zhara.

Solitude, compagnie douce amère de mes moments d’ennui. À croire qu’elle ne me lâchait pas d’une semelle, cette saleté. Mais bon, je préfère encore ça que de m’encombrer d’une présence nuisible, à savoir un candidat quelconque dont l’envie de fréquenter jusque-là ne m’avait point traversé l’esprit. Je ne trouvais, en ce début d’après-midi, rien de mieux à faire que me charger de ma lessive, une tâche ingrate que devait pourtant être faite, semaine après semaine. C’est que je tenais à avoir des vêtements propres, moi, contrairement à d’autres. Le temps s’annonçant plutôt long entre deux brassées, et je m’étais donc muni de ma guitare, question de la gratter un peu pour tenter de couvrir le bruit assourdissant du lave-linge et de son compagnon le sèche-linge. J’avais mis la machine en fonction avant de m’installer sur un tabouret qui traînait là dans un coin, l’instrument posé sur mes genoux. Je tentais quelques accords ici et là, tendant de faire quelques enchaînements plus complexes, mais j’avais clairement la tête ailleurs. À croire que quelqu’un m’espionnait, ou lisait dans mes pensées, car la personne à qui je songeais pénétra à l’instant même dans la pièce. Je levais à peine les yeux pour l’apercevoir. Notre interdiction de s’adresser la parole était levée depuis le prime, mais aucune de nous deux n’avait jugé bon de venir vers l’autre. Il faut dire que les choses s’étaient terminées étrangement dans la chapelle, par ma faute. J’avais fui, comme une idiote. Et maintenant que je me retrouvais face à elle, je n’avais point envie d’aborder la question. Parler de ce que je ressentais, cela un terrain inconnu que je ne tenais pas particulièrement a explorer. Je gardais donc le silence, mon regard se rivant sur mes doigts qui caressait les cordes. Si seulement elle pouvait m'ignorer et continuer sa route...

J'en doutais.

La semaine dernière avait été éprouvante. Parce que je n’avais pas pu adresser la parole a Evey (alors que j’avais dix milles choses à dire) et parce que Sonny et Céleste, deux candidats que j’appréciais beaucoup, avaient été nominés. Céleste n’en avait d’ailleurs pas réchappé et je trouvais ça un peu injuste qu’elle soit restée alors que l’autre blonde qui se foutait de tout et de tout le monde était restée. Comme quoi la gentillesse ne payait pas toujours. Bref, je me retrouvais aujourd’hui a avoir une folle envie de biscuits et comme il n’y en avait pas dans la cuisine, je me rendis dans le cellier. Je vis alors Evey, assise sur un tabouret avec sa guitare et la fixait un instant en me demandant si, oui ou non, elle allait dire un truc. Je me mis sur la pointe des pieds pour ouvrir un placard a coté d’elle et lorsque je trouvais les fameux cookies que je voulais tellement, je m’installai sur un meuble en face d’elle, juste a coté des machines qui tournaient. « Alors, tu vas dire quelque chose ? On peut se parler cette semaine. » Dis-je, les yeux brillants, allez quoi, qu’elle parle bon sang !

Je me demande si elle le faisait exprès, car franchement, j’avais franchement l’impression qu’elle me tournait autour, qu’elle cherchait un moyen d’attirer mon attention. Je ne sais pas si le fait de venir fouiller dans l’armoire à mes côtés était prémédité ou pas, si elle avait réellement eu envie de cookies ou si ce n’était qu’un prétexte pour venir traîner à mes côtés. Mais une chose était claire, je n’allais pas me débarrasser d’elle de sitôt. Perspicace, la petite. Elle s’installait sur le meuble face à mon tabouret et je sentis son regard se poser sur moi, une intuition loin d’être fausse, car c’était effectivement ce qu’elle faisait. « Alors, tu vas dire quelque chose ? On peut se parler cette semaine. » Je relève les yeux pour croiser son regard brillant, elle me jauge du regard, attendant probablement une explication sur ce qui s’est passé dans la chapelle. Explication que je n’ai aucunement envie de lui donner. J’ai mes raisons, d’ailleurs, elle n’a pas besoin de les savoir, ça ne regarde que moi. De toute façon, je m’embrouille déjà assez comme ça, je n’ai pas envie d’imposer ça à quelqu’un d’autre. Surtout pas à elle. « Je n’ai pas envie de discuter. » Franche, je lui laisse savoir le fond de ma pensée. Je sais très bien que je ne vais pas m’en sortir avec ce simple argument, mais si je suis réticente à lui répondre, au moins, elle aurait été prévenue. Après toute cette année, je suppose qu’elle a compris qu’il y avait des sujets sur lequel je n’aimais pas m’étendre. Mes sentiments, mes ressentis en font partie.

