C'était amusant, finalement. Oui, franchement amusant. D'être ici, dans cette sordide pièce, devant tous ces écrans, à observer ses camarades vivre leur vie, en toute inconscience, comme s'ils oubliaient chaque fois que quelqu'un était susceptible de les observer. Mado n'aimait pas nécessairement se la jouer Big Brother, mais elle appréciait il est vrai de s'informer sur les mésaventures de ses camarades. Et quoi de plus pratique, alors, que de se rendre dans la salle de vidéo-surveillance, pour s'octroyer un moment de détente et de voyeurisme ? Non, voir Everleigh s'envoyer tout le nid ne l'intéressait pas. De même, espionner le petit ménage de Mickey n'était pas susceptible de la captiver. C'était de toute petites choses, d’insignifiants détails, qui captaient davantage son attention. Elle appréciait par exemple d'observer la manière dont un candidat agissait lorsqu'il était seul, parce qu'elle était alors la seule à le voir. Et mine de rien, certaines petites choses, auxquelles on ne prêterait de base pas vraiment d'attention, pouvaient lui en apprendre beaucoup sur les jeunes gens qui évoluaient présentement sous ses yeux. Certains étaient malins, et discrets, mais d'autres beaucoup moins. Et c'était les plus crédules, les moins disposés à se méfier de ceux qui pouvaient les espionner, qu'elle avait tendance à surveiller tout particulièrement. Sait-on jamais que quelqu'un se trahisse, de par une attitude particulière. Oui, elle pouvait toujours rêver, ça ne coûtait rien, après tout. Mais tandis que ses yeux naviguaient d'écran en écran, de candidat en candidat, voilà que la porte s'ouvrit, doucement, et qu'une blonde familière pénétra dans la salle. Carmen. Mado ne savait pas franchement si se trouver ici toutes les deux était une bonne chose, mais elle savait qu'elle n'avait de toute évidence rien contre cette jeune femme, avec qui elle s'était expliquée, et qui avait su la "rassurer", d'une certaine manière. « Tu es là ? Merde, j'espérais te voir emballer mon frère, tu sais, en direct. » Bon, c'était une boutade, certainement pas une critique. Mado n'en était déjà plus à ce stade. « Je déconne, hein » précisa-t-elle alors, sait-on jamais que sa camarade puisse mal le prendre. Le but n'était pas là. « J'ai peur d'avoir pris goût à tout ça, tu vois, espionner les autres, les épier. Je me sens puissante, tellement supérieure à eux. Regarde, ils ne sont rien, ou rien de plus que les acteurs du spectacle qu'ils nous offrent. Je trouve ça grisant. Excitant, même. » Et pour illustrer ses propos, elle gesticula les bras, un peu théâtralement il est vrai. « Là aussi, je déconne. » Parce que non, elle s'en foutait pas mal en fait. Elle aimait les espionner, mais à petites doses, de façon très raisonnable, presque par dépit finalement. Disons qu'elle respectait le dicton « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse. »

Carmen n'avait rien à faire. Constat affligeant lorsqu'il s'avérait que la jeune femme n'était rien d'autre qu'un bout en train, incapable de rester plus de quelques secondes en place, sans ne rien faire. Couchée au travers de son lit, fixant le plafond d'un air incroyablement concerné, la belle y trouva une certaine harmonie tant son esprit s'ennuyait fermement. Où pouvaient bien être les autres bon sang ? Personne dans la seconde chambre. Personne non plus dans la salle de bain ni même dans la première chambre. Et Carmen ressentait l'envie irrémédiable de voir du monde. Parler et, par la même occasion, enquiquiner. Tout en sachant que cette dernière envie était la primordiale et celle à laquelle elle était le plus attachée. Très loin d'être aussi mure que ce qu'elle voulait bien montrer et parce que le soleil lui en donnait l'envie, Carmen se révélait en fait être une grande enfant, privée d'enfance et la revivant à présent. Aussi, la jeune femme se leva précipitamment, enfila une jupe courte et un débardeur, des espadrilles à talons compensés et se dirigea vers l'endroit qu'elle considérait comme le plus amusant du nid, la salle de vidéo surveillance. Doucement, silencieusement, la blonde pénétra dans la salle. Son regard se posa instantanément sur la silhouette de Mado. Durant les quelques secondes qui suivirent, l'italienne ne su dire si cette rencontre était de bonne ou de mauvaise augure. Sa recherche de candidat venait de payer mais la française n'était certainement pas celle à laquelle Carmen avait pensé en premier lieu. Tant pis. Il allait de soi que la blonde n'allait pas faire rapidement volte face et s'en fuir. Ainsi elle s'approcha aux côtés de la candidate. « Tu es là ? Merde, j'espérais te voir emballer mon frère, tu sais, en direct. » Jolie entrée en matière, finalement, qui amusa