Mon tour vient tandis que je commence peu à peu à me détendre: les câlins de mes deux camarades près de moi forment une sorte de barrière rassurante, apaisante entre moi et le reste du monde. Une barrière tendre et cotonneuse qui m'aide à baisser la tension. Je m'installe plus confortablement sur mon canapé, je ne dis rien ; je ne suis jamais trop bavard pendant les primes, en fait, je ne parle jamais beaucoup en groupe. Le groupe a un effet immédiat sur moi: j'ai envie de me faire statue, de les regarder, les écouter, les sentir sans me faire voir. Le dilemme posé par Cupidon me stresse à nouveau, me fait perdre le peu de bien être que j'avais gagné et je me redresse sur le canapé. Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas, exactement? Je me suis nominé à la place d'Arès pour Elliot et surtout, surtout: par souci d'égalité, de justesse, de respect des règles. Et je serais prêt à payer pour garder ma place ce soir alors que tout le monde est à présent nominé, et que ma nomination à la place d'Arès ne tient plus? C'est pas me prendre pour un con ça? « Je ne paye pas pour échapper aux nominations de mes camarades. Arès sera immunisé ce soir. Parce que je ne me suis pas nominé pour rien à sa place. » Je voudrais éviter le regard, encore une fois reconnaissant d'Arès, mais c'est impossible: ses mots me parviennent alors que je fixe résolument l'écran. Il n'a pas à me dire merci, je ne fais que continuer ce que j'ai déjà choisi: me nominer à sa place. La production a tenté d'annuler mon choix: je le valide à nouveau, il n'y a pas de quoi me remercier, pas de quoi me remercier. Je respire un coup histoire d'essayer de détendre les muscles de mon ventre transformés en béton armé, et d'intimer aux palpitations sur mes tempes de se calmer. « Pas de quoi, ok? » J'adresse un bref sourire à Arès. Je ne veux plus qu'il me remercie.

Spoiler:

Candace choisit l'argent, je ne suis pas étonné. Je suis même plutôt ravi qu'elle ne choisisse pas William a mes dépends. Je pense que je ne l'aurais pas supporté. On retourne à nos places. Et je peux vous assurer que je vais être dans les derniers à quitter ce plateau. Je viens de me rendre compte que je viens de démontrer devant tout le monde que je ne faisais pas confiance à Candace. C'est du moins l'impression que ça va donner. Ce qui est totalement faux, néanmoins, je sais très bien l'effet qu'elle fait à William. Je peux le comprendre, elle m'a fait le même effet. Et à lui, je ne lui ferais jamais confiance. « Hum, je te laisserais les pancakes dans le micro-onde si tu veux. Par contre, ce serait bien que tu en laisses un peu à Branca parce que j'en fais toujours pour elle. Et ... Ça m'emmerde cette histoire. » Je vide son verre d'une traite. Je passe mon bras autour d'elle et la sert dans mes bras. On est supposé passer une nuit dans les champs. Super, on va tous mourir d'une pneumonie et Arès ne devait pas passer beaucoup de temps dehors pour considérer qu'il ne fait pas froid. Je soupire. Je déteste cette soirée et encore plus la semaine à venir.

Lors de cette dernière semaine, de nouveaux candidats ont pénétré dans l'aventure, supprimant ainsi le mauvais départ de leur anciens camarades. Comment ces candidats sont-ils perçus par leurs camarades ? Qu'en est-il de leur popularité au sein du jeu ? C'est maintenant ce que je vous propose de découvrir avec les estimations de cette semaine !

