Même si Carmen l'avait voulu de toute ses forces, elle n'avait pas réussit à fermé l’œil après ce prime désastreux, ennuyeux. Pourtant fatiguée, elle s'était habituée à la présence de Nadan et il s'avérait malheureusement que ce soir, il tardait à arriver. La patience n'étant pas son fort, la jeune femme se tourna et se retourna dans le lit commun jusqu'à ce qu'elle ne l'entende enfin arriver. Pas des plus discrètement seulement, il était temps. Elle attendit qu'il ne s'enfile sous les draps afin de constater qu'il était encore trempé. « Qui prend vraiment une douche à quatre heures rente du matin ? » lui demanda-t-elle sans une once de gêne, pas réellement discrète, se fichant éperdument qu'elle puisse faire du bruit ou pas. Carmen n'était pas réellement proche de son partenaire. Ils avaient eu quelques petits bas, jouant comme deux enfants dans une cours de récréation. Mais au fond, la blondinette se découvrait possessive – elle l'avait toujours été, avec ses proches, jamais avec de parfaits inconnus – et Nadan faisait désormais partie de sa vie qu'il le veuille ou non, qu'il y reste ou non. Ainsi, elle se réinventait pratiquement mère, voulant le protéger, tout savoir et tout comprendre bien qu'il ne demande rien.

Carmen commençait à voir à peu près clair dans le jeu de son partenaire et ne croyait plus à ses frasques idiotes. Qu'il se couche trempé, qu'il s'efforce de soupirer longuement, que ses mots soient extrêmement bien choisis et faits pour la toucher ne l'atteignaient même plus. Cela dit, entrer dans son jeu était également devenu une habitude de laquelle elle ne réussissait plus à se passer. Et pour la centième fois en une semaine et des poussières, l'italienne plongeait. « Bien sûr. Tout le monde sait que tu m'es indispensable, Nadan. » ronronna-t-elle tout près de son oreille avant de se tourner de manière à lui tourner le dos. Il l'avait rejoint et désormais, Carmen pouvait prétendre au sommeil sans risque de voir ses insomnies revenir au galop. Cela dit, totalement innocemment et parce que l'envie de titiller son partenaire lui étreignait la gorge et les tripes, la blondinette ne pu s'empêcher de continuer, en gloussant. « Tu pues le sexe. » simple phrase préfabriquée pour l'emmerder. En fait, Carmen était bien loin de se douter de ce que Nadan avait put faire sous sa douche et à vrai dire, la perspective qu'il puisse avoir baiser – il fallait se rendre à l'évidence, ce n'était clairement pas de l'amour à ce stade du jeu – la dégoûtait. Certainement parce qu'il représentait son partenaire, qu'il arrivait que son corps se presse contre le sien la nuit et qu'à force, elle ne l'imaginait plus comme un homme. Ou une queue ambulante, pour ne pas tourner autour du pot.

Jalouse, Carmen ? Là était le meilleur. La blondinette ne put étouffer le rire cristallin et forcé qui s'échappa de sa gorge tandis que Nadan se penchait près de son oreille pour susurrer ces quelques mots. Elle secoua la tête, négativement. Ils se connaissaient depuis quoi.. huit jours ? Et il prétendait qu'elle puisse déjà se la jouer possessive. « Jalouse de qui ? De celle que tu viens de tringler ? Les vieux ne sont pas mon délire, tu sais. » lui dit-elle le plus sérieusement du monde. Entre temps, elle s'était retournée, prenant place à ses côtés. Et doucement, elle l'avait imité, susurrant calmement à son oreille d'une voix suave, ne sachant se comporter autrement avec Nadan. Elle avait adopté cette attitude provocante dès la première nuit et ne savait décemment plus la quitter, qu'importes les circonstances, qu'importe le moment de la journée. Provocante oui mais son partenaire savait à quoi s'en tenir, la première soirée en témoignait. « Et puis, au final, c'est quand même avec moi que tu dors. » ajouta-t-elle mutine, faussement fière, jouant, encore et encore simplement pour le tester.

Les mots de Carmen étaient sortis sans qu'elle ne s'en formalise réellement. Son naturel avait prit le pas et les paroles s'étaient envolées, passant la barrière de ses lèvres inconsciemment. Lorsqu'elle taquinait, il était clair que la blonde ne le faisait pas à moitié. Si blessé Nadan n'avait pas été son intention, elle soupira simplement et lourdement lorsque force dû de constater qu'il avait mal prit sa remarque. Une de plus, pensa-t-elle et pas la dernière. Son partenaire se montrait encore plus lunatique qu'elle, changeant de comportement comme de chemise. « Allons Nadan, tu serais triste sans mon corps serré contre le tien. » pas décidée à se débarrasser de son air mutin, la belle continua sur sa lancée. Tant pis s'il prenait la mouche. Tant pis s'il se renfrognait. Tout ça lui passerait à un moment ou à un autre et sans prétendre le connaître, Carmen pouvait dire avec certitude qu'elle avait l'habitude et ne prenait plus la peine de se formaliser de ses changements d'humeurs. « Et tu n'en penses pas à un mot » finit-elle par ajouter en chuchotant tout près de son oreille, un peu plus sérieuse cette fois. Elle le testait, encore et toujours. Cherchait la petite bête, le moment où il craquerait. Ou bien où il céderait.