Ulysse ne comprend plus rien à ce qui se passe. L'ambiance a pris une tout autre dimension. Une dimension qu'il n'aurait pas soupçonné ressentir ce soir-là. Il voit bien qu'elle est perdue. Suffit de regarder sa réaction. Elle cherche ses mots, se contredit et commence même à divaguer. La frapper, quelle blague. Jamais il ferait ça. Par contre il prend au sérieux son besoin d'aller prendre l'air. C'est assez difficile dans cette situation de savoir quoi faire : l'accompagner, la laisser seule ? Surtout qu'ils se sont rencontrés il y a à peine quelques minutes. Pour autant, Ulysse n'hésite pas une seconde.  « Suis-moi, on va prendre les escaliers ce sera plus rapide. » C'est qu'il a l'oeil le blond. Puis y a déjà du monde à l'ascenseur. En prenant les escaliers, ils seront directement à l'air libre. Ulysse referme la porte derrière Amy et s'assoit sur une marche, lui intimant de faire pareil à côté de lui. C'est pas ce qu'il y a de plus confortable mais il se sent bizarrement mieux que dedans. Il fait assez bon ici même si le fer sur lequel il s'assoit est froid. Il laisse passer un silence... puis prend la parole. « Tu m'as tout l'air d'être d'une fille à problème toi... ce qui tombe très bien puisque j'ai tendance à être un garçon un peu trop sage... » Il laisse échapper un rire, un peu forcé c'est vrai, qui sonne assez creux et sans vraiment de retour possible. Mais c'est pas vraiment une blague, elle a l'air d'avoir de sérieux problèmes. Et c'est pas à le prendre dans le sens négatif du terme. Il ne la considère pas comme folle, pas encore du moins. « C'est quoi cette histoire de fantôme alors ? » Il se doute qu'elle n'a pas vraiment imaginé un fantôme dans le sens propre du terme, translucide et qui passe les murs... Quoique...

J’ai besoin de prendre l’air. Oui de l’air, j’étouffe. Il faut que je quitte cette pièce. De suite. Mais heureusement qu’Ulysse est là pour me guider, parce que je suis complètement à la masse. Il parle d’escaliers d’accord. Je me contente de suivre, je lui fais confiance. Je sens finalement l’air frais me fouette le visage. Je m’assoie sur une des marches, à côté du jeune homme. Pas franchement pratique avec ma robe. Trop courte. Tant pis, de toute façon c’est le cadet de mes soucis si on voit ma culotte par inadvertance. L’image de Benjamin, insouciant, débarquant dans le jeu est gravé dans ma tête. Je me repasse la scène en boucle, encore et encore. « Tu m'as tout l'air d'être d'une fille à problème toi... ce qui tombe très bien puisque j'ai tendance à être un garçon un peu trop sage... » Il n’a pas idées. J’esquisse un vague sourire, mais le cœur n’y ait pas franchement. « C'est quoi cette histoire de fantôme alors ? » Je suppose que je lui dois une explication. Cela serait mal élevé de lui demander de dégager après qu’il m’ait aidé. « Une personne que je n’avais pas vu depuis une éternité…Si bien que je le considérais mort… » Quand t’as pas de nouvelles en 10 ans, t’en déduis qu’il a dû clamser dans un coin. Je crois que l’air ça me fait du bien, je reprends peu à peu des couleurs. « Je suis désolée…T’aurais surement préféré rester avec tout le monde, faire connaissance. Je te gâche la soirée. » Qui c’est qui doit regretter de m’avoir en partenaire maintenant ? « T’aurais pas une clope ? » C’est bien beau d’avoir une robe canon, mais du coup y a pas de poches pour y ranger des affaires. Et je n’ai pas de sac à main ou pochette, vu que c’était interdit. Et je ne sais pas où ils ont mit nos valises. Ça se trouve elles ne sont même pas encore arrivées.

