Pardonne moi, c'est vrai que je n'ai jamais été enfermé dans une émission de télé réalité durant treize semaines, je ne sais pas du tout de quoi je parle. Bon, next...

Ma prochaine question est pour Nicole. Alors, Nicole, tu m'intrigues. C'est un rôle que tu joues ici, parce que mon dieu, t'es un vrai cliché ambulant quand même ? Rassure moi, tu n'es pas vraiment comme ça dans la vraie vie, si ?

Le prime suit son court et entre en scène une nouvelle rubrique. Elliott est la première à devoir se soumettre à une question. Je ne savais pas qu'elle passait son temps à pleurer, elle fait forte à voir comme ça pourtant. A sa place j'aurais clairement envoyé chié le présentateur trop sûr de lui mais elle a utilisé la diplomatie. Ouais, chacun son truc. La prochaine question est pour moi, j'en reste perplexe. J'image déjà l'image qu'ils me donnent à l'extérieur... l'image de la fille super profonde quoi. « Tout comme toi qui joue le rôle du mec qui cherche la merde pour faire de l'audimat, je joue un rôle ouais. » Mais allez va te faire foutre. Je me suis efforcée de rester calme pour profiter du direct afin de me donner plus de crédibilité mais sincèrement... j'ai pas l'impression de jouer un rôle. Enfin c'est un peu plus complexe disons.

On parle de mes groupies, le plus naturellement du monde. En fait, pour moi, cela relève plutôt du quotidien, je suis habitué. Elle me dit que je devrais plutôt être nu, ce qui me fait sourire un peu plus. « Je suis beaucoup trop timide… Et certaines personnes en profiteraient, moi je dis. » Je la regarde, un regard qui signifie que je parle bien d’elle. Et c’est par la suite qu’elle decide d’inviter Callan à nous rejoinder. C’est con, mais à un moment, j’avais presque oublié mon partenaire. « Je ne vous dérange pas j'espère... » Mais non, Candace, sa femme, l’a invité à nous rejoindre. Il ne dérange pas donc. « Pas du tout… » Je crois que j’aurais l’air plutôt con de lui dire qu’en fait, j’aurais préféré rester seul avec Candace, ce qui au fond, n’est que la triste vérité. Il nous pose une question, et à la place d’inventer un truc con, Candace décide plutôt de se montrer un peu trop franche face à son mari. Je suis un peu mal sur le coup, parce que je n’ai pas envie de créer une énième tension avec Callan. Je bois la moitié de mon verre, merde c’est que ça descend vite ce truc. « Vous deviez enterrer la hache de guerre les garçons. Cette ambiance est particulièrement pesante. » J’hausse les épaules en me retournant vers elle, jetant un regard vers lui. C’est vrai que c’est particulièrement lourd. Mais je ne suis pas vraiment certain qu’on puisse régler le problème en un claquement de doigts. « T’as raison, on devrait arrêter ça. S’embrasser et même se faire un plan à trois cette semaine… » Je dis des conneries, quand je ne sais pas quoi dire, je me met à dire n’importe quoi. Et le pire, c’est que j’ai un air sérieux avant de sourire. Ce sourire qui démontre à quel point je suis confiant et que rien m’atteint, alors que c’est tellement faux.

« C'est le but, qu'elle le fasse justement. » Je lui lance un regard semi-mauvais. « Arrête on dirait que t’es encore plus de mauvais poil que d’habitude. » Ca va commencer à devenir saoulant d’ailleurs. « T'as raison de te méfier, j'ai trop de muscles ! Dis-toi que je porte un mouton sans l'aide de personne... » Je fronce les sourcils, tentant d’imaginer la taille d’un mouton pour ensuite évaluer son poids et je me dis que ce truc doit être quand même vachement lourd. « T’es sur ? Que tu le portes toute seule ? » Je suis sur que non, ses bras sont pas assez long pour s’enrouler autour de cette bête. « Je suis pas violente... J'y arrive pas. J'aurai trop peur de te casser un os, en plus de ça. » Je lâche un rire mais Branca répond avant moi. « Je veux pas te vexer mais je pense qu'avant de lui casser un os, tu as de la marge... » Je ris à nouveau. « Ouais, je suis pas si fragile que j’en ai l’air. » Fis-je en riant toujours. C’est vrai que je suis un peu gringalet du coup on peut s’imaginer que je suis tout fragile et tout mais non, j’ai pas des muscles énormes mais pour le coup j’sais en porter des trucs.

