~ starring malo and andreas

La fenêtre ouverte sur un paysage onirique. Dès brille l'Aurore aux doigts de rose. Une fresque romantique digne des romans gothiques se déployait sous son regard hagard. Le vent fouette, s'agite. De la fenêtre des chambres communes, les habitants peuvent contempler un spectacle fascinant. Celui de l'ascension de l'astre lumineux. Depuis le début de l'aventure, il ne rate presque jamais le lever du jour. Ne dormant pas beaucoup, son corps a pris l'habitude de se réveiller aux aurores. Quand le ciel et la terre se touchent la couleur violacée de la voûte céleste offrait une vue majestueuse de l'horizon. Il entend des candidats somnoler. Il sourit à lui-même avant d'aller se changer dans le dressing. Sa tenue du jour. Il discipline ses mèches blondes en les mettant en arrière, formant une vague de cheveux sur sa tête. Samedi, jour du Sabbat. Jour de repos. Il couvre sa machine à coudre d'une voile d'une blancheur immaculée pour la protéger de la poussière environnante. Après cela, il décide de flâner dans le château à la recherche de quoi s'occuper pour la journée. Il fait un tour à la salle informatique pour lire quelques commentaires sur certains blogs des candidats. Il poste la photo du jour - celle prise ce matin. Il déjeune seul en feuilletant un ancien numéro du magazine Officiel. Il lit un article consacré aux prochaines tendances de l'hiver-printemps 2013, qui décortique les moments forts de la Fashion Week à Londres. A quatre heures de l'après-midi, il boit une tasse de café moulé au grain par ses soins tel un barista. Sa canne à la main, il décide d'aller prendre l'air. Perdu dans ses mains, ses pas le mènent à l'intérieur du labyrinthe. Il se rendit compte des lieux quand il se retrouve devant un cul-de-sac. Il regarde autour de lui. Personne. Il rebrousse chemin, mais se perd d'avantage. Il revient alors sur ses pas. Il réfléchit à un moyen de sortir du labyrinthe. Le seul moyen est de marcher, marcher, marcher jusqu'à ce qu'il trouve la sortie. Ce n'est pas une tâche aisée. Il soupire de lassitude. Il tonna : - Marco ? Au cas où un candidat l'entendrait. Fébrile, il attend le "Polo" en guise de réponse. Il scrute les moindres allées. Il ne voit personne venir. Il répète : - Marco ? Une voix masculine s'élève alors.

Okay, pas de panique. Que - faire ? Et surtout, où aller ? Car à trop vouloir m'aventurer dans le moindre recoin de ce château et de ses alentours, j'étais finalement parvenu par me perdre quelque part. Dans le labyrinthe, en occurrence. Ça n'avait pas été bien malin, à l'origine, de m'y rendre alors que la nuit tombait. Vraiment, Andreas, chapeau quoi. Pourtant j'ai un certain sens de l'orientation, mais là... pas moyen de retrouver la sortie de ce foutu machin. J'avais genre dévalé les allées les unes après les autres, sans vraiment savoir où celles-ci me mèneraient - vers la sortie, si possible. Après une quinzaine de minutes passées à tourner en rond et revenir toujours au même point, je commençai très légèrement à m'inquiéter. Aurais-je du prendre un sac de couchage ? Car là, j'étais bien parti pour y passer la nuit, dans ce labyrinthe. Si au moins je ne me trouvais pas tout seul, comme un con. Mais... quelle était cette voix qui se faisait entendre, non loin de moi ? « Marco ? » Qui Marco ? Y'avait un candidat qui se nommait Marco, même ? Première nouvelle. Le plus important, dans l'immédiat, était surtout de trouver à qui appartenait cette voix et d'où est-ce qu'elle provenait. Je fis quelques pas devant moi, scrutant tout autour sans voir personne. La voix se fit à nouveau entendre. « Marco ? » Ah, je croyais bien m'en approcher - je n'en étais plus très loin désormais. Et puis, enfin, je vis en passant d'une allée à la suivante un jeune homme planté là, comme un piquet, visiblement aussi désorienté que moi. « Non, Andreas. » Il se foutait sans doute de mon nom, mais bon puisque j'étais là, autant le faire savoir. « Pitié, dis-moi que tu sais où s'trouve la sortie de c'truc. » Faites surtout qu'il ne soit pas perdu, lui aussi, car sinon on était vraiment pas dans la merde. Un de perdu, dix de retrouvés ? Ah bah là, non, ça ne fonctionnait pas. N'empêche, j'aurais bien aimé que dix candidats sortent de nulle part pour nous orienter vers la sortie. Mais non, je n'avais hélas devant moi qu'un type franchement mince qui cherchait toujours le fameux Marco. Car Marco, c'était qui en fait ? Oh et puis au pire, on s'en fout.