« Je n’ai pas envie de discuter. » Mauvaise réponse, la jeune femme va passer sous le scalpel qu’elle le veuille ou non parce que agir comme elle l’avait fait et après faire comme si de rien n’était, non. C’est extrêmement égoïste en fait, elle ne me juge pas digne de ses explications ou quoi ? Elle est la seule à pouvoir tout contrôler et moi pas ? Quand je lui filerai entre les doigts elle comprendra. « Ca ne me suffit pas, Evey. Tu ne peux pas agir comme tu l’entends et espérer que les gens ne réagissent pas. » J’enfournai un cookie dans ma bouche comme pour appuyer mes mots, alors qu’en fait ça ne faisait rien d’autre que des miettes sur le sol et un agréable gout de chocolat sur mes papilles gustatives.

Zhara était aussi prévisible que je l’avais prédis. Ma remarque ne parut point lui plaire, et sur ce point je pouvais comprendre, mais je n’avais pas l’intention de lâcher le morceau pour autant… ceci dit, je n’étais pas la seule. Aussi déterminée que je l’étais, elle risquait fort probablement de me harceler jusqu’à mort s’en suive… ou jusqu’à ce que je craque. Je me demandais ce qui allait se produire en premier, hm. Elle finirait surement pas me tuer, j’étais trop obstinée pour admettre quoi que ce soit. J’étais bornée. « Ça ne me suffit pas, Evey. Tu ne peux pas agir comme tu l’entends et espérer que les gens ne réagissent pas. » Je la regardais se régaler d’un cookie, mais franchement, moi, j’avais clairement perdu l’appétit. La simple vu de ces biscuits me donnait mal au ventre. Ça, ou la situation, en fait. « J’agis comme je l’entends, ce n’est pas aujourd’hui que je vais changer. » Ni même pour elle. Déposant la guitare dans son étui sur le sol, à mes côtés, je me levais de ma place pour me diriger vers le lave-linge, qui venait de s’arrêter. Merveille excuse pour l’éviter, me direz-vous. Oui, peut-être. Pour lui tourner le dos aussi et ainsi fuir son regard qui me scrutait à la loupe. Mon linge transféré dans le sèche-linge, je restais dos à la jeune fille, m’appuyant sur la machine, la sentant trembler sous mes mains. Le bruit qu’elle produisait m’empêchait de réfléchir et c’était temps mieux. Ce bourdonnement dans ma tête était presque libérateur. Puis, au bout de moment, je me retournais finalement vers elle. « Et puis, pourquoi ça t’intéresse tant? » que je lui demandais. Bon, d’accord, ça la concernait directement, mais ce n’est pas non plus comme si c’était la première fois que je l’embrassais. Et je m’étais déjà expliquée, la dernière fois. Ça devrait lui suffire, non?

« J’agis comme je l’entends, ce n’est pas aujourd’hui que je vais changer. » la jeune femme posa alors la guitare, délicatement, dans son étui. La caisse résonna un peu, quelques secondes seulement sur l’accord que les cordes a vides font lorsqu’on les gratte. Ensuite elle s’occupe de son linge sans un regard pour moi. Je continue a la fixer avant de soupirer. « Et quoi, je suis censée subir comme si tu étais Dieu tout puissant ! » ma voix avant monté de quelques décibels, je ne supportais pas qu’une personne se pense supérieur en droits par rapport au reste de la population. Et là c’était exactement ce qu’elle était en train de faire, c’était vraiment très énervant. « Et puis, pourquoi ça t’intéresse tant? » touché. Je haussai les sourcils, comme si la réponse était si évidente que ça et, de fait, elle l’était, du moins celle que j’allais donner. « Parce que c’était MES lèvres que tu as violé ! » dis-je alors, ma voix toujours un peu plus forte. Les africains, ça sait s’énerver, j’ai déjà vu un exemple type et même si on est pas la personne engueulée, on ne sens toujours un peu mal pour l’autre. C’est dans la culture de mon pays, le respect, et je sais l’imposer.