Le quizz était actuellement en suspend. Ce n'était pas moi que cela allait déranger, dans la mesure où je n'avais vraiment pas brillé par mes réponses. Pardon, par ma seule et unique réponse. Elle avait été bonne, seulement débitée bien trop tard. Résultat, je n'avais toujours pas gagné un centime et ma cagnotte se voulait encore et toujours vide, au même titre que celle de Nicole d'ailleurs. Et bien tant pis, ça n'était pas pour autant la fin des cornichons... heu... la fin du monde. Pendant ce temps, le présentateur décida de poser quelques questions par ci, par là. La première se voulut adressée à Elliott. Je n'aimais d'ailleurs pas tellement le ton sur lequel cette question lui avait été posée. Pauvre Elliot, comme elle le disait elle-même, elle était juste très sensible. Pas de quoi lui jeter la pierre pour autant, si ? Je redoublais alors d'attention quand la prochaine question fut adressée à ma partenaire. Le grand brun au regard perçant et mal rasé osa insinuer que Nicole n'était qu'un cliché ambulant. De quoi faire réagir illico la jeune femme. « Tout comme toi qui joue le rôle du mec qui cherche la merde pour faire de l'audimat, je joue un rôle ouais. » Je m'enfonçai dans mon siège, ne sachant plus où regarder pour le coup. Je crois que ce Connor était parvenu à mettre ma partenaire de mauvais poil. Ah merci, hein, vraiment ! On était censés avoir une discussion ensuite nous deux. Je sentais d'ors et déjà poindre le monologue...

« Si t’es sage, je te montrerais peut être ! » OOOOOOOOH SERIEUX ! Je crois que la joie se lisait en ce moment même sur mon visage, via ce sourire béat que l'on me connaissait maintenant. Qui se transforma rapidement en mine dégoûtée, à peine exagérée. « Chuuuut, t’es en train de blasphémer là » Je roulais des yeux, n'importe quoi ! C'était plutôt un blasphème de sa part contre Saint Oignon quoi ! « C’est qu’il n’a pas du y mettre assez de conviction » C'est vrai qu'il n'y avait été non plus d'une super conviction, mais il avait bien vu qu'il avait à faire à une sceptique obstinée.
Geeeeenre j'allais regarder des films d'horreur quand une pauvre bête de basse cour me faisait flipper à mort. Jusqu'à presque tomber dans les pommes ! La bonne blague ! Quoique j'étais toujours fière de moi, pour l'avoir toucher un peu, sans tourner de l'oeil. « D’ici la fin du jeu, je te la ferais aimer cette chèvre ! Tu verras, après elle te manquera même. » Je lâchais un léger rire, non, quand même pas, faut pas déconner. Me manquer non, mais j'espérais bien qu'il me la fasse aimer ! Je souriais alors : « Ouii... En espérant rester après ce soir ! » Évidemment, parce que sinon, c'était foutue. Oui, j'étais prête à surmonter cette peur, complètement ridicule. Bah ouai y'en a qui on peur des araignées, moi c'est des chèvres... Et des araignées aussi en fait ! Raaaah la te-hon ! Comme lui la te-hon de dire qu'il n'a que deux neurones ! Je fis ma méchante d'ailleurs, mais pas méchamment un ! Je n'en serais vraiment pas capable ! Oh il devrait bien le savoir maintenant ! « Trois ?! Houla t’es bien optimiste…Je crois que le deuxième a bouffé le troisième. » Je le regardais, ébahie. Il a des neurones bouffeurs... Mais c'est horrible ! Pire qu'un film d'horreur ! « Mais mais mais, si le deuxième a bouffer le troisième... Il pourrait bouffer le premier aussi et après t'en aura plus qu'un ! » Je le regardais effarée, en panique, pour de faaaaaux hein ! Ou pas... Enfin... « Hey j’ai gagné quelques places ! D’ici 6 mois, je pique la place à Malik » Ooooh et moi donc ! J'aurai plutôt dit dix mois ! « Han toi t’as baissé par contre. Qu’est ce que t’as foutu dis ? » Je haussais les épaules, prenant une petit mine déçue, mais vraiment quoi. Sincère. « Je sais pas... J'ai pourtant pas eu l'impression d'être méchante... » C'est vrai, je pensais rester moi-même, enfin, ne pas avoir changé depuis le début du jeu, alors je ne comprenais pas cette soudaine baisse depuis quelques semaines. « Peut-être qu'on en a marre de moi et mes bouclettes ! » J'esquissais un léger sourire. C'est peut-être une explication oui, sérieusement, j'en étais un peu triste... Triste de savoir que ce classement me rendait tristounette. « En tout cas j'espère pas finir dernière ! » Ca serait le pompom ! Puis s'en suivit des questions... Oh je n'espérais pas être la prochaine sur la liste, après Elliot et Nicole.