Ulysse lui demande quelques explications, parce qu'il est aussi perdu qu'elle -mais pas pour les mêmes raisons-. Oh, Amy n'a pas l'air d'être une femme qui se confie facilement, au premier inconnu qui passe. Mais elle n'a pas l'air non plus d'être une femme qui aime se faire harceler par le premier inconnu qui passe jusqu'à qu'elle cède. Donc bon, quitte à choisir, autant qu'elle lui explique maintenant que dans quatre jours, quand elle ne pourra même plus supporter sa tête tant il l'aura fait du forcing. Peut-être bien que j'exagère le côté lourd du blond, un peu. Apparemment, un candidat était une vieille connaissance... « Wouah... C'est vraiment... wouah. J'imagine pas comme ça doit être le bordel dans ta tête. » C'était pas rien quand même. C'est pas comme si elle le connaissait juste. Non, elle le pensait mort. Effectivement, elle doit être sous le choc. On va dire que pour les questions, ça suffira. Il avait compris l'essentiel, pour les détails il repassera bien qu'évidemment, il a envie de savoir qui il est pour elle, comment ça se fait qu'elle le pensait mort et tout un tas de truc. Il ne se trompait pas sur elle quand il disait qu'elle lui donnait envie d'en apprendre davantage. Elle dit qu'elle lui gâche sa soirée et il tente un sourire rassurant. « Je t'avoue que j'imaginais pas cette première soirée comme ça... » Il rit pour lui montrer qu'il ne lui en voulait pas du tout. « Mais bon, c'est mieux quoi ? Une soirée gâchée ou toute une aventure gâchée ? Je viens de découvrir ma partenaire, je veux pas la perdre maintenant. » Peut-être bien que ça veut rien dire, être partenaire dans ce jeu. Après tout, c'est que du hasard, ils ne se connaissent pas. Pas pour Ulysse. On les avait associé, Ulysse comptait jouer solidaire. Et franchement, son histoire dépasse tellement les limites du jeu que pour le coup, il a l'impression qu'elle serait prête à quitter le jeu sur un coup de tête. Qui à part lui pourrait être là pour elle à cet instant ? Elle lui demande une clope. Il se méfie. « Dis-moi, la clope. C'est pas comme l'alcool, c'est pas à proscrire ? » Il sait pas hein mais bon, c'est pas non plus très bon. Toute façon il ne fume pas Ulysse.

Je concède à fournir une explication à Ulysse. Minimaliste certes, mais ça répond à sa question. Je ne veux pas m’épancher dans les détails. Pas maintenant en tout cas. Peut être un jour. Mais là, je suis trop sous le choc. « Wouah... C'est vraiment... wouah. J'imagine pas comme ça doit être le bordel dans ta tête. » J’hoche mollement la tête. « Pire encore. » Il n’a pas idée à quel point la venue de Benjamin peut avoir un impact sur moi. D’autant que je ne suis pas réputée pour être la plus stable qu’il soit émotionnellement parlant. Même pas du tout. Je me doute que cela doit engendrer tout un tas de questions supplémentaire chez Ulysse, mais je lui suis reconnaissant de les garder pour lui. Il a bien compris que ce n’était pas le moment. Je m’excuse de lui pourrir sa soirée. « Je t'avoue que j'imaginais pas cette première soirée comme ça... » Tu m’étonnes. « Je te rassure, moi non plus. Pas du tout. » Je pensais que le pire dont j’allais avoir à m’inquiéter, c’était la cohabitation avec les autres. Vivre 24h/24 les uns sur les autres. Mais non. C’était sans compter l’arrivée inopportune d’une certaine personne. Qui remet en question ma participation dans le jeu. Parce que oui je pense à me barrer. « Mais bon, c'est mieux quoi ? Une soirée gâchée ou toute une aventure gâchée ? Je viens de découvrir ma partenaire, je veux pas la perdre maintenant. » C’est à croire qu’il lit dans mes pensées. « Peut être que je ferais mieux de partir tout de suite. Je suis sure qu’on te trouvera une remplaçante au pied levé. Qui sera 100 fois mieux que moi. » Pas difficile en même temps. Je ne suis pas un cadeau. En attendant je lui demande s’il n’a pas une clope. « Dis-moi, la clope. C'est pas comme l'alcool, c'est pas à proscrire ? » Autrement dit il n’en a pas. Soupire. « On m'interdit assez de choses comme ça, tu vas pas m’enlever la clope en plus. Autant crever tout de suite sinon. » Pas dans l’exagération du tout.