« Et quoi, je suis censée subir comme si tu étais Dieu tout puissant ! » « Tu es libre de partir quand tu veux, hein, si ça te dérange autant. » Non, parce que c’était vrai. Elle me mettait sous le nez tout ce que je fais, mais rien ne l’obligeait à rester dans les parages, rien ne la forçait à toujours revenir vers moi à chaque geste que j’osais commettre qui dérangeait sa petite vie tranquille. Mon passe-temps favori, par les temps qui courent, faut croire. Libre, elle l’était, d’agir à sa guise. Mais me reprocher de me prendre pour un Dieu vivant alors qu’elle savait très bien qui j’étais, et surtout, comment j’agissais, je trouvais ça abusé de sa part. « Arrête de me reprocher d’être moi-même, Zhara. » lui fis-je remarquer, presque cinglante. J'en avais marre. « Après toutes ces années, ça ne devrait pas être une surprise pour toi, de toute façon. Je suis une garce, ne l’as-tu pas dit toi-même ? » Elle n’avait pas dit ces mots à la légère. J’étais persuadée qu’au moment de les prononcer, elle savait très bien ce qu’elle faisait. Ça n’avait cherché qu’à me blesser. Lorsque l’on parlait sous le coup de la colère, c’est souvent là que la vérité ressortait. Venant d’elle, ça avait fait mal. Je ne sais même pas si elle s’était rendu compte à quel point sa pique avait pu m’affecter. Surement pas. Et comme si ces excuses avaient réussis à tout effacer ça. Non. Et je lui tenais encore rancune. « Parce que c’était MES lèvres que tu as violé ! » Merci de me le rappeler, ma jolie. Comme si je pouvais oublier ça, hein. Bien sûr, moi j’embrassais au hasard des gens sans savoir à qui j’avais affaire. Hm, à bien y penser, c’était effectivement arrivée, mais qu’est-ce que je m’en fichais, là, tout de suite. Je m’étais retournée pour lui faire face, elle me fixait toujours avec insistance. « Tu voudrais quoi, que j’te fasse un dessin, peut-être? Une charade en trois phrases ? Une jolie comptine ? J’ai ma guitare pas loin, si c’est ce que tu veux. » Je me sentais attaquer de toute part, et mon ultime défense était de faire dans l’ironie, toujours. Le sarcasme, surement, ne tarderait pas à se pointer, si on continuait sur cette lancée. Mais voilà, je n’étais pas habile lorsque venait le temps de parler de ce qu’il y avait à l’intérieur de moi. Ces territoires inconnus, inexplorés. Qui se gardait bien de rester ainsi d’ailleurs. Elle se baladait sur le bord du précipice, et plus elle me poussait, plus elle risquait de chuter, et moi de même pour la peine. Déjà qu’en quelques phrases à peine, elle m’avait déjà fait perdre pied.

