Depuis près de 24H, je n'avais pas adressé la parole à Austin, nous nous évitions considérablement, je l'évitais. Après avoir été idiotement blessée, il m'avait abandonné, préférant s'amuser seul à draguer d'autres personnes. Je n'étais pas un ange, mais au vue des 'on dit' il n'en était pas moins un dragueur, lui aussi. Je venais d'être humiliée devant toute l'Irlande, j'avais été idiote de m'attacher à lui, de lui dire que je l'aimais, j'étais une parfaite idiote tout simplement. Il ne neigeait plus réellement dehors, mais il faisait froid, c'est pourquoi j'avais décidé de passer l'après midi - ou du moins une grande partie - dans le salon, allongée sur un canapé, à ne rien faire d'autre que penser ... Comme à mon habitude, je n'étais pas seule, j'avais en main ce qu'on pouvait appeler couramment un journal intime, c'était pour moi plutôt un livre de souvenirs. Je tournais les pages, parfois elles me faisaient rire, parfois je pleurais, je n'étais pas dans mon assiette, ça se voyait. J'écrivais sur une page blanche quelques mots, raturant, c'était un brouillon. Ma solitude fut stoppée par l'arrivée d'Austin, je sentis sa présence, levant les yeux vers lui, je rangeais alors mon attirail et enchaina « Je .. j'ai fini » Non je n'avais pas fini, mais je n'avais nullement l'envie de me retrouver dans la même pièce que lui.

Sujet pour Austin

Nous paraissions être deux enfants, nous agissions comme tel, c'était ce que je pensais à cet instant, ne pouvant me résoudre à cacher ce rire plus longtemps. Non pas un rire de joie, mon regard le montrait, mais plutôt ce rire qui voulait dire "nous sommes de purs idiots" alors qu'Austin me dis, cherchant à tout prix à éviter mon regard, étais-je si repoussante « Ne bouge pas Alice, c'est moi qui m'en vais, ne t'en fais pas pour ça ! » J'avais rassemblé mes affaires dans les bras, les serrant tout près de mon coeur avant de les poser sur la table qui trônait non loin du canapé dans lequel j'étais avachie quelques instants plus tôt. Je ne cherchais alors pas à éviter son regard, je le recherchais même « Je crois qu'on peut se conduire en adulte ... On ne va pas s'éviter jusqu'à la fin de l'aventure !» Il était vrai que ce jeu en devenait idiot. J'avais été affecté par la réaction de Austin et je lui en voulais énormément pour cela, il n'avait pas accepté que j'eus pu vivre avant cette aventure, après tout, aujourd'hui, il connaissait ma vie entière - ou presque - alors que je ne connaissais toujours pas son âge ...

Nous n'étions dans cette maison que depuis deux jours, mais j'étais sûre d'une chose : tout était amplifié, nous pouvions passer pour des joueurs dans cette aventure, après tout, nous étions dans un jeu, mais nous ne pouvions jouer avec notre coeur, il nous dictait des choses bien plus importante que jouer avec les gens, les faire souffrir, chercher encore et encore dans leur corps entier. J'étais venu là pour me découvrir, j'appris bien malgré moi la sens des valeur d'une vie, le regret, le pardon, j'appris également à aimer, chose que je n'avais jamais pu faire, jamais. Nous étions loin l'un de l'autre, cette distance lui semblait convenir, je n'approchais donc pas, je n'avais pas envie d'être vue comme une petite allumeuse ou pire encore, comme une jeune fille entichée et stupide. Il me dit alors « Tu as raison... » J'émis un hoquet de surprise, j'installant une nouvelle fois sur le canapé « Ce sera bien la première fois ... Que j'ai raison » J'aurais aimé ne jamais lui avouer, ne jamais avoir été franche avec lui, après tout, je ne l'étais pas avec moi même, j'avais enfoui au fond de moi ces sentiments si présent ces derniers jours, encore plus depuis notre dispute qui m'avait juste anéanti