Les craquements de branches, les bruissements des feuilles, les pas assurés d'un homme qui vient en sa direction. Il reconnut l'allemand de par sa silhouette imposante et de sa démarche confiante. - Non, Andreas. Enfin, quelqu'un a daigné répondre à son appel au secours. Il pousse un soupir de soulagement, il espère qu'il sait comment sortir de ce labyrinthe. Mais en voyant la mine déconcertée de son camarade de jeu, il comprend qu'il est aussi perdu que lui. - Pitié, dis-moi que tu sais où s'trouve la sortie de c'truc. Il s'approche du jeune homme, sa canne à la main et répond d'une voix calme : - Non, malheureusement. Je crois que nous sommes coincés ici pendant un moment. Il observe en silence la réaction de son interlocuteur. Andreas. Des manières extravagantes, voire même parfois arrogantes. Il s'aime peut-être un peu trop, mais il a l'air d'être quelqu'un de civilisé et intègre. Il a de la prestance et un charisme indéniables. Toujours habillé avec classe lorsqu'il fait ses apparitions. Il a remarqué que sa partenaire Laoise s'entend bien avec lui. Donc il ne doit pas être si narcissique et mauvaise qu'il n'y paraît. Un sourire amical naît sur les lèvres du couturier. Il vient lui serrer la main. - Excuse-moi. J'en ai oublié mes manières. Moi, c'est Malo. Peut-être que tu le savais déjà. Une poignée virile entre deux homologues masculins est la base de la construction d'une relation formelle. Comme ils se retrouvent tous les deux bloqués dans ces lieux, ils n'ont pas d'autre choix que de mettre leurs différents de cotés. N'ayant aucun préjugé sur le candidat, il a préféré ne pas écouter les bruits qui circulent à propos de lui. Il veut se forger son propre opinion sur cet homme. Cette balade dans le labyrinthe en est l'occasion. - A deux, on retrouvera sans doute la sortie. Je dois t'avouer que ce n'est pas gagné. , s'exclamet-t-il en regardant le prochain chemin qu'ils vont emprunter.

Ne jamais s'aventurer dans un labyrinthe à la tombée de la nuit, jamais. Et toujours repérer la sortie ou marquer son chemin, toujours. Car pour le coup, j'étais genre bien paumé. Mais alors, comme il faut. Je ne désirais que sortir de ce machin, mais impossible d'en trouver le bout. Heureusement, j'avais fini par trouver un gringalet au milieu de toutes ces haies. Bien sur, il savait où était la sortie hein. « Non, malheureusement. Je crois que nous sommes coincés ici pendant un moment. » Et merde. Nous étions donc dans une sacrée merde. « Ah non mais c'est pas possible, faut que j'sorte d'ici là. J'vais devenir fou à tourner en rond. » Mais clairement. Franchement, rester coincés dans un labyrinthe, ça n'arrivait que dans les films ça. D'un coup, le grand bonhomme vint me serrer la main. « Excuse-moi. J'en ai oublié mes manières. Moi, c'est Malo. Peut-être que tu le savais déjà. » Ainsi donc c'était lui, Malo. J'étais heureux de l'apprendre. Non en fait ça ne me faisait ni chaud ni froid. « Non et j'm'en fous assez. Mais bon, enchanté de t'rencontrer Malo, hein. Moi c'est Andreas et, par contre, j'suis sur que tu le savais déjà toi. » Évidemment, qui pouvait prétendre ne pas me connaitre à ce stade du jeu ? Personne, on est bien d'accord. « A deux, on retrouvera sans doute la sortie. Je dois t'avouer que ce n'est pas gagné. » Ouais, j'étais prêt à le confirmer. Car si nous n'étions pas parvenus à retrouver notre chemin en étant seul, je doutais du fait que cela puisse être mieux à deux. « J'te le fait pas dire. J'ai dû faire le tour de ce machin une bonne trentaine de fois et j'ai juste rien trouvé. Soit la sortie a disparu, soit j'suis myope. » Peut-être étions-nous coincés ici pour toujours, à jamais ?... Y'avait pas moyen. Je ne comptais pas passer la nuit dehors, avec un type que je connaissais à peine. « Quelqu'un sait que t'es là ? Parce que perso, j'n'ai prévenu personne de ma venue ici. » L'inconvénient quand on a pas de véritables amis, c'est que ton absence n'étonne ni n'interpelle personne. C'est quand même bien con.