Faut dire ce qui est, ça reste encore confus. Il en déduit à sa réaction lors du prime que cette personne n'est pas quelqu'un de très bien, ou du moins, qu'il existe des circonstances qui font qu'entre eux, ce n'est pas très gaie. Je veux dire, Ulysse, s'il était amené à revoir une personne qu'il imaginait morte, il serait sous le choc évidemment, mais il courrait surtout vers cette personne pour la prendre dans ses bras -sans pleurer évidemment, parce que le Ulysse, il ne pleure pas, c'est un homme un vrai- à moins que... à moins qu'il ne s'entende pas avec cette personne... et là, il imagine qu'il serait plutôt dans la réaction que Amy a justement maintenant. Donc oui, il a beaucoup de questions mais la situation ne laisse pas beaucoup d'espace pour celle-ci. Déjà, laissons-là se mettre au clair avec le fameux fantôme avant de vouloir en savoir plus. Si elle même n'est pas claire dans sa tête, elle va pas pouvoir l'aider. « Peut être que je ferais mieux de partir tout de suite. Je suis sure qu’on te trouvera une remplaçante au pied levé. Qui sera 100 fois mieux que moi. » Oui, comme il le pensait, elle pense à partir. Non, ça va pas du tout ça. Il veut à tout prix éviter cela. C'est exagéré selon vous qu'il s'implique autant pour une femme qu'il ne connait pas ? Comme elle le dit, c'est sur que la production peut lui trouver une remplaçante très facilement. Mais il s'en fout Ulysse, c'est elle qu'il veut et puis c'est tout. « Certes... Peut-être également qu'elle sera cent fois pire. » Il esquisse un sourire. Elle peut pas non plus dire le contraire. Sa partenaire, elle a beau avoir des défauts, une histoire qui a l'air compliqué, des problèmes à n'en plus finir... Elle peut pas nier le fait qu'il peut tomber sur une fille avec un bien plus sale caractère qu'elle. Elle lui demande ensuite une cigarette. Et pour s'assurer, il lui demande si elle a le droit. Apparemment oui. Sauf qu'il n'en a pas lui, de cigarette. « T'as raison, sans cigarette, la vie ne vaut la peine d'être vécu. » Tout le monde le sait hein. Autant crever tout de suite effectivement. Ironie. Ulysse est compréhensif, il dit pas ça sur un ton exaspéré. Même s'il ne fume pas, que de toute évidence, la cigarette n'est pas bon pour la santé, si elle veut vraiment fumer... Qu'elle se fasse plaisir. Il est surtout amusé par l'exagération et c'est plus sur un ton moqueur qu'il dit ça. « Bien, je reviens. » Qu'il est gentil quand même. Il revient cinq minutes plus tard avec une cigarette et un briqué empruntés à un candidat ainsi qu'une assiette piquée sur le buffet. « J'ai du négocié dur pour les avoir ces deux-là. T'as juste à offrir une de tes petites culottes à un certain Archie en échange. Il les préfère sales, ce qui n'est pas étonnant quand tu verras de qui il s'agit. » Hm, il plaisantait bien sur... Rien contre Archie, c'était juste une blague. Il n'est même pas au courant qu'il a la réputation d'un clochard, vraiment. C'est juste une coïncidence. Il se pose à côté de sa partenaire de nouveau, l'assiette posée sur la marche entre eux. « Si t'as faim... » En tout cas lui oui.