Il semblait souffrir et je m'en voulais. De quoi? D'avoir eu une vie avant, cela pouvait paraître complètement dingue, mais de toute façon, ce n'était qu'une partie de moi, j'étais bien plus complexe que ça, bien plus. Je lui avais dis de nombreuses fois que j'avais été lâche, jamais il ne m'avait demandé pourquoi, jamais nous avions jamais osé en savoir plus l'un sur l'autre, comme pour se protéger, mais à ce moment, alors que je lui avais avoué qui j'étais vraiment, je voulais le faire souffrir au minimum, après tout, n'étais-je pas seule à présent, célibataire, sans attache? J'avais abandonné ceux qui avaient été ma famille comme j'avais été abandonné quelques années plus tôt, je reproduisais ce que l'on appelé le schéma familial, un schéma pourri. Au contraire d'Austin, j'avais besoin de lui, je me sentais si bien avec lui que je m'approchais de son corps après avoir laissé mon micro sur la canapé, je n'avais pas envie qu'on m'entende, j'avais envie d'être lui et moi, peut être ne voudrait-il pas, mais je ne lui laissais pas le choix, j'étais si proche qu'il pouvait me toucher sans tendre le bras. Je levais mes mains vers lui, non pas pour le caresser mais pour, à son tour, lui enlever son micro, nous étions seuls dans cette maison, lui et moi, nos paroles seraient confuses pour les autres. « Je ne te connais pas non plus, tu sais tout de moi .. ou presque » Je lui fis un sourire forcé, c'était vrai, mon secret était aussi une partie de moi qui risquerais de le bouleversé. « Ca peut paraître dingue, mais cette distance entre toi et moi m'a fait remarqué une chose : je tiens à toi plus que je ne le pensais. Enfin je ne pensais pas tomber amoureuse non plus » Mon coeur m'avait dicté mes choix, pour une fois, je lui avouais ce que j'avais sur le coeur, il me l'avait tant demandé, il m'avait supplié. « Ne m'abandonnes pas comme ça ... pas maintenant ... jamais » J'avais besoin de lui et surtout, de son soutiens, j'avais dans les yeux une sorte d'espoir, un appel au secours que je lui lançais, allait-il le prendre ou encore une fois allait-il m'abandonné. C'est pourquoi j'ajoutais ces dernières paroles, si bas que lui seul ne pouvait comprendre, même pas ces autres caméras qui nous entouraient, même pas un habitant qui passait par là, ces mots seraient pour lui seul « Je t'aime Austin » J'attendais une réaction de sa part.

Je reçu comme une baffe, il resta stoïque face à mes propos, il recula même, pris une autre distance entre nous avant de répondre « C'est ce que tu crois... mais... tu n'en es pas sûre. » Comment pouvait-il le savoir, cet idiot était-il dans ma tête? Non, il était loin, vraiment loin de moi, j'étais presque furieuse, je reculais à mon tour et lui lançais « Tu es vraiment un idiot Austin ! » Je pris le premier coussin qui était près de moi avant de lui balancer à la figure. Je tournais les talons avant de repartir de là où je venais, je lui criais au passage « Tu n'es qu'un minable petit puceau qui ne sait pas ce qu'il veut, tu joues avec les gens tu es vraiment qu'un idiot ! » J'étais en colère contre lui, non, juste un peu, vraiment juste un peu « Je ne sais même pas comment j'ai pu être aussi conne, conne pour m'être ouverte à toi, j'ai cru que tu étais différent mais finalement tu es un mec, un vrai petit salopard » Hum j'étais en colère, très en colère, il en faudrait beaucoup pour que tout change, mais c'était impossible, à ce moment même « Tu es même le pire de tous sous tes airs de petit garçon à maman qui obéit, tiens voilà ce qu'il te dis dieu » Je lui balançais un autre coussin sur lui, j'étais furieuse, vraiment furieuse. Je ne voulais pas qu'il parte, j'avais envie qu'il vienne et me prenne dans ses bras, mais c'était impossible, je bouillais, j'étais fâchée, déçue, blessée, il croyait tout savoir, mais ce n'était pas vrai. Je me posais dans le canapé, serrant mon cahier près de moi, comme pour me calmer, c'était impossible, j'étais en pleine crise de nerfs. Je pleurais et pouvais crier comme une hystérique sur quiconque se pointrait.