la candidate dont le visage s'éclaira d'un sourire plutôt mutin. Ce constat avait beau être une boutade, Carmen haussa les épaules et répondit le plus sincèrement et spontanément du monde. « Pour ça, il aurait fallu que tu sois ici lundi matin vers.. quatre heures à peu près. » Incapable de mentir, bien trop franche pour se taire, les mots avaient dévalées la barrière de ses lèvres carminées sans qu'elle ne voit le besoin de les arrêter. Mado voulait être au courant, savoir ce qu'il se passait dans la vie de son frère et Carmen ne voyait aucun inconvénient à lui faire parvenir ses informations et qui savait, ses ressentis. « J'ai peur d'avoir pris goût à tout ça, tu vois, espionner les autres, les épier. Je me sens puissante, tellement supérieure à eux. Regarde, ils ne sont rien, ou rien de plus que les acteurs du spectacle qu'ils nous offrent. Je trouve ça grisant. Excitant, même. » « Et nous sommes certainement la même chose pour eux. » constata-t-elle du tac au tac, les yeux rivés sur les écrans à ses côtés. Bien que ce constat fut également une blague, Carmen quant à elle prit ça le plus sérieusement du monde. Mado l'embrayait sur quelque chose de plutôt sérieux à son goût et l'italienne ne voyait là aucun moyen de rire. « J'aime beaucoup cet endroit. Mais plus par curiosité que pour me sentir surpuissante, en fait. » Oui, Carmen n'était qu'une curieuse invétérée, adorant les ragots. Prendre les gens sur le fait. Les espionner à leur insu. Il lui était d'ailleurs souvent arrivé de penser à une métier tel que détective si les biens de ses parents avaient pu suivre.

Mado avait tâché de prendre un maximum de recul par rapport à ce qui semblait se tramer entre Carmen et Ezra. En soi, elle avait compris qu'elle n'avait pas à se mêler des histoires de cul de son cadet, et qu'elle n'aurait assurément rien à gagner à le faire. Du coup, il est vrai qu'elle tâchait de reconsidérer la chose, de ne plus se formaliser pour si peu. De toute manière, il y en avait eu d'autres, bien avant Carmen, et elle ne serait assurément pas la dernière. C'était une chose à laquelle il était temps qu'elle se fasse, c'était certain. Alors elle tâchait de faire des efforts, de ne plus condamner aussi facilement cette jeune femme. En soi, elle ne lui avait rien fait. Elle avait juste le tort de trouver Ezra à son goût, et elle ne pouvait décidément pas la blâmer pour ça. Mado tâcherait simplement de gérer sa possessivité et de ne plus chercher à se mêler des petites affaires de son frère. Oh oui, elle était certaine d'en être capable. Tout était une question de volonté. De bonne volonté. A la réponse de Carmen, elle ne put pourtant réprimer une fine grimace. Les imaginer tous les deux, faire on ne sait quoi, ça avait un peu tendance à la dégoûter quand même, c'est certain. Mais Ezra était un grand garçon et elle osait espérer qu'il savait ce qu'il faisait, cette fois encore. « J'espère simplement que vous vous protégez » lâcha-t-elle simplement, sur un ton incroyablement neutre, mais loin d'être je-m'en-foutiste. Sérieusement, elle l'espérait. Déjà parce qu'elle ne voulait pas qu'Ezra chope des saloperies ou qu'il contamine cette jeune femme -si tant est qu'il en ait déjà, donc- mais également parce qu'il n'était pas envisageable qu'il la mette en cloque. Elle était bien placée pour savoir que ça n'était pas une bonne chose de faire un enfant de cette manière, en une coucherie. Bref. Elle exagéra ensuite, prétendant se sentir puissante comme tout en ces lieux, alors que bon, ça n'était pas tout à fait exact. Elle appréciait de surveiller ses camarades, mais c'était relatif, et raisonnable. A la réponse de Carmen, elle ne put cependant que hocher la tête. C'était un fait, chacun passait par le rôle d'acteur ici. Mais voilà que la blonde continua, très sérieusement semble-t-il. Ses propos étaient compréhensifs. D'ailleurs, c'était aussi une sorte de curiosité qui avait amenée Mado jusqu'ici. « Je suppose que tu es de ceux qui ne condamnent pas la curiosité. Personnellement, j'en suis. Je n'estime pas qu'être curieux est blâmable. C'est comme une preuve d'intérêt, finalement. Et de quelqu'un comme moi, qui peut tout autant se foutre de la plupart des choses, ça n'est pas rien. » Oui bon, il est vrai qu'elle aimait croire que son coté je-m'en-foutiste était contrecarré par sa grande curiosité. Et c'était relativement vrai, quand on y pense. Mado avait une personnalité ambivalente, que peu de gens pouvaient finalement saisir. « J'ai l'impression qu'il n'y a rien de bien croustillant aujourd'hui. Même pas un crêpage de chignons en perspective. C'est désolant. » Si bien qu'elle prit un air désabusé au possible. Oh oui, c'était là une déception de taille.

