Baptiste était revenu. C’est vrai que mon cœur ne voyait que le retour d’Artie, mais l’autre garçon était revenu aussi. J’étais aussi consciente qu’il n’était pas forcément revenu pour moi, mais j’étais vraiment heureuse de pouvoir le revoir encore. C’est que son départ, comme celui du Sir avait été une grande surprise pour moi, qui pensait vraiment partir avant eux. En tout cas, en ce dimanche matin, j’étais vraiment heureuse, malgré les éliminations de ce soir et malgré le fait que je comptais parmi les nominés. Non, en ce bon matin, je m’étais réveillé heureuse. J’étirais mes bras au dessus de ma tête, avant de bailler un peu bruyamment, mais avec ma main devant la bouche quand même. Une fois debout, hop, mon tee-shirt Rolling Stones qui me faisait office de pyjama remontait sans cesse. Je le descendais, repoussant mes cheveux dans mon dos. Ma mission ? Réveiller ce cher Monsieur Baptiste et je ne comptais pas le faire en douceur ! Arrivée dans l’autre chambre, où il dormait, je m’approchais de son lit à pas de loup, avant de sauter littéralement sur lui. Je ne me rendais pas compte s’il y avait quelqu’un à côté de lui ; s’il était encore endormi ou s’il était réveillé. Qu’importe, s’il ne l’était pas, maintenant il ne pouvait que l’être. « Bonjour ! » Lui disais-je avec entrain, lui déposant un bisou sur l’une de ses joues, mes cheveux tombant sur son visage.

Retrouver toutes les personnes que j’avais été obligé de quitter quelques semaines plus tôt était un pur plaisir, j’étais vraiment très heureux de partager les dernières semaines avant la fin du jeu avec les derniers candidats en lice, Lhoas était toujours parmi eux et j’espérais au fond de moi qu’il allait réussir à remporter cette émission même si je lui en voulais un doigt d’avoir manqué de se taper la Siomha quelques jours plus tôt, il m’évitait légèrement depuis mon arrivée, nous n’avions même pas eu cinq minutes pour nous retrouver et c’est ça qui m’énervait le plus à l’heure actuelle. Pourtant je parvenais à faire abstraction de cette histoire profitant de la nuit pour grappiller quelques heures de sommeil en plus, j’allais en avoir besoin puisque je ne comptais pas dormir énormément dans les prochains jours. Simplement vêtu d’un boxer qui m’allait parfaitement bien je ne m’attendais pas à recevoir la visite d’une petite polissonne. « Bonjour ! » Je lève un œil péniblement, quelqu’un me saute dessus et malgré tout je rigole. « Pikachu laisse-moi tranquille ! Oh zut… C’est juste Oona. » Je suis d’humeur taquine et la petite blonde m’a horriblement manqué ces dernières semaines.

Mes moments passés avec Baptiste me manquaient. De la piscine au piano. Depuis son départ, je n’avais plus le droit à ce genre de petits délires. Parce que je n’étais lié à personne d’autre aussi fortement qu’avec le français. C’est qu’avec lui, j’ose me lâcher, ce que je ne fais pas avec d’autres. Par exemple, là, j’arrivais dans la chambre avec mon tee-shirt et mon mini (mini mini) short et je sautais sur lui sans ménagement. Je n’aurai jamais fais ça avec quelqu’un d’autre de la maison. « Pikachu laisse-moi tranquille ! Oh zut… C’est juste Oona. » Je relevais ma tête après l’avoir embrassé sur sa joue. J’ouvrais la bouche en laissant échapper un long « haaaan », lui assenant un coup sur l’épaule. Finalement, je m’asseyais sur lui, trouvant que ses jambes couvertes de ses couvertures étaient très confortable. Alors, c’est comme ça que l’on se retrouve ? C’est juste Oona ? Je lui lançais un regard de biais, feignant de bouder. « Bah ouai c’est juste moi… » Répétais-je, avec une petite voix vexée, croisant les bras sur mon ventre. Je ne l’étais pas vraiment, il connaissait maintenant mes fausses expressions : je n’avais pas changé et il n’avait pas changé non plus. Bon, en même temps ça ne fait que deux semaines… J’essayais de ne pas le regarder, mais surtout de ne pas rire. C’était compliqué…

Retrouver ma petite Oona était un plaisir immense, j’étais vraiment heureux qu’elle soit toujours candidat aujourd’hui et peut-être bien qu’elle allait finir par aller en final ? Qui l’aurait cru ? Moi pour être honnête. Je lui avais toujours fait savoir que j’étais carrément avec elle sur ce coup là, la gentille petite fille qu’elle était au départ était toujours présente et elle était restée elle-même ce qui, à mes yeux représentait une plus grande qualité que toutes celles qu’elle pouvait bien avoir –c’est-à-dire beaucoup- Bref, il était très tôt et j’avais un mal fou à ouvrir les yeux, pourtant j’étais déjà heureux de cette journée qui s’annonçait et passer du temps avec ma petite Oona rien qu’à moi me faisait plaisir. La veille, comme pour le soir de notre départ je m’étais fait discret envers elle, je ne voulais pas qu’elle s’imagine que je la boycottais mais bon elle était bien plus proche d’Artie je préférais donc rester au second plan. Pour autant j’étais bien décidé à l’embêter un peu ce matin, n’étais-ce pas l’une des bases solides de notre relation ? Toujours se taquiner ? Je pense que si. « Bah ouai c’est juste moi… » Je la regarde bien que l’image ne soit pas encore très nette puisque je me réveille. « Dommage… » Je sais qu’elle sait que je plaisante, je n’attends guère plus de temps pour prendre appui sur mes coudes et venir l’enlacer amicalement bien sûr, notre position ne me gênait guère.

