Ainsi je me retrouve dans l’équipe de Finnick. Ce n’est pas plus mal vu que je ne connais pas mes coéquipiers, à part Joanès avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots l’autre jour sur le parking, et je vais donc pouvoir faire plus ample connaissances avec de nouvelles têtes. Pour cette première activité nous devons raconter comme s’est passé notre passage devant les producteurs. Je n’ai pas vraiment envie de faire ça, mais je vais me plier au jeu puisque la règle numéro ici est, quand même, de faire ce que nous demande la production dans l’espoir d’intégrer l’aventure. Un premier garçon se lance et nous raconte son casting. Il semble normal comparé à d’autre. Son casting s’est déroulé de façon tout à fait habituelle. Il dit ne pas avoir eu l’impression d’être plus stressé que d’habitude. Il y est allé les mains dans les poches sans se soucier de rien. J’aurais bien aimé avoir sa décontraction pour ne pas faire de bourde devant les producteurs. Une fois qu’il a terminé un blanc s’installe dans la pièce. On se regarde tous en se demandant qui va sauter le pas et parler, un petit peu comme au lycée lorsqu’on devait passer devant les camarades de classe pour un exposé. Le silence devient assez pesant alors, prise d’un élan de courage, je me lance : « Bonjour, je m’appelle Tifenn et j-je pense que mon casting ne s’est pas trop mal passé vu que j’ai essayé de mettre en œuvre tout un tas de techniques pour ne pas devenir rouge écarlate, butter sur certains mots ou bien partir en courant. » Je marque une courte pause pour reprendre mon souffle avant de continuer : « Je suis une personne assez réservé alors ce n’était pas simple pour moi de parler de ma petite personne, mais j’ai fait un effort tout en essayant d’en dire le plus possible pour qu’ils arrivent à me cerner. » J’ai l’impression d’être une bête de foire, mais je reprends d’une voix plus posé et moins timide : « En fait c’est l’objectif pointé sur moi qui avait tendance à me stresser plus que les questions. J’ai un petit peu peur du moment où ils vont visionner mon passage et faire attention à toutes les petites manies que j’ai et qui montre que je n’étais pas spécialement à l’aise contrairement à d’autre personnes. » Là je pense à la grande blonde que j’ai rencontré juste avant mon casting et qui semblait être dans son élément. D’un sourire doux je viens indiquer à mes camarades que je n’ai plus rien à ajouter. Pour le moment.

Clairement, je ne sais pas ce qui m’a pris de m’inscrire à ces fichues activités. Je le regrette déjà alors qu’elles n’ont même pas commencées. Mais trop tard, je me suis engagé et je tiens à honorer mes promesses. Je suis peut-être un connard prétentieux mais je ne suis certainement pas un lâche. Finnick vient nous chercher. Je me souviens même pas à quelle saison il a participé. Il me semble qu’il avait un jumeau. J’sais plus trop. Au pire, j’m’en tamponne. Le mec a les pieds sur terre. Il sait que cette activité sert juste à faire passer le temps et n’a pas grand intérêt. Il nous demande dans un premier temps de raconter comment le casting s’est passé, si on pense être sélectionné et si on a fait des choses bizarres. Je m’apprête à prendre la parole le premier pour me débarrasser de ce truc et dormir par la suite mais y’a deux candidats qui semblent vraiment impatients de raconter leurs vies.. trépignantes. Si bien que je n’en retiens rien. Trop d’info tue l’info. « Et moi j’pense être pris parce que j’ai taillé une pipe au patron. » Par pitié les gars, épargnez moi vos tronches de merlans fris ! Je rigole, hein. Pas de quoi faire une syncope. J’suis pas de ce bord là en plus. « Je déconne, ça va. » Un regard noir me fusille. Je vais peut-être pas me mettre tout le monde à dos directement. Que dire ? « Bon alors, j’ai pas bu depuis un jour et je pense être sélectionné pour mon franc-parler et ma détermination sans faille. » C’est quand même beaucoup plus intéressant et cash que les discours barbants des deux autres, non ? Au moins, j’aurais retenu l’attention. « Silas si ça intéresse quelqu'un. » Etape suivante ? Dormir jusqu’à la deuxième épreuve.

