« C'est pour que tu te détendes un peu. » J'annonce face à la remarque de mon mari. J'hausse les épaules. C'était une idée stupide vu l'allure où il descend son verre. Je soupire. Je déguste le mien. Je ris face à sa remarque puisque Cupidon ne tarde pas à nous appeler. « Oui je pense qu'ils remarqueraient. » Puisque les yeux sont braqués sur nous. Je pose mon verre et part à la suite de mon époux à la barre. Il répond le premier. Sa réponse est tellement prévisible, idiote, mais prévisible. Il aurait dû prendre l'argent. Je lève les yeux. Si sa remarque est supposée me faire réagir, il se met le doigt dans l'oeil. Je m'en fiche. Il est trop con ce soir, définitivement trop con. « Je décide de ne plus approcher ni Callan ni William. » Je suis cupide, et peut être que ça le rassurera en quelque sorte. J'en sais rien. J'aurais très bien pu choisir de ne pas me priver de son partenaire puisque de toute façon j'étais contrainte d'être loin de lui, sachant qu'il aurait pété un plomb mais non. Entre l'argent et le rendre dingue, je choisis définitivement l'argent. Je choisis toujours l'argent.

Ca me saoule parce que j’ai vraiment l’impression que Branca m’en veut alors qu’en soit : je n’ai rien fait si ce n’est jouer. Alors certes elle a perdu et de l’argent et des indices mais peut importe le choix que j’aurais fait : elle aurait perdu des indices. Du coup comme un espèce de blanc s’installe entre nous après le départ de Branca je lui demande si elle m’en veut. Elle semble surprise que je lui pose cette question, je me demande pourquoi mais soit. « Deux ou trois indices, pour ce que ça change. Jtrouve juste ça dégueulasse de la part de la prod' de vendre mon secret comme ça d'un seul coup, c'est tout. » Je hoche doucement la tête. Je pense très serieusement qu’il y a pire. « Y’en a un qui va s’faire éliminer ce soir alors qu’il ne s’y attends pas. » Je renchéris. J’ai juste envie de lui montrer que y’a pire, dans ce jeu. C’est mon coté d’eternel optimiste ça, y’a mieux : ceux qui ne perdaient rien et ne remportait rien. Et puis y’a pire. Perdre la vue toute une semaine ne me semble pas tellement plus agréable, alors ok je ne perds pas d’indices mais sérieusement j’ai l’impression d’être indice à moi tout seul alors si on en filait encore quelques uns, j’serais vraiment mal.

Le temps passe et finalement, Cupidon nous appelle, Tris et moi. Je quitte à regrets le corps d'Elliot et m'avance tandis que mon dilemme est prononcé. J'ai peur en choisissant la première option, que mes deux alliés m'en veuillent. Et j'ai peur qu'en choisissant la seconde, tout le reste du nid, m'en veuille. Je fronce les sourcils. « J'espère qu'aucun de vous ne m'en voudra, il ne fait pas encore froid la nuit et cette nuit dans les champs tous ensembles peut être sympa alors, je penche pour cette option. » je ne suis pas sûr de mon choix mais nous imaginer tous ensembles autour d'un feu, à regarder les étoiles et se tenir chaud en se serrant les uns au autres est beaucoup plus sympa qu'imaginer Raphaël et Elliot seuls, dans les champs, toute une nuit. Et c'est essentiellement sur cela que se base mon choix.

A cet instant précis, Raphaël avait comme la désagréable impression d'être complètement à la ramasse quant aux histoires qui se déroulaient au sein du village. Il faut dire qu'il n'aimait généralement pas tellement se mêler de la vie des autres - il s'en était suffisamment voulu le jour où il avait questionné Arès sur sa relation avec Tris/Elliot - et qu'il ne faisait donc pas vraiment en sorte d'être au courant de tout. Pour autant, constater que quelque chose se tramait entre sa partenaire et William avait tendance à le laisser perplexe. Etait-il si à l'écart que cela pour ne pas avoir eu vent de cette histoire ? Que se passait-il exactement entre elle et William, entre elle et son époux ? Il n'en savait pas grand chose, et cela le frustrait. De quoi penser qu'il se devrait de développer une plus grande complicité future avec celle qui l'avait tant aidé à affronter le premier prime. Du coté des histoires qui lui étaient inconnues, il y avait aussi celles qui semblaient concerner Malik, Nicole, Asmaa ... Il ne comprenait pas grand chose à tout cela, mais il semblait comprendre que Nicole était particulièrement attachée à son partenaire. Est-ce qu'ils étaient si proches que cela, tous les deux ? Peut être. Encore une fois, il était parfaitement largué. Le prime continuait, et maintenant, c'était au tour d'Arès et Tris d'être sujets de dilemmes. A noter que celui d'Arès était pour le moins amusant, hm. Quant au choix de son camarade, il en était presque blessant. Car Raphaël l'interprétait - peut être de manière paranoïaque - de cette manière : encore une fois, aucune confiance n'était de mise.

Il me faut un léger moment pour réfléchir, mais je prends finalement ma décision. « Je laisse les choses comme elles sont... et je gagne 2 000€. » Dagga étant en plein contrôle des nominations, je doute qu'elle le nomine. Et de ce fait, j'espère avoir fait le bon choix.

Assise avec les mecs : OULAAAAA, j'me sentais déjà mieux. Non pas que j'me sentais pas bien de l'autre côté, mais quand même. Au moins eux ils s'embrassaient ! C'est moins chiant... Naaaaaan j'mattais même pas en plus !  « Désolé, on a pas eu le temps, la passion nous a prit sur le moment tu comprends. » Je me mordillais la lèvre inférieur. C'troooooooop, lala ! D'ailleurs ouai, en parlant de lala, la conversation dévia rapidooooos, sur Malik. Naaaan, mais, j'étais pas énervée hein, mais un peu quand même ! Il n'avait à se sacrifier comme ça hein, même si... même si... Oooooh même si c'était tellement trop chouuuuu ! J'devais avoir une nuée d'étoiles dans les yeux là, visible entre deux battements de cils. Mais il les arrêta rapidement, bah ouai. « Et toi alors ! Pourquoi tu t'es sacrifiée ?! Fallait me nominer. Et tu sais très bien que non, t'en aurais été incapable. Alors hein... » Je fis une petite moue, regardant ailleurs quelques instant. « Parce queeeeeee... » Lui répondais-je dans une premier temps comme une gamine. Et puis j'approchais mon visage vers lui, cachant sans ménagement le visage de WADEUH, entre nous. Je lui parlais trèèèèès tout baaaaaaas. « Parce que moi j'vais pas être une grosse perte alors que toi si ! » Je lui tirais la langue ! Baaaah ouai « Bah ouaaaai et de toute manière tu peux pas le nier et j'arrêterais pas de te le répéter dans la semaine ! NA! »