Adie

Evadne était debout depuis un moment, elle ne changeait pas ses habitudes, non, elle préférait se lever aux aurores pour profiter pleinement de la journée. Elle commençait toujours par un peu de danse dans la salle de musique, et ce matin n'échappait pas à la règle. Elle avait quitté son lit dans sa tenue habituelle et s'apprêtait à se rendre dans la salle de musique lorsque dans le couloir elle vit Adie. La candidate fonça vers elle. « Toi, viens par là. » Elle lui attrapa le bras fermement et la poussa dans la salle qui était ouverte. Elle la lâcha enfin et ferma la porte sur laquelle elle s'appuya. « Maintenant que j'ai ton attention. » Eva ne se reconnaissait plus, elle agissait comme dans ces films là, qu'elle aimait regarder. C'est la colère qui l'animait, la colère qu'elle n'arrivait plus à contrôler lorsque la candidate était dans les parages. « Laisse tomber d'accord ? Laisse tomber t'entends ? » Evadne hausse légèrement le ton et immédiatement ses joues commencent à s'empourprer. « Il me déteste, tu devrais être contente ? Alors, lâche moi. Fous moi la paix, j'ai ... J'ai rien fait de mal ! »

Réveillée bien trop tôt, Adie errait dans les couloirs à la recherche d’une activité plus ou moins intéressante pour meubler sa matinée qui allait lui sembler bien longue à présent. Elle avait déjà pris sa douche et même manger un morceau même si en ce moment, elle avait du mal avec la nourriture le matin. Se croyant seule, Adie regardait ses pieds tout en marchant lentement près des chambres quand tout à coup, elle entendit quelqu’un foncer vers elle et avant qu’elle ne puisse réagir, Evadne s’était emparée de son bras et la poussait de force dans la salle de musique. « Lâche-moi ! » cria-t-elle en direction de la blonde. Mais c’était quoi son problème à cette conne sérieusement. Puis elle ferma la porte et s’y adossa, empêchant Adie de sortir. Elle allait faire quoi maintenant ? La séquestrer peut-être ? Ouais, brillante idée. Et puis elle se met à déblatérer à toute vitesse comme quoi Adie devait la lâcher, etc, etc… Ca faisait des SEMAINES que la jeune femme ne lui avait pas adressé un seul mot, c’était franchement du foutage de gueule. Et que Slavin la déteste ? Ca, elle avait du y arriver toute seule comme une grande. « J’aimerais que tu m’expliques comment je peux te foutre la paix plus que je ne le fais déjà sachant que je ne te parle pas, que je ne parle de toi à PERSONNE et que MOI je ne t’emmène pas de force dans une salle ! J’ai jamais parlé de toi à Slavin, j’ai jamais rien dit sur toi et si ça peut te faire plaisir, moi aussi il m’a moitié engueulé après notre première et dernière conversation alors tu sais quoi, s’il te déteste, c’est pas de ma faute ma vieille ! » Adie était énervée, vraiment. De quel droit cette connasse se permettait de lui mettre tous ses problèmes sur son dos. Oui, elle aurait pu se retenir et la laisser tranquille à baiser avec tout le monde mais de là à ce qu’elle l’accuse d’être celle qui avait fait que Slavin la détestait, il y avait un gouffre. « Maintenant tu te pousses et tu me laisses sortir. » lui dit-elle en s’approchant d’elle et en prenant la poignée dans la main.

