Hier soir lors du prime après de nombreux rebondissements dont le départ de Sixtine qui m’avait pas mal affecté j’avais appris que le public avait une nouvelle fois fait l’effort de me soutenir, je réintégrais donc l’aventure pour une semaine supplémentaire qui s’annonçait terriblement riche en nouveaux rebondissements, des indices allaient être donnés et il y allait avoir de nouvelles surprises, peut-être un nouveau départ ? Je n’espérais pas que ce soit vrai mais si tel était le cas je ne souhaitais pas qu’un de mes amis proches de cette aventure soit éliminé, en deux semaines j’avais déjà perdu Madeleine et Sixtine, il me fallait quelques jours pour retomber sur mes pattes avant le prochain départ. Nous n’en étions pas là pour le moment et j’avais savouré cette nuit que m’avait offerte le public pour dormir avec Oona, elle ne se sentait pas très bien hier suite au départ de Sixtine et nous retrouver comme ça avait été sympathique, elle était une amie en qui je tenais beaucoup dans cette aventure. C’est bien simple, mis à part quelques candidats j’étais très attaché à la majorité des autres et les départs n’allaient pas être plus simples à partir de maintenant, tout allait se corser et j’allais devoir apprendre à faire avec jusqu’à ce que mon tour vienne. En attendant ce fameux soir où j’allais être éliminé je profiterais à fond de mon aventure. Ce matin je m’étais levé très tôt malgré une nuit très courte puisque j’avais dû dormir genre trois heures, ça me suffisait pour avoir la pêche. Après avoir pris mon petit déjeuner et m’être lavé je me dirigeais dans la chambre pour enfiler une très simple tenue. J’avais prévu de faire une surprise à Lhoas, il dormait encore à point fermé. Je rejoignais la cuisine, prenait un plateau et préparait quelques tranches de pain que je coupais au préalable y ajoutant du beurre, deux croissants s’il avait encore faim et également un verre de jus d’orange. C’était un petit déjeuner très classique mais c’était fait avec le cœur et c’est ça qui comptait. Je revenais dans la chambre déposant le plateau sur un bord du lit, je venais lentement m’asseoir à califourchon sur lui, il était marrant quand il dormait et, dieu merci il n’avait pas son uniforme pour la nuit. Je m’approchais de ses lèvres que j’embrassais tendrement. « Debout joli cœur. »

Le prime avait été douloureux pour Lhoas, pas de le sens où tout le monde l'entendait, non. Il n'avait pas vraiment pris part à ce dernier prime sur le plateau, ne saisissant que certaines bribes d'évenements qui se passaient sur ce dernier, étant perdu dans ses pensées les plus noires. Après le sale coup d'Evey, il avait ruminé dans son coin, la belle ayant fait ressurgir en son for intérieur de vastes et noirs souvenirs qui auraient mieux fait de rester enfouis. Il avait cependant capté que Sixtine avait été sortie du jeu - ce qu'il trouvait présentement louche m'enfin, qu'une nouvelle salle était apparue et il avait eu le bonheur de tomber sur une bonne nouvelle au bout du téléphone rose. De plus, il était aussi arrivé dans le top 3 des candidats de la semaine, lui faisait remporter un certain cadeau au choix. Bon, pour la plupart ces nouvelles pouvaient paraître intéressantes mais Lhoas n'était pas vraiment d'humeur à se réjouir le soir passé, et ayant mal dormi toute la nuit, n'ayant gagné les bras de Morphée complètement vers les petites heures du matin, était toujours profondément endormi dans son lit, seul. En boxer, sa respiration se faisait entendre, fluide et régulière, il dormait à poings fermés. C'est alors qu'un petit bruit le sortit de ses songes, mais il y retourna bien vite avant d'entendre une parole ainsi qu'un toucher inattendu sur ses lèvres. Cependant aucune réaction de prime à bord, il dut se passer deux bonnes grosses minutes avant qu'il ne daigne ouvrir une paupière. C'était Baptiste, l'origine de ce chaste baiser sur ses lèvres et de ce mot doux pour le réveiller. "Hé.." parvint seulement à dire Lhoas, émergeant encore doucement de son état de sommeil, tout en se relevant quelque peu sur ses coudes, dans le lit, regardant la merveilleuse mine de son Baptiste adoré.

