Deux jours. Deux jours que nous étions dans la maison, et je ne connaissais même pas la moitié des habitants, nous étions tellement nombreux que ça en devenait presque gênant. Je m'étais levée assez tôt, j'avais déjeuner, à presque j'avais faim. Il n'était pas encore midi, mais je filais déjà dans la cuisine afin de me préparer un plat de pâtes, c'était ce dont je raffolais, ce dont je me nourrissais presque entièrement. En ayant marre de trainer dans cette cuisine, je préférais entrer dans la salle à manger, peut être verrais-je alors plus de monde, ou peut être pas. Je fis donc un tête à tête avec mes pâtes, les regardant, j'espérais presque qu'elle me parle, je sursautais alors lorsque j'entendis un « Salut » Je regardais mes pâtes, les yeux écarquillais, devenais-je complètement folle, non, en levant la tête, je pus apercevoir Sydney, je soufflais et lui dis « L'espace d'un instant, j'ai cru que ces pâtes m'avaient parlé ! »

Une sorte de routine s'installait au sein du Nid et ça en devenait presque flippant, chacun semblait avoir trouvé ses marques si bien qu'on avait parfois l'impression d'être ensemble mais qu'à moitié. Cette sensation me fichait une peur bleue, j'avais une sainte horreur de la routine, pourtant je devais presque m'y résoudre si bien que j'étais prête à aller chercher un livre dans le salon - moi qui ne supportait pas d'être improductive plus de deux minutes consécutive. Mais heureusement j'aperçus Alice installé à manger des ... pâtes dans la salle à manger, nous n'avions jamais réellement eut l'occasion de discuter seule c'était l'occasion rêvée surtout après plus de deux jours passés tous ensemble. Je lançais à un salut, à Alice l'indiquant de ma présence mais fut coupé dans mon élan par sa réaction des plus ... surprenante. J'aurais très bien pu me moquer sous couvert de sa couleur de cheveux ou de sa naïveté apparente mais au lieu de cela, je décidais d'aller dans son sens, je devais être d'une humeur excellente. « Mais elles t'ont parlés ! J'ai cru entendre un salut d'où ma présence dans cette pièce ! » Si cela n'avait pas été aussi absurde, une personne observant la scène de loin aurait très bien pu me croire tant j'étais parvenue à garder mon sérieux, posté devant Alice, je décidais de m'installer face à celle-ci.

« Mais elles t'ont parlés ! J'ai cru entendre un salut d'où ma présence dans cette pièce ! » J'arcquais un sourcil, cette fille était elle vraiment en train de se foutre de ma gueule, je lui souris alors qu'elle s'installait déjà à mes côtés, cette fille s'appellait Sophie, ou bien Sylvie, enfin je n'en savais rien, mais j'allais restais sur un indice, je l'appellerais, la pâte. Elle était assise depuis un bout de temps, je n'avais pas idée de lui parler, pas tout de suite, je mangeais plusieurs fourchettes de pâtes avant de lui dire « Tu aimes entrer dans le jeu toi? Joueuse? » Je n'attendais pas forcément une réponse, c'était mon avis. « Tu n'imagines même pas comment ça me fend le coeur de devoir manger une pâte parlante, j'aurais pu me faire une fortune » Je regardais alors ma fourchette avant de la mettre en bouche. Je pouvais paraître totalement folle, j'étais juste une gamine. « Qu'est ce qui t'amènes dans cette pièce à part ... La pâte parlante? » J'en revenais donc aux choses sérieuses, je n'avais nullement l'envie de voir l'Irlande se moquer de moi

Visiblement Alice n'avait pas saisi que je faisais preuve d'humour, c'était ma manière d'engager la conversation. A en croire l'expression de son visage, elle semblait penser que je me moquais d'elle, soit j'allais donc dorénavant éviter d'user de sarcasme à l'avenir, Dieu sait comment elle risquait de le prendre. L'observais face à ses pâtes, elle avait l'air naïve s'en était presque touchant, peut être que j'étais complétement à côté de la plaque et qu'en réalité, elle était la pire des garces, quoi qu'il en soit elle ne reflétais pas ce genre d'image. Un long silence s'installa, commençant à trouver le temps long j'étais sur le point de quitter la table lorsque celle-ci se décida à m'adresser la parole. Il s'agit plus d'une rhétorique d'une vrai question mais peut importe, je décidais de répondre tout de même. « Bonne déduction » Ajoutais-je simplement d'un ton qui se voulait neutre mais que j'avais décidé d'accompagné d'un sourire sincère. « Ah oui, mais peut être que tout le paquet de pâte est magique qui sait ... » Zut, c'était plus fort que moi, tant pis ce qui était dit était dit. « Oh et bien, je m'ennuyais profondément, je t'ai vu et je me suis dit, si j'allais discuter avec jolie blonde. » Dont finalement j'ignorais encore le prénom. « Sydney » L'informais-je, puis une question me brûla les lèvres. « Dis moi tu es consciente qu'il est à peine onze heure et que tu es entrain de manger un plat de pâte alors que certains prennent seulement leur petit déjeuner. »

