J'avais ouvert les yeux dans la chambre Aine ce matin, réveillée par la meilleure façon qu'il soit, Franz qui caressait mon corps encore endolori par la nuit que nous avions passé tous les deux. Je sentais son souffle chaud s'écraser sur ma nuque. Je restais pourtant immobile puisque je sentais que mon partenaire ne tarderait pas à sombrer à nouveau dans les bras de Morphée. Il fallait dire que je craignais plus ou moins le réveil, la veille nous avions agit sans réellement se soucier des conséquences engendrée par notre attitude vis à vis de notre discussion assez perturbante de la semaine précédente. J'avais d'ailleurs crains que mes révélations sentimentales auraient eu raisons de nos activités nocturnes, ce qui n'était pour mon plus grand plaisir pas arrivé. Je soufflais, préférant chasser ces pensées néfastes de ma tête pour ce matin, il faudrait en reparler c'était indéniable seulement, je n'aurais gâcher pour rien au monde ce moment privilégié que nous partagions ce matin. J'avais beau faire tout ce que je pouvais pour essayer de ne pas remuer encore, c'était presque inévitable, puisque j'étais si proche du bord que je risquais de tomber d'un moment à l'autre. Si bien que je dus me dégager légèrement de Franz en prenant le plus de précaution possible, me retrouvant ainsi face à lui, je me collais tendrement contre lui tandis qu'il avait toujours les yeux clos. Mêlant mes jambes aux siennes, je déposais quelques doux baisers sur son sur torse brûlant avant d'y déposer ma tête.

Nous n'avions pas réfléchis, c'était le cas de le dire. Toutes sortes de pensées bien trop dérangeantes pour me laisser pleinement profiter de ce moment, affluaient dans mon esprit. Je devais surement être trop fatigué néanmoins pour lutter, étant donné que je m'étais déjà rendormi contre Sydney, mes mains perdant de leur fermeté dans mon emprise sur elle. Peut-être est-ce pour ça que je la sentis se tourner plus tard, n'ouvrant pas les yeux pourtant. Ses jambes vinrent se mêler aux miennes alors que ses lèvres rencontraient déjà mon torse agréablement. J'étais bien obligé de réagir, me laisser ainsi cajoler par la jeune femme pouvait à n'importe qu'elle moment provoquer un incident, certes peu embarrassant à notre niveau mais tout de même. Glissant mes mains dans la chevelure de l'Irlandaise, je caressais doucement ses cheveux du bout des doigts, imaginant que cette dernière devait se bercer contre les battements de ma poitrine. Je m'allongeais sur le dos néanmoins, la forçant ainsi à contre coeur à se dégager pour me faire face, mes doigts se perdant aussitôt sur ses lèvres, mes iris la dévorant tendrement du regard.

Bonjour... tu vas bien? Un large sourire s'étala sur mes lèvres alors que je la saluais de mon timbre le plus velouté, je ne savais trop comment commencer, je n'avais pas envie de briser cet instant. C'était dans ces derniers que j'avais l'impression qu'il n'y avait rien de compromettant entre Sydney et moi, pourtant il fallait se rendre à l'évidence. Je crois qu'on a fait une petite bêtise hier soir. Une bien belle bêtise, certes, mais je pense que tu partages mon avis.

Je n'allais pas tarder à me rendormir aidé par le battement du cœur de Franz, si celui-ci n'avait pas réagit, me caressant les cheveux, je ne bronchais néanmoins pas. Il était réveillé, ça ne faisait désormais plus de doutes. J'avais redouté ce moment, et finalement il arriva bien trop tôt, j'avais envie de profiter de l'instant encore un peu, seulement peut être qu'à force de trop vouloir reculer, l'inévitable risquait de se produire et nous n'avancerions jamais. Je me dégageais ainsi ajoutant à mon visage une légère moue qui trahissait mon sentiment à ce sujet, « Bonjour toi ... ça va, ça allait, mais je suppose que ça va aller moins bien dans quelques minutes. » avais-je lancé d'une voix plutôt suave mais plutôt rocailleuse, tandis que je remontais légèrement le draps sur ma poitrine. Je souriais alors qu'il affirmait que notre nuit était une bêtise. « Non c'était pas une bêtise, c'était un moment d'égarement à la limite, mais une bêtise soit on regrette soit on est honteux et je peux t'affirmer que c'est pas mon cas. » J'affichais une mine satisfaite alors que ma main vint se balader une fois encore sur son torse, avant de poursuivre. « Néanmoins sur le principe tu as raison. On aurait pas du, enfin si, non enfin. Je pense qu'on a des choses à éclaircir toi et moi. »

