En trois semaines, il y a forcément des endroits que je n'ai fait que visiter. Par là, j'entends des endroits que je n'ai pas visité de long large et travers. Des endroits où j'ai pas passé plus de cinq minutes de mon temps, en gros. Et ça, quand même, à presque un mois d'être entré dans ce nid, c'est quand même un peu fâcheux. Non ? Du coup, il faut à tout prix que je trouve un moyen d'y remédier. C'est simple, je me suis armé d'un manteau, d'une écharpe - le temps a l'air de faire des siennes ces derniers jours - et puis je suis parti faire un peu le tour du patelin, histoire de m'attarder un peu sur ces parties du nid où je n'ai pas encore eu l'occasion de le faire. Très vite, j'arrive à la côte rocheuse, et je me souviens soudainement que je n'ai pas encore passé de moments ici qui méritent d'être soulignés. En fait, aucuns moments tout court. Enfin soit, ce temps est révolu, aujourd'hui. Je me pointe donc au bord de celle-ci et puis je me pose, au bord de la côte, au bord même et j'entends les vagues taper contre la roche un peu plus bas. La production n'avait pas menti ; il fait bel et bien plus frais ici que dans les autres parties du nid, mais quelqu'un part ça se comprend, vu l'altitude et puis aussi la mer plus bas. Enfin quoi qu'il en soit, je suis là, calmement posé, et le moins que l'on puisse dire c'est que je m'y plais bien, ici ; je devrais venir ici plus souvent. Personne pour nous faire chier ; à moins peut-être ce bruit de pas derrière moi. Je me retourne, et reconnais Amy. Je ne la connais pas particulièrement, à vrai dire je ne lui ai parlé que très brièvement depuis le début de cette aventurer mais elle se dirige vers moi alors j'imagine que je peux faire un effort pour l’accueillir. Je souris. « Salut, Amy. Ca va ? » c'est une question d'une simplicité sans nom mais pourquoi pas.

Je ne sais pas trop quoi faire cette après midi. Le temps est un peu moins agréable. Je mets même une petite veste, pour couper le vent. Je réfléchis à ce que je pourrais bien faire. A quel genre d’activité m’adonner. C’est qu’en y réfléchissant bien, il n’y a pas grand-chose à faire par ici. Juste des lieux à voir… Mais pas réellement d’activité propre. A part le parcours aventure, la salle de billard ou celle de sport, et quelques autres. Mais ce n’est pas la folie. Bon ceci dit la piscine et la plage me contentent déjà bien assez. Bref, je décide d’ailleurs de me promener à la plage. Tong en main, pieds dans l’eau, je longe la rive. Jusqu’à ce que j’arrive sur la côte rocheuse. J’y croise un candidat. Au début j’ai cru que c’était mon partenaire, mais lorsqu’il s’est retourné, je me suis rendu compte qu’il n’en était rien. « Tiens, le sosie de mon partenaire. » C’est vrai que les deux se ressemblent pas mal. Tant au niveau de la couleur des cheveux, que du visage, ou de la musculature. Bon on reconnait quand même les deux hein. « Ça va ouais, et toi ? » Réponses et questions bateau. Mais bon parait qu’il faut en passer là à chaque fois, une histoire de politesse. Alors qu’en réalité on s’en fou de la réponse. « Tu dois être ravi que les partenaires changent. Je suppose que passer toutes tes nuits avec un mec, c’était pas ce que t’espérais. » Pour un pur hétéro en tout cas, ça doit être la loose.  « A moins que tu ne sois de ce bord là. » Après tout je n'en sais rien.