Il roule les yeux au ciel et se contente d'observer comment s'organise ce fameux labyrinthe. Un véritable casse-tête en effet. Néanmoins, cela ne déstabilise en aucun cas l'anglais qui garde son flegme légendaire. Avec sérénité, il fait quelques pas pour trouver une solution à leur problème actuel. Toujours de son exubérance habituelle, son interlocuteur s'exclame : - Ah non mais c'est pas possible, faut que j'sorte d'ici là. J'vais devenir fou à tourner en rond. Il ne le sera pas le seul. La présence de l'autre homme ne va pas arranger les choses. - Non et j'm'en fous assez. Mais bon, enchanté de t'rencontrer Malo, hein. Moi c'est Andreas et, par contre, j'suis sur que tu le savais déjà toi., répond-t-il avec une sympathie à peine discernable. Il faut s'y attendre avec un personnage aussi imbu de lui-même. Son côté je-m-en-foutiste ne l'atteint pas. Il a connu pire. L'univers de la mode est rempli de gens comme lui. Aussi égocentriques et narcissiques que lui. Il se contente de sourire comme à l'accoutumé, avec une politesse inébranlable. - J'te le fait pas dire. J'ai dû faire le tour de ce machin une bonne trentaine de fois et j'ai juste rien trouvé. Soit la sortie a disparu, soit j'suis myope. Il est déjà venu ici par le passé. Il acquiesce en silence, tout en continuant de parcourir des yeux l'immensité des lieux. Il se gratte la tête pour trouver une solution. Rien ne lui vient à l'instant. Il demande : - Quelqu'un sait que t'es là ? Parce que perso, j'n'ai prévenu personne de ma venue ici. Leurs regards se croisent. Il réfléchit, un instant et réplique : - Peut-être Laoise. Elle commence à s'inquiéter quand je ne suis pas dans les parages. Imaginant souvent le pire, d'ailleurs. Elle serait même prête venir à me chercher ici. Il lâche un petit rire. - Andreas. Pour l'instant, soit on reste ici soit on marche pour trouver la sortie. Qu'en dis-tu ? En chemin, on pourrait discuter. Je serai ravie de t'entendre parler de ta vie qui, ma foi, m'a l'air palpitante. , ajoute-t-il d'une voix sincère. N'y voyez aucune ironie, ni de sarcasme dans ses propos. Ce que déteste le couturier par dessus tout, c'est l'hypocrisie. Il est vraiment intéressé. Il aime écouter les autres.

Nous n'allions tout de même pas rester plantés là pendant que nos camarades étaient probablement en train de frénétiquement nous chercher dans tout le château ?! Ou peut-être pas, en fin de compte. Car qu'est ce qui nous garantissait que quelqu'un s'était rendu compte de notre absence ? Franchement, moi, je n'avais prévenu personne de ma venue dans ce labyrinthe car de toute façon mes faits et gestes dans ce jeu n'intéressaient juste personne. J'aurais fait le mur que tout le monde n'y aurait vu que du feu. Et Malo, alors, avait-il pris le temps de prévenir quelqu'un avant de venir ici ? « Peut-être Laoise. Elle commence à s'inquiéter quand je ne suis pas dans les parages. Imaginant souvent le pire, d'ailleurs. Elle serait même prête venir à me chercher ici. » Il se mit à rire, tandis que j'affichai un sourire quelque peu crispé. Je n'avais rien contre lui, j'étais juste à bout de nerfs. Voyez-vous, j'avais cherché la sortie de ce foutu labyrinthe pendant de très longues minutes pour n'obtenir au final aucun résultat. C'était tout de même vachement frustrant quoi. Nous n'avions plus qu'à espérer que la gazelle aurait le bon goût de venir nous, heu, le chercher par ici. « Andreas. Pour l'instant, soit on reste ici soit on marche pour trouver la sortie. Qu'en dis-tu ? En chemin, on pourrait discuter. Je serai ravie de t'entendre parler de ta vie qui, ma foi, m'a l'air palpitante. » Bah pourquoi pas après tout... « De toute manière j'ai pas prévu d'me fossiliser sur place alors oui, marchons. » Nous fîmes alors quelques pas, et bientôt j'entrepris d'engager la conversation. « Comme tu l'as dit, ma vie est palpitante. Enfin, JE suis palpitant. Si j'devais te lâcher quelques infos sur moi, j'te dirais par exemple que j'effectue des études de droit, que je suis un fils à papa sur le point d'être déshérité, que je suis narcissique comme sans doute personne ne l'est sur cette planète et puis que je suis un adversaire redoutable pour toute personne se considérant comme étant joueuse dans cette aventure. » Ceci n'était qu'un petit aperçu de mon existence et de ma façon d'être. Bien sur, il y avait matière à écrire un bouquin sur ma vie. Mais bon, il ne fallait pas en oublier Malo, tout de même, qui m'intriguait vachement d'ailleurs. « Et toi alors, Malo... parle-moi de toi, de ta vie, du joueur que tu es. T'as l'air d'être un mec vraiment... passionnant. » Je ne doutais pas une seule seconde qu'il l'était, oui. Après, à lui de me le prouver.