« Tu es libre de partir quand tu veux, hein, si ça te dérange autant. » Je descends du meuble, prends mon paquet de cookies avec (parce que mine de rien manger me fait énormément de bien en ce moment alors que je me dispute avec Evey). Je soupire et m’apprête a partir quand elle lance une autre phrase, je hausse les sourcils. « Arrête de me reprocher d’être moi-même, Zhara. » « Désolé mais ça ne me plait pas. » je rétorque. Oui, ce qu’elle est en ce moment avec moi ne me plais pas du tout, elle est très loin d’être la fille que j’ai connu avant qu’on vienne ici. Ici j’ai le nez dans tous ses défauts, elle couche à droite à gauche, elle m’embrasse alors qu’elle a peut être embrassé un gars malade juste avant, elle ne parle pas. Non tout ça ne me plait pas et peut être que cette émission va bousiller notre lien si fort. Ce qui ne me plais pas non plus, j’aurais du rester chez moi et garder ma télévision bien éteinte, je ne l’aurais jamais vue faire tout ça… Mais je n’aurais pas rencontré sonny et Baptiste non plus. La vie n’est pas facile, en fait. « Après toutes ces années, ça ne devrait pas être une surprise pour toi, de toute façon. Je suis une garce, ne l’as-tu pas dit toi-même ? » je lâche un petit rire nerveux et fronce les sourcils « Quoi, t’es sérieuse ? Evey c’était pas contre toi ! » J’étais énervée a ce moment-là qu’on trouve notre secret et j’avais eu envie de lâcher un truc fort, sauf que je ne le pensais pas du tout, ce n’était pas du tout pour lui faire mal et maintenant je me sentais mal parce que je l’avais blessée. Je passai une main dans mes cheveux, c’était donc vraiment ce qu’il était en train de se passer, notre relation s’émiettait sous les doigts de la production de cette émission. Et sous les nôtres, aussi, car nous sommes fautives également. « Tu voudrais quoi, que j’te fasse un dessin, peut-être? Une charade en trois phrases ? Une jolie comptine ? J’ai ma guitare pas loin, si c’est ce que tu veux. » je fais un geste de la main, je renonce, si elle commence comme ça, avec son ironie et ses sarcasmes, on s’en sortira pas et je n’ai pas envie d’aggraver la situation. « Laisse tomber Evey, ok, laisse tomber mais ne refais plus jamais ce que t’as fais dans la chapelle. » si t’es pas capable de l’explique, j’aurais voulu ajouter. Sauf que je ne le fais pas et que je sors du cellier, sans claquer la porte cependant. J’ai emmené les biscuits avec moi, les antioxydants présents dans le chocolat me feront du bien au moral. Et encore une fois je me renferme dans ma science pour me distraire.

« Désolé mais ça ne me plait pas. » Je ne dis rien, me contentant de hausser les épaules. Elle a quittée son perchoir et je suis persuadée qu’elle s’apprêtait à quitter les lieux. Qu’elle le fasse. Et qu’elle arrête de me questionner, de remettre en question tous mes faits et gestes, mon comportement, mon attitude en général. Si ce qu’elle a découvert de moi ici obscurcit ce qu’elle connait de moi à l’extérieur, c’est qu’elle était bien idiote de croire que j’agissais avec elle comme avec tous les autres. Différents. Tout à toujours été différent avec elle. Enfin, c’est ce que je croyais, jusqu’à aujourd’hui. Au final, elle est comme tous les autres. Elle ne mérite pas toute cette confiance que j’ai placée en elle. Elle ne mérite pas… tout l’amour que je lui porte. Parce que oui, c’est ça le fin fond du problème, entre elle et moi. Ce truc dont je refuse de parler, d’affirmer, de me convaincre qu’il existe. Parce que je suis sotte, parce que ça n’a aucun sens, et aucune raison d’être. « Quoi, t’es sérieuse ? Evey c’était pas contre toi ! » « Comment tu veux que je le prenne, hein ? Comment tu le prendrais, toi, si la seule personne en qui t’as vraiment confiance te balançait ça à la figure, hein ? Tu veux que j’te dise ? Ça fait mal. » Je ne lui ai jamais explicitement dit, mais là, je me sentais obligée de bien lui faire comprendre que ces quelques mots anodins à ses yeux sont loin de l’être de mon côté. Je veux bien croire qu’elle était frustrée que notre secret soit découvert, mais en quoi ça l’excuse d’agir de la sorte ? Sixtine méritait cet élan de colère, moi pas. « Laisse tomber Evey, ok, laisse tomber mais ne refais plus jamais ce que t’as fais dans la chapelle. » Je sens qu’elle ne va pas au bout de ce qu’elle veut me dire, que sa phrase n’a pas eu cette fin que j’attends. Parce qu’il y a un truc en suspend dans l’air, un truc que je n’arrive pas à cerner et qui me fait encore plus tourner en bourrique. Le sentiment semble réciproque, je la vois tourner les talons et prendre la direction de la porte, avec la ferme intention de s’en aller. Ma voix se bloque dans ma gorge, je sais que je dois dire quelque chose. Mais quoi. C’est la rage qui l’emporte finalement sur ma raison. « Vas-y, va-t-en, vous êtes tous comme ça dans cette famille de toute façon ! » que je lui lance alors qu’elle a déjà franchi depuis quelques secondes le pas de la porte. Je n’ai pas crié, mais ma voix est suffisamment forte pour avoir porté jusqu’à elle, j’en suis persuadée. Je ne veux pas la retenir, en fait, ma phrase est loin d’être faite pour ça. Je ne fais que la pousser davantage à s’éloigner de moi, à l’image de ma mère… de la sienne, en fais, qui m’a laissé tomber dans le pire des moments. À croire que c’est génétique, cette manie de partir et de me laisser derrière. « Vous ne savez faire que ça, m’abandonner. » j’ajoute, mais cette fois-ci, si bas, qu’il est fort possible qu’elle n’en ait même pas entendu le moindre souffle. Ça ne lui était même pas destiné, en fait. Qu’une constatation, un constat de ma triste vie. Je ne peux m’empêcher de pousser un cri de frustration, alors que j’attrape la première chose à me tomber sous la main dans l’étagère – un contenant de verre qui semble vide - et la lance à bout de bras sur le mur qui me fait face. Le contenant se fracasse au contact de la surface et éclate en mille morceaux dans un certain fracas. Hm, vaut mieux ça que mon point contre le mur. Parce que ce serait mon genre, je suis comme un homme quand je me frustre, je me fais violence et mes gestes sont parfois incontrôlables. Mais toujours, la seule personne qui en souffre, c’est moi. Moi et personne d’autre. Je délaisse ma place et m’enfonce entre deux rangées, allant rejoindre l’extrémité de la pièce, tout au fond et je me laisse glisser le long d’un mur, enfouissant ma tête dans le creux de mes genoux. Pour me couper de tout ce qui m’entoure, ne serait-ce trente secondes, une minute. Je n’en demande pas tant, si ? De toute façon, elle est partie, elle ne reviendra pas. Mais comme je l’ai toujours dit, c’est mieux ainsi. Ma présence n’a aucune raison d’être dans sa vie. Plus maintenant.

