La maison semblait enfin endormie, moi par contre j'étais trop surexcité pour trouver le sommeil je le savais pertinemment pour prendre la peine de retrouver mon lit. Qui n'aurait aucuns effets sur moi hormis peut être réveiller Cassandre qui devait dormir profondément. Mon excitation était sûrement dû à l'issue du prime et à ma consommation sur-excessive d'alcool. Chloe avait proposé de la vodka et je n'étais pas partie avant que la bouteille ne soit entièrement vide. J'avais ensuite erré pieds nus dans la maison à la recherche d'âme qui vive. Personne. Le salon était ouvert, j'y entrais plus par automatisme qu'autre chose, dans le noir je ne pouvais rien distinguer, cependant il y avait quelqu'un c'était indéniable, un bruit de respiration se faisait entendre. J'avançais à tâtons en prenant garde de ne pas me blesser. Me frayant un chemin jusqu'au canapé je déposais la main sur ce qui pouvait ressembler à un torse d'homme ne manquant pas de le faire sursauter. « Je suis navrée, excuse moi, tu voulais peut être être seul ? » murmurais-je sans être sûre d'avoir reconnu l'homme que j'avais peut être réveillé.

Sans enlever ma main du torse du jeune homme qui demeurait encore un inconnu pour le moment comme pour m'empêcher de trébucher. Ce qui ne manquait pas d'arriver lorsque celui-ci se redressait sans préavis, fort heureusement je n'étais pas tant éméchée que j'aurais pu le penser puisque je réussis par je ne sais quelle façon à me redresser retrouvant ainsi mon équilibre. L'inconnu se décida enfin à ouvrir la bouche, je pus reconnaître la douce voix d'Austin me rassurant quelque peu, dans le sens où j'aurais pu tomber sur bien pire, le français était incontestablement la personne que j'avais à ce moment le plus envie de voir - ou plutôt avec qui me retrouver dans l'obscurité. « Tu me laisses une petite place. » Lui demandais-je poliment avant de m'installer sur le canapé, ne manquant pas de me caler légèrement contre lui. Je n'avais plus très chaud avec ma robe en mousseline en soie tandis que je pouvais sentir la chaleur émanant de lui. Confortablement installé, je pouvais désormais lui répondre. « Qu'a-t-il de si important pour t'occuper l'esprit à une heure pareille mon ange ? » Mon ange. J'avais tendance à me montrer très affective, et encline à donner des petits surnoms aux personnes que j'affectionnais tout particulièrement, d'avantage encore lorsque j'avais un peu bu.

Nous avions eu un bon feeling dès notre première rencontre, notre discussion avait été telle qu'on avait l'impression d'être de vieux amis parlant de choses et d'autres. La spontanéité primait, nous ne cherchions rien de plus que d'en apprendre d'avantage sur l'autre sans aucunes arrières pensées si bien que c'en était très agréable. Son caractère posé, doux et apaisant contrastait avec ma fouge, mon énergie et mon excentricité si bien que l'échange était d'autant plus intéressant. J'aimais beaucoup être à ses côtés, aussi étrange que cela puisse paraître, je me sentais à l'abri en sa compagnie, comme si l'extérieur n'avait plus d'importance, tout coulait sur moi. De plus je ne pouvais nier qu'il était plus qu'attirant, même si finalement ça n'avait pas tant d'importance que ça, puisque je ne le voyais pas comme une proie potentielle, celle que je convoite et dont je me lasse lorsque j'ai obtenu ce que je désire.
Dès lors que je m'étais posé tout contre lui, il m'enlaça sans aucune arrière pensé, notre proximité renforçait mon bien être, l'obscurité dans laquelle nous nous trouvions avait comme disparut puisque j'avais l'impression de voir l'expression de son visage, ses sourires se dessiner, ses iris s'illuminer, d'avantage encore lorsque nos visages s'effleuraient presque. Est-ce que je comprenais ? Bien sûr, la nuit j'étais différente de la jeune femme pétillante que j'étais en journée, seule j'avais d'avantage de temps de penser à mon petit garçon par exemple. Et puis les nominations... Je soupirais puis j'ajoutais à mon tour. « C'était pas ta semaine c'est vrai, et puis ses nominations. Je crois que je n'aurais pas supporter te voir partir parce que tu as oublié d'aller nominer deux couples... » Installée dans ses bras, j'effleurais son bras du bout des doigts avant de poursuivre. « C'est étrange cette sensation de bien être, je veux dire, je suis tellement bien là, que je pourrais presque y rester jusqu'à la fin de mes jours... » J'ignorais ce qui m'avait poussé à en arriver à de tels aveux, même si finalement l'honnêteté primait chez moi. « Pourtant on ne sait quasiment rien l'un de l'autre, peut être que si tu m'avais rencontré dans d'autres circonstances, on n'aurait pas prit la peine de s'adresser la parole, tu m'as proposé de m'emmener à Paris alors que se parlait depuis à peine dix minutes, c'est complétement hallucinant tu ne trouves pas ? » Je n'étais pas entrain d'admettre que j'éprouvais des regrets quant à notre proximité, non au contraire, j'étais juste déstabilisée et peut être un peu trop encline à me pencher sur des sujets et des réflexions qui n'avaient pas lieux d'être à cause de l'alcool. « Je pense même que dans d'autres circonstances, j'aurais tenté de te séduire et de t'embrasser depuis bien longtemps déjà. »Avouais-je presque honteusement alors qu'un sourire se dessinait sur mes lèvres, sourire qu'il ne pouvait percevoir.

Je parlais trop toujours, trop, ne laissant pas Austin en placer une, d'ailleurs, il demeura un moment silencieux si bien que c'était assez troublant. Il ne s'était pas assoupi, je pouvais sentir son souffle sur ma nuque. Un sourire, s'échappa d'entre ses lèvres lorsque j'avais évoquée sa possible sortir et à quel point j'en aurais été affecté. Mon sourire s'accentuait d'avantage, tandis qu'il se prêta au jeu et se présenta une nouvelle fois à moi. « Je pense que ça devrait suffire pour le moment. A mon tour. Mon nom, tu le connais déjà, j'ai vingt-six ans, je suis étudiante en psychologie, je m'apprête à finir ma thèse. Et tu dois savoir que j'ai déjà un homme dans ma vie, j'en suis folle, il a huit ans et c'est mon fils. » Lançais-je amusé, hormis Cassandre, il était désormais le seul à connaître ce détail important à mon sujet. Puis après ma petite révélation, qui semblait l'amusé à en juger par son attitude. A la fois surprise et amusé, je le laissais approcher mon visage au mien, à cette distance je pouvais très bien distinguer l'expression de son visage, puis l'écoutais faire preuve d'audace. Il était clair qu'il jouait avec le feu, il devait certainement ignorer de quoi j'étais capable, a moins que comme il l'a dit, la nuit rendait les choses plus faciles pour lui. « Effectivement, j'ai d'ailleurs quelques idées pour rendre cette nuit encore plus agréable... Je te propose de commencer en douceur. » avais-je prononcé, mystérieuse et à la fois non sans user d'un certain charme. Puis sans attendre, je déposais délicatement mes lèvres sur les siennes, les embrassant avec douceur et tendresse.