Il a trouvé refuge dans cette bibliothèque, Amery a parfois, souvent, besoin de se retrouver seul. Le bruit le gêne, les autres finissent par l'ennuyer. Il le savait pourtant avant de venir, mais il pensait pouvoir s'y faire, il sait que cela finira par arriver. Il subit un peu, mais tout finira par rentrer dans l'ordre il le sait, il essaie de ne pas se faire de soucis. Quand il a besoin de calme il vient dans la bibliothèque, il a remarqué qu'elle était loin d'être le lieu favori des autres candidats. Et puis il se dit qu'ici personne ne viendra troubler sa tranquillité. Il a tendance à penser que le dernier des idiots ne mettra pas les pieds ici et ne viendra ainsi pas le déranger. Oh parce qu'il se dit bien que le dernier des idiots a dû avoir envie de venir s'enfermer dans une telle émission et qu'il finira bien par faire sa connaissance. Bien sûr il pense qu'ils sont tous plus ou moins stupides pour être venus s'enfermer ici, il ne s'exclue pas du lot, avec un degré différent pour chacun cela dit. Et juste au moment où il se dit ça il entend du bruit non loin de lui, un bruit continu, il pose sa feuille et son crayon, contrarié. « Excuse-moi, est-ce que tu pourrais faire moins de bruit ? On est dans une bibliothèque ici au cas où tu l'ignorerais. » dit-il, passablement énervé. Il ne sait même pas à qui il s'adresse, il s'en moque bien, il aimerait simplement avoir un peu de paix.

C'est drôle, quand même, ils ont foutu une bibliothèque dans une émission de télé-réalité. Allez, on le sait tous, ce n'est pas qu'un simple cliché: les candidats de ce genre d'émissions sont tout ce qu'il y a de plus débile au monde. Ils ne savent absolument rien faire d'autre que manger, dormir, s'embrouiller et copuler. C'est comme ça et et c'est pour cette raison qu'on les trouve intéressants. Où se trouve le plaisir dans le fait de suivre le quotidien d'un rat de bibliothèque ? Enfin, je décide quand même, par curiosité, de visiter cette foutue place. Je n'ai jamais aimé lire et c'est certainement pour cette raison que j'ai fini convoyeur de fonds. Sur place, je découvre avec stupeur la hauteur du plafond. C'est hallucinant. Je fais le tour des environs avec une petite balle de ping pong, dans la main, que je fais voltiger dans les airs à chaque fois que j'avance. Balle qui tombe finalement sur le sol et qui roule sous l'étagère, s'il vous plaît. Bien décidé à la récupérer, je m'allonge sur le ventre, tentant de l'atteindre. En vain puisque mon bras est trop court pour aller jusque là. Je me relève assez rapidement, attrape un livre sur l'étagère et parviens finalement à la faire rouler sur le côté. Je la récupère, donc, et décide finalement de la faire rebondir sur le sol. C'est beaucoup moins risqué. Je ne risque plus de la perdre, comme ça. « Excuse-moi, est-ce que tu pourrais faire moins de bruit ? On est dans une bibliothèque ici au cas où tu l'ignorerais. » Quoi ? Y a vraiment quelqu'un qui traîne dans les parages ? Je quitte rapidement mon rayon pour découvrir le visage de ce merdeux. Plus provocateur que jamais, je continue mon "vacarme", allant même jusqu'à lui lancer un regard noir. « C'est bon, calme-toi Ratus, y a pas mort d'homme. »