« Comment tu veux que je le prenne, hein ? Comment tu le prendrais, toi, si la seule personne en qui t’as vraiment confiance te balançait ça à la figure, hein ? Tu veux que j’te dise ? Ça fait mal. » Je fis un geste d’impuissance, je m’étais déjà excusée mais Evey ne pardonnait pas et ça me faisait… chier. Parce que j’étais toujours gentille avec elle sauf cette fois-là et qu’elle sautait dessus toutes les secondes pour me le faire savoir, voilà. Alors qu’elle était bourrée de défauts elle aussi. De toute manière elle et moi nous étions beaucoup trop différentes et je ne voyais pas comment on en était arrivée a trouver un équilibre dans notre relation mais il était trop instable, comme une poutre sur un pic. Vacillante, instable, qui finirait par tomber parce qu’elle avait fait un pas en avant et l’équilibre s’était rompu. La seule solution pour rétablir l’équilibre était que j’avance aussi, mais j’avais peur de la chute. J’étais donc partie parce que la discussion avec elle, dans ces conditions, était impossible. Je ne l’abandonnais pas, je ne voulais juste pas la confronter alors qu’elle n’était pas capable de se calmer. « Vas-y, va-t-en, vous êtes tous comme ça dans cette famille de toute façon ! » Je me figeai dans la cuisine, je rêve ?? Je me retournai alors, me demandant si je devais répondre a cette provocation ou si je devais laisser couler. J’étais impulsive, le caractère c’est en partie héréditaire mais l’abandonner ? Fuir ? Non ! Je bouillonnais de l’intérieur et quand je pénétrai a nouveau dans le cellier je la vis assise sur le sol, la tête entre les genoux. Mais non, je n’allais pas avoir pitié pour cette fille qui jouait avec moi, parce que c’était clairement ce qu’elle faisait. Elle avait Cooper, Jackson peut être, Lhoas il me semble. Et elle voulait m’ajouter a son tableau de chasse ? Alors ça, non ! Elle allait devoir comprendre que je ne voulais pas être un crétin de plus (au féminin). « C’est ça ! Pose-toi en victime en plus ! Evey tu es totalement… DETESTABLE ! Tu agis avec les gens comme si ils étaient des jouets, avoues le que t’en a rien a faire des autres, parce que c’est exactement ça !! » je criais désormais, tout le nid aurait pu nous écouter. Il suffirait de passer dans la cuisine… « Le nombre de fois que tu agis comme garde avec la populace, toi tu peux mais si moi je dis une fois quelque chose je suis rayée a vie des gens biens, c’est ça ?! Hein ! » Ras. Le. Bol.