Ce prime avait vraiment été horrible pour moi et rien que de penser à celui qui aurait lieu dans une nouvelle semaine me faisait frissonner. Je commençais à flipper à l’idée de perdre encore l’un de mes proches, si Lhoas partait je me sentirais étonnamment seul. Il était très important voir même fondamental que je puisse le voir au moins une fois par jour, rien que quelques secondes. Nous nous connaissions depuis un mois bientôt et j’étais déjà sous son charme, il n’avait plus besoin de batailler pour que je craque, j’étais tout à lui et il le savait depuis cette fameuse nuit de jeudi à vendredi pendant laquelle il m’avait offert une partie de jambes en l’air inédite, avec un homme. Ce matin j’étais dans un registre un peu plus soft voir romantique et j’espérais ne pas me prendre une veste, le fait qu’il se soit fait lynché par Evey avait peut-être eu un mauvais effet sur lui après tout. Je lui montais dessus l’embrassant d’une manière adolescente pour qu’il puisse apprécier le tout. J’avais surement attendu deux minutes entre ce baiser et le premier signe de vie du jeune homme, il avait dû avoir une nuit difficile. « Hé.. » Je lui souriais, restant sur lui mais tournant la tête pour saisir mon plateau. « Je t’ai concocté un petit déjeuner. » Je m’approchais de lui pour l’embrasser une nouvelle fois sauf que cette fois-ci j’étais tout de suite moins sage, je laissais ma langue partir à la rencontre de la sienne passant l’une de mes mains contre son torse que je caressais de manière sensuelle.

Le candidat s'était placé à califourchon sur Lhoas, lui faisant face et le couvrant de baisers dès le réveil, Lhoas aurait bien voulu avoir ce réveil chaque matin, bien que cela soit un peu envahissant de prime à bord, il appréciait la chose tout de même. "Je t’ai concocté un petit déjeuner" dit-il tout en montrant un plateau garni de succulentes choses. Lhoas prit un temps avant de réaliser. Un mec - lui avait - apporté - un petit-déjeuner - au lit! Genre, il était tombé sur la perle rare, fallait-il croire. Il eut un regard ébahi, la bouche qui suivit. "Mais.. t'es genre parfait comme mec. Un vrai petit amour" dit Lhoas le gratifiant d'un sourire, toujours sur le coup de la surprise. Lhoas n'avait jamais eu l'habitude d'être servi, que les autres fassent quelque chose pour lui. Il avait grandi dans un milieu pas forcément huppé, son style à lui c'était plutôt vas-y-que-je-me-démerde-tout-seul, cela lui changeait donc de ses habitudes. Cette petite attention le mit réellement de bonne humeur ce matin. "Personne n'a jamais agi de la sorte avec moi, alors je ne sais pas trop quoi dire.. Merci ce sera suffisant" sourit Lhoas, une once de gêne dans la voix. Baptiste, toujours à califourchon se pencha alors, l'embrassant de nouveau, avec plus de fougue. Lhoas, nul bien réveillé, répondit au baiser comme il le put. Une main se balada alors sur son torse, ce qui lui arracha un petit sourire endormi. Visiblement, le jeune brun était chaud ce matin, même si Lhoas était encore un peu réfractaire de par sa somnolence encore présente sur son visage. Lhoas lui saisit la joue de son pouce pour accompagner le mouvement de leur baiser mais ne le continua pas longtemps, ne voulant pas voir Baptiste se désaper en deux minutes, le connaissant. À croire qu'il était encore pire que Lhoas, tout compte fait. Et puis le costume qui trônait au pied du lit avait de quoi dissuader, aussi.

