« Je suis pourtant outrée mon cher. » Mais ouais bien sur, à d’autres ! En attendant Dagga m’assure que ce n’était rien et je lui souris, je l’ai entendu dire à Branca qu’elle n’avait jamais embrassé personne avant de venir dans ce jeu alors je me suis senti encore plus mal de l’avoir embrassé de la sorte. Mais apparemment, tout va bien, même si elle est légèrement tremblotante. « Si tu veux je peux me faire pardonner avec un autre baiser, mais je ne voudrais pas abuser de l’hospitalité de tes lèvres. » Répliquais-je à Branca avant de lâcher un rire. Punaise qu’on me fasse taire, pitié. Alix annonce les sondages et je me retrouve cinquième, mes camarades sont montées également. Je souris, content de ces résultats et quand on voit les positions de Janka, Louis et euuh… corto bah ils ont bien fait de partir. Un nouveau jeu commence : des poèmes. Alors là ! C’est pas pour moi ça ! « Tu crois que je peux ressortir ma rime sur Arès ? » Je lâche un rire. « J’ai beaucoup aimé ce poème miniature. » Fis-je en haussant les épaules. Je me lève finalement. « Vous voulez un truc à boire ? » Moi je meurs de soir alors tant qu’a faire je peux bien leur prendre un truc en même temps.

Bon... alors un poème. J'avais toujours été nul pour ces conneries, et je crois qu'ils en avaient tous très bien conscience. D'ailleurs je crois que la majorité des candidats étaient pitoyables dans ce domaine... Bon allez je me lance.
Fake Lover... l'endroit où tout le monde ne trouve pas son euh... bonheur ?
Les règles échappent encore à certains... Et en font tout un... patafoin ?
Joshua... c'est celui qui... aux yeux n'a jamais... fruaaaa ?
Jared, il est cool lui, il a même un tatouage en dessous de la hum... head ?
Malik, lui, il ne se laisse pas démonter par l'autre clique ?
Gaspard c'est celui qui, une clope au bec, n'a jamais le cafard ?
Raphaël, tel un ange brille dans le ciel...
Nicole, avec ses yeux bridées... elle est pas douée pour la bricole ?
Candace, mine de rien, c'une vraie... badass.
Et Lulu, avec son poème la con, va de ce pas se passer une corde autour du... euh... cul ?
Hum... Peut mieux faire.

A peine après avoir annoncé nos chiffres, que voilà le défi des baisers. Je lançais un regard interrogateur à Elliot, et sans attendre celle-ci me regarda droit dans les yeux et me déposa délicatement un baiser, et que déjà, le jeune homme l’embrassa de retour. J’imaginais pendant un instant ce que j’avais du rater dans ce mois si mouvementé. Lancé dans le jeu, le jeune brun m’embrassa à son tour comme on embrasse une petite soeur ; je compris alors qu’il considérait Elliot comme plus d’une amie. Je souris, soulagée de ne pas l’avoir laissée seule. J’observais le plateau devenir un jeu de bouteille version adulte ; je ne me lançais pas dans le jeu, plus par incompréhension qu’autre chose. Tout cela se passait bien vite, je ne connaissais pas tous ces gens ; et puis de toute manière je n’avais rien à gagner (mis à part immuniser Elliot, mais on trouvera toujours autre chose). Dagga vint m’embrasser, me souhaitant bonne chance, je la remerciais du regard. Ses beaux cheveux roux semblaient m’hyptoniser, elle dégageait cette beauté enivrante. Le jeu se déroula pendant encore quelques minutes, et les gens n’hésitaient pas à aller embrasser Elliot, ce qui m’amusait légèrement. L’alarme retentit. Tris et Dani sont les gagnants : il fallait absolument que je n’oublie pas ces prénoms. D’autres suivent, mais les prénoms m’échappaient, le bruit alentour était trop pesant. A peine une pause que déjà un autre jeu est lancé : écrire un poème sur FL. Bon, là-dessus encore, j’étais persuadée qu’il fallait mieux ne pas juger aussi vite ces nouveaux colocataires pour éviter les piques le lendemain. Je me taisais et observais calmement, gardant ma grande soeur à proximité.