Alice était ce genre de filles un peu conne qui n'arrivaient pas à comprendre les sous-entendus. Parfois, elle prenait tout au premier degré, parfois elle était surtout très parano et pensait que les personnes se foutaient ouvertement d'elle. Elle m'avoua que j'avais bien déduit, après tout, n'étions pas dans un jeu, nous étions tous un minimum joueur pour entrer dans cette maison. « Ah oui, mais peut être que tout le paquet de pâte est magique qui sait ... » Je haussais les épaules, posait ma fourchette et levais les yeux vers Sydney « Qui sait » J'affichais un sourire merveilleux que mon visage, et puis elle me répondit « Oh et bien, je m'ennuyais profondément, je t'ai vu et je me suis dit, si j'allais discuter avec jolie blonde. » et puis elle ajouta « Sydney » Je réfléchis un moment, les yeux pétillants, je lui dis « La belle blonde s'appelle Alice, enchantée » Une question lui brûla la bouche, hum, elle la posa aussitôt « Dis moi tu es consciente qu'il est à peine onze heure et que tu es entrain de manger un plat de pâte alors que certains prennent seulement leur petit déjeuner. » Je regardais mon plat de pâte, honteuse, moi? Oui un peu, et alors, n'avais-je pas le droit, levant de nouveau les yeux vers Sydney, j'avouais mon crime « Bah j'ai faim ... Des sucres lents, c'est sympa non, et puis, il y a une heure pour manger des pâtes? Tu en veux? » Concluais-je alors. Tendant ma fourchette vers Sydney pour l'inviter à partager mon repas

On ne pouvait pas enlever à Alice sa spontanéité, d'ailleurs quelque part elle m'amusait, mais dans le bon sens du terme. Ce n'était pas dans mes habitudes de me moquer des autres puisque je ne supportais pas qu'on le fasse de moi surtout sans raisons apparentes. Bref je la regardais avec amusement parler à ses pâtes. Elle s'appelait Alice, instantanément, le livre de Lewis Carroll que j'avais lu tant de fois durant mon enfant me revint en tête, elle avait l'allure d'Alice au Pays des Merveilles, il ne lui manquait plus que le nœud dans les cheveux pour parfaire le tableau. « Enchantée également Alice. » Elle semblait étonné par mon interrogation, des sucres lents oui d'accord avant une séance de sport intensive mais en dehors de ça, pas très utile. « Tu comptes d'entraîner pour le marathon de New York avec tous ces sucres lents ? Non c'est juste que c'est inhabituel. » Elle me proposa ses pâtes, j'ouvrais la bouche prête à engloutir une bonne plâtré plus par politesse que par faim puisque j'avais terminé mes pancakes il y avait à peine une heure de cela. « Oui merci, mais rien qu'une cuillère alors. »

Il arrivait à Alice d'être une fille fraîche et vivante, dynamique et souriante, sans prise de tête, du moins, pas des compliquées. On la confondait souvent avec l’héroïne de Lewis Caroll, elle lui ressemblait, en quelque sorte. Aussi rêveuse, aussi compliqué, elle aimait s'inventer des vies, des rêves plus grands les uns que les autres, juste par évasion. Sydney m'avoua être enchantée, tant mieux alors. Et puis elle posa une question des plus saugrenue « Tu comptes d'entraîner pour le marathon de New York avec tous ces sucres lents ? Non c'est juste que c'est inhabituel. » Je souris « Hum non, juste me battre dans cette maison, je ne connais pas encore toutes les pièces ... D'ailleurs, tu sais où se trouvent les toilettes, parce que à force, mes fesses sont toutes rouges avec le froid, aller derrière un arbre ce n'est pas super génial et puis, j'ai tenté la piscine mais à chaque fois quelqu'un s'est pointé alors j'ai dû faire semblant de nager, je déteste nager ! » Je regardais Sydney, bien entendu Alice rigolait, enfin, juste un peu ... Et puis elle fit plaisir à la blondinette en prenant une cuillère de pâtes, les avalant elle prévenu toute de même « Oui merci, mais rien qu'une cuillère alors. » Posant la cuillère dans l'assiette, je blaguais alors « Je ne comptais pas t'en donner plus ! » Je ris de ma propre blague, stupide, oui, mais c'était ainsi