On pouvait aisément dire que Melissa était une chieuse hors paire qui prenait un malin plaisir à emmerder les autres jusqu'à ce qu'ils s'étouffent de honte. Cependant, durant cette première semaine, la jeune femme n'avait pas eu son quota d'embrouilles. Oui elle aimait ça. C'était dans ses gènes comme on dit. Certaines personnes avaient le don d'agacer les gens, d'autres de les apaiser, de les amuser, de les satisfaire, Melissa, quant à elle, pouvait carrément changer de personnalité en un temps record. Mais la plupart du temps elle sortait ses griffes. N'ayant rien à faire de l'après-midi, la jeune rousse se mit à revisiter le château une nouvelle fois. Certes, elle avait déjà du faire le tour une bonne dizaine de fois, mais c'était toujours amusant de découvrir un lieu que nous n'avions jamais vu avant. Elle quitta alors la salle à manger, un livre quelconque à la main, pour vagabonder joyeusement -hm- parmi les pièces du château. Elle s'arrêta au balcon, et l'envie de fumer une clope prit apparut d'un coup. Elle s'avança jusqu'à la rambarde, sortant une cigarette de son nouveau paquet, qu'elle glissa entre ses fines et douces lèvres avant de l'allumer avec un briquet qu'elle avait piqué à quelqu'un d'assez con pour le laisser trainer n'importe où. Tirant une première latte, elle observa avec attention un groupe d'habitants discutant dans la cour. Autant dire qu'elle ressentit un petit sentiment de rejet. Elle savait que c'était pathétique de ne pas s'intégrer aussi facilement que les autres candidats lors du premier prime mais, putain, elle en avait vu assez dimanche dernier ! Entre les gamins et la pétasses, il lui semblait bon de ne pas insister. Ils étaient vraiment dégueulasses à regarder, certains plus que d'autres, enfin soit. Elle tira une nouvelle latte. Et puis encore une. Puis, elle jeta le mégot par dessus la rambarde. Elle espérait fortement qu'il se soit écrasé sur la gueule d'une blondasse qu'avait un trop gros cul pour débarquer sur le balcon sans le faire s'écrouler. N'ayant plus rien à faire là, elle se retourna. Elle avança vers la porte mais c'était sans compter la nana qui lui avait mal parlé au prime qui lui bloqua littéralement la sortie. « Pardon. Je le redirai pas deux fois. »

15h. Ça veut dire pause clope. Mais cette fois-ci la tâche fut plus dure qu'à l'habitude. Je voulu squatter la terrasse mais y avait trop de gueule de con et je n'arriverais donc pas à profiter de ma pause clope comme il se doit. Je soupire donc légèrement sur les nerfs et me driger vers la cour du château. Je fais rapidement demi tour en entendant les gloussements de salles connes et les rires rauques de pauvres cons. Je vais pas me geler le cul jusque dans la Chapelle ou le cimetière alors je décide d'aller checker le balcon. Je passe par la cuisine et en profite pour me remplir une tasse de café rien de mieux que le café et la clope. J'en bois une bonne partie en route et en voulant entrer dans la balcon je renverse presque le contenue noir de ma tasse. « Pardon. Je le redirai pas deux fois. » Je lève les yeux vers la pouf qui me parle si gentiment. Un sourire malsain se dessine alors sur mon visage. « En effet tu vas pas le dire deux fois. » Je force le passage lui donnant un coup de coude ce qui l'oblige à se reculer pour que je puisse passer. Je m'assoie alors sur un banc, elle me fait pas peur cette pauvre fille bien au contraire. Elle croit qu'elle en impressionne certain mais qu'elle ne compte pas sur moi pour me plier à ses petites caprices. J'allume la cigarette posant ma tasse sur le ban à coté de moi. Je tire une bonne taffe puis une bonne gorgé de café.

Fumer une clope apaise souvent la jeune femme. Un peu comme.. comment dire.. décompresser ? Enfin, décompresser, c'est possible lorsque l'on ne se tape pas de lourdasses du genre de Moore. Bordel, cette nana là était carrément un fléau, autant physiquement que mentalement. Elle ne la connaissait pas trop, voire pas du tout, mais elle en avait vu vachement assez. Quoi qu'il en soit, lorsque la demoiselle ouvrit la bouche, Melissa, quant à elle, se contenta d'arquer un sourcil. N'importe quoi. La seconde d'après, elle se retrouva poussée par Moore, à l'aide de son coude. Forcément, on peut pas passer à deux avec le cul énorme qu'elle se trimballait. Putain sur la balance ça devait pas être léger. « Ridicule. » Elle roula des yeux. Alors qu'elle s'avançait vers la porte, elle se rendit compte qu'elle avait marché dans une mare, sur le sol. Une mare de café. Il n'y en avait qu'un petit peu, même très peu, et peut-être même que Moore n'avait pas remarqué ça mais, Melissa, elle, si. Ce n'était pas très grave, pour des personnes normales. Mais Melissa, elle, n'était pas normale. Elle valait mieux que tous les gens banals de cette planète. Absurdes, qu'ils étaient. « Et tu me feras le plaisir de ramasser ça, t'es plus dans ta porcherie Piggy. »

