Ainsi la belle Nicole ne tarde pas à prendre place à mes côtés. Je l'accueille donc avec un sourire et bientôt, Dani, candidat éliminé par le passé sur un choix arbitraire, rentre à son tour dans le jeu. Je lance un dernier regard à Joshua, ne sachant toujours pas ce qu'il compte faire vis à vis de Sven, en espérant fortement que je n'ai pas à perdre l'un des candidats auxquels je tiens le plus ici avant de finalement écouter l'annonce de Cupidon. Tirer un chiffre, bien. « Dix neuf. »

« J'espère oui. » fait la candidate quand je lui dis que sa partenaire va surement rester parmi nous… quoi qu’il y a beaucoup de nouveaux qui se pointent mais en faisant un rapide calcul mental j’en arrive à la conclusion que, oui, en ne faisant partir personne on se retrouve au nombre de candidats qu’on devrait être en cas de non-abandon de la part du leader et de ses moutons bien dociles. C’est presque mignon d’ailleurs. « Alors, t'es accro maintenant ? » me fait à nouveau la candidate. Je lâche un rire. « Peut être bien, ça te dérange ? » Je peux partir si il faut, hein, je ne voudrais pas polluer son air de ma présence. Finalement la sœur d’Elliot et un certain Wade arrivent sur le plateau, je souris, ils ont l’air cools et j’ai hâte de faire connaissance. Ah et finalement Asmaa reste, je souris encore. Cool ! Et là un jeu débute. J’attrape une enveloppe : « 22 ! » fis-je alors en lisant le nombre à voix haute.

Il y avait de nombreux rebondissements ce soir. Et nous n'en étions encore qu'au tout début du prime. Devait-on supposer que le plus surprenant restait à venir ? Peut être pas. Mais il va de soi que Raphaël en venait à penser que ce prime apporterait encore quelques surprises. Pour le moment, il y avait eu du bon, et du moins bon. Les départs d'Otello, Ismay, Mads, Janka, Fantine et Sven avaient peut être jeté un froid sur le plateau, mais les choses furent heureusement plus plaisantes lorsque furent annoncés de nouveaux candidats et que ces derniers firent leur entrer dans le jeu, apparaissant sous leurs yeux plus ou moins perdus, plus ou moins impressionnés, comme eux l'avaient été quelques semaines plus tôt. Il faudra les aider à s'intégrer, ne pas se la jouer profondément insociable. Et par là, comprenez bien que Raphaël tentait de se convaincre d'aller vers eux cette semaine. Même s'il n'était visiblement pas certain qu'ils perdurent au sein du jeu, il ne voulait pas qu'il puisse se sentir aussi rejetés que lui même ressentait m'être au quotidien. Les choses réjouissantes continuèrent également de par le retour d'un candidat dont le départ avait affecté bon nombre de personnes ici, Dani. Raphaël ne manqua évidemment pas de remarquer que Malik aurait besoin de le retrouver, de lui montrer qu'il l'avait manqué. Et il ne s'y trompa pas. Les jeunes hommes s'enlacèrent et il assista à cette scène avec un certain plaisir, parce qu'il se réjouissait pour eux. Lui, il se sentait subitement seul, évidemment. Mais il tâchait de s'occuper en posant son regard sur la sœur d'Elliot, mais également sur chacun des nouveaux venus. Puissent-ils rester en ces lieux et se créer des liens. C'est vraiment ce qu'il leur souhaitait. Vint alors le moment de choisir une enveloppe, dans laquelle devait se trouver un numéro. Le sien était donc le ... « Quatre. » Bon, pourquoi pas.

La semaine, bien que terriblement longue même si entamée du bon pied, s'était terminé d'une bien triste manière: synonyme à mes yeux de la fin de ce jeu, jeu dans lequel j'avais tant pris mon pied mais qui, au bout du compte, s'était finalement décidé à dévoiler son sombre visage. Enfermé au fin fond de la forêt du village dans ce manoir bien trop vieux pour être sain, j'avais été visité chaque jour, à chaque fois mis au courant des nouvelles plus ou moins croustillantes animant le village. Certaines furent, à ma grande déception, nettement moins gaies et appréciables que d'autres. Tour à tour, mes amis me dépeignèrent à quel point ce microcosme dans lequel je me sentais pourtant si bien n'était en réalité qu'un amas informe de non-dits et de tricheries. L'arrangement de la vérité peut encore passer, mais le mensonge? A mon goût insupportable. Alors oui, savoir que, sous nos yeux, la Production avait eu la grande idée de truquer les nominations afin d'éliminer ceux lui faisant trop d'ombre, m'eut littéralement retourné le coeur, dégouté de ces institutions que je pensais pourtant si incontestables. Ces sept jours d'isolement, je les avais passé à méditer. Si je devais tolérer ce genre d'agissements? Absolument pas. Pourquoi j'avais, au juste, candidater pour cette émission? Dans le désir de m'amuser, pas dans l'optique d'être baladé comme un vulgaire pantin. J'avais assez donné, déjà soupçonneux de quelques magouilles. C'est donc sans le moindre regret que j'ai décidé de mettre un terme à mon séjour ici, tenant à retrouver un peu de dignité suite à ce jeu nous ayant chacun entachés. Bouclant ma valise sans en avertir mes camarades, je disais enfin adieu aux mensonges, m'apprêtais à partir retrouver cet extérieur qui m'avait tant manquer: ma vie, mes fils, mon job. Alors, assis sur les canapés subitement devenus inconfortables, une main serrant celle de ma partenaire, je rumine mon dégoût extrême. Otello prend la parole, annonce les raisons de son départ et s'éloigne, vite suivi par Ismay, Mads, Corto et Janka. A leur tour, Fantine et Sven se lèvent, me laissant seul sur ma banquette; quoique, plus réellement pour longtemps. Éclatant de rire devant la réaction de Cupidon et de certains des candidats osant faire les malins, je me redresse enfin, frotte mes paumes l'une contre l'autre et emboite le pas vers le SAS; tout sourire, je coure presque jusqu'au niveau de mes camarades, en profitant pour attraper la main de Fantine et passer mon bras autour des épaules de Sven. "On va s'faire un resto'?" que je lance distinctement, à l'égard de tous ceux que j'ai désormais rejoint. Ô liberté, ô ma douce liberté.

