finnick & adie

Depuis maintenant quelques jours, Adie était en prise avec des tas de questions se bousculant dans sa tête. Elle n'avait rien demandé, ni rien fait pour mais elle n'arrivait pas à s'en défaire. Dès le réveil, elle avait cette boule au ventre, cette angoisse qui ne la quittait plus. Elle pensait à sa vie, à l'extérieur, à son ex, à ses parents, ses amis et elle se sentait mal. Elle avait peur de ce qui l'attendait, elle avait peur de ne pas être à la hauteur tout simplement. En général, elle cachait plutôt bien son malaise. Il était là, présent, mais elle tentait de ne pas le montrer aux candidats, quels qu'ils soient. C'était dur, compliqué, mais elle y arrivait tant bien que mal. Pourtant, en elle, la pression devenait de plus en plus difficile à gérer. Elle sentait que bientôt, la soupape allait péter et qu'il valait mieux qu'elle se retrouve seule à ce moment là. Ce jeudi matin donc, lorsqu'Adie se leva, elle se sentait mal. Slavin dormait encore, comme d'habitude et elle fit en sorte de ne pas le réveiller. Elle alla prendre une douche, une longue douche et finalement, elle se rendit compte que c'était trop. Elle s'habilla alors rapidement puis sortit directement. A cette heure-ci, elle avait peu de chance de voir quiconque dans le parc mais elle se rendit tout de même dans un coin moins fréquenté. On dit que les chats se cachent pour mourir, afin de conserver leur dignité, Adie elle, se cachait pour pleurer. Elle arriva finalement au labyrinthe et y rentra, après quelques minutes de marche elle s'arrêta contre un des buissons, s'y adossa et se laissa tomber à terre. Et elle pleura.

La première chose qui me passa par l’esprit quand je me levai ce matin, c’est qu’on était enfin en été. Du moins, théoriquement, car dehors le temps était maussade. Et ça me donnait envie de hurler, de voir qu’il faisait aussi dégueulasse alors qu’on était le seul mois où il faisait normalement un peu beau en Irlande. Peut importe, j’avais quand même envie de sortir alors je le fis après avoir pris une douche et enfilé des vêtements rapidement. Je me baladai d’abord longuement dans le parc avant de me retrouver face à l’entrée du labyrinthe. Après quelques secondes d’hésitation, j’entrai à l’intérieur. Ce ne fut qu’après un petit instant de marche que je vis une silhouette recroquevillée sur le sol et après m’être approchée je me rendis compte que c’était Adie, je me pose alors près d’elle, sans un mot, j’essuie ses larmes de mes doigts. Je ne sais pas si les gens ont une confiance particulière en moi ou si c’est ma tête qui fait ça mais j’ai tendance a être celui qui console les gens. Je pense surtout que c’est parce que je ne laisse jamais entrevoir mes propres faiblesses, je donne l’impression que rien ne peux m’ébranler, et c’est presque vrai d’ailleurs, j’ai appris a me détacher de tout, ou presque. Finalement j’arrête d’essuyer le flot de larmes de ses joues et je dis doucement. « Tu veux en parler ? » parce que avant de dire quoi que ce soit, je dois avoir si elle a envie qu’on parle, si elle veut se taire et pleurer seule, je partirai. Si elle veut se taire mais que je reste, bah je resterai, en gros je peux être là pour elle si elle le veut.

Adie voulait être seule, elle n'avait pas envie qu'on la voit comme ça par fierté et aussi parce qu'elle n'avait pas la possibilité de parler de ce qui la minait tant. Mais elle aurait du savoir qu'ici, dans le nid, personne n'était jamais vraiment seul et que les coïncidences étaient bien plus nombreuses que la normale. Adossée contre le buisson, les genoux remontés vers elle, Adie verse toutes les larmes de son corps et malgré l'adage, cela ne lui fait pas de bien. La peur est toujours là, les questions aussi et rien ne semble pouvoir les faire s'envoler. Se battant avec elle-même, la jeune femme n'entend pas qu'on s'approche et bientôt, une silhouette se dessine, celle de Finnick. Il y a peu de gens dans le jeu avec qui Adie peut prétendre bien s'entendre et malgré leur dernière rencontre nocturne peu accommodante, elle l'apprécie. Il s'assoit près d'elle, essuie quelques larmes sans dire un mot ce qui à le mérite d'arracher un léger sourire à Adie. Et puis, bien évidemment, il lui demande ce qui ne va pas, question compliquée. Adie aimerait lui dire, ce serait plus simple mais elle ne peut pas malheureusement. Elle ne peux en parler à personne ici avant d'être libérée sauf Slavin mais elle a l'impression de l'ennuyer assez comme ça pour en remettre une couche. J'aimerais mais... Elle hésite, entre deux sanglots. Je ne peux pas, je ne peux rien dire pour le moment. Elle espérait qu'il comprenne où elle voulait en venir et si ce n'était pas le cas, il comprendrait plus tard. Et puis, elle décide de se livrer un peu plus, toujours évasive afin de ne pas enfreindre les règles de l'angelot. J'ai juste peur de l'extérieur. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Le pauvre ne devait rien comprendre.

