CHARLES-EMMANUEL - le 12/06/13 vers 11h30

Ce matin, j’me suis levé tôt et en forme. Je sens que je vais me bouger aujourd’hui. Je suis bien motivé pour faire du sport et perdre un peu de graisse. Il faut dire que j’me suis pas tellement bougé ces derniers jours. Quelques joggings matinaux au début du jeu mais rien de plus. Quand je suis motivé et bien réveillé en fait. Vu que c’est le cas ce matin, j’vais faire travailler mon corps. Comme on dit, il faut souffrir pour être beau. Alors j’enfile un vieux débardeur gris, un short et ma casquette porte-bonheur puis je me mets à courir sur le terrain de basket, de long en large, en faisant plusieurs tours. Je me pose ensuite sur un banc, m’essuie avec une serviette le front puis je bois un coup dans une bouteille d’eau. De là, j’aperçois Charles-Emmanuel à l’autre bout du terrain. Je lui fais un signe de la main pour le saluer. Il se ramène ensuite vers moi. « Salut mec. » Petit serrage de main traditionnel puis grand sourire. « Ça va ? Tu viens te dépenser un peu ? » Autrement dit faire du sport. J’imagine que oui. Il semble avoir un corps bien entretenu quand même. Vu qu’il fait assez beau mais pas non plus trop chaud, j’me dis qu’une petite partie de basket, ça serait cool. « Tu sais jouer au basket ? » Bon, j’suis pas un champion de basket. Loin de là. J’suis pas très sportif non plus. Mais j’en ai fais un an ou deux quand j’étais jeune donc j’ai un petit peu d’expérience à ce niveau. Mais un tout petit peu. « Si t’es partant, on se fait des tirs à trois points. Je marque, tu me dis quelque chose sur toi. Tu marques, je te dis un truc sur moi. » Amusant et en même temps enrichissant. Cela me semble être un bon moyen d’en apprendre un peu plus sur le candidat. Et vu qu’il à l’air cool, j’ai bien envie d’en savoir plus sur lui.

On croirait pas comme ça mais j’prends facilement du bidon. A force de manger comme un glouton et de boire comme un pochtron, j’ai de quoi prendre quelques bourrelets. Pas super visible non plus mais moi, je les vois. Peut-être que je suis parano. J’sais pas. En attendant, j’me force à faire du sport, même si c’est pas forcément mon dada. J’suis jeune et j’ai envie d’avoir un beau corps. Quand j’aurai cinquante piges, là je pourrai me laisser aller en enchainant les bières et toutes sortes de plaisirs culinaires. Mais vu que c’est pas encore le cas, je me mets à courir. Une fois cela terminé, je me pose un peu sur le banc histoire de souffler puis Charles-Emmanuel me rejoint assez vite. On se salue puis j’lui demande s’il vient pour suer. J’imagine que oui. J’vois pas pourquoi il viendrait ici sinon. « Ou disons que c’est un mal pour un bien. » Bah oui, on se force parfois et on se fait du mal en pratiquant du sport, mais au final, ça fait toujours du bien. Surtout quand on voit des résultats. Je crois qu’il n’y a rien de plus jouissif. Ou presque. « Cool. Je te préviens, j’suis loin d’être un pro. » Et là, au final, j’me dis que je vais très probablement me ridiculiser. Si ça se trouve, je me tiens face à un ancien champion de basket. Il a peut-être joué dans une groupe équipe ou été médaillé. Et merde. Trop tard. Je lui ai déjà proposé de faire des tirs à trois points. Bon, j’ai installé un enjeu aussi, celui qui marque à le droit à une information sur l’autre. Quelque chose d’intéressant à savoir bien entendu. J’irai pas lui dire que ma grand-mère a trois poissons rouges, je doute que ça l’intéresse. « C’est d’accord ! » Vu que j’ai le ballon dans les mains, c’est à moi de tirer en premier. Je me lève donc pour me placer sur la ligne adéquate pour les paniers à trois points puis je tire. Je crois que c’est mon jour de chance puisque je marque dès mon premier tir. Un sourire fier s’installe sur mon visage. « Dis-moi quelle nana t’attires le plus ici ? » Bah oui, autant commencer fort. Je lui tends le ballon. « Et à ton tour. » Bon bah lui aussi semble avoir de la chance puisqu’il parvient à marquer. A moins que ce ne soit pas de la chance mais de la maitrise. Auquel cas, j’vais devoir déballer toute la vérité, rien que la vérité.