Malgré tout ce que l’on pouvait dire de moi j’étais bel et bien quelqu’un de romantique, je croyais en l’amour sincère et parfait même si je ne pensais pas qu’il y avait une seule personne susceptible d’être l’homme ou la femme de sa vie. Non, à mes yeux il y en avait plusieurs. Bref, je n’étais pas encore à ce point-là avec Lhoas, il me plaisait juste énormément, pour dire vrai je comptais le tester cette semaine, la moindre bavure me paraitrait définitive peut-être à cause de ce défaut terrible que j’avais, je pardonnais mais je n’oubliais jamais et lorsqu’on n’oubliait pas dans une relation sérieuse c’était foutu d’avance, serait-il capable de tenir sa libido en laisse ? J’allais avoir ma réponse. Bref, tout ça pour dire que j’avais décidé de lui faire un petit déjeuner au lit pour lui faire plaisir même s’il me paraissait être un peu trop gazé pour comprendre ce qui lui arrivait. « Mais.. t'es genre parfait comme mec. Un vrai petit amour. » Je souriais, je me sentais presque rougir, la seule chose bénéfique à mon teint un peu bronzé c’est que ça ne se voyait pas. Jamais je n’avais les joues toutes rouges, sauf lorsqu’il faisait moins vingt mais c’était une nouvelle fois très rare. « Tu ne t’en étais pas encore rendu compte ? » Je lui tirais la langue, bon… Loin de moi l’idée d’être envahissant, j’allais le laisser profiter de ce petit déjeuner et je reviendrais peut-être vers lui plus tard dans la journée. « Personne n'a jamais agi de la sorte avec moi, alors je ne sais pas trop quoi dire.. Merci ce sera suffisant. » Je souriais, j’étais donc le premier à me comporter comme ça ? J’aimais bien cette idée. « T’inquiètes tu n’as rien à faire… C’était plus une envie qu’une quelconque attente venant de toi. » Je faisais un certain nombre de choses par envie sans rien attendre en retour comme aujourd’hui. Je m’approchais pour l’embrasser d’une manière plus sensuelle mais je savais m’arrêter, malgré tout ce qu’on pouvait dire j’étais loin d’être une bite sur pattes… La preuve j’avais tenu cinq semaines sans avoir un seul rapport sexuel. « Bon… Je te laisse te réveiller tranquillou on se reverra tout à l’heure. » Lui dis-je en souriant, je ne voulais pas le mettre trop mal à l’aise car, après tout ce sentiment d’attachement qui débutait en moi n’était peut-être pas le même pour lui.

"Tu ne t’en étais pas encore rendu compte ?" plaisanta-t-il, tout en tirant la langue. "T’inquiètes tu n’as rien à faire… C’était plus une envie qu’une quelconque attente venant de toi" ajouta-t-t-il. Ce qui rendait la chose d'autant plus mignonne encore. Mais Lhoas ne lui adressa qu'un sourire reconnaissant, il ne voulait pas trop flatter l'égo de son partenaire sexuel non plus, ce n'était pas pour tout de suite. Leur baiser une fois terminé, Baptiste voulut le laisser manger. "Bon… Je te laisse te réveiller tranquillou on se reverra tout à l’heure" dit-il en souriant, mal à l'aise. Pourquoi était-il mal à l'aise? Se sentait-il de trop ici? Avait-il l'impression de déranger Lhoas? Lhoas ne voulut rien en savoir, cependant pour tenter de retenir Baptiste encore quelques temps auprès de lui - car il avait envie de sa présence bizarrement - il attrapa un des croissants que son amant lui avait apporté, mordit un coup dans la viennoiserie, de manière assez vorace, puis présenta le petit pain devant le visage de Baptiste pour qu'il y morde un coup, une sorte d'invitation amusante et coquine à rester auprès de lui. Il ne le dérangeait guère, il était clair qu'il n'allait pas lui faire l'amour maintenant, mais il avait bien envie de passer ces quelques minutes de réveil avec lui, car bizarrement il commençait à naître dans le coeur de Lhoas un sentiment inexplicable, comme un besoin de la présence du jeune brun.

Peut-être que j’allais en surprendre plus d’un mais je n’étais vraiment pas venu rejoindre Lhoas dans son lit pour faire l’amour, ce n’était pas le désir qui me manquait mais je n’avais jamais été très branché par le sexe dès le réveil et puis… Notre première fois le jeudi n’était pas du tout préméditée et c’est ça qui me bloquait en quelque sorte, j’aimais être maitre de mes décisions et lorsque c’était mon corps qui me lâchait je me sentais trop à découvert. Bref, dans un instant de romantisme j’avais apporté à Lhoas un plateau pour le petit déjeuner mais j’avais vite eu l’impression de me faire des idées, étais-je le seul à ressentir cette sensation d’attachement ? Et si j’avais été stupide au point de croire qu’il n’était pas une catin comme me l’avait si bien fait remarquer Moore ? Je lui annonçais donc que je comptais revenir un peu plus tard le temps pour moi de faire quelques trucs divers mais il n’était pas de cet avis, il mordait dans l’un des croissants que je lui avais apporté me tendant la seconde partie. Je lui souriais, croquant dans un des morceaux du croissant. « Je vais pouvoir retourner me brosser les dents. » Lui dis-je en plaisantant, j’avais déjà petit déjeuner mais il m’avait proposé ça avec un petit regard qui faisait qu’on ne pouvait refuser d’accepter.

