La veille lors du prime Mickey avait répondu au téléphone rose, il avait d’ailleurs était particulièrement actif dans les différents jeux de la soirée et m’avait très régulièrement devancée sur certaines citations. Après avoir décroché le téléphone rose Cupidon lui avait proposé d’offrir une nuit dans la chambre secrète à deux candidats de son choix, il avait fini par annoncer le nom de Mickey et le mien à ma plus grande surprise, tout d’abord parce que nous n’étions pas en couple et que nous n’avions donc pas réellement besoin d’avoir un petit moment d’intimité à l’abri des autres candidats mais également parce qu’il n’appréciait pas réellement Mickey et qu’un certain nombre de personnes étaient plus ou moins en couple dans cette aventure. Le prime achevée Mickey et moi nous étions mis d’accord sur une soirée que nous irions donc passer dans cette chambre qui se trouvait dissimulée quelque part dans la forêt et nous marchions à présent dans les bois à la recherche de cette fameuse porte qui nous mènerait à la chambre. La nuit était déjà tombée et, allez savoir pourquoi mais je repensais aux nombreux films d’horreur qui commençaient en forêt avec une scène sanglante de meurtres, Mickey serait probablement le premier à être étripé dans le cas où un tueur serait dans les environs, ça se passait toujours ainsi dans les films. « Bien, je pense qu'on va y aller à l'instinct. » Le jeune homme n’arrivait-t-il pas à lire la boussole comme il le fallait pour trouver son chemin ? « Je pourrais lire la boussole tu sais, je persuadée que j’ai un meilleur sens de l’orientation que toi. » Disais-je taquine alors que nous continuions à avancer, après quelques minutes supplémentaires à nous enfoncer dans la forêt la porte apparaissait comme par enchantement ou presque. Je laissais Mickey entré en premier le rejoignant très rapidement en m’extasiant sur le design de la pièce qui était vraiment magnifique. « J'espère que contrairement à Harlow, tu ne gesticules pas en dormant. » Je le regardais laissant un temps durer un suspense inutile car très peu intéressant. « Non, je suis plutôt calme la nuit, pas le genre à bouger toutes les trois minutes. » Il pouvait donc être rassuré, je le voyais mal en train de gesticulé lui aussi, s’il se plaignait de Harlow car elle le faisait c’était probablement signe qu’il ne le faisait pas. « Tu crois que ces draps sont propres ? » Mickey dans toute sa splendeur, je me laissais tomber sur le lit après avoir déposé un mini sac que j’avais pris avec une nuisette et quelques affaires dont ma brosse à dent. « J’en suis persuadée même. Bon, qu’est-ce qu’on fait ? » Lui demandais-je en soupirant.

Dans cette forêt, en pleine nuit je n’étais pas forcément rassurée mais ça c’était probablement parce que j’étais une fille qui abusait des films d’épouvante. J’étais peut-être stupide mais il arrivait tellement de chose ces dernières années en dehors des scénarios imaginés par des gens avec une imagination débordante et inquiétante qu’il fallait toujours se méfier. Qu’est-ce qui empêchait un sérial killer de s’immiscer dans la forêt sans être pris par les caméras qui entouraient les lieux ou après avoir zigouillé la plupart de l’équipe qui suivait le live à l’affut de la moindre petite image intéressante pour une diffusion un peu plus tard dans la semaine ? Rien du tout même s’il y avait tout de même une faible probabilité pour qu’un mec se soit glissé parmi-nous aussi facilement. Souhaitant venir en aide à Mickey que je venais de taquiner sur sa capacité à lire une boussole correctement je m’attendais à ce qu’il réplique, je serais la première surprise s’il me laissait faire, malgré tout ce qu’il pouvait dire il restait un homme, macho qui plus est. « Oui mais... non. » Je n’avais pas le temps de répliquer que nous pouvions enfin apercevoir la porte d’entrée pour cette fameuse chambre secrète dont très peu de personnes connaissaient l’emplacement exact. Cette semaine quelques duos, le nôtre comprit, allaient pouvoir s’y rendre et je ne doutais pas de l’intérêt qu’allaient trouver Emilien et Ezra, de notre côté ça risquait d’être tout de suite moins charmant et je le savais. « Tu m'en vois rassuré. » Je souriais me laissant tomber sur le lit encore plus moelleux que ceux qui étaient présents dans le chalet, j’allais dormir comme un gros bébé cette nuit mais avant de dormir je comptais bien profiter un peu des lieux avec Mickey. Le rassurant sur la propreté des draps je lui demandais ensuite ce que nous allions faire pour passer le temps. « Oh je... je vois bien que ça ne t'enchante pas de passer la nuit avec moi. Mais, je ne suis pas certain de trouver le sommeil de toute façon, alors ne t'en fais pas, de ton côté tu pourras dormir tranquille. » Je le regardais