton niveau, tu es tellement pitoyable qu'il faudrait que je fasse un gros effort pour te ressembler. Bordel. Putain de bordel de merde. Un mot de plus et je lui arrache la gueule. Histoire de contenir ma colère et sachant pertinnement que je ne peux pas lui mettre sur la gueule sans risquer de me faire virer du jeu, je sers les poings, me mords la lèvre inférieure jusqu'au sang. Sale bâtard, tu vas me le payer, parole de Ceasar. "T'as clairement d'la chance qu'on soit filmé gars, sans quoi j't'aurai désaxé le nez sans chercher à comprendre. Fais gaffe à ton cul mec, ce s'rait con qu'on t'retrouve dans un sale état parce que quelqu'un se s'rait amusé à foutre d'la mort-aux-rats dans ta bouffe." Bien entendu, mes arguments ne tiennent pas debout. Comment j'aurai pu me procurer de ces graines bleues enfermé ici? De toute manière, bien grands sont mes mots, je ne tuerai personne pour une histoire de merde. Simple histoire de principe; et de frustration, majoritairement. "Enfin, j'dis ça j'dis rien." Je me frotte sous le jet glacial, me rince, attrape ma serviette que j'enroule autour de ma taille. Sans un mot, je m'assieds sur les lavabos, continuant à fixer Baptiste. Putain, faut que je trouve un truc à même de lui faire fermer sa grande bouche. "Oh putain Baptiste, j'savais même qu'c'était possible d'avoir une bite si p'tite! Tu prends quoi comme taille de capotes, XXXS?", dis-je en gueulant afin que tout le château puisse m'entendre. C'est petit, certes, mais c'était la seule et unique chose qui m'a traversé l'esprit. Et je ricane, histoire de me foutre toujours un peu plus de lui.

Il n'était pas dans mes principes de me laisser marcher sur les pieds comme ça, peut-être qu'aux yeux du public nous passions par des mecs qui se battaient pour pisser un peu plus loin que l'autre et... En réalité c'était un peu ça. Je n'étais pas un gamin, je n'aimais juste pas qu'on me parle comme à une merde, surtout lorsque je ne connaissais pas la personne face à moi. Je n'avais rien fait pour qu'il s'excite de cette manière, le pauvre mec était juste grave vénère parce que l'eau était froide. Des gens crevaient de faim, n'avaient pas accès à l'eau et lui... Il faisait tout un scandale parce qu'il n'y avait pas une bonne température, il me désespérait. Soupirant après lui avoir répondu, prenant le risque de m'en prendre une, sans vraiment être effrayé pour la simple et bonne raison que ce n'était pas la première fois et, surement pas la dernière. « T'as clairement d'la chance qu'on soit filmé gars, sans quoi j't'aurai désaxé le nez sans chercher à comprendre. Fais gaffe à ton cul mec, ce s'rait con qu'on t'retrouve dans un sale état parce que quelqu'un se s'rait amusé à foutre d'la mort-aux-rats dans ta bouffe. » Explosant de rire, je le trouvais encore plus pitoyable après ça. Lui laissant quelques secondes de pseudo gloire, comme si ce qu'il venait de dire faisait mouche je savourais déjà ma prochaine réplique. « Enfin, j'dis ça j'dis rien. » Je souriais, il ne serait pas une terreur ici, j'allais lui tenir tête encore un peu. « C'est dommage pour toi, je n'aime pas les punchingball, je préfère frapper dans des visages... Mais, j'ai pris des résolutions pour ce jeu et puis... Je suis un peu déçu, je m'attendais à ce que tu essayes de m'assassiner de manière plus direct... » Je me doutais bien qu'il ne désirait pas réellement ma mort, je ne voulais pas non plus lui exploser la tronche. Je ne me battais que lorsque j'étais vraiment énervé, bien que je m'entraine régulièrement pour garder un bon crochet du droit. « Oh putain Baptiste, j'savais même qu'c'était possible d'avoir une bite si p'tite! Tu prends quoi comme taille de capotes, XXXS ? » Oh, il descendait encore plus dans mon estime à présent. Souriant, je m'approchais de lui. Si je n'avais pas plus de principes, je lui aurais roulé une galoche, juste pour le dégouter et qu'il se retrouve finalement dans la merde. Je préférais m'abaisser à son niveau à présent. Arrivant à quelques centimètres je lui répondais, de manière très ironique. « Je prends les mêmes que toi, elles sont un peu petites que moi... Il faut dire qu'il y a très peu de personnes qui n'arrivent pas au dessus du deuxième centimètre... »