« J'aimerais mais... » Commence la jeune femme. Mais ? En même temps je ne vais pas l’obliger à parler mais si elle en a besoin je reste là pour l’écouter. « Je ne peux pas, je ne peux rien dire pour le moment. » Au début je ne comprends pas tellement de quoi elle parle puis ça finit par arriver jusqu'à mon cerveau. Ca concerne son secret, c’est pour ça qu’elle aimerait en parler mais qu’elle ne peut pas. Cependant je m’en voudrais de profiter de sa faiblesse pour trouver son secret alors je n’ose poser aucune question, attendant qu’elle se remettre à parler. « J'ai juste peur de l'extérieur. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. » Fait-elle ensuite, je fronce les sourcils, maintenant je dois bien l’avouer je me pose des questions. Je passe un bras autour de ses épaules et l’attire contre moi, pour la réconforter. « Ca concerne ton secret ? Ne t’inquiètes pas, je suis certain que t’es assez forte pour ça. » La jeune femme ne me semblait pas être du genre à se laisser abattre par les aléas de la vie. Comme d’autres étaient plus faibles, je la voyais comme une femme forte et indépendante. Mais peut être que je me trompais. « Tu ne seras pas seule, aussi. » j’ajoute. Je ne sais pas si je serais amenée à la revoir, mais je suis certain que Slavin lui voudra la revoir. Pour ne citer que lui.

Toujours aussi désespérée, Adie apprécie finalement que Finnick soit venu la rejoindre. Même si elle ne peut rien dire, cela lui fait du bien de parler, un peu, de ce qu'elle peut dire en tout cas. Finnick passe alors ses bras sur ses épaules et l'attire vers lui. Adie en profite pour poser sa tête sur son épaule, les larmes coulant toujours sur ses jours. Il l'interroge et Adie voit qu'il a compris. Là tout de suite, elle se dit qu'en fait, si son secret était révélé, elle se sentirait peut-être mieux, elle n'aurait pas à le cacher et surtout, elle pourrait en parler en toute liberté mais elle ne peut pas, elle doit encore attendre et comme elle n'est pas mauvaise joueuse, elle ne donne pas non plus d'indices exprès, ce serait tricher. Du coup, elle reste brève, ça vaut mieux. « Oui. » Il lui dit alors qu'elle sera assez forte et qu'elle ne sera pas seule. Justement, là est le problème, seule elle risque de l'être. Pas en général, non, il y aura ses amis, sa famille mais à un moment, elle sera seule, toute seule. « Je ne suis pas sûre de ça, là est tout le problème. » dit-elle d'une voix cassée. Elle passe alors sa main sur son visage, essuyant ses larmes tant bien que mal. Elle devait passer pour une idiote à ne faire que pleurer puis gueuler encore et encore. Qui pouvait bien l'apprécier, franchement, la chieuse aux sautes d'humeur incessantes. Et puis, là, avec Finnick, Adie se rappelle du prime. Lui aussi avait eu droit à la petite interview sympathique. « Ca va... avec Tweedy ? » Histoire que la conversation ne tourne pas qu'autour d'elle.

Oui, ça concerne son secret. Donc je suis censé arrêté d’en parler j’imagine ? Et elle aussi ? Pourtant je suis pas super content de la voir comme ça, quoi, j’aurais aimé en faire plus mais dans cette maison il faut jouer. Alors on joue, coute que coute. « Je ne suis pas sûre de ça, là est tout le problème. » Franchement j’étais de plus en plus curieux sur son secret, je dois bien admettre que j’essayais de trouver en ce moment mais je n’avais aucune idée, tant pis. Je me disais que si je le trouvais vite, elle pourrait en parler avec moi par la suite, en tout cas si elle le voulait. Mais j’étais nul pour trouver des secrets… Je ne répondis donc rien. Finalement j’eus l’impression que la candidate se calma un peu et elle me posa une autre question. « Ca va... avec Tweedy ? » je lâchai un petit rire nerveux. « Euh, ouais, ça va. » je fais simplement, ouais mais non ça va pas mal non plus mais, hm. Disons que tout ne se passe forcément comme je l’avais prévu en entrant dans cette maison et parfois, quand j’y repense, je me sens piégé.