longuement avant de daigner apporter une réponse à ses propos avec une impulsivité qui risquait peut-être de faire sonner mes propos d’une manière différente de ce que je voulais réellement dire. « Tu n’es surement pas enchanté d’être ici ce soir mais personnellement ça ne me dérange pas… Au contraire c’est tout bonus d’avoir une nuit avec toi je pense, c’est l’occasion pour aller encore plus loin ! » Je passais ma main dans mes longs cheveux blonds me redressant légèrement sur le lit pour finalement être à genoux le regardant fuir comme si je venais de dire quelque chose de mal. « Et puis, si jamais nous venions malgré tout à partager le même lit, sache que je dors en chaussettes, et donc, tu ne seras pas dérangée par des pieds froids se collant contre tes mollets. » Je riais, il essayait de détendre l’atmosphère comme il le pouvait et je saluais l’effort qu’il fournissait. « Euh… Je vais peut-être me changer maintenant comme ça je serais prête pour aller dormir un peu plus tard… Tu… Tu peux te retourner ? Pas que je sois pudique mais je pense que toi tu n’as pas envie de voir la moindre parcelle de mon corps dénudé. » Je lui adressais un clin d’œil, je pense que le dégoûtais plus que je ne pouvais avoir un intérêt à être observée, quoi qu’il se soit décidé à faire je retirais mon top me retrouvant en soutien-gorge, j’en profitais pour enlever mon jean étant en soutif et petit boxer féminin qui épousait plutôt bien mes courbes. Je me baissais pour pouvoir fouiller dans mes affaires et en sortir une petite nuisette, elle m’arrivait au niveau du nombril, la plus longue que j’avais amenée et qui n’était pas à la machine à laver.

J’étais plutôt à l’aise dans cette chambre, je dirais même que je me sentais complètement chez moi ici alors que j’y mettais les pieds pour la première fois. Découvrant chaque petit élément de décoration, chaque senteur et plus généralement la chambre tout en discutant avec Mickey j’en avais profité pour rejoindre le lit qui était vraiment parfait, il n’y avait pas à dire, j’allais avoir droit à une nuit parfaite, le genre qui, à moins d’être étranglée pendant mon sommeil par le petit brun me permettrait de me sentir totalement reposée au réveil. Pourtant mon bonheur n’était pas parfaite, pas que j’attendais de Mickey qu’il soit heureux d’être ici avec moi, je n’étais pas folle et je savais très bien qu’il aurait préféré se trouver n’importe où à part ici à cet instant mais de mon côté j’étais plutôt satisfaite, j’aurais pu être confrontée à un candidat bien pire que lui et c’est là que j’aurais vraiment trouvé la vie injuste. Il me faisait comprendre que je devais être dégoûtée de venir ici à ses côtés et je n’avais pas perdu une seule seconde pour lui expliquer que j’étais contente d’être avec lui ce soir, peut-être de manière trop brutale et franche, je devrais le savoir, lorsque je parlais sous l’impulsion j’étais trop énigmatique, le genre de femme capable de prononcer des mots qui avaient plusieurs sens comme ceux que j’avais utilisé ce soir, je voyais que Mickey se crispait encore plus, comme si je venais de lui avouer que j’allais venir lui arracher son pantalon pour qu’il me fasse l’amour, consentant ou non sur le champ. « Co... comment ça ?! Aller encore plus loin ? Alecia tu... j'espère avoir mal compris. » Je me sentais soudainement mal à l’aise, je m’y prenais vraiment très mal pour le rassurer et je ne saurais probablement jamais le faire de toute manière. « Oh… Non tu peux dormir sur tes deux oreilles, je ne compte pas te sauter dessus à un moment ou un autre pour te faire atteindre l’orgasme suprême, je ne suis pas comme ça ! » Il fallait bien-sûr prendre mes propos au second degré, je doutais fort d’être capable d’un tel effet sur les hommes, j’étais relativement peu expérimentée après tout, un seul mec de toute ma vie et même si nous n’avions pas lésiné sur le sexe je n’avais pas pratiqué depuis déjà plus de dix ans. « Très bien, je... me retourne. » Une fois qu’il s’était retourné j’avais commencé à me déshabiller, autant me mettre à l’aise après tout. « Tu dois être quand même terriblement déçue d'avoir eu accès à cette chambre avec moi. Et d'ailleurs je ne comprends pas la décision de Myles, pourquoi nous ? Il t'a dit quelque chose ? » Je me baissais pour ramasser mon jean et mon top que je déposais sur la chaise qui était sur le côté. « Ce n’est pas comme si cette chambre avec un intérêt réel pour moi. Je ne suis pas déçue d’être avec toi, arrêtes de croire ça… Et puis de toute manière ce n’est pas comme si je pouvais en profiter avec quelqu’un… Myles nous a mis ensemble parce que je passe ma vie à te défendre lorsqu’il parle de toi ! » Je retirais mon soutien-gorge reprenant ma fameuse nuisette pour l’enfiler lentement.