Plus j’y pense, plus je me dis que j’ai fais le bon choix. De toute manière Branca aurait eus les boules et j’ai trop besoin de ma liberté de mouvement pour m’en priver. La vue n’est qu’un sens second, j’ai besoin de mes mains pour vivre, ils ne se rendent pas compte. C’est parce que je suis musicien, j’imagine qu’on peut pas réellement s’en rendre compte tant qu’on l’est pas mais je ne pourrais réellement pas me passer de jouer. Pas une semaine entière. Parce qu’il y a toujours un moment ou ça devient un besoin et pas juste une envie. Alors jouer les yeux bandés : je peux le faire. Mais les mains liées ? Non. « Je le sais très bien Jared et il se pourrait très bien que ce soit moi. Regarde autour de toi, qui ici fait le moins l'unanimité, je pense que je fais partie du lot et je crois aussi que les téléspectateurs le pensent aussi. » Répond-elle quand je lui rappelle qu’il y a pire. Je soupire. Je ne supporte pas ce genre de pessimisme même si je suis bien conscient d’être peut être un des seuls rares être humain encore optimiste. « Dis pas ça. » Je réplique. Parce que ça m’énerve qu’elle parte défaitiste comme ça. « Mais non, je ne t'en veux pas. » « Bien. » Je souffle alors que Arès répond à son dilemme. « Oh mais… C’est une blague ? » C’est clairement de l’égoïsme, sacrifier le confort de tous les candidats pour que sa petite copine puisse dormir au chaud. Moi je le vois comme ça : de l’égoïsme. Et ça m’enerve.

J'étais certains que ce choix serait le moins apprécié. Je l'ai su au moment pile où mes mots ont franchis la barrière de mes lèvres. Je me dirige de nouveau vers Elliot qui s'est renfrognée. Elle fronce les sourcils et je me tends. Derrière moi, la voix de Cupidon puis de Gaspard se fait entendre. Il me sauve ce soir. Après s'être nominé à ma place. Je crois rêver. Je vis un ascenseur émotif. J'étais confiant, rassuré lorsqu'Elliot me proposait cet espèce de quizz. Je suis maintenant plus tendu que jamais. Je scrute Raphaël également qui paraît tout autant déçu qu'Elliot. Je baisse la tête et me rassieds. - Pourquoi tu as choisi la deuxième ? Il n'y a pas trente six explications. Et s'ils pensent que j'ai été égoïste, que je préfère me mettre à dos le reste des habitants pour eux, ils se trompent. Lourdement. « Parce que je préfère qu'on vive tous ensemble cette nuit plutôt que deux candidats ne la vivent seuls. Cette semaine est basée sur l'horreur. On sera plus en sécurité à plusieurs. J'aurais fait le même choix si deux autres candidats plutôt que vous avaient été mentionnés. » Et maintenant, qu'on me laisse en paix. Je tourne la tête, je ne veux pas croiser son regard accusateur. J'ai l'impression de toujours faire les mauvais choix. Qu'elle ne peut pas s'empêcher de me reprocher chacune de mes décision. Je me tourne vers Gaspard, je ne sais pas quoi répondre. Je suis perdu, déconnecté. Je souffle un petit,« Merci.. encore. » à demis mots. Pourquoi moi ? Pourquoi pas Elliot ? Il en est d'autant plus proche après tout. Je ne saisis pas ce choix, je le trouve complètement fou.

« J'espère qu'aucun de vous ne m'en voudra, il ne fait pas encore froid la nuit et cette nuit dans les champs tous ensembles peut être sympa alors, je penche pour cette option. » Moi le tout m'amuse. Ça m'amuse parce que j'aurais très certainement choisi comme lui, sacrifier le confort de la personne qui nous est chère contre celle de tous les autres. Oui, et c'est pour cette raison que je ne lui en voulais pas le moins du monde, contrairement à certains autres habitants. Et puis je voyais très mal Raphaël dormir dehors avec seulement une personne pour le rassurer, j'étais presque certain que même avec moi, et seulement moi, il ne se sentirait pas totalement en sécurité. Et par là, je n'insinuais absolument pas qu'il pouvait ressentir ce bien être lorsque je n'étais pas dans les parages... J'adressais donc un clin d'oeil de soutien à Arès, un sourire amusé aux lèvres avant de finalement reporter mon regard sur... dans... bien dans le vide ouais. Hum... Les dilemmes touchaient à leurs fins et je n'étais même pas encore passé. Pour sûr que j'allais me retrouver face à Raphaël. Je craignais le pire.