Peut être que je devrais partir oui. Mais pas avant d’avoir au moins eu une conversation avec Benjamin. Lui dire le fond de ma pensée. Parce que qui sait la prochaine fois que je le reverrais ? Mais pour ça, il faut déjà que je me reprenne. Je ne peux pas débarquer devant lui pour une confrontation, toute tremblante, et pâle à en faire peur. Non, je ne veux pas flancher devant lui. « Certes... Peut-être également qu'elle sera cent fois pire. » Hm. « Je doute que ça soit possible. » Je suis déjà bien bas pour l’instant dans l’échelle de la bonne partenaire, alors 100 pires, impossible. « Remarque t’as raison, tu pourrais être avec une des deux potentielles pétasses que j’ai remarqué au loin. » Potentielles parce que je ne leur ai encore jamais parlé, alors qu’est ce que j’en sais. Mais y en a une je l’ai déjà vu à la téléchoche, qui se prend pour une star parce qu’elle a vendu quelques disques et que des ados pré-pubères hurlent sur son passage. Elle m’inspire tout autant qu’un Justin Bieber. En attendant je lui demande s’il n’a pas une clope. Nope, malheureusement monsieur doit faire parti de cette catégorie de gens qui trouvent que c’est complètement stupide de fumer, ça n’apporte rien à part se bousiller la santé. Blablabla. « T'as raison, sans cigarette, la vie ne vaut la peine d'être vécu. » Je le sentirais comme qui dirait ironique. A peine. « T’as tout compris. » Evidemment je ne le pense pas. Encore heureux. Ulysse me surprend en me laissant seule, déclarant qu’il allait revenir. Quoi ? Il part me chercher des clopes, vraiment ? Je patiente, m’impatiente, jusqu’à ce que finalement il revienne, avec le graal entre ses mains. « Mon sauveur ! » J’attrape la clope et m’empresse de l’allumer. Je tire une taf, et expire avec bonheur. Dans le genre, haan ça fait du bien. Si bien que je l’ai à moitié écouté. Il est question d’offrir une de mes culottes je crois. « Cela me parait raisonnable comme prix. » Le pire, c’est que je lui donnerais la culotte si c’était une histoire vraie. Ulysse me propose de la nourriture. « Non merci, je crois que je ne peux rien avaler. » Je n’ai vraiment pas faim. Je le regarde. « T’es un peu trop attentionné à mon gout…surtout envers une parfaite inconnue, ça cache quelque chose. » C'est louche.

« Je doute que ça soit possible. » Roooh... « Bon d'accord, seulement dix fois pire. Mais c'est bien parce que c'est toi. » fait-il avec un sourire. C'est vrai qu'Amy a l'air d'avoir un passé difficile donc va pour dix à la place de cent. Néanmoins, il est certain qu'elle s'en est bien tirée. Elle a pas l'air si terrible pour une fille qui a eu tous ces problèmes. « Remarque t’as raison, tu pourrais être avec une des deux potentielles pétasses que j’ai remarqué au loin. » Oh, les deux pétasses qu'elle dit... Effectivement, ce serait plus terrible. Rien contre elles cela dit, mais Amy a déjà l'air plus commode que les deux jeunes femmes. Tu vois quand tu veux. Après, elle lui demande une clope, sauf qu'il en a pas. Mais vu que ça semble vraiment important, il fait l'effort de lui offrir ce truc qui lui bousille la santé. « Ca, c'est bizarre. Très bizarre. » qu'il fait, perplexe. Il parle de la réaction de la candidate lorsqu'il lui a passé la cigarette. Il avait l'impression d'être un dealer qui fournissait à sa cliente de l'herbe. Sans exagération. On aurait dit qu'elle allait mourir si elle tirait pas une taf tout de suite. Pour le coup, il regretterait presque d'être allé chercher cette cigarette. Bon, elle n'a pas faim. Lui se sert en tout cas. « T’es un peu trop attentionné à mon gout…surtout envers une parfaite inconnue, ça cache quelque chose. » Il rit doucement. Quoi, un mec ne peut pas être naturellement gentil ? Il suppose qu'elle doit le connaitre davantage. « Oh, je suis un mec banal tu sais, je cache pas grand chose. » C'est pas comme s'il avait grand chose à cacher en même temps. Enfin de nos jours, banal ça signifie fumer donc il devrait faire attention à ce qu'il dit. « J'ai vingt-et un ans, je fais mes pâtisseries dans mon petit coin en Italie, j'ai rien de spécial... » Pas qu'il se dévalorise mais il veut dire par là qu'il n'a pas eu de problèmes particuliers dans sa vie. « Ah si, puceau comme tu l'as dis, à mon âge c'est clair que c'est pas banal. Mais bon, je le vis plus ou moins bien... Tant que je croirais en mes idéaux, ça ira. » C'est sur, il est un homme quand même donc c'est parfois difficile défois. Mais il gère. « C'est peut-être pour ça qu'ils nous ont mis en duo, tes problèmes compensent mon manque de problème. » Oh ça va, il plaisante.