Soyons honnêtes un instant, Mickey était mon type d’homme, instruit, franc, se moquant haut et fort du regard des autres sur sa personnalité, sur lui tout court et étant à la fois sûr de lui et possédant des cassures. Son physique qu’il n’appréciait guère en était une à mes yeux, de plus je le trouvais très beau mec, certaines n’allaient probablement pas être de mon avis mais je m’en contrefichais, c’était mon point de vue et c’est ce qui m’importait, je n’avais jamais cherché un mec qui rendrait les autres filles folle de jalousie, au contraire je m’en foutais comme de ma première paire de baskets. Mickey était donc un garçon pour qui j’aurais été susceptible d’avoir un petit quelque chose, je ne pensais pas l’avoir mais sait-t-on jamais, j’étais consciente qu’ici tout était possible, il n’y avait qu’à voir tout ce qu’il s’était produit sur le plan relationnel depuis mon entrée à Fake Lover, il y avait eu tout d’abord une sorte d’attraction entre Israel et moi, beaucoup pensaient que j’étais amoureuse de lui mais ce n’était pas le cas, je l’appréciais juste et ça avait été la première fois que j’avais pu ressentir un brouillement des frontières entre l’amitié et l’attirance, rien de plus d’autant plus qu’il m’avait en quelque sorte déçue. Ensuite il y avait eu Nadan mais là encore ce n’était pas de l’amour, juste de l’attachement et le baiser que nous avions échangé brièvement sur le prime de son départ ne signifiait rien de plus qu’une certaine envie d’essayer quelque chose de nouveau. Je n’étais jamais tombée amoureuse depuis douze ans et ici je n’avais pas encore eu la chance de ressentir cela mais je n’étais pas à l’abri d’avoir un nouveau petit chamboulement intérieur. Quoi qu’il en soit je savais très bien que même dans le cas où je développerais un petit quelque chose pour Mickey il n’y aurait rien d’envisageable, Mickey ne supportait pas la compagnie d’une femme, il ne voulait pas avoir d’échanges et de sentiments et c’était quelque chose qui n’était clairement pas compatible avec moi, je souhaitais éventuellement avoir des enfants à nouveau si un jour je trouvais chaussure à mon pied, avoir perdu mon fils me laissait un gros vide et ce n’était pas pour cette raison que je souhaitais à nouveau connaitre les joies de la grossesse, en avoir un meilleur souvenir que la précédente et ça, Mickey ne voulait surement pas connaitre non plus. Non, je préférais donc le rassurer sur ce que j’attendais de cette soirée dans la chambre secrète, rien du tout. Du moins pas pour le moment, on ne sait jamais de quoi la minute d’après serait faite mais pour l’instant je n’avais aucune idée perverse en tête et les probabilités étaient plus qu’en la faveur d’une situation restant dans ce sens-là. Je lui expliquais ensuite ce qui, à mes yeux avait influencé Mickey lorsqu’il avait décidé de nous offrir à Mickey et moi l’accès à la chambre secrète. « Me défendre ? Mais tu n'as pas à faire une telle chose Alecia. On médira toujours à mon sujet, personne ne peut changer ça. Tiens, ne suis-je pas le candidat le plus agaçant du nid après tout ? » Je le regardais un moment, il ne pouvait pas en faire autant puisqu’il me tournait le dos le temps que je puisse m’échanger, ça ne m’empêchait pour autant pas de répondre. « Est-ce pour autant une raison valable ? Je ne suis pas d’accord avec toi là ! Ce n’est pas parce qu’on dira toujours des choses méchantes sur toi, qu’on te crachera dans le dos qu’il est normal de laisser faire ! Je refuse d’être ce genre de personnes quoi qu’il arrive et tu vas devoir te faire à cela… Et sois certain que je tiendrais mes paroles, je suis le boulet de l’édition après tout. » Nous avions tous les deux eu droit à un prix, c’était trop d’honneur… Ou pas ! « Il faut croire que tu te soucies plus de mon image que je ne le fais. » Je n’ajoutais rien terminant de me préparer afin qu’il puisse à nouveau se retourner, je n’allais tout de même pas le faire poiroter ainsi pendant dix ans non ? « Hum... tu as terminé ? » J’attachais mes cheveux rapidement à l’aide d’un petit chouchou, une queue de cheval dressée superficiellement. « C’est bon tu peux ! »

