Mon esprit est constamment ailleurs. J'ai bu. Un peu trop, je crois. Mes pensées vont trop vite, je ne les suis plus. Tout un tas de choses traverse mon crâne embrumé. Je divague jusqu'au cinéma où un film apparemment d'horreur a commencé depuis un petit moment déjà. Je m'affale sur un des sièges avec la délicatesse d'un phacochère malade. J'ai des hauts le coeur, je crois que je vais vomir. J'suis pas dans mon assiette et ça se remarque rien qu'à ma tête défoncée. Je commence à me sentir oppresser, à vouloir m'en voler. Je ne suis jamais resté aussi longtemps à terre, l'air, les nuages me manque. J'ai besoin d'autres horizons et surtout, j'ai peur que ce jeu me bouffe. Qu'elle me bouffe. Que notre idylle n'en soit pas une finalement. Candace me rejoint et je lui adresse un sourire qui s'apparente plutôt à une grimace. Je manque à plusieurs reprise de vomir mais je me retiens. « C'est pas moi d'être aussi fidèle et adorable. » Et quand je craque, je bois. L'alcool est le meilleur remède que j'ai trouvé à ces maux qui m'écorchent. A cet amour que je ressens pour Elliot mêlé à cette envie d'être libre, de baiser où je veux avec qui je veux. L'enfermement n'a jamais été une option dans ma vie et j'ai peur en ce sens, de baffouer toutes mes envies, tout ce pourquoi je vis. Il me suffit de tomber amoureux pour constater que je me suis peut-être lourdement planté. « Avant, j'aurais même tenté ma chance avec toi. » parce que Candace est belle. Elle a un corps parfait et je suis presque certain d'être conquis. Que c'est une lionne.

Je me suis faite jeté par William et j'ai les boules alors je reste assise dehors, il fait froid mais ce n'est pas le plus important, il m'a jeté, personne ne me jette jamais. Je l'ai mal pris, je n'ai pas envie d'aller retrouvé Callan après ce que j'ai failli faire parce qu'il ne mérite pas tout ce que je lui inflige. Je suis assise sur le banc devant la laverie automatique à fumer clopes sur clopes, je n'observe rien d'autre que l'horizon. Arès passe devant moi sans me remarquer. Il ne semble pas dans son état normal. Je n'ai pas le temps de l'interpeller qu'il s'engouffre déjà dans la ruelle non loin du cinéma. Il voudrait sans doute être seul mais ça m'importe peu, je me lève et le suis jusque dans le cinéma. J'arrive à ses côtés il m'adresse une grimace étrange, je lui souris légèrement inquiète par son état. Je n'ai pourtant pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà il prend la parole. Je m'assieds à ses côtés. « C'est ce qu'on appelle l'amour Arès. » Ça nous transforme, ça nous fait faire des choses qu'on n'aurait sans doute jamais imaginer faire avant que ça nous touche de plein fouet. Je glisse ma main dans la sienne, je crois que je pourrais être la personne qui le comprend le mieux à ce sujet. « Mais la vraie question, celle que tu dois te poser avant tout autre chose c'est de savoir si tu es capable de renoncer à tout ce que tu étais pour elle... » Je ne suis pas sûr que ce soit le moment idéal pour lui poser ce genre de questions, parce qu'il a bu, il ne semble pas être dans son état normal, mais parfois l'esprit fonctionnement souvent mieux dans cet état. Et puis il m'avoue qu'il aurait tenté sa chance avec moi et je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je le détaille sans aucune gêne. « Peut être que tu aurais eu ta chance... » Je souris à nouveau, parce que mine de rien il est aussi canon. Après tout, William m'a fait succomber, pourquoi pas lui. Mais je pense honnêtement que je préfère notre relation telle qu'elle est actuellement.