Eva était devenue totalement hystérique, parce que cette situation, elle ne pouvait plus la supporter. Elle n'en avait eu que faire de la demande d'Adie, elle savait très bien que si elle lui avait demandé, elle n'aurait pas réagit à sa demande. Elle n'aurait pas voulu l'écouter, alors elle avait eu droit à la manière forte. Peut être qu'au bout du compte elle avait été trop loin, elle se sentait idiote maintenant que la brune se mit à dépiter tout un tas de reproches. D'ailleurs elle voulait sortir, mais Evadne n'avait pas fini, alors elle resta appuyé contre la porte. Et elle regarda Adie. « J'ai pas fini. » Sa voix était incroyablement douce, elle était particulièrement calme, elle était presque sur le point de se rompre tant elle était particulièrement fragilisé. Elle se sentait idiote mais n'allait pas le lui dire. « Peut être que tu ne lui as rien dit, mais c'est tout comme. Il a tellement peur de te faire du mal qu'il préfère s'éloigner et me trouver tous les défauts de la terre alors que... Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais tu l'as à ta merci, il est à ta botte, tu peux en faire ce que tu veux. Parce qu'il tient à toi, et ... C'est pas. J'ai pas fait exprès d'être attiré par lui, tu dois le savoir mieux que quiconque. Alors, arrête de faire comme si je suis une abomination à chaque fois que je te croise. Je te le laisse, d'accord ? J'en veux pas, il est tout à toi. Mais s'il te plaît, arrête de te comporter comme ça avec moi, parce que je fais des efforts, et je sais aussi qu'il refusera de me parler parce que toi, t'es là. Et... J'ai be... J'ai besoin de lui. » Et là, elle senti des larmes rouler le long de ses joues, elle se mit à sangloter. « Pas de la façon dont tu le penses, j'ai besoin de lui parce que c'est le seul qui ne me juge pas et qui me comprend. Je peux pas... Je peux pas être toute seule tu comprends ? » Non, elle ne devait pas comprendre justement, Evadne devenait de plus en plus stupide. Elle se ridiculisait, et le pire c'est que plus elle essayait de se rattraper et plus elle s'enfonçait.

Si elle n'avait pas été dans une émission de télé-réalité, filmée 24h sur 24h, Adie aurait presque pu avoir peur du comportement d'Evadne et de ce qu'elle pourrait lui faire. Elle criait, s'agitait et devenait rouge tant elle était en colère et honnêtement, Adie n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle lui vouait tant de haine. Ok, elle n'avait pas été cool mais de là à mériter tout ça et toutes ses accusations envers elle, c'était différent. Voulant sortir, Adie se heurte à Evadne qui ne semble pas prête à lui rendre sa liberté. Un court silence s'installe et Evadne reprend son discours, un discours qu'Adie écoute avec attention, sans rien dire, sans vraiment avoir le choix de faire autrement. Et elle doit bien dire que les propos de la blonde la surprennent un peu. Elle peut en faire ce qu'elle veut, elle l'a à sa merci? Ok, ça c'est nouveau et bizarrement, Adie est vexée de se rendre compte qu'Evadne est bien mieux au courant qu'elle, si tant est que ce soit la vérité. Alors prête à lui répondre avec autant d’agressivité que la blonde, Adie se ravise quand Evadne lui avoue finalement avoir besoin de lui parce que sinon, elle est... seule. Et puis, surtout, elle se met à pleurer et Adie a beau la détester pour ce qu'elle a pu faire, elle ne peut pas se montrer si cruelle envers Evadne qui semble souffrir de façon assez flagrante. "Écoute... Déjà, arrête de pleurer, ça ne sert à rien. Je ne suis pas si sûre que toi concernant les sentiments de Slavin mais bref, ce n'est pas la question. Je... ok. Je suis désolée si c'est à cause de moi tout ça. Je n'ai jamais rien dit à Slavin, je ne me suis même jamais intéressée à ce qui peut se passer entre vous, désolée si ça te blesse mais c'est la vérité. Ma réaction dans la labyrinthe n'était pas légitime et... j'en suis désolée mais je continue à croire que je ne suis pas la source de tout ça. Je ne dis pas que nous allons devenir amies, je ne suis même pas sûre que ça puisse arriver un jour, mais ok, je vais faire des efforts parce que oui, j'abuse parfois, je m'en rends compte et puis, je ne suis pas sans-cœur et ça me fait de la peine de te voir comme ça." C'était plutôt étonnant de la part d'Adie surtout étant donné la façon dont Evadne l'avait attrapé mais elle lui faisait de la peine. Adie elle, n'avait aucun problème avec personne et elle pouvait imaginer ce que ressentait Evadne. Pourtant, elle ne lui faisait pas confiance pour autant et elle mit un point d'honneur à le faire savoir à la blonde. "Mais je te préviens, si jamais tu me la fais à l'envers, ce sera pire qu'avant." Ce qui avait le mérite d'être clair.