Il est simplement venu chercher un peu de repos, il sait qu'ici il en trouvera. Ce n'est pas le lieu le plus fréquenté du château, pour la simple et bonne raison que les candidats ont d'autres choses à faire que de venir s'enfermer ici pour lire. Il peut les comprendre, même s'il pense que ça peut être bénéfique à tout le monde de venir lire un livre de temps en temps. Lui n'est pas venu pour ça à vrai dire, simplement pour s'éloigne du bruit qui règne dans la plupart des autres pièces du château, mais aussi pour pouvoir dessiner en paix. Il a trouvé des feuilles et un simple crayon, c'est tout ce dont il a besoin. Il commence à esquisser quelques traits, lorsqu'il entend un bruit non loin de lui. Alors oui il ne peut pas le cacher, il est légèrement agacé par ce bruit, parce qu'il est venu ici chercher du calme et qu'au final il n'en a pas. Il ne comprend pas que quelqu'un puisse venir ici sans se faire le plus discret possible, les candidats savent tout de même reconnaître une bibliothèque non ? Il n'en est plus sûr, et il fait savoir à ce ou cette candidat(e) qu'il n'apprécie pas tellement le bruit qui règne dans la salle. Finalement cette personne s'approche, c'est donc un jeune homme qui n'a pas l'air ravi de l'intervention d'Amery. Il peut d'ailleurs découvrir ce qui est à l'origine du bruit qui le gêne tant, une balle de ping-pong donc. Non content de l'avoir dérangé une première fois, il semble ne pas vouloir arrêter, et à en juger par le regard qu'il lui lance il n'a pas non plus l'intention d'être conciliant. Il faut dire qu'Amery n'apprécie pas tellement le surnom qu'il vient de lui donner. « Tu pourrais peut-être arrêter de jouer avec ta balle de ping-pong, et toi et moi on pourrait aussi converser comme deux personnes civilisées, à toi de voir. » Certes il avait été passablement énervé, mais il ne pensait pas avoir été désagréable plus que ça avec le jeune homme, alors peut-être que s'il arrêtait avec sa belle il pourrait effectivement se montrer un peu plus gentil. Il ne lui demandait pas la lune non plus.

Je déteste l'autorité. Dans la vie, j'ai toujours été un leader, jamais un suiveur. Personne ne m'a jamais imposé ses règles. Pas même mes parents. Pourtant, j'en ai reçu des claques et des coups. Mais ça ne m'a jamais empêché de faire ce que bon me semblait. Au final, je n'ai jamais fini dans un commissariat. Je pense que c'est le plus important. Me retrouver derrière les barreaux me rendrait fou. Je ne saurais pas assumer une chose pareille. Ainsi, lorsque dans la bibliothèque, celui que je m'amuse à surnommer "Ratus" vient me fait la morale, je ne peux m'empêcher de répliquer. Pire, même, je le provoque. Hé, Jimmy Neutron, j'ai toujours désobéi à mon propre père, ce n'est pas à toi que je vais me soumettre. « Tu pourrais peut-être arrêter de jouer avec ta balle de ping-pong, et toi et moi on pourrait aussi converser comme deux personnes civilisées, à toi de voir. » Converser ? Pour dire quoi ? Finalement, je m'avance vers lui, toujours en faisant rebondir ma balle de ping pong. « Tu t'appelles comment ? » Je n'ai pas un mauvais fond. Et si je peux être franchement désagréable, parfois- si ce n'est la plupart du temps- je ne suis pas méchant. Enfin, cela ne veut pas dire que je vais lui présenter mes excuses pour la gêne occasionnée, non plus. « Tu faisais quoi, au juste ? », renchéris-je tout en continuant de jouer avec cette petite boule blanche.

Il avait horreur qu'on le dérange quand il était en train de dessiner. Il est justement venu dans la bibliothèque dans l'espoir de trouver un peu de calme, il avait tout de même espéré que tout le monde respecte le calme qui était censé régner dans ce lieu. Tout le monde ne partageait visiblement pas sa vision des choses et il faut dire qu'Amery a très vite tendance à être agacé. Alors il lui avait semblé que cette balle de ping-pong faisait autant de bruit qu'une tronçonneuse. Et le jeune homme ne semblait vouloir faire aucun effort, il ne lui demandait pas la lune non plus, arrêter de faire rebondir cette balle ou bien aller jouer ailleurs. Par ailleurs il trouvait sa demande plutôt raisonnable, mais visiblement ce n'était pas de l'avis de tout le monde. Alors peut-être que si tous les deux faisaient un effort, ils pourraient peut-être avoir un semblant de conversation non ? Il voyait bien qu'il n'était pas enchanté à l'idée de lui parler, oh il pouvait tout aussi bien passer son chemin, lui essayait simplement d'être poli. Donc il lui demandait son prénom, c'était déjà un réel progrès. « Moi c'est Amery, et toi ? » Déjà il allait pouvoir l'appeler autrement que 'Ratus' ce qu'il apprécierait d'autant plus. Ses yeux ne quittent pas la balle qu'il a envie de lui arracher des mains pour la jeter par la fenêtre, mais non, il saura se contrôler. « J'étais venu ici pour dessiner, et trouver du calme. Quant à toi si tu cherchais une table de ping-pong je ne suis pas certain que tu la trouves dans une bibliothèque. » Il n'était pas particulièrement sympathique en disant cela. Son interlocuteur semblait-il, faisait des efforts, alors il pouvait bien en faire autant. « Pardon. Tu venais faire quoi ici ? » Voilà c'était bien mieux, il devait bien avoir une raison d'être ici après tout.