Lorsque Myles avait choisi de nous offrir, à Mickey et moi l’accès à cette fameuse chambre secrète j’avais été surprise, troublée parce qu’il n’avait aucun motif réellement valable pour nous faire venir ici et enfin amusée parce qu’il y avait tout de même moyen de passer du bon temps, pas sexuellement, je vous vois déjà venir de loin avec vos idées perverses. Je ne comptais pas avoir un échange sexuel avec Mickey que ce soit ce soir ou dans les prochains jours, entre nous ce n’était pas sur cette voie-là, d’autant plus que j’avais entendu dire qu’il avait eu un petit coup de cœur pour Emmeline, des commérages mais c’était tout à fait possible, si elle parvenait à faire battre son petit cœur aussi asséché que le désert alors elle pourrait être fière d’elle, s’il avait été plus ouvert il y aurait pu avoir quelque chose, je le pensais très sincèrement, je l’appréciais, il me plaisait intellectuellement et physiquement mais ça n’allait pas plus loin, il n’y avait pas la moindre question à se poser, entre nous si une amitié parvenait à s’installer durablement nous aurions déjà fait un gros pas et ce serait une conclusion satisfaisante. Je m’y étais mal prise pour exprimer le fait que ce soit une occasion idéale pour faire connaissance plus en intimité, sans avoir des autres candidats pour éventuellement venir nous interrompre. Forcément il avait pensé que je lui faisais des allusions sexuelles alors que c’était loin d’être le cas, je m’étais juste mal exprimée, mes mots n’étaient pas les bons et je m’en étais aperçue très tôt, suffisamment pour avoir l’occasion de rectifier le tir alors qu’il était encore plus mal à l’aise qu’au départ. Après cela je lui avais proposé de se retourner pour pouvoir me tourner le dos et ne pas avoir à endurer la vue de mon corps à moitié nu le temps que je puisse changer de tenue. « Je ne me laisse pas forcément faire. Seulement, certaines personnes ici ne méritent pas qu'on leur accorde la moindre attention. S'ils ont des choses à dire qu'ils les disent, qu'ils médisent sur moi, qu'ils me critiquent ou se payent ma tête je m'en fiche, au fond ce qu'on peut dire de moi ne m'atteint pas. Je suis au-dessus de ça. » Je l’écoutais attentivement, il avait de bons arguments, certes certaines personnes ne méritaient pas qu’on leur accorde de l’attention mais étais-ce pour autant une raison valable ? Dans ce cas il y aurait toujours des moqueries et j’étais formellement contre cette idée personnellement. « C’est très bien pour toi, personnellement je suis incapable d’être impassible, tout d’abord lorsqu’on parle de moi mais également de toi, ce n’est pas parce que tu ne perds pas de temps en n’y prêtant attention qu’ils ont le droit d’en profiter quoi ! » Ma nuisette rouge enfilée et arrivant au niveau de mon petit nombril pour laisser entrevoir une infime partie de mon ventre et de mon boxer féminin rouge j’autorisais le jeune homme à se retourner. « Je devrais peut-être faire de même, je veux dire, me changer à mon tour. » Bonne idée, au moins nous serions tous les deux préparés pour aller dormir un peu plus tard. « Ah mais non, je viens de me rappeler que je n'ai pas pris mon pyjama. » Il devait être l’un des seuls candidats à avoir un pyjama, peut-être Mason mais la plupart dormaient en boxer. « Je ne vais pas pouvoir dormir avec ces vêtements, c'est inconcevable. » Pourquoi ? Il n’avait pas besoin de dormir avec ses vêtements après tout. « Dors en sous-vêtements… Ce n’est pas grand-chose mais tu seras plus à l’aise tout de même. »