« Ridicule. » siffla-t-elle entre ses dents. Moi ridicule ? Non, c'est elle qui a se ton condescendant avec moi et avec tout le monde d'ailleurs. Comme si j'avais prémédité le fait de lui rentrer dedans au moment précis où elle sortirait du balcon. Loin de moi cette idée bien que j'en aurait été capable si cette fille aurait un poile plus intéressante à mes yeux mais ce n'est pas le cas alors bon qu'elle se croit pas privilégié au point que j’élabore une stratégie pour la faire chier. Je ne prend pas la peine de répondre à ça je préfère tirer une autre taffe de ma cigarette et la laisser partir. Mais c'était sans compter sur elle, fallait qu'elle en rajoute une couche. Niveau connerie c'est aussi énorme qu'elle la choucroute qu'elle se trimbale sur la tête. « Et tu me feras le plaisir de ramasser ça, t'es plus dans ta porcherie Piggy. » Elle veut certainement sire Peggy ça aurait eu plus d'impact dans sa phrase. Je lui lance un regard en coin. Je vais pas non plus lui faire le plaisir de tourner entièrement ma tête pour la regarder et encore moins de bouger mon cul. Mon regard est aussi neutre que ma voix est blanche. C'est pas elle qui va me faire sortir de mes gonds. «Fais le, faut bien que tu serve à quelque chose. » Parce que faut être claire cette fille est aussi inutile que l'était celle qu'elle remplace. Je lui jette un nouveau regard et constate qu'elle n'a pas bouger. « J'ai pas du être assez claire, qu'est que tu attends pour nettoyer tout ça. Un bon coup de pied au cul ? Ça peut s'arranger. »

Mes joues étaient ornées de deux belles marques rouge, tel un indien, j'étais affublé d'un petit bandeau enlaçant mon front et noué à l'arrière de mon crâne. On était prêt. On avait tout sorti, les tenues décontractées, les tee shirts larges. On avait l'air de vrais warriors, prêts à partir en guerre. Après un tcheck, on s'était dirigés furtivement vers la cuisine, murmurants quelques paroles que seuls nous pouvions comprendre, discerner. De toute façon on était les plus forts, tout le monde le savait, nous les premiers haha. Un coup d'oeil complice à ma partenaire et hop, nous saisissions nos munitions, dans un paquet en plastique en faisant attention de ne pas les briser avant et filions en vitesse alors que je lâchais un léger rire. On avait tout prévu, héhé. Qui serait notre cible ? A vrai dire on savait que cela n'amuserait pas celle a qui on avait pensé, et c'était peut-être ça qui nous amusait nous, le plus. Moore, voilà qui était notre cible. Elle et la personne qui aurait le malheur de se tenir non loin. Et c'était Melissa. Nous venions de les repérer sur le balcon. Cachés derrière les murs de chaque côtés, elles ne nous avaient pas entendu arriver, normal, on ne s'entendait nous même pas. On était trop des warriors, silencieux et tranchants comme le vent. On avait nos munitions en mains, et alors que l'on s'échangeait en silence un hochement de tête, on sortait de notre cachette en criant « POUR LA TEAM TOUPOOOU ! » et vlan, on mitraillait les deux pauvres jeunes femmes de nos oeufs de toutes parts, prenant cependant soin de nous protéger derrière les murs. Elles étaient touchées de toutes parts, on était vraiment trop imprévisibles, haha. Une fois notre -gros- stock épuisé, on décidait de se cacher derrière les bancs, en riant.