En bon petit mouton, je suis le troupeau, mais je ne sais pas où je vais, ni ce que je vais y faire. Un peu à l'ouest, je m'installe aux côtés d'autres personnes. Certaines prennent la parole, se présentent et parlent de l'entretien. J'écoute sans trop écouter. Je hoche de la tête, je fais semblant de capter les ¾ de ce qu'ils racontent et je fais la fille qui s'intéresse. En réalité, je me demande toujours ce que je fous ici. Sérieusement, je suis où ? C'est quoi ce délire ? Suis-je dans un tripe spatio-temporel ? Je reste donc silencieuse, je tente de capter le concept de cette petite réunion de groupe, puis quand le déclic arrive, car il me faut du temps pour assimiler, j'suis pas Speedy Gonzales, je décide de me lancer dans le grand bain. « Bonjour, je m'appelle Rhéa ... ». Je m'arrête, petite pause, je les regarde et je reprends. « Ce n'est pas à ce moment-là que tout le monde me répond « bonjour rhéa » d'une voix fade, la gueule déprimée, style bonjour, mais on s'en fout ? ». Non ? Bon, tant pis. Mais je ne ferme pas immédiatement ma gueule, car apparemment je dois raconter mon entretien. « Bon, moi j'avoue que je suis arrivée les mains dans le short, les doigts de pieds en éventail. Je ne connais pas l'émission, j'ai juste été curieuse de voir autant de foule pénétrer le bâtiment, du coup j'ai suivi le mouvement. » Ils vont me prendre pour une dingue. Je suis bien l'genre à monter en voiture avec un mec en peignoir qui te propose des bonbons ou à entrer dans un bâtiment, te lancer à discuter de ta petite personne durant un entretien, pour finalement se retrouver inscrite à un fake truc. Je les regarde, je n'ose pas trop continuer, mais apparemment faut que je développe. « Un des types à l'entretien ne m'a pas regardé une seule fois dans les yeux, un gros pervers, j'vous jure. Les yeux braqués sur ma poitrine. Pourtant je n'ai pas les mamelons de Pamela. Mais je pense que c'est à cause de mon débardeur, l'blanc déteint, c'est vrai que ça vire transparent. Du coup j'ai répondu aux questions qu'il a posées, mais je dois flipper ou pas ? Parce que bon, que je lui détaille ma vie et qui je suis, il veut m'faire quoi ? Me séquestrer ? M'enrôler dans un cirque et faire de moi son otarie attitrée ? Non, mais le malade ... ». Je marque une légère pause, faut bien que je reprenne mon souffle. « Au final, c'était étrange, mais j'me suis quand même bien marrée ... . Par contre, là c'est quoi ? On s'allume un feu de bois en poussant la chansonnette et on s'raconte des anecdotes coquines ? ». Je sais, je sais, un feu de bois dans un bâtiment ce n'est pas possible. J'suis pas bête. Et après avoir cocoté comme une poule, j'affiche un grand sourire, style on va bien s'éclater les coupains, mais je suis toujours aussi paumée.

Moi qui pensait rester moins de deux heures ici, voilà que je suis là depuis ce matin. J'ai rien trouver de mieux que de m'inscrire aux activités proposées par la production. Je suis assise dans la salle, à m'amuser avec mon bâton de sucette quand un animateur apparaît, qui n'a d'ailleurs pas besoin de se présenter vue que j'ai suivi toutes les saisons de Fake Lover depuis sa création. Il s'agit de Finnick, je souris donc en le voyant, puis lorsqu'il prononce mon nom, je le suis sagement. J'ai envie de faire ou dire une connerie, mais je m'abstiens difficilement. Je suis donc le troupeau bien sagement, puis on finit par s'asseoir et Finnick nous demande de raconter comment c'est déroulé notre entretien. Là, je suis surement en train de tirer une tronche de cinq mètres de long, non mais il est sérieux lui ? Qu'est ce que j'en ai à foutre des entretiens des autres, je pensais qu'on allait s'amuser, c'est pas une activité ça parler, pour moi une activité c'est un action ou vérité avec plein d'action bien salace. Bref, Jorah se lance, j'ai d'ailleurs retenu son nom, car on c'est déjà parlé il y a quelques heures auparavant, puis d'autres personnes suivent, mais pour tout vous dire, j'ai rien écouté. Je m'en tape complètement de tout ça. Bon j'imagine que c'est à mon tour, fait un effort Apo. Je caresse ma crinière coloré, puis je racle ma gorge avant de commencer à parler. « Moi, c'est Apolline, mais je vous donne le droit de m'appeler Apo. Je vous donne même l'obligation de m'appeler comme ça. » Au moins c'est clair et comme ça, on peut passer la phase "me trouver un surnom". Je continue mon récit. « Non mais franchement, je suis la seule à avoir trouvé cet entretien trop naze ? J'ai l'impression d'être interrogé par les flics ou bien par ma mère quand je veux pas avouer une connerie, non franchement les questions elles sont trop mortelles. » Très théâtrale, je tire la langue avant de continuer, puis je me souviens que Finnick fait parti de la production et qu'il est peut être un espion pour savoir qui vraiment choisir. Du coup je me calme rapidement et je mets le mode hypocrite en route. « Mais sinon c'était bien, les types qui faisaient passer l'entretien, ils étaient sympas. Après je suis pas sûr d'être prise, mais j'ai parlé de ma petite culotte un moment. Et même que l'un d'eux à sourit. C'est bon signe non ? » Puis contente de ma petite explication, je m'enfonce dans mon fauteuil tout sourire, tournant la tête vers le reste des potentiels candidats à venir. Punaise, ça va encore durer longtemps tout ça ?