Carmen avait sortit cette phrase comme ça. Était-ce à cause ou grâce à cette spontanéité et cette franchise qui la caractérisaient à merveille, cela restait un mystère. Ou peut-être avait-elle finalement opté pour de la provocation, afin de constater de la réaction de Mado qui fut plutôt.. Décevante, à vrai dire. S'imaginant une scène, des éclats de voix, des regards noirs prêts à la transpercer et des répliques cinglantes, mais non. « J'espère simplement que vous vous protégez » Tout simplement. Dite sur un ton incroyablement neutre auquel l'italienne répondit par un haussement d'épaules qu'elle voulu négligeant. A près tout, sa vie privée ne regardait qu'elle et si elle avait eu plusieurs fois l'impression que la française s'en mêlait un peu trop, Carmen restait encore maître de sa vie. Aux dernières nouvelles du moins. Oui, la belle avait des yeux et des oreilles un peu partout et il était clair que dans le nid, les informations circulaient rapidement. Mado faisait courir une possible réputation de femme facile ? A bon entendeur. « Et de mon côté, j'espère que tes craintes se sont adoucies. Je n'en ai pas l'impression et je ne voudrais pas que tu continues à penser et faire passer au monde entier que mes cuisses sont toujours grandes ouvertes. » Carmen avait utilisé ce même ton collant à la perfection avec la conversation. Elles étaient après tout, deux femmes civilisées pouvant aisément avoir une discussion sans que le ton monte. Cela dit, la blonde serra tout de même les points, incapable de trop se contrôler, prenant sur elle à chaque mot prononcer afin de ne pas sauter à la gorge de la française. Carmen détestait ce genre de personnes. Incapables d'être franches, rependant le tout par derrière. Mado devait être une lâche, très certainement. Qu'importe, la jeune femme se fichait bien du caractère, de la vie et des ressentit de la candidate, la jugeant simplement au travers de sa route, restant polie afin de ne pas faire d'étincelles. Passons. De toute manière, l'italienne ne pouvait pas faire autrement. Il lui fallait passer au-dessus de ça et jouer les hypocrites (d'ailleurs Mado excellait dans ce rôle). « Je suppose que tu es de ceux qui ne condamnent pas la curiosité. Personnellement, j'en suis. Je n'estime pas qu'être curieux est blâmable. C'est comme une preuve d'intérêt, finalement. Et de quelqu'un comme moi, qui peut tout autant se foutre de la plupart des choses, ça n'est pas rien. » « Condamner la curiosité reviendrait à me condamner moi-même, finalement. » répondit-elle en un demi sourire, presque franc. Non, réellement, cette conversation la fascinait tout bonnement et Carmen se détendit finalement pour faire face à la française. Laissant tomber le masque de la provocation pour endosser celui de l'intérêt. « J'ai l'impression qu'il n'y a rien de bien croustillant aujourd'hui. Même pas un crêpage de chignons en perspective. C'est désolant. » Carmen haussa les épaules une seconde fois. Les yeux rivés sur les écrans de télévision, elle constata de la platitude des conversations des candidats e soupira. Si d'habitude la vie des autres ne lui importait que trop peu, elle comprit assez vite qu'à Fake Lover, tout devenait plus intense, tout se retrouvait décuplé. Les caractéristiques pourtant inexistantes comprises. « Toi et Fitz êtes plutôt proche, je me trompe ? Cet homme est vraiment pleins de mystères. » Cette réplique n'avait rien à voir mais.. la discussion devenait un peu morne, à vrai dire. Et Carmen avait toujours eu besoin de piquant.