Cupidon nous tuerait-il s'il apprenait que, bêtement, Franckie ainsi que moi-même avions décidé de faire un malheur à l'intention d'autres candidats du nid ? J'espère que non, en tout cas, si déjà il osait me blâmer pour cette banale histoire, imaginons un peu la manière dont il pourrait prendre tout ce que je lui réserve pour la suite. Enfin, je m'égare, mes pensées divaguent de trop, et je devais me concentrer plus que jamais depuis que j'étais en Irlande, de quoi déjà bien faire surchauffer le contenu de ma boîte crânienne. Peut-être que j'abusais un peu cela dit, mais nous nous devions d'être en harmonie des plus totales si nous voulions que notre mauvais coup fonctionne. En premier lieu, nous nous étions mutuellement tracé des traits sur la figure, les mêmes autant sur l'un que sur l'autre. Franchement, les marques sur le visage, c'était sexy. C'était sexy, ça donnait l'air sauvage et ça nous assortissait, d'un sens. La réalité, c'est qu'on faisait largement penser à deux gamins en quête d'une connerie quelconque à faire, mais c'était justement ça, le truc énormément bon. Mon partenaire, enfin, mon partenaire disons de manière temporaire, remarqua rapidement la présence de Moore et Melissa sur le balcon. Et là commencèrent les festivités, si l'on pouvait en parler ainsi. Nous nous rendions jusqu'à la cuisine, croisant quelques maudits personnages au passage mais qui ne commentèrent pas le moindre de nos gestes, et nous armions. Attention, on ne se la jouait pas bas de gamme, on sortait le grand jeu, les oeufs ! De retour dans les environs du balcon, nous attendions un temps, cachés comme on le pouvait derrière les murs. « POUR LA TEAM TOUPOOOOOOU ! » Et bam ! Carnage ! Synchros, on quittait notre semi cachette pour se faire voir au grand jour, et à peine avions nous pris le temps de terminer nos phrases que nos quelques oeufs volaient déjà. Si j'avais pu penser Moore comme cible principale, il est vrai que je prenais tout de même un malin plaisir à également envoyer mes projectiles dans la direction de Melissa. Pas de jaloux, après tout. J'envoyais encore, puis, avant qu'une riposte ne s'annonce de la part d'une d'entre elle, passais à l'arrière d'un des bancs du balcon, accompagnée par Franckie avec qui j'échangeais quelques rires.

Je parlais avec la nouvelle, enfin parlé c'est beaucoup dire on s’envoyait des piques c'est surtout ça. Et d’ailleurs j'attendais de voir ce qu'elle allait me dire avec impatience malgré mon visage passible et neutre. Mais il a fallut que des connards viennent nous faire chier.  « POUR LA TEAM TOUPOOOU ! » Avais-je entendue de deux voix différentes sans avoir le temps de tourner la tête je me retrouve mitraillé d’œufs. Je savais exactement de qui il s’agissait j'en avait entendu parlé dans le blog d'une attaque d’œuf sur ma personne. Et il a fallut qu'il la mette à exécution alors que j'étais en compagnie de la pouf il aurait pas pu attendre que je sois avec un grand braqué qui aurait pu me protéger ? Non bien sûr que non. Je me protégeais comme je pouvais avec mes mains, ma tasse de café étant dans l'une de ses mains et ma cigarette dans l'autre c'était difficile. « BANDE DE CONS !! » hurlais-je alors que le salve allait s'arrêter sous peu. C'est bon il n'avaient plus de munitions ou je ne sais pas mais en tout cas ils avaient arrêté leur bordel. J'en avait partout dans les cheveux et sur mes vêtements. Je fume une dernière taffe de ma cigarette que je j'écrase sur le rebord du balcon pour l'envoyer valser dehors. Je tiens bien fort ma tasse de café qui était maintenant tiède. « Non mais franchement niveau connerie vous avez un bon niveaux, je sais que c'est toi Franckie et l'autre gourde de Winnie l'ourson. » Ils se cachaient comme des gamins derrière un banc. Je faisais pas attention à Mélissa elle était le dernier de mes soucis. Je m'avance d'un bas décidé vers eux. Je leur lance un regard de fou et passe la porte fenêtre pour me retrouver dans une chambre. Ils souvent penser que je me barre. « Merci bien de m'avoir couper dans ma pause café cigarette. Allez vous faire foutre. » j'accentue le tout alors que je suis caché par le mur. J’attends qu'ils se sentent assez en confiance pour avoir échappé à mon gourou pour attaquer. Je me retrouve derrière eux et leur lance en pleine face mon café juste tiède hein j'ai pas l'intention des ébouillanté. Puis je me barre en courant vers la salle de bain et pique deux mousses à rasé qui appartiennent à je ne sais quel barbue du castings je reviens vers le balcon et les menace d'envoyer la sauce. « Vous voulez jouer à ça ? Et bien on va jouer bande de cons. »