« Cette place est méritée et elle signifie que tu es apprécié Raph, même si pour toi c'est difficile de l'admettre. » je réponds avec douceur à ses propos. Il ne conçois pas le fait de pouvoir être apprécié et pourtant, il l'est bel et bien. Connor s'adresse à Elliot et la question est des plus.. particulières. Je ne la perçois pas le moins du monde comme un pisseuse ou tout autre surnom affreusement ridicule. Elliot pleure il est vrai mais je sens en elle une force incroyable. Ma main se serre encore un peu plus dans la sienne si bien que mes doigts rougisses. Je tente d'être présent, de lui montrer que je le suis tout du moins. Elle répond avec diplomatie et calmement. Ma main se desserre. Son aplomb me surprend. Elle me surprendra toujours. Lorsque je pense qu'elle est atteinte, elle revit. Et lorsque j'ai la sensation qu'elle est forte, elle s'effondre. Néanmoins, je la couve du regard. Il s'en prend ensuite à Nicole et la réponse de cette dernière m'arrache un long sourire.

« C'est le but, qu'elle le fasse justement. » « Arrête on dirait que t’es encore plus de mauvais poil que d’habitude. » Dispute presque conjugale, je me fais petite, j'ai pas envie de rentrer dans leurs histoires, ça ne me regarde pas... Et puis, je sors un petit mensonge, c'est pas sérieux, évidemment. Mais bon... « T’es sur ? Que tu le portes toute seule ? » Un sourire illumine mon visage, je rapproche mon index et mon pouce et montre un petit espace entre les deux. Machinalement, l'un de mes yeux se ferme et avec l'autre, je regarde mes doigts. « D'accord, un petit... Un agneau quoi ! » Et puis je continue, il rit et elle répond. Joli travail d'équipe ! « Je veux pas te vexer mais je pense qu'avant de lui casser un os, tu as de la marge... » Je souris, pendant qu'il répond à son tour. « Ouais, je suis pas si fragile que j’en ai l’air. » Je hoche la tête, toujours ce fameux sourire aux lèvres. « Je crois que les bleus nous le montrent... Tu t'es rien cassé en une semaine sans tes yeux, j'trouve ça admirable. » Je sens que cette histoire de perte de vue va rester jusqu'à la fin de son aventure dans FL, triste sort pour lui.