Ça n'était pas simple. Non, vraiment, ça ne l'était pas. Parce que Mado était présentement partagée entre son sincère désir de faire des efforts et de laisser une véritable chance à Carmen, et sa crainte perpétuelle d'avoir à faire à une allumeuse compulsive et simplement désireuse de la rouler dans la farine en attendant d'elle de faire des efforts pour, de son coté, n'en faire aucun. Ce qu'elle attendait de Carmen ? Qu'elle s'en tienne à son petit jeu de charme avec Ezra et qu'elle ne le fasse surtout pas souffrir. Parce que oui, évidemment, si tel devait être le cas, elle aurait moins de dents à sa sortie qu'à son entrée dans le jeu, c'était certain. Donc là, c'était relativement compliqué. Carmen était une jolie jeune femme, et nul doute qu'elle en avait conscience. Après, était-elle pour autant forcée de jouer de la moue auprès de tous les hommes qui croisaient sa route ? Se devait-elle nécessairement de jouer les aguicheuses à la moindre occasion ? Mado était véritablement disposée à calmer ses aprioris, mais encore fallait-il qu'elle soit certaine de ne pas offrir le bénéfice du doute à quelqu'un qui ne le méritait pas, chose qui pour le moment n'était pas encore certaine. Elle était comme ça, peu disposée à voir le meilleur en chacun, et toujours très méfiante. Que ça plaise ou non, elle était comme ça, oui. Et elle pouvait présentement comprendre, de par le comportement de Carmen - qui n'en était que plus hautaine encore - qu'elle n'avait pas manqué d'apprendre que Mado avait fait part de ses doutes à son sujet à un ou deux candidat(s). Pour lui faire une mauvaise réputation ? Non. Elle n'avait pas la prétention de penser qu'elle pouvait faire ou défaire une réputation, et cela ne l'intéressait tout bonnement pas. Elle avait simplement été désireuse de se renseigner un peu sur l'oiseau auquel elle avait à faire. Est-ce qu'elle n'était que parano vis à vis de Carmen ? Ou est-ce que la blonde était tout autant une énigme aux yeux des autres ? C'est ça qu'elle avait cherché à savoir. « Je doute toujours de toi, oui. Je n'ai ni rancœur ni amertume à ton égard, mais il est vrai que je me méfie encore un peu. Je ne te fais pas de mauvaise réputation, au cas où tu le penserais. Si ta réputation pâtit d'une chose, ce sera de ton attitude, et pas de la mienne. » Ce n'était pas une critique, simplement une manière comme une autre de lui demander d'assumer ce qu'elle faisait. Mado n'avait pas à être responsable de ses tendances charmeuses, c'est tout. Si elle vivait bien comme ça, tant mieux pour elle, mais qu'elle ne se plaigne de rien, et surtout, qu'elle ne devienne pas parano simplement parce que Mado avait cité son nom dans une ou deux de ses conversation(s). Il y avait méprise, donc. Quoi qu'il en soit, Mado n'avait jamais eu l'intention de copiner avec la jolie blonde, alors si le courant ne passait définitivement pas, et bien, disons qu'elle n'en dormirait pas plus mal la nuit, hein. La curiosité était en tout cas une bonne chose, oui, elles semblaient d'accord pour l'affirmer. Et bien oui, se montrer curieux, ça ne devait pas être décrié, au contraire. Au moins, elles s'entendaient pour être du même avis sur ce point là. Qui l'eut cru. Aujourd'hui, les candidats n'étaient en tout cas pas franchement désireux d'offrir du vrai spectacle, hm. Mous du genou, ils ennuyaient Mado plus qu'autre chose, oui. Et c'était grave, attention. Carmen, elle, semblait désireuse de changer de sujet de conversation. Hm, pourquoi pas. Fitz ? Ah oui, c'était quand même assez radical, hm. Surtout que bon, Mado ne voyait véritablement aucun rapport avec ce qui fut dit précédemment, alors hm, elle supposait que Carmen avait là une idée derrière la tête. La petite fourbe. « On s'apprécie, ouais. C'est un mec bien, je pense. » Elle pensait, vu que rien ne lui permettait pour autant d'en être sûre. Plein de mystères ? Oh, pourquoi ne la sentait-elle pas désintéressée, tout à coup ? « Et tu dis ça parce que ... ? C'est genre censé annoncer un rebondissement de folie, ou quoi ? » Genre, quelle était l'utilité de cette réplique ? Si elle avait quelque chose à dire, qu'elle le dise maintenant ou qu'elle se taise à jamais. Ouais, voilà.