Alors là je dois dire que j'ai fait fort. Enfin je dis ça, mais ce n'est même pas de ma faute. Obligé de remplir des paperasses avant de m'inscrire aux activités. Bien sûr lorsque j'arrive enfin devant les panneaux je découvre que les potentiels candidats sont déjà tous répartis. Non, mais il va y avoir un sérieux problème si je n'en intègre pas un dans la minute qui suit. Sachant pertinemment que rester devant comme une potiche n'allait m'aider en rien à mon intégration je décide d'héler quelqu'un du personnel. Pas trop difficile de les repérer d'ailleurs. Casque sur les oreilles, je ne sais pas combien de gadgets et de calepin dans les mains. A un moment les gars faut choisir entre l'ancien temps et la nouvelle technologie. Je dis ça je dis rien. Pas le temps de m'énerver sur eux, vaux mieux que je la joue cool au moins avant le jeu. "Excusez-moi j'aimerais bien m'inscrire aux activités et.. à cause d'un de vos collègues..." ni une ni deux me voilà prise par le bras. "Bon bah je vais vous suivre alors!" dis-je sans grande conviction. Je suis plus traînée qu'autre chose ne sachant pas où cette personne m'amène. Peut-être que nous nous dirigeons vers la sortie? Peut-être qu'elle n'a pas aimé ma remarque? En même temps j'ai été sociable je ne vois pas le problème. J'ai tout bien expliqué. C'est le coup du collègue ils doivent être solidaires entre eux, comme des suricates quoi! Eh mince! Tout ça pour rien alors? Voilà qu'elle me traîne dans un couloir, ouvre une porte, me pousse à l'intérieur de la pièce et me referme dedans. Pensant d'abord me retrouver dehors je remarque en réalité que c'est tout le contraire. Je viens d'officiellement rentrer dans un groupe. Bon ayant tout de même essayé de faire des recherches -minimes- sur l'émission je crois que je viens de tomber sur Finnick. Pas mal. Les regards sont rivés sur moi. Cela ne me déplaît pas. Ils forme un cercle, on dirait une sorte de secte. Je préfère encore une fois garder cette pensée pour moi. "Salut." dis-je en faisant un signe de la main. Que faire d'autre? Je prends une chaise présente dans un coin de la pièce, le plus proche de moi, la traîne jusqu'à eux. "On doit faire quoi au juste?" Non je ne fais pas du tout fille à la ramasse.  

☽Inscriptions tardives aux activités ou simplement une lenteur accablante ? Je ne savais pas quoi plaider pour m'excuser du retard que je prenais. Une jeune femme m'avait crié dessus dans le parking, une autre m'avait accusé de polluer son espace vital par la fumée de ma cigarette sur le balcon. Autant dire que la journée de casting avait commencé sur le chapeau de roue et, apparemment, je n'étais pas au bout de mes surprises. Car si j'étais accepté pour cette douzième saison de Fake Lover, je devrais m’accommoder de ces rencontres fortuites et faire avec. Ça ne serait pas un problème. Mon naturel prendrait sa place et mon côté pacifiste resterait intacte. Je ne désirais pas entrer dans ce jeu pour être une autre personne dictée par la volonté des têtes fortes du casting. Arrivant dans l'espace détente, je me faufilais pour prendre place et remarquais que je n'étais pas le seul à m'afficher devant le groupe par mon arrivée tardive. Tant pis. Je n'avais pas à m'excuser, je préférais laisser la parole à ceux qui parlait. Mon tour viendrait, même si j'ignorais encore le sujet de la conversation entre ce fameux Finnick et les autres.