Je pris ma respiration. Elle certifia que notre nuit n'était pas une bêtise, qu'il fallait la considérer comme un égarement car il n'y avait pas matière à regretter. En soi, c'était vrai, je ne regrettais aucunement d'avoir suivi Sydney dans la chambre Aine, mais c'était une erreur de continuer ainsi sans définir ce que l'on était vraiment tous les deux. Un couple? C'était au dessus de mes forces, je ne me sentais pas prêt à cela. Des amis? Nous étions clairement plus proche que cela, mais je peinais à croire qu'il puisse y avoir un équivalent entre les deux.

C'est une bêtise Sydney. Je ne regrette aucunes de mes nuits avec toi, si ça ne tenait qu'à moi tu ne pourrais pas te cacher avec ce drap bien longtemps.

Je pris sa main qui grimpait sur mon torse, la déposant sur mon coeur sans spécialement faire attention à ce geste pourtant équivoque, soupirant, ne sachant par où commencer. Je ne voulais pas qu'elle interprète mal mes propos, j'avais intérêt à être plus habile que la dernière fois.

C'est une bêtise de faire comme si de rien était. Alors je veux être honnête. Je ne suis pas sûr de ce que je ressens pour toi Sydney. Je ne suis pas sûr de ce que je veux être avec toi non plus, à vrai dire, je sais seulement que l'idée de former un couple à l'intérieur de la maison m'est totalement inconcevable.

Je fis la moue, penchant la tête sans la lâcher du regard, j'espérais qu'elle comprenne où je voulais en venir. Je repris ainsi, mon manque d'assurance trahit par ma voix chancelante.

A vrai dire, je pense que j'ai peur de tout ça, de poser un mot sur notre histoire. Toutes ces conceptions du 21ème siècle, fidélité, monogamie, amour exclusif et sincère, ce n'est clairement pas dans mes valeurs. Je ne peux pas te promettre quoi que ce soit, je ne me fais pas confiance moi-même. Je fis une pause, approchant mon visage du sien. Néanmoins, je tiens à toi plus que quiconque dans cette maison. Et je ne veux pas arrêter ce genre de moment avec toi, car ce sont les plus beaux que j'ai connu au sein du jeu. Peut-être peut-on continuer ainsi sans pour autant... agir comme un autre Alice et Austin? Ne pas s'engager, juste profiter de ce que l'on a tous les deux la chance de vivre. Rester léger, le sérieux m'effraie bien trop.