Normalement, je ne devrais pas être aussi joyeuse ce matin, parce que mon sort dans le jeu était entre les mains des téléspectateurs et je n’avais pas l’impression d’être autant aimée qu’une Sixtine, ou qu’un Syssoï pour cité l’un des nominés avec moi, que je ne voulais absolument pas voir éliminé. Bref, en deux minutes top chrono, je m’étais réveillée, je m’étais levée et je m’étais faufilée dans l’autre chambre, à la recherche de mon Baptiste. Parce que oui, en quelques sortes, il m’appartenait. Il faisait tout de même des personnes à qui je tenais le plus et dire que nous nous étions à peine dit au revoir au fameux prime de son départ. Je voulais réparer cette injustice. Deux semaines s’était écoulées sans me blottir dans ses bras : c’était beaucoup trop. J’étais donc assise sur lui, pas le moins du monde gênée par cette situation. Après tout pourquoi le serais-je ? « Dommage… » Toujours dans le jeu, j’ouvrais ma bouche consternée, mes bras toujours croisé au niveau de mon ventre. Et bien, ce faire recevoir non, mais dis donc, quelle honte ! Mais rapidement, il vint m’enlacer, me décrochant un rire amusé. Je me laissais tomber sur lui, pour trouver une place plutôt confortable, étendue sur tout son corps. L’espace d’un instant, je fermais les yeux, pour finalement les rouvrir et me rendre compte qu’une bonne partie de mes cheveux avait valsée dans la tête de Baptiste. Je les arrangeais un peu, pour faire comme s’ils lui appartenaient : « Tu es magnifique ma chérie ! » Lui disais-je, avec une sourire jusqu’aux oreilles.

Les deux petites semaines qui étaient passées avaient été bien trop longues à mes yeux, j’avais eu envie de rejoindre mes anciens camarades plus d’une fois mais c’était impossible. J’avais eu l’occasion de faire pas mal de choses qui me tenaient à cœur, certains producteurs me couraient après et c’était très agréable bien que les propositions un peu farfelues dans le genre pornographie m’aient plus fait rire de désespoir qu’autre chose… Bref, cette semaine qui arrivait à sa fin avec le prime de ce soir puis la suivante allaient être de très bonnes semaines, j’espérais pouvoir rester jusqu’à la finale parce que nous, les anciens candidats étions autorisés à revenir jusqu’à la fin du jeu mais n’oublions pas que depuis notre élimination nous étions tous très occupés, si je devais me libérer et bien je le ferais. Cette semaine à venir j’étais déjà certain de pouvoir rester dans le château, j’aviserais pour la prochaine semaine. En attendant que ces jours viennent j’allais profiter un maximum avec ma petite Oona chérie, elle était mon petit rayon de soleil dans cette aventure. Après m’être légèrement relevé pour l’enlacer je me laissais retomber et elle faisait de même tentant de m’assassiner avec ses cheveux qui s’écrasaient contre mon visage. Je souriais la laissant me remettre ses cheveux en place. « Tu es magnifique ma chérie ! » Je me souvenais de mon imitation de Cristina dans la piscine, un petit sourire se dessinait sur mon visage. « Merci ma chériiie… Mais je suis un H… Et les H ils ont pas beaucoup poitrine… Mini poitrine maxi décolleté ma chériiiiie. » Je lui tirais la langue avec mon petit sourire habituel.

Voir la bouille à moitié toujours endormie de Baptiste, me faisait marrer ; alors couverte de mes cheveux, je n’en pouvais plus. Immédiatement, je pensais à l’imitation qu’il m’avait fait dans la piscine. Je ne sais plus comme s’appelle cette femme, mais je m’étais souvenu de ce quelle disait et de la façon de le dire plutôt atypique. Je répétais alors, en essayant de garder mon sérieux, à quel point elle était bien jolie ma petite chérie. Un sourire se dessina sur ses lèvres, me faisant sourire à mon tour. « Merci ma chériiie… Mais je suis un H… Et les H ils ont pas beaucoup poitrine… Mini poitrine maxi décolleté ma chériiiiie. » Mon Dieu, il le faisait beaucoup mieux que moi et surtout, il m’était impossible de garder mon sérieux avec lui. Je me mis littéralement à rire, l’imaginant avec son maxi décolleté à en faire damner tous les saints. Je lui aurai bien répondu quelque chose, mais au lieu de parler, un nouveau rire s’échappa de mes lèvres. Je roulais alors sur mon dos, l’obligeant à se séparer de mes cheveux, puis je revenais sur lui pour me blottir contre son corps autour duquel je passais un bras. Baptiste, je le considère comme l’ami que je n’ai jamais eu ; le frère que je n’ai jamais eu ; peut-être un frère jumeau en raison de notre âge. Je lâchais un soupire, en fermant les yeux. « J’suis contente de te revoir… » Je restais quelques secondes comme ça, profitant de lui, ce que je n’avais pas pu faire avant son départ. « Attend ! » M’écriais-je, en me levant précipitamment. Je couru dans la chambre d’à côté, fouillant dans certaines de mes affaires, pour faire main basse sur mon appareil photo. Revenue vers Baptiste, je sautais sur son lit, croisant mes jambes en tailleurs. « Souris ! » Haussais-je la voix, en pointant l’objectif vers lui. Je continuais ma quête de souvenirs du nid et de ses habitants.