« Bon d'accord, seulement dix fois pire. Mais c'est bien parce que c'est toi. » Oh bah oui parce que c’est moi. A l’entendre on pourrait croire qu’on se connait depuis longtemps. « D’accord. » J’accepte pour dix fois pire. Je trouve même un exemple à donner en parlant de deux filles que j’ai remarqué dans la soirée. Deux spécimens à priori, qui vont surement mener la vie dure à certains candidats. Ou alors ce sont deux crèmes, et j’ai mal jugé au premier coup d’œil. Allez savoir. Ulysse me laisse ensuite seule quelques minutes, le temps qu’il aille me chercher une clope. Trop aimable, alors que je ne mérite pas tant. Mais je ne vais pas m’en plaindre. Par contre, lorsqu’il me rapporte la cigarette, je montre un peu trop d’enthousiasme, ce qu’Ulysse trouve bizarre. Bon c’est vrai que j’avais un peu l’air d’une camé en manque là. J’en ai peut être un peu rajouté aussi. Mais bon il ne m’a pas vu lorsque je suis réellement en manque. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Que je réponds innocemment. Du tout. Et alors qu’il me propose à manger, je suis suspicieuse. Vraiment, l’est trop attentionné pour que ça soit réel. Cela doit cacher quelque chose. En temps normal, je dirais bien que c’est une ruse d’un mec qui veulent me sauter, mais vu qu’à priori il est puceau… Cela ne doit pas être ça. Il me répond que c’est un mec banal, avec peu de choses à cacher. J’apprends par la même occasion qu’il est pâtissier et vit en Italie. « Patissier ! Cela veut dire que tu pourras me préparer tout plein de gâteaux. » Et bah oui, en plus comme il a été montré que monsieur est serviable. « Ah si, puceau comme tu l'as dis, à mon âge c'est clair que c'est pas banal. Mais bon, je le vis plus ou moins bien... Tant que je croirais en mes idéaux, ça ira. » Non ce n’est pas banal, encore moins pour un mec, et dans l’époque actuelle où on vit. « Qui sont ? Ne me dit pas que tu crois en ces conneries d’abstinence avant le mariage ? Que ça serait un péché condamnable par Dieu ? » Si ? « C'est peut-être pour ça qu'ils nous ont mis en duo, tes problèmes compensent mon manque de problème. » Je souris. « J’avoue que ça aurait été l’horreur deux personnes à problèmes ensemble. » Dans le genre autodestructeur. « Ou peut être que la production souhaite que je fasse ton éducation sexuelle. » que j’ajoute en plaisantant. C’est déjà bien que je sois de nouveau capable de plaisanter ce soir.

« Patissier ! Cela veut dire que tu pourras me préparer tout plein de gâteaux. » Hop hop hop, pas si vite ! « On s'enflamme pas. Je suis en vacances là ! C'est pas parce que je suis pâtissier que je vais passer mon temps en cuisine ! C'est comme si je te dis que toi tu...  » Il bute une seconde, incapable de finir sa phrase. « Tu fais quoi d'ailleurs ? » Oui, parce que bon, il connaissait ses problèmes en à peine cinq minutes, mais il n'avait même pas vent de sa vie générale : son métier, son âge, célibataire ou en couple... Des trucs tout simple. Mais il sourit quand même, parce qu'elle se projette dans l'aventure mine de rien, et c'est bon signe. Elle ne pense pas à abandonner. Oh, bien sur qu'il en fera des gâteaux quand même. Il lui parle ensuite de son 'originalité', être puceau. Enfin, surtout ce que ça représente : ses idéaux. « Qui sont ? Ne me dit pas que tu crois en ces conneries d’abstinence avant le mariage ? Que ça serait un péché condamnable par Dieu ? » Hm, il n'est pas du tout vexé. Encore une fois il esquisse un sourire. C'est un peu plus compliqué que ça on va dire. « Oui et non. Si je venais à avoir un coup d'un soir, bien sur que tout ne serait pas terminé. Je suis croyant mais pas con. » Comme il l'a dit dans sa présentation, sa croyance vit avec son temps. Il est jeune, il a grandit avec la religion certes mais également une vie tout à fait commune, entouré de jeunes athées. Il a l'intelligence de mélanger les deux cultures, de ne retenir que le meilleur. « Je me dis que quand je le ferais, j'aurais tellement attendu, que ce sera forcément elle, la femme de ma vie. » Tout ce temps à attendre n'aurait pas servi à rien. Voilà ce qu'il croit. Il est persuadé que la relation avec sa future moitié sera exceptionnelle, qu'il n'aura aucun doute. Voilà, mais est-ce que c'est si bizarre que ça franchement ? Pas la peine de répondre. En tout cas il estime que même avec ça, il a une vie tout à fait banal, ce qui compense avec Amy on dirait. Et il le lui fait remarquer en plaisantant. Il vaut mieux pour elle quelqu'un d'assez stable comme Ulysse que son équivalent masculin, et elle semble assez d'accord. « Ou peut être que la production souhaite que je fasse ton éducation sexuelle. » Ah oui, c'était également une supposition valable. « Ah, parce que tu penses être une bonne prof ? » fait-il joueur. Il taquine, il aime bien. Comme ça, on dirait pas qu'il cherche à rester puceau. Ulysse ne veut tout simplement pas rentrer dans le cliché du mec timide, mal à l'aise avec le sujet.