Adie a déjà l'impression d'en avoir trop dit et elle finit presque par devenir parano. C'était étrange cette façon de vivre ici, de cacher quelques choses coûte que coûte pour de l'argent. C'était surtout éreintant pour Adie qui devait supporter bon nombre de chose en silence. Parfois, elle se mettait à divaguer sur telle ou telle personne cherchant quel pouvait être son lourd secret mais malheureusement, ce n'était pas franchement productif. Sans parler de sa cagnotte bien faible qui ne lui permettait même pas de buzzer. Finnick ne réagit pas à ses propos, en même temps, que répondre quand tout est aussi flou. Quant à la suite de la discussion, il a l'air tout aussi peu inspiré et Adie ne la blâme pas, elle n'aimait pas non plus particulièrement les questions en rapport avec Slavin, c'était... bizarre. « C'est chiant les sentiments hein ! » lui dit-elle alors. Elle ne sait même pas s'il a des sentiments pour Tweedy, elle parle plus en général, les émotions, ce genre de merde qui décident si oui ou non, vous alliez passer une bonne journée. Ouais, c'était chiant. Et puis, elle ne remarque même pas que Finnick risque de penser directement à Slavin, encore un sujet qu'elle n'a pas envie d'aborder là tout de suite. Cette émission la rendait folle et elle commençait à croire qu'elle aurait mieux fait de rester chez elle. Ça aurait été chiant mais aussi un peu moins compliqué.

« C'est chiant les sentiments hein ! » je lâche encore une fois un petit rire, ça elle l’a dit, surtout quand t’en as pas en fait et que t’es persuadé que la fille a laquelle tu tiens en a pour toi. Cool ma vie. Je me demande aussi si elle parle de Slavin où si ça a encore un rapport avec son secret. « Tu penses à Slavin ? » je demandais alors de but en blanc, c’est le meilleur moyen de savoir, pourtant j’ai l’impression que ma question est beaucoup trop brusque et ce n’est pas mon but, de remuer le couteau dans la plaie. « Excuse moi, ne réponds pas si tu n’en a pas envie. » j’ajoute, plus doucement, parfois je pouvais me montrer vraiment sans cœur mais je ne l’étais pas, j’étais juste d’une grande maladresse avec les gens que j’apprécie, avec les autres aussi mais je m’en fou en général, du coup ça se remarque moins, du moins selon moi.

Ok, c'était évident qu'il se mette à lui parler de Slavin, elle avait été bête sur le coup. D'ailleurs, elle était de plus en plus idiote ces temps-ci. Le problème c'est que la situation d'Adie était compliquée et simple à la fois. Compliquée parce qu'elle ne savait pas trop ce qu'elle ressentait et surtout parce qu'elle ne savait pas du tout ce qu'il en était pour Slavin. Simple parce qu'elle aurait pu s'en foutre et attendre de voir ce que le destin lui réservait mais c'était trop facile comme méthode alors elle se prenait la tête, tellement plus évident. Elle sourit quand il s'excusa, il n'avait pas besoin de s'excuser après tout, il n'y était pour rien lui dans ce merdier intergalactique. « Oui et non. Y'a lui oui et y'a d'autres trucs aussi. Après, je dis pas que j'ai des sentiments pour lui. C'est peut-être possible oui mais j'en sais rien en fait. Et j'ai pas envie de savoir, comme ça, si ça doit déboucher sur rien, j'aurais plus qu'à oublier. Ce sera plus simple. » Et oublier, ça, elle était une pro en la matière. Quoiqu'avec plus ou moins de succès à chaque fois.

« Oui et non. Y'a lui oui et y'a d'autres trucs aussi. Après, je dis pas que j'ai des sentiments pour lui. C'est peut-être possible oui mais j'en sais rien en fait. Et j'ai pas envie de savoir, comme ça, si ça doit déboucher sur rien, j'aurais plus qu'à oublier. Ce sera plus simple. » Lorsque la candidate prononça ces mots, je me rendis compte qu’elle et moi pensions de la même manière et qu’on était un peu dans la même situation avec, elle, Slavin et, moi, Tweedy. Une histoire de sentiments qui sont présent, ou pas, mais tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne veut pas le savoir. Il y a ceci dit une différence notable et même majeure : je sais que Tweedy m’apprécie bien plus que comme un ami, je ne sais pas si elle m’aime vraiment, elle ne me l’a jamais dit, mais son interview était assez claire, je ne la laisse pas indifférente. C’était une situation assez horrible quand on sait que j’étais complètement perdu dans ce que je ressentais pour elle. Soit. « Je te comprends, a vrai dire j’ai le même point de vue que toi, sur ma relation avec Tweedy. » Peut être qu’a deux, on saurait s’aider et se donner des conseils ? Mais quelque chose me dit qu’on est pas assez doué pour ça. Hm.