On leur demandait d'écrire un poème. Sérieusement ? N'était-ce pas un peu trop leur demander ? Non mais comprenez bien que Raphaël était prêt à faire des efforts, mais de là à écrire un poème, tout de même ... Non, il n'en serait pas capable. Pourtant, et machinalement, il s'était muni d'une feuille de papier et avait commencé à écrire ce qui lui passait par la tête. Il repensait au soir de son entrée ici. Au soir où il avait manqué de s'évanouir sous la pression. Au soir où tout avait commencé. Au bout de quelques instants, il était parvenu à rédiger quelques vers, formant un semblant de strophe.

« La peur de l'inconnu, la peur de l'étranger,
Il revivait chaque jour l'effroi qui fut le sien,
Lorsque le soir venu, le soir aux mille dangers,
Il avait été seul, fébrile et orphelin. »

Et de toute évidence, certains avaient eu bien plus d'imagination que lui. Compréhensible.

Cupidon nous demanda d'écrire un poème. Seulement lorsqu'il s'agissait de laisser parler son cœur, à grands coups de rimes et de belles paroles, et bien, je pouvais vite m'égarer. Mais je désirais participer à cette épreuve, malgré tout. Je n'avais pas l'étoffe d'un Baudelaire, c'est certain, néanmoins rien ne m'empêchait de tenter ma chance. Après tout, il fallait bien que quelqu'un rabaisse un peu le niveau, non ?

« Je pourrais m'étendre des heures
Sur ce que m'inspire l'aventure Fake Lover.
Au départ j'étais perdu, ne trouvais pas ma place
Mais je me suis rendu compte que c'est un jeu duquel, jamais, on ne se lasse.

Les rencontres ont été nombreuses, les liens tissés tout autant
Mais m'attacher tant à vous, je n'y ai pas pensé un seul instant.
Seulement je dois m'y résoudre, car c'est indéniable
Vous quitter, un de ces jours, me laissera inconsolable. »

Je vous l'accorde, ça n'était pas génial. Aussi les plus grands poètes défunts de ce monde venaient très certainement de se retourner dans leur tombe. Qu'on pardonne la maladresse de ces vers. Si l'on peut nommer cela comme tels.

Je n’avais même pas remarqué que Tris était sur le bord de l’agonie. Est-ce que je suis aveugle ou quoi ? Moi je lui fait une petite remarque pour la taquiner alors qu’elle ne peu même pas dire un mot. Bon, faut vraiment être attentionné pour remarqué, c’est peut-être pour ça. Mais alors qu’elle me demande un verre d’eau, je me rends bien compte que quelque chose ne va pas vraiment. « Oui, oui, bien sur. » Je me lève immédiatement, me rendant en direction du bar à la recherche d’un verre puis je vois une bouteille d’eau, ce qui est encore mieux au final. Je reviens donc à la vitesse de l’éclair, m’installant à nouveau à ma place en lui tendant la bouteille que j’ai pris soin d’ouvrir pour elle. « Ça va aller ? » Je demande, légèrement inquiet. « Ne m’oblige pas à te prendre dans mes bras pour aller te porter à ton lit ! » Je souris, alors que je viens passer ma main sur son dos, doucement. Je suis peut-être un peu trop tactile avec elle, je ne sais pas si ça l’incommode. Parfois, je suis un peu trop à l’aise avec certaines personnes. Et il semblerait que Tris en fasse partie. C’est alors que Cupidon nous lance un défi. Un poème, il est sérieux là ? Bon, je compose des chansons, je devrais bien être capable d’arriver à quelque chose. Mais j’ai absolument aucune inspiration.

Pourquoi venir à Fake Lover
Quand dans notre cours on a un Hummer
Pourquoi s’enfermer avec tous ces inconnus
Quand je peux faire la fête au Château Marmont tout nu

Lorsque je regarde Tris, je pense à un tournevis
Y’a Dagga, qui a un sourire qui me rends béat
Faut pas oublier Candace, qui me ferait faire n'importe quel caprice
Finalement Fake Lover, t’as lancé une flèche dans mon coeur