« Moi en tout cas je vais être triste de ne plus entendre le son de ta voix. » Oh, je suis sûr qu'il allait aisément s'en remettre. Et puis j'étais lourdingue dans mon genre, alors je pense que ça allait un peu faire des vacances à tout le monde. Malik se taisant pendant une semaine, ouais, c'était très certainement pour tous mes camarades un très beau cadeau que leur faisait la production. Suite au baiser passionné que je venais d'offrir - d'affliger ? - à Wade, ce dernier voulu savoir si j'avais au moins été récompensé pour ce "viol" que j'avais commis. Je lui fis savoir que nous nous étions tous deux enrichis. « Bon alors je te pardonne cette agression sexuelle » Je n'étais vraiment pas à l'aise avec ce genre d'insinuations. Le dernier qui avait aussi insisté sur le sujet avait mal fini... non en fait il s'était juste barré, et tout compte fait je ne le regrettais pas, puisqu'il avait fait pleurer sa partenaire et délaissé son petit ami. Bref. Nicole dilapida nos deux cagnottes. Je me retrouvais maintenant sans un sou en poche, et elle aussi. L'argent remporté lors de mon dilemme et du défi lancé par Cupidon au téléphone s'était envolé. « Si c’est pas une preuve d’amour ça ! » Eh oui, Nicole avait refusé de changer de partenaire ! Je me fichais bien d'avoir perdu l'intégralité de ma cagnotte, vraiment. « Cela me touche d'autant plus qu'il me semble que l'argent importe à ses yeux. » Sa cagnotte tout du moins. Et pourtant elle n'avait pas hésité à dilapider celle-ci pour me garder à ses côtés, en tant que partenaire. Je n'aurais jamais cru ça d'elle. Après s'être jointe à nous, Asmaa fit une remarque sur le baiser que nous venions d'échanger, et qui ne lui avait visiblement pas échappé. « Désolé, on a pas eu le temps, la passion nous a prit sur le moment tu comprends. » répliqua Wade. « Ouais c'est... l'amour, ça se contrôle pas ces choses-là. » fis-je quant à moi, un peu maladroitement et avant tout pour rentrer dans le jeu du bonhomme. Ouais bon j'étais juste ridicule, quoi. Asmaa me reprocha de m'être privé de parole, prétextant qu'elle aurait très bien pu se taire pendant une semaine, ce à quoi je ne crus pas un instant - j'avais juste envie de rire là. Mais elle n'avait rien à dire ! Parce qu'au lieu de me nominer d'office comme elle aurait à mon sens dû le faire, la jolie frisée avait décidé de se sacrifier. Et je ne comprenais pas pourquoi. Je ne méritais pas qu'on se sacrifie pour moi. Encore moins qu'Asmaa se sacrifie pour moi. « Parce queeeeeee... » Son visage vint s'approcher de moi, et d'une voix relativement basse elle poursuivit. « Parce que moi j'vais pas être une grosse perte alors que toi si ! » J'eus en prime droit à un tirage de langue. Hm, charmant. « Bah ouaaaai et de toute manière tu peux pas le nier et j'arrêterais pas de te le répéter dans la semaine ! NA! » Mis à part le fait que j'avais l'impression de parler à une fillette de sept ans, je trouvais qu'Asmaa se sous-estimait beaucoup. Or, ça, c'était quand même ma spécialité. « Tu dis n'importe quoi... » soufflais-je tout en portant le regard à mes pieds, avant de la fixer à nouveau de mes grands yeux clairs. « Si tu pars, moi, je perds mon rayon de soleil. Alors que si je pars, toi, tu ne perds rien d'autre qu'un moralisateur, un type qui se donne pour mission de t'aider et qui, au final, ne te fais que pleurer. » Ma voix à moi aussi se voulait basse, afin que personne ne puisse entendre cette conversation que nous tenions sur le moment. Et là, Asmaa ne pourrait pas dire le contraire, car c'était un fait : j'avais beau vouloir l'aider, je n'y parvenais pas, et je le prenais comme un véritable échec personnel. J'espérais néanmoins que Wade ne se sentait pas trop mis à l'écart. Il eut bientôt droit à un dilemme, et en ressorti immunisé contre une petite somme d'argent qu'il allait perdre. « Là, je peux réellement dire que je me réjouis du fait que tu ne risques rien. » Parce que là, c'était réellement le cas. Je lui offris au passage un grand sourire. Bah, quatre mille euros, ça n'était pas énorme comme perte, et puis il s'était enrichi un peu plus tôt dans la soirée alors au final, c'était pas grand chose.