Qu'importe que Mado ait voulu s'informer sur son sujet auprès d'un ou deux – voire une dizaine – de candidats. Le fait été qu'elle parlait d'elle, voulait peut-être récolter quelques avis mais semait tout de même de quoi lui nuire. Pour une femme préférant se faire son avis par soi-même.. Très bien, l'italienne retenait encore un trait du caractère de la candidate. Elle n'était pas franche. Ne respectait pas ce qu'elle insinuait ou affirmait et agissait autrement une fois le dos des gens tourné. Aucune franchise et Dieu seul savait à quel point Carmen était attachée à ce point. La franchise. Toute personne sans cette caractéristique (pourtant vitale, l'italienne ne comprenait pas les gens en étant dépourvus) les gens ne trouvaient pas grâce à ses yeux. Qu'importe qu'ils puissent être adorables ou non. De toute manière, Mado était bien loin de l'être. « Je doute toujours de toi, oui. Je n'ai ni rancœur ni amertume à ton égard, mais il est vrai que je me méfie encore un peu. Je ne te fais pas de mauvaise réputation, au cas où tu le penserais. Si ta réputation pâtit d'une chose, ce sera de ton attitude, et pas de la mienne. » Cette dernière phrase représentait bien la meilleure de toutes. Mado avait un sacré répondant et une sacrée répartie mais Carmen n'en démordrait pas. « Que tu le veuilles ou non, tes paroles ont un impact. Des paroles fondées sur de fausses idées. J'aimerais donc que tu me laisses m'épanouir seule au sein du nid, pas que tu me présentes à tous les candidats comme celle que je ne suis pas. » C'était en fait, aussi simple que cela et la blonde espérait sincèrement que la française comprenne. Carmen n'avait rien demandé à personne et se retrouvait cataloguée auprès de candidats sans même avoir levé le petit doigts ou jouer de ses charmes. Elle avouait jouer souvent de ses deux émeraudes afin d'attirer l’œil. En quoi était-ce un signe de liberté ? Au contraire, l'italienne avait même souvent été cataloguée de coincée frigide. Ce jeu auquel elle se plaisait à jouer n'était finalement qu'une comédie pour l'enfant qu'elle était encore. Une enfant jouant à des jeux de grands, voilà tout. Ce que Mado ne savait pas, en revanche, qu'elle n'avait pas pu voir, Carmen s'arrêtait, toujours, quand les choses commençaient à dégénérer, déborder. Ça non, personne ne s'en rendait compte, à part peut-être son binôme. Il s'était heurté à un mûr et ne s'y frottait désormais plus. Tant pis. L'italienne continuait à se torturer pour une femme qui ne changerait de toute manière jamais d'avis. Aussi, elle préféra hausser les épaules, passer à autre chose. Car oui, la blonde avait elle aussi des yeux et des oreilles partout et le flirt entre le brune et Fitz n'était pas passé inaperçu. Tout comme celui avec Bob, d'ailleurs. Oui, les rumeurs allaient bon train et Mado apparaissait aussi libérée que Carmen, finalement, non ? Qu'importe, l'italienne ne s'en formalisait pas. La française quant à elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, elle ne la jugerait pas. Trop de décence, oui. « On s'apprécie, ouais. C'est un mec bien, je pense. » Oui, Fitz était gentil. Carmen réprimanda un fin sourire tandis que ses yeux ne quittaient pas les écrans de télévision se trouvant face à elles. Peut-être dénicherait-elle quelque chose de croustillant, finalement ? « Et tu dis ça parce que ... ? C'est genre censé annoncer un rebondissement de folie, ou quoi ? » La belle fronça un instant les sourcils. Au fond, elle ne savait pas réellement pourquoi elle avait sortit ça. Peut-être pour lui montrer qu'elle n'était finalement pas la seule à se rapprocher de certains candidats ? Peut-être pour lui montrer qu'au fond, elles n'étaient pas totalement différentes l'une de l'autre ? « Oh non, c'était une simple constatation tu sais,  Je me contente de poser les yeux sur des images, d'y réfléchir et d'en tirer une analyse. » Oui, Carmen avait reprit les mots exacts de la française afin d'illustrer ses propos. Doucement, elle se tourna afin de lui faire face et la fixa, longuement, sans un mot. Puis, sans une parole, elle se dirigea vers la porte de la salle de surveillance dans l'optique de la quitter. Avant de disparaître, elle ajouta simplement. « Nous ne sommes pas si différentes que ça, toi et moi. » et ferma soigneusement la porte.

TOPIC TERMINE POUR CARMEN.