"Je vais pouvoir retourner me brosser les dents" dit-il après avoir déchiré un bout de croissant de ses dents, tout en souriant largement. Lhoas se mit à sourire lui aussi, tout en se relevant et en s'installant en position indienne dans le lit, par-dessus les couettes. Il était seulement habillé d'un caleçon rouge, n'étant pas frileux, loin de là. Il avait donc obligé Baptiste à se décoller de lui et à s'asseoir lui aussi sur le lit, comme de bons vieux amis qui trainaient ensemble. À la seule différence que le regard que Lhoas portait sur Baptiste n'avait rien d'amical. C'était même tout autre chose. Depuis qu'ils avaient fait l'amour ensemble, Lhoas avait souvent pensé à Baptiste - même trop à son goût, pour tout vous dire. Il n'aimait pas s'attacher, de par l'expérience qu'il avait tiré d'une relation similaire. Mais là il était trop tard, il était déjà attaché à ce petit bout de jeune homme qui lui faisait tourner la tête. La seule question qu'il se posait, était existentielle. "Dis, tu nous considères comment, enfin je veux dire nous deux, ensemble?" Lhoas n'espérait rien, non. Il voulait juste être clair et concis dans sa façon de voir les choses. Personnellement, il n'aurait pas pu faire l'amour à quelqu'un d'autre sans qu'ils n'aient discuté de leur relation. Il n'espérait rien non, quoique, peut-être un tout petit peu au fond.

Être ainsi avec Lhoas était très plaisant il fallait le reconnaitre, j’avais l’impression d’être à ma place ici auprès de lui. Il avait réussi sans difficultés à me faire succomber à ses charmes malgré toutes mes tentatives pour rester de marbre et je me demandais encore comment est-ce qu’il avait bien pu s’y prendre. Il se bougeait un peu, venant s’asseoir de manière plus confortable et classique, je souriais lui laissant de la place et faisant de même pour me retrouver à peu près face à lui. « Dis, tu nous considères comment, enfin je veux dire nous deux, ensemble? » Je souriais intérieurement parce que c’était exactement la question que je désirais lui poser, j’allais le faire mais quelque chose me retenait. J’étais peut-être influencé par l’heure, prendre la tête aux gens de bon matin n’était pas trop mon truc pour dire vrai. Je souriais, réfléchissant une petite minute à ce que j’allais répondre à sa question. « Je dois t’avouer que ma réponse va dépendre de toi… Qu’est-ce que tu veux qu’on soit ? Un simple coup ? Des amis ? Des meilleurs amis ? Quelque chose de plus important ? » Ce qu’il allait dire serait décisif pour moi et je ne lui en voudrais pas de ne pas espérer quelque chose de sérieux puisque tout ça s’était fait un peu subitement.

"Je dois t’avouer que ma réponse va dépendre de toi… Qu’est-ce que tu veux qu’on soit ? Un simple coup ? Des amis ? Des meilleurs amis ? Quelque chose de plus important ?" répondit-il. Lhoas resta sur le cul. Le simple coup passait encore, mais le reste lui resta en travers de la gorge. De simples amis, mmh "coucou je t'ai baisé mais on est reste amis hein et on fait comme si de rien était". Nan, ça allait pas être possible, vraiment pas. Lhoas fit une pause silencieuse de quelques longues minutes. "Mouais. Tu ressens ne rien du tout de plus que de l'amitié, donc?" fit Lhoas, feignant un sourire amical. Il tentait de comprendre l'opinion de Baptiste, il avait cru s'imaginer qu'il voudrait plus, leurs deux corps et leurs deux esprits se complétant parfaitement l'un l'autre. Visiblement ce n'était peut-être pas le cas. Et si ce ne l'était pas, il ne resterait plus qu'à Lhoas de revenir le sexe sur pattes du nid d'amour, après tout. Ou bien était-ce peut-être les apitoyements et le petit jeu de Lukas qui avaient fonctionné, retranché derrière son pitbull nommé Moore.