ft. malo

Le centre de remise en forme, étonnant que je ne me sois toujours pas pressé là bas pour m'y relaxer quelques heures. J'me dis que mercredi est un bon jour pour la détente, je me sens crispé aujourd'hui et après un petit moment passé dans l'étouffante salle de sport à enchainer pompes et abdominaux, je découvre finalement et pour la première fois le spa qui m'impressionne quelque peu par le degrés de matériel fournis aux candidats pour leur simple bon plaisir. J'en viens à me demander brièvement quel actionnaire assez fou miserait autant d'argent sur une émission irlandaise. Étant seul, j'exclus tables de massages et autres activités impliquant un duo, et me dirige vers les casiers pour me débarrasser de ma tenue encombrante et surtout, imbibée de transpiration. Nu, j'enroule rapidement une serviette autour de ma taille, nullement gêné puisque je suis seul et que, de toute manière, le protocole indique que nos parties les plus intimes sont floutées à l'écran. Du moins, j'espère que c'est aussi le cas dans la salle de vidéo surveillance. Auquel cas la situation pourrait vite se révéler gênante, notamment en repensant au débat ministérielle autour du mystérieux propriétaire des fesses flasques qui sont apparues la semaine dernière sur les écrans. Pas que les miennes le soient, loin de là, mais.. Bon, passons. J'pénètre dans la petite pièce toute de bois tapissée et referme la porte derrière moi, prudent, avant de venir m'installer sur l'un des bancs. Il fait une chaleur à faire fondre un inuit. Je regrette presque de ne pas avoir une bouteille de rosé bien fraiche à ma disposition.

Cette semaine était placée sous le signe de la relaxation pour Malo. Depuis le deuxième prime, il avait décidé de ne pas se laisser abattre et de profiter le plus possible de l'aventure Fake Lover. Surtout, de se laisser aller. Il ne réveilla de bonne humeur ce matin. Plus que d'habitude. Il traînait sans doute trop avec Laoise. Elle l'influençait d'une certaine manière par son caractère chaleureux et attentionné. Son influence lui était bénéfique car il arrivait à être lui-même. En plus, il était plus détendu. C'était tellement facile d'être elle : il suffisait tout simplement de se laisser aller. Néanmoins, il savait que cet instant de bonheur était évanescent, éphémère. Ses odieuses chimères guettaient le moindre faux-pas. Au moment où il baissera sa garde, ils reviendront le pourchasser dans ses rêves. Il avait envie d'aller dans le centre de remise en forme et plus particulièrement. Il se dirigea vers le sous-sol, il arriva. Il embrassa du regard la pièce où nous pouvions voir des tables de massage disposées un peu partout. Un centre de spa de luxe. Il était impressionné par le décor des lieux. Il sourit à lui même avant de se déshabiller et de mettre une serviette autour de sa taille pour couvrir son anatomie. Il n'oubliait pas les caméras, ses traîtresses. Il marcha sa canne à la main pour entrer à l'intérieur du spa. Il remarqua alors la présence d'un jeune homme. Il pensait qu'il serait seul. Mais la présence du candidat ne le gênait nullement. Il y avait de place pour deux. Je dis : - Je pensais que j'allais être. Cela vous dérange si je me joint à vous ? Il s'approcha de lui et lui tendit sa main. - Malo. Ils se serrèrent la main. Je lui souris avant de venir s'asseoir à côté de lui.

Je m'allonge sur le banc, me mettant à mon aise puisque je suis visiblement seul. Un bras derrière la nuque, je me permets même de fermer les yeux tandis que les effets purifiants du sauna agissent sur moi. J'ai l'impression de transpirer comme un boeuf, pourtant cette sensation est agréable et je sens le moindre de mes muscles qui se détendent sous cette vapeur échauffée. Je m'sens partir... Mais c'est sans compter sur cette porte qui s'ouvre soudainement sur un candidat. J'ouvre un œil pour identifier l'intrus, qui n'est autre que Malo, et me redresse aussitôt afin de me remettre en position assise. Une position présentable, qui ne laisserait rien entrevoir d'autre que ma maigre serviette, en somme. Je lui souris tandis qu'il me demande s'il peut rester. « Et si je réponds non, tu t'en vas la canne entre les jambes? » Je fais, mutin, tout en affichant une moue adorable pour me faire pardonner de cette petite plaisanterie. Je tends aussitôt ma main pour me saisir de celle qu'il porte jusqu'à moi. Il se présente, je cligne des yeux brièvement parce que je connais déjà son prénom. Qui ne le connait pas? Le styliste a crevé l'écran durant la semaine précédente. « Hamad, enchanté de te rencontrer... officiellement. » Je lui dis dans un large sourire tout en me décalant pour l'inviter à s'asseoir. Je rejette le crâne en arrière, celui-ci vient s'appuyer contre la paroi de bois derrière nous, et je me permets de fermer les yeux dans le silence de la pièce, dosant la conversation que je m'apprête à entretenir avec le blond dans mon esprit. « Styliste hein? » Juste histoire de l'engager.

La chaleur était étouffante. Enfermés dans cette pièce, leurs corps allaient être soumis à une température élevée. Une température à laquelle ils n'étaient pas habitués. Malo sentait la sueur perler sur son front. Quant à Hamad, il l'accueillit avec une joie non dissimulée. Il arborait un sourire amical - Et si je réponds non, tu t'en vas la canne entre les jambes ?, dit-il d'un ton plaisantin. Ce qui fit naître un sourire amusé sur les lèvres du blond. Ensuite, il se présenta : - Hamad, enchanté de te rencontrer... officiellement. Il connaissait déjà son nom car lors de la première alarme, le jeune homme avait montré ses talents de cuisinier sous les yeux éblouis de ses camarades. Il vint s'asseoir à ses côtés et passa la main dans ses cheveux déjà humides. Il commençait à sentir la chaleur se diffuser dans son corps, l'épurant et le revigorant. Il imita son homologue masculin ; il ferma également les yeux en savourant cet instant de relaxation. - Styliste hein? Il sourit, puis répondit d'une voix douce : - Oui. Et toi, cuisinier c'est ça ? On t'a vu à l’œuvre, la semaine dernière. J'avoue avoir été impressionné. Tu es chef dans un restaurant ? Tous ses membres étaient comme détendus. Il aimait cette sensation de bien-être. Il n'avait pas été ainsi depuis un moment. Son travail de styliste et ses responsabilités de gérant d'une boutique de luxe lui apportaient souvent du stress. Il refusait alors de prendre des vacances, y compris des pauses de quelques jours. C'était un féru de travail jusqu'au jour où sa cousine, Mona lui fit comprendre qu'il méritait un peu de repos. C'était elle qui l'avait poussé à s'inscrire à Fake Lover. Au départ, Malo était vraiment réticent. Il avait peur d’entacher la réputation de la marque. Pour elle, c'était une stratégie de communication comme une autre. De plus, il pouvait enfin prendre un peu soin de lui. Un soulagement pour sa cousine quand il finit par accepter de participer à l'émission de télé-réalité.