« On s'enflamme pas. Je suis en vacances là ! C'est pas parce que je suis pâtissier que je vais passer mon temps en cuisine ! C'est comme si je te dis que toi tu... Tu fais quoi d'ailleurs ? » Pfff il est nul. Bon ceci dit il n’a pas tort. Etant serveuse, je n’ai pas la moindre envie de passer mon temps à servir les gens, leur apporter leur bouffe, préparer à boire ou quoi. « Serveuse, mais moi c’est pas pareil. Mon métier craint, alors que toi, toi du dois adorer cuisiner non ? » On ne doit pas être pâtissier par hasard. C’est genre une vocation surement. Alors que servir des tables à 29 ans, clairement pas mon rêve. Et encore si vous voyiez le restaurant dans lequel je travaille…Le genre ou il faut se déguiser, et divertir les clients en chantant…G-E-N-I-A-L. « Puis si tu veux me garder en tant que partenaire, il faut me trouver des raisons de rester… » Et bah oui voila. « Si t’as peur que je grossisse et prenne toute la place dans le lit, t’en fais pas pour moi, je fais beaucoup d’exercice. » que je rajoute en plaisantant. Puis on en vient à parler de sa virignité. Lui-même qui a abordé le sujet alors, c’est que ça ne doit pas le déranger. Il a l’air d’assumer pleinement, tant mieux pour lui. Rare sont les mecs qui avoueraient haut et forts être puceau à leur âge. Ils feraient plutôt semblant du contraire. En même temps lui ça a l’air d’être un choix réfléchi. « Oui et non. Si je venais à avoir un coup d'un soir, bien sur que tout ne serait pas terminé. Je suis croyant mais pas con. » Bon tant mieux. « Je me dis que quand je le ferais, j'aurais tellement attendu, que ce sera forcément elle, la femme de ma vie. » Cela en serait presque beau ce qu’il nous dit là. J’envie son romantisme. Bien que c’est tellement naïf. « T’es un spécimen rare toi. » Normalement ce sont les filles qui veulent attendre le bon. Qui croient encore au prinche charmant, à l’âme sœur, ce genre de conneries. « Tu dois en faire craquer plus d’une avec ce genre de discours. » Bon doivent y avoir aussi des connes qui se foutent de sa gueule, certes. « Mais si tu ne la rencontres que dans…je sais pas, dix ans ? Tu crois sincèrement être capable d’attendre jusque là ? » Alors là j’en doute très très fortement. Il croit peut être dur comme fer à ce qu’il dit, mais ce n’est pas pour autant qu’il réussira à s’y tenir. Encore moins maintenant qu’il aura une mini célébrité, et qu’à sa sortie toutes les filles voudront lui sauter dessus. Va résister à la tentation après. On évoque ensuite les raisons de notre partenariat. Selon lui, c’est parce que je suis une fille à problèmes, et lui sans, qu’on nous a mit ensemble. Pour ma part, j’évoque le rôle d’éducatrice sexuelle. Si je pense être une bonne prof ? « Je suppose que tu ne le sauras jamais. » Et non. « A moins que je ne sois la femme de ta vie, qui sait. » Tout à fait, et les poney mangent des arcs en ciel et font des cacas papillons.