Ouvrant la porte de mon armoire, j'examinais mes vêtements avant de m'apercevoir que mon haut préféré n'était toujours pas à sa place. Et pour cause, je l'avais mis à laver la veille au soir, et je ne l'avais pas récupéré depuis. La merde. Enfilant un autre haut bon grès mal grès, je descendis souplement les escaliers avant de me rendre dans la cuisine. Le cellier qui s'entrouvrait sur la pièce donnait sur la machine et le sèche linge, où je pourrais ainsi récupérer rapidement mon linge, du moins après l'avoir fait sécher. Poussant la porte en douceur, je me figeais net en entrevoyant Héléna, occupée à ramassée une robe rose que je ne me souvenais pas avoir vu sur elle. « Salut ». Levant un sourcil amusé, je pénétrais la pièce avant de fouiller, ne parvenant pas à mettre la main dessus. C'est alors que je le vis en boule sur le sol, mais je ne pus que me figer car là n'était pas la seule catastrophe. Le noir brut de jadis était désormais adoucis par une touche de rose, le final me semblant assez étrange. « C'est pas vrai... ». Le ramassant en me baissant, je le dépliais devant moi avant d'énoncer d'une voix forte, plus que je ne l'aurais voulut. « Merde! ». Me retournant vers Héléna, je regardais la robe puis le haut avant de la fixer. « Tu ne saurais pas qui a eu la bonne idée de mettre cette couleur avec du noir? » Je ne savais si c'était Héléna, et ce n'était pas encore une accusation bien que la jeune fille ne brillait pas par son adresse. Charlie passa la tête dans la pièce à ce moment précis, et je me mis à aller et venir sur les deux jeunes femmes.

« We onlyyyy saaaaid good-bye with words ! I died a hundred times ! You go baaaack to heeeer !! And I go back to... » m'amusais-je à chanter en me rendant dans le cellier.

Depuis maintenant quelques jours, je n'avais pas porté ma belle marinière que j'adorais mettre, épousant parfaitement les courbes de mon corps. Elle était sale, et pour cause, j'avais renversé mon chocolat chaud dessus avant de crier comme une hystérique, chose que je n'étais pas bien entendu ! C'est donc avec un naturel presque déconcertant que j'ouvrais le lave linge et sortais les vêtements, qu'ils soient à moi ou non. Je tombais rapidement sur une belle robe rose, celle à qui elle appartenait avait de la chance, elle était réellement sublime. Puis je vis Alcéo arriver, lâchant une grimace qui n'enlevait étrangement rien à sa beauté -bien qu'il était loin d'être mon genre- il s'approcha et ramassa un haut noir parsemé de rose. Riant quelques peu je regardais le jeune homme en arquant un sourcil alors que Charlie passait la porte.

« Tiens, je ne savais pas que tu étais un amateur de rose ! Mais c'est vrai qu'au final, il te va plutôt bien au teint ! » dis-je en plaçant la robe près de la joue du jeune homme.

Puis tout naturellement, je lâchais un rire cristallin, avant de mettre ma main devant mes lèvres pour m'empêcher de traumatiser un peu plus le jeune homme.

« Désolé ce n'est vraiment pas drôle... » mentis-je avant de repartir en un gracieux fou rire.

Noël, Noël... voilà ce à quoi je pensais depuis que j'étais levée. Oui oui, nous étiosn le 24 et j'avais tellement, mais alors tellement hâte d'être à ce soir et puis à demain ! Oh oui, ça allait être tout simplement géniale. Enfin, je l'espérais, parce que pour un Noël loin de ma famille, j'avais au moins besoin d'une fête grandiose... Minimum. Enfin bref, me rendant la cuisine, je mourrais de faim et j'avais la manie d'aller piquer des gâteaux. Oui, ce n'était pas bon pour la ligne mais bon... J'avais de quoi faire du sport si jamais je prenais trop de poids et puis un peu de formes dans cette maison ne fait pas de mal ! Enfin, je trouve. Je vis alors Alcéo comme une balle, n'accordant même pas un regard aux gens présents dans la cuisine (oui, il y avait aussi Cassandre mais il passait seulement). Je levais un sourcil mais n'y fis pas tellement attention. Mais lorsque je l'entendis presque crier, je fronçais les sourcils et, reposant mon paquet de gâteaux, je me dirigeais vers le cellier. Passant ma tête par la porte, j'observais la scène et compris bien vite. Grimaçant, j'entrais dans la petite pièce et refermais la porte derrière moi. Oui, je me souviens bien avoir mis une robe rose et avoir découvert le désastre... Pourtant, je n'avais rien dit, trop honteuse. Et puis, je ne savais pas à qui appartenait les vêtements, j'allais pas courir après tous les habitants !

« C'est bon, vous pouvez me torturer et me tuer, je dirais rien, parce que je le mérite... Enfin, en même temps, si je suis morte je ne pourrais forcément rien dire... Et bien, vous pouvez me torturer et me tuer, je suis d'accord... Je comprends votre colère, mes chers enfants. »