Hier, la soirée avait été complètement dingue, l'alcool m'était monté à la tête, partie du corps qui me faisait horriblement mal ce matin là. C'est donc la tête complètement dans le cul, pas coiffée, ni même maquillée que je sortis de la chambre. J'étais seule, Nolan, mon compagnon de chambre, m'avais déjà abandonné, peut être avais-je ronfler cette nuit là, il me faudrait lui demander. A moitié endormie, j'en avais déjà oublié l'aventure et les caméras, j'étais comme chez moi dans ce château, c'était ma nouvelle vie pour les jours et peut être bien, les semaines à venir. Je descendis alors les premières marches de l'escalier, m’emmêlant les pieds, je trébuchais et me retrouvais sur les fesses, au pied des marches, un réveil bien plus douloureux que ce mal de crâne. Mon boucan attira un jeune homme, je levais les yeux vers lui, toute triste de m'être d'ores et déjà ridiculisée. Il me demandait « Rien de cassé ? » Je tentais vainement de me lever afin de lui prouver que j'étais une femme forte, mais j'avais du mal, c'est pourquoi je le regardais d'un air suppliant en ajourant : « Rien de cassé ... Je ne pense pas ... Je suis trop maladroite ... Tu peux m'aider? » Je tendis la main pour lui signaler que j'avais besoin d'une aide pour me relever, j'avais mal aux fesses, j'étais vraiment dans un piteux état d'après fête

Il m'aida simplement à me lever sans même me juger, je souris et repris pied aussitôt, voyant la mine que j'arborais, il n'hésita pas à me proposer un café, j'acceptais en hochant la tête et le suivis en direction de la cuisine. Je n'étais pas ce genre de fille qui parlaient beaucoup, en fait, si, mais je me retenais un moment avant de tout lâcher, j'étais une chieuse, j'en faisais fuir plus d'un. Il me fit signe que la bouffe se trouvait à ces endroits, je souris une nouvelle fois et lui lança « Tu t'es levé cette nuit pour fouiller la maison? » Je n'avais pas encore mis les pieds dans la cuisine, j'avais mangé une tonne de cacahuètes la veille, je n'avais pas eu de creux nocturne ... « Dur réveil hein.. Pourquoi tu t'es levée maintenant ? » Tout en préparant mon petit déjeuner, un bon café pour me remettre d'aplomb et des tartines de nutella, je le rejoignais en répondant d'un ton naturel « Mon partenaire s'est cassé, j'avais froid, je me demande s'il est pas déjà parti me tromper » Je regardais les alentours comme pour faire mine de le chercher et me tournait une nouvelle fois vers Matthew : « Pour moi il est déjà tard et je n'aime pas me lever tard, j'aime profiter des journées ... Je posais mon petit déjeuner sur la table, tira une chaise et m'installais à côté de Matthew « Pourquoi es-tu déjà levé toi? » Je trempais déjà ma tartine dans le café tout en écoutant sa réponse

Je me mis à rire devant la remarque de Matthew, nous n'avions rien fait de mal, du moins, pas devant les candidats. Durant la première soirée, il avait juste était gentil avec moi, le reste se passait sur le balcon, à l'abris des regards. « Si je dois partager mon lit avec quelqu'un vaut mieux que je m'entende bien avec .. Sinon il est bon pour squatter le canapé » Je lui fis un clin d'oeil, mangeait ma deuxième tartine de nutella et buvait mon bol de café tout en l'écoutant me dire qu'il était un lève tôt.Alors, il me demanda « Au fait, c'est quoi déjà toi ? » Je posais mon bol, n'eut pas le temps de répondre que déjà il se présentait « Moi c'est Matthew ou Chris, au choix. Ce n'est pas mon deuxième prénom ni un surnom, mais j'aime bien ce prénom. » Je souris et, après avoir réfléchis je lui dis « Alice ... Pour ce qui est de ton prénom, on prendra Matthew pour ton bon côté et Chris pour ton mauvais côté, un peu comme les schizophrène, tu comprends? » Je souris gentillement, il prendrait ma réflexion comme bon lui semblait, je n'avais pas voulu être méchante, je lui proposais juste une solution à son problème

Le petit-déjeuner n'était pas un évènement qui se laissait manquer, et Deirdre ne coupait jamais à un petit café de bon matin, ne serait-ce que pour espérer tenir plus de quelques heures bien éveillée. Déjà si peu consciente du monde alentours, elle atterrissait parfois de la manière la plus incongrue qui soit. Comme ce matin-là. « Treize couples fêtaient leur lune de miel sur le Titanic lorsque celui-ci a coulé... » Comme elle avait traversé la cuisine à grands pas sans s'être souciée de la possibilité qu'elle allait complètement déranger, ou seulement surprendre, à s'approprier la parole de la sorte, Deirdre s'arrêta un moment, achevée dans son élan. Elle les observa tour à tour, une sorte de sourire fané au coin des lèvres. « Je disais ça comme ça. » Elle, l'idée lui plaisait singulièrement. Ce n'était pas que le concept du mariage, mais également le nombre treize et, sans savoir pourquoi, l'information lui était revenue à l'esprit. C'était naturellement que les mots avaient filé entre ses lèvres fragiles et, de longues secondes encore, elle chercha à savoir si elle avait encore commis l'irréparable. Ce n'était pas que cela l'inquiéta... plutôt qu'elle s'attendait à tout et à n'importe quoi, prête à recevoir le meilleur lynchage possible. C'était si aisé. S'approchant alors des deux jeunes gens d'un pas prudent, elle scruta plus spécialement l'homme, son regard confondu d'une lueur indéchiffrable. « Pourquoi du sel au petit-déjeuner ? » Les sourcils froncés, elle eut pourtant un léger sourire, tout droit venu de son indécente planète qui avait daigné la laisser faire escale dans le monde normal. Et quelle escale en perspective...

Il me dit alors que ce prénom m'allait bien, pour toute réponse, je lui fis un de mes nombreux sourire, celui ci paraissait quelque peut gêner, c'était mon cas, les compliments, je n'en avais pas forcément l'habitude. « Le problème c'est que je n'ai qu'un bon côté » Je ris doucement et répondis « Dommage, j'aimais bien Chris .. » Et puis ce fut Deirdre qui arriva, parlant seule elle fit une allusion des plus étranges « Treize couples fêtaient leur lune de miel sur le Titanic lorsque celui-ci a coulé... » Elle venait donc de couper court à notre conversation, je ne fit pas attention à la demande de Matthew, en l’occurrence, d'apporter un peu plus de sucre dans mon café « Je disais ça comme ça. » Je lui souris timidement, elle paraissait complètement loufoque, j'adorais ça ! Elle s'approcha de nous, scruta le geste de Matthew et demanda « Pourquoi du sel au petit-déjeuner ? »» je sursautais alors, regardant ce que me tendait le jeune homme, me mit à rire et lui dis « Je ne sais pas si finalement tu es bien réveillé ! » Je ris de bonne humeur et me tournant vers Deirdre je l'invitais d'un geste à s’asseoir avec nous