Et elle a eu raison, j'aurai pas répondu, alors j'admire. « Oui, j'ai une très grande culture littéraire, je sais. » Je hoche la tête avec un grand sourire aux lèvres, j'ai presque envie d'applaudir pour appuyer sa phrase, mais je ne sais pas si c'est vraiment approprié. Elle a ensuite un court échange avec Jared au sujet de leurs cagnottes, ce qui me fait rire. Ils ont l'air de vraiment bien s'entendre, c'est cool ! Branca finit par me regarder et demande : « Et donc ça va, il est pas trop chiant dans le lit ? Tu peux le taper sinon, il aime ça le petit. » Je lâche un léger éclat de rire, cette fille me tue. Je retrouve mon calme, un sourire toujours scotché aux lèvres, comme si je ne pouvais pas l'enlever de là. « Non ça va... Il a juste les pieds froids, et du coup il arrête pas de les rapprocher pour se réchauffer et c'est... brrrr ! » dis-je tout en simulant un frisson. C'est vrai en plus, ce mec est glacé presque vingt quatre heures sur vingt quatre... Une question sur la mode tombe, et je ne peux rien répondre, parce que j'en sais strictement rien. Je ne m'habille pas en Louis Vuitton pour aller mener mon troupeau sur un plateau en montagne, contrairement aux apparences...

Tiens, une question sur la mode, une question pour Candace. Je connais aussi la réponse, Vuitton je connais, je connais très bien même. Sauf que j'étais entrain de boire et que je n'ai pas été assez rapide. Elle non plus visiblement. Par contre Joshua, je me penche et lui souris. « Tu carbures à quoi ? » Je lui demande particulièrement amusé de le voir répondre aussi rapidement. Bon en tout cas je suis chaud pour la prochaine question que j'attends avec impatience. Ce n'est pas comme si j'avais besoin d'argent mais bon...

500€ de plus pour Joshua. Encore

question dix ∞ Quelle grande comédie musicale voulait laisser entrer le soleil contre la guerre au Vietnam ?

Nicole espérait certainement que je sauverais, en quelque sorte, l'honneur de notre binôme... mais hélas je n'avais pas les compétences requises pour cela. Car pour répondre à la majorité de ces questions, il fallait quand même avoir un minimum de culture. Or la mienne se voulait particulièrement limitée. J'assumais néanmoins, je vendais actuellement des canapés à Londres et alors, je devais en avoir honte ? Bah non, je ne crois pas, car je n'avais pas eu les moyens de faire d'études moi, contrairement à certains ici. J'étais conscient d'être en dessous des autres, en bien des points, mais je n'avais rien à prouver par contre. Parce que je n'avais pas fait cette aventure pour faire état de mes capacités intellectuelles. « Tant pis on se rattrapera la semaine prochaine. » rétorqua Nicole, tandis que je haussai les épaules, un peu désolé. Mais éperdument gêné, surtout. Le dialogue avait un peu de mal à passer ce soir entre ma partenaire et moi, et j'en étais le seul responsable d'ailleurs. Voyez-vous, certaines choses s'étant passées cette semaine me poussaient à me poser des tas de questions. Des questions auxquelles, pour l'instant, je ne parvenais pas à trouver de réponses. « Je t'aurais pensé plus bavard pour ta reprise de parole. » Je baissai la tête, me rendant compte qu'effectivement, c'était l'occasion de retrouver la parole et que je ne sautais pas réellement sur celle-ci. Reportant le regard sur Nicole, je repris. « Je dois t'avouer que je me serais cru plus bavard, également. » Mais devant Nicole, il m'était bien difficile de blablater comme si de rien n'était. J'avais à l'esprit ce qu'il s'était passé dans la chambre, un moment dont je gardais d'ailleurs un très agréable souvenir mais qui, en y repensant, me faisait monter le rose aux joues. « Faudra peut-être qu'on... parle, après, non ? » Ohmondieu. Qu'est ce que c'était que cette question ! Je regrettai aussitôt de l'avoir posée, c'est vous dire. Genre, j'allais passer pour un mec souhaitant débriefer sur le sujet, alors que pas du tout, c'était si gênant de ne serait-ce qu'y penser. S'il y avait eu un trou relativement profond dans le sol, je me serais illico réfugié, que dis-je, caché dedans.

Et c’est une autre bonne réponse pour Branca !

question onze ∞ Quel est le premier long-métrage d’animation des studios Disney ?

D'accord, ce prime n'était décidément pas fait pour Raphaël. Parce qu'avec sa rapidité légendaire - oui, c'est ironique - il ne risquait pas d'éblouir qui que ce soit ce soir. Remarquez, ça n'était pas non plus tellement le but. Mais bon, étant donné qu'il croyait déjà avoir à faire à l'indifférence de Lulu, disons qu'il n'avait pas non plus tellement besoin de rester assis pendant plusieurs heures à écouter ses camarades lancer mille et unes réponses, certaines qu'il pourrait connaitre, certaines qui ne lui viendraient même pas à l'esprit, ayant au final l'air complètement paumé et particulièrement inutile. Surtout qu'il venait d'adresser quelques paroles un poil trop sincères à Elliot, qui avait gentiment pris place à ses cotés quelques instants plus tôt. Le fait est que s'il s'était remis de l'incroyable secret de sa camarade, il avait bien du mal à digérer le fait que cette dernière ait choisi de lier son destin à celui d'Arès, et ainsi donc de risquer de priver Raphaël de deux de ses piliers au sein du jeu au même instant, le jour où l'un pourrait partir et attirer l'autre vers la sortie. Il ne comprenait pas ce choix. Ou disons qu'il ne l'acceptait pas. Peut être était-ce finalement lui qui était égoïste. Oui, peut être avait-il bêtement attendu qu'elle considère le fait qu'il ait tant besoin d'Arès et elle et donc qu'elle fasse un choix en fonction de ça. Pourtant, il n'était pas le centre du monde, et il ne pouvait pas attendre d'Elliot de décision en fonction de ce qui serait plus facile à vivre pour lui. Aux propos de la jeune femme, il baissa doucement la tête. Entendre tout cela lui faisait plaisir, mais également du mal. C'était très paradoxal, très particulier. « Je sais, Elliot » articula-t-il doucement, partagé entre une énorme peur et un peu de contrariété. « Non je ... c'est moi qui m'excuse. Tu as fais ce choix parce que tu le jugeais bon, et je n'ai aucun droit de remettre ça en question, alors ... tant pis pour moi. » De toute manière, il préférait penser que tout cela n'arriverait pas, qu'on ne lui enlèverait ni l'un ni l'autre. Il avait trop besoin d'eux ici. Beaucoup trop besoin d'eux. Et voilà que justement, Arès s'approcha des deux jeunes gens. Instantanément, Raphaël se sentit mal à l'aise, pour tout un tas de raisons. Au moins trois, disons. Du coup, il trouva judicieux d'articuler un « Vous préférez que je vous laisse tous les deux ? » histoire de ne pas les déranger. Parce que bon, déjà qu'il n'essayait même pas de répondre aux questions, alors il n'allait quand même pas jouer les chandeliers ce soir. Quoi qu'au moins, il serait utile.