« Tu sais, tu peux m’appeler Tris comme tous le monde. » Mais j’aime bien Beatrice moi ! Non mais c’est bon, si ça ne lui plait pas, je ne vais pas faire mon chieur non plus, ça serait carrément stupide. « D’accord, je vais me forcer, dans ce cas ! » Je lui souris un peu plus. Non mais ça va, c’est pas un très grand effort que de l’appeler par son surnom, non plus. Je garde mon attention sur Tris, qui me dit avoir été malade, je me disais bien aussi qu’il y avait quelque chose qui clochait. Je viens caresser son épaule le temps de seulement quelques secondes en lui souriant. « Je te ferai de la soupe, pour que tu soit en forme cette semaine. » Ouais, moi le mec le plus nul en cuisine qui existe. Je dis un peu n’importe quoi, mais je veux bien qu’elle se débarrasse de cette vilaine grippe aussi. Puis, y’a plusieurs choses qui se passent, dont des personnes qui s’en vont, pour ce que ça change dans ma vie, pas grand chose. Et y’a des nouveaux. Je les regarde faire leur arrivé un à un. Je m’intéresse plus aux deux jeunes femmes, la blonde attirant tout de suite mon attention. Elle est particulièrement jolie. J’irai peut-être me présenter. « Tu comprends ce qui se passe, toi? » J’hausse les épaules. Je ne sais pas vraiment qu’elle est cette histoire de triche, mais sérieusement, je m’en fou un peu. Je suis ici pour un but précis et s’ils partent, ça ne change absolument rien à mes plans à moi. « Non, pas vraiment. Mais les nouveaux ont l’air sympa. » Après tout, je ne connaissais pas ceux qui venait de partir, alors à mes yeux, le changement n'était pas si énorme. Je lui souris, alors que cupidon demande de tirer un numéro au hasard. « le trois » Ouais, le trois c'est un bon numéro. Je me penche légèrement, cherchant à croiser le regard de Candace, je ne sais pas ce que je recherche, mais je le fais tout de même. C'est seulement en croisant le regard de Callan que je me cale dans mon banc, me disant que ce n'était pas une bonne idée.

« Oui adorable en effet. » confirma une jeune femme à mon propos. Hm je ne saurais dire si elle se fichait de moi là. Mais bon, je préférais choisir que non. J’eus le droit ensuite à quelques bienvenus par ci par là. Bon, ce n’était pas tellement l’effusion d’amour à mon arrivée. Mais je suppose que ça pourrait être pire. Ils pourraient me lancer des pierres en m’arguant de rentrer chez moi, que je n’avais rien à faire ici. Remarquez ça avait encore le temps d’arriver. Une des nouvelles, sembla moins déboussolée, puisqu’elle alla prendre une autre fille dans ses bras. Ah ouais. Elle en connaissait déjà ? Forcément. On annonça ensuite le retour d’un type. Dani. Comme Danny le nouveau ? Bon sang, j’allais avoir beaucoup de mal avec les prénoms. En tout cas cela sembla susciter une vague d’émotion et d’intérêt. Bien plus que ma petite personne. En même temps normal. Ils ne me connaissaient ni d’Eve ni d’Adam. Mais je comptais bien combler mon retard au plus vite. Bien que pour l’instant j’étais un peu pommé. On demanda de piocher des lettres, ok pourquoi pas. « Le 1 »

Je sens les bras de ma soeur m’enrouler comme si je revenais des morts. J’en profite, et la serre à mon tour. Elle est tellement émue, je suis tellement émue. L’idée de la voir m’a remontée le moral, même avec des larmes sur ses joues ; elle relâcha l’étreinte mais je gardais sa main dans la mienne, en la resserrant lorsqu’elle se retourna envers les candidats. « Les amis je vous présente ma soeur, Jimmie. » je leur souris, observant attentivement chaque trait, chaque expression. Le plateau est grand, les gens sont nombreux. Je guide ma tête vers la droite, j’ai une folle envie de bombarder Elliot de questions, mais le moment semble mal venu, après tout on aura tout demain, et tout après demain, etc. On ouvre une enveloppe, chacune titrée à quelqu’un de spécial. La mienne est le nombre treize, je regarde Elliot, qui a le 7. Des chiffres porte-bonheurs, tant mieux. Un des autres nouveaux, Wade, a un tee-shirt batman ; en effet c’est adorable. Je sens une certaine tension ce soir qui me dit qu’il vaut mieux parler que si l’on me le demande, je froisse légèrement mon papier, attendant que l’«activité» se révèle. Cela annonçait une éprouvante semaine.