Je n'ai jamais été quelqu'un de réellement solitaire, dans la vraie vie. Je suis souvent entouré. Seulement voilà, depuis que je suis rentré dans ce jeu, j'ai tendance à un peu m'éloigner des gens, peut-être trop j'en sais trop rien. Je n'irais pas jusque là mais j'aime bien prendre du temps pour moi, seul. Et puis, on est tous occupés de se marcher les uns sur les autres à longueurs de temps alors j'imagine qu'au bout d'un moment on peut bien respirer un peu. C'est un peu pour ça que je suis venu ici ; et aussi parce que j'ai pas réellement eu l'occasion de venir faire un tour ici de plus de cinq secondes. Je pensais être seul, que personne n'allait sortir par ce temps qui ne donnait pas réellement envie de sortir justement, sauf qu'évidemment, quand on est trente dans le même endroit forcément on finit par tomber sur quelqu'un. Et là, en l'occurrence c'est Amy. Bon, maintenant qu'elle s'avance sur moi on ne va pas la renvoyer d'où elle vient. Et puis elle n'a pas l'air méchante, donc bon pourquoi pas.. Je lui demande si ça va, question pourrie mais faut bien commencer quelque part. Au passage elle en profite pour dire que je ressemble à son partenaire.. donc je conclus que c'est Ulysse. Il est vrai que le type me ressemble un peu, quand même, c'est marrant d'ailleurs qu'il y ait autant de blonds dans une maison. Ou un immeuble. Bon il y a aussi Esteban mais lui je m'en tape. « Sosie est un bien grand mot, tu peux te contenter de frère jumeau si tu veux » oui voilà. Bon sans rires on arrive à nous différencier quand même pas mal. « Yep » que je lui réponds lorsqu'elle me retourne la question. Elle évoque ensuite le fait que les partenaires changent. Si ça me dérange de dormir avec un mec ? Franchement non.. je m'en fous un peu pour tout avouer. Et puis, Joanès est quelqu'un de cool, donc pourquoi pas. Bon après c'est sur que si on me fout dans le même lit qu'une belle fille je ne dirais pas non. Je suis pas fou non plus. Sa dernière réplique me fait sourire. « Si, justement. Je suis un peu déçu, du coup, Joanès est tellement sexy.. » j'ai menti, je ne suis pas gay. Bon par contre Joanès est beau gosse il faut le dire. Enfin, je trouve. Bon trêve de plaisanterie. « Non sérieusement c'est pas ce que j'espérais mais je suis sûr qu'il est beaucoup moins chiant que n'importe quelle fille ici. Sans vouloir t'offenser.. » après tout je ne la connais pas vraiment et j'ai encore moins dormi avec.. donc bon. Je parle en général. D'ailleurs, puisqu'on est sur le sujet. « Tu réagirais comment si tu te retrouvais avec Benjamin ? Sans vouloir être indiscret.. » je sais que je le suis. Je ne connais pas réellement l'histoire mais comme tout le monde je suis un peu de loin avec les extraits montrés aux primes, tout ça. Donc bon.

« Sosie est un bien grand mot, tu peux te contenter de frère jumeau si tu veux » Ah bon jumeau c’est vrai que la ressemblance est moins flagrante. « Cela aurait été encore plus parlant si tu t’appelais Hercules, ou Achille. » Enfin un autre héros grec quoi. Bon en attendant ça va, ils ne sont pas non plus identiques. Je reconnaitrais très bien mon partenaire, je ne risque pas de me tromper un jour. En parlant de partenaire, j’évoque d’ailleurs le fait qu’on risque tous d’en changer. Je me dis que ça doit lui faire plaisir, vu qu’il pionce avec un autre mec. Généralement les purs hétéros, partager le lit d’un autre homme…Pas vraiment ce qu’ils préfèrent. Et puis cela pourrait remettre en doute leur virilité, tout ça. « Si, justement. Je suis un peu déçu, du coup, Joanès est tellement sexy.. » On parle vraiment de la même personne ? Parce que alors personellement il n’est pas du tout à mon gout. Peut être que c’est générationnel je ne sais pas, mais…non. « Mouais » Que je me contente de répondre. Je me doute que Jouko est en train de plaisanter là. D’ailleurs il reprend plus sérieusement. « Non sérieusement c'est pas ce que j'espérais mais je suis sûr qu'il est beaucoup moins chiant que n'importe quelle fille ici. Sans vouloir t'offenser.. » Haaaaaaaaaaaaaan. Comment ose t’il ? Non mais ça va en vrai je m’en fou complètement. « C’est clair que certaines peuvent être très chiantes. » Comme ça sans raisons particulières, je pense notamment à Jasmine ou Dior. Des petites divas. Il doit probablement leur falloir leur espace vital, qu’on y empiète pas d’une miette…Et quand on les saoule je les verrais bien jeter leur partenaire du lit. « Mais bon les mecs aussi peuvent être pas mal. » Par exemple le mien dans son genre il peut être bien chieur. Mais bon je l’aime bien quand même.  « Tu réagirais comment si tu te retrouvais avec Benjamin ? Sans vouloir être indiscret.. » Une éventualité qui ne m’avait même pas traversé l’esprit. La production n’est pas aussi folle. Enfin…pas vrai ? « Je pense que si la production ne veut pas un meurtre dans le jeu, ils feraient mieux d’éviter. » Autant dire que je le prendrais très mal. « Mais si c’était le cas…Je ne partagerais certainement pas son lit. Et je l’éviterais tout autant. » Quitte à dormir dans le salon, ou même à la belle étoile j’en ai rien à faire, mais jamais je ne dormirais avec lui.