Je comprenais parfaitement où Franz voulait en venir, puisque moi même j'avais beaucoup de mal à mettre un nom sur notre relation. Quelque part, le faire signifiait s'engager et c'était une étape pour laquelle je n'étais pas encore prête. Je lui avais d'ailleurs fait part lors de notre précédente discussion. Ainsi avant qu'il ne prenne la parole, je pris une profonde inspiration, essayant de ne pas m'emporter comme la fois précédente et ainsi ne pas couper court à la discussion. C'est pourquoi j'avais laissé courir ma main sur le torse de Franz, dans le but de m'accrocher plus ou moins à quelque chose, seulement lorsqu'il l'attrapait, j'ai cru qu'il allait me l'ôter. Non au lieu de ça il déplaça ma main sur son cœur, et même si il l'avait peut être sans s'en rendre compte ça signifiait tout de même quelques chose. Ainsi je l'écoutais en essayant de me contenir même si certains mots me firent déglutir malgré que je sois plus ou moins d'accord. C'était étrange de partager l'opinion d'une personne sans pour autant réussir à trouver un commun accord. « Je sais, j'ai l'impression de me répéter. Mais je sais ce que tu veux dire, je ressens la même chose. Enfin non ça a tendance à s'éclaircir d'avantage dans mon esprit ces derniers temps mais, être en couple c'est une notion super abstraite, c'est trop bizarre et ici c'est presque irréel, et on a nos secrets je ... c'est un détail de plus, ni mes sentiment, ni ma sincérité ne sont remis en cause c'est pas ça, c'est que, rien. Oublies, c'est pas important et pas d'actualité. » Je marquais une pause à mon tour, le laissant poursuivre. « Oui je suis d'accord de toute façon j'ai aucune envie d'arrêter tout ça, je crois que j'en serais incapable. Mais rien de sérieux, ça ma va, c'est sans doute la meilleure solution. » Puis je m'arrêtais soudainement, arquant légèrement le sourcil droit. « Je pense que le plus dur pour moi ça va être de devoir me contrôler en public, freiner mes pulsions celle-ci par exemple. » Plaisantais-je alors que je m'approchais dangereusement vers les lèvres de Franz afin d'y déposer les miennes avec tendresse.

Il avait raison, on aurait tout le temps d'envisager la suite, d'autant que je tenais réellement à ma liberté, ne pas avoir de comptes à rendre sur mes faits et gestes, la possessivité maladive très peu pour moi, même si paradoxalement, l'indifférence ne me plaisait guère non plus. Les baisers, le contact m'étaient dorénavant indispensables avec Franz, ils étaient addictifs, plus je l'embrassais et plus j'avais envie de recommencer, les baisers étaient important, plus que le sexe encore. Ou du moins, s'apparentaient plus à un échange intime et amoureux que deux corps enclins au désir et à l'assouvissement d'une simple pulsion qui disparaissait souvent une fois l'acte effectué. Sa réaction suite à notre baiser des plus tendres ne manqua pas de me faire rire, La question qui suivait également, sa possessivité m'amusait également. Ainsi je fis mine de réfléchir quelques minutes, comme si la liste de mes " conquêtes " étaient aussi longue et interminable. « Attends laisse moi réfléchir ... C'est qu'elles en ont rencontré des lèvres en dehors des tiennes. » Lançais-je tentant de garder mon sérieux pour ensuite rire au éclats. « Non sérieusement, Austin m'a " volé " un baiser le soir du réveillon, c'est tout ce qui me vient à l'esprit. ». Je caressais ses lèvres du bout des doigts, en toute honnêteté, les siennes étaient les seules à même de me faire vibrer. « Par contre je parie que celle-ci on dut en voir beaucoup ... » Jalouse ? Oui assurément, mais autant mettre les comptes à zéros de part et d'autre. Installée le côté, je le regardais pressant le drap contre ma poitrine, attendant patiemment sa réaction.

Je riais toujours alors que je venais de confesser mon échange avec Austin, échange qui ne signifiait absolument rien, c'était un baiser sans aucunes arrières pensées, auquel je n'avais d'ailleurs pas réellement répondu. Seulement je m'arrêtais aussitôt puisque sa réaction me déconcerta quelque instant. Sa mine de dégoût me surprit, je savais qu'il ne portait pas Austin dans son coeur mais était-ce réellement à ce point. J'arquais un sourcil marquant mon étonnement jusqu'à ce qu'il se mette à sourire, sourire qui me laissait assez perplexe néanmoins. « Pourquoi ? Parce qu'il a embrassé la moitié de la maison ou parce que tu es jaloux tout simplement ? » ajoutais-je narquoise puis il ajoutait que nous nous étions rien promis du tout. Je haussais les épaules, il avait raison, même si ces paroles contrastaient avec son attitude précédente. « Bien entendu ... Quoi qu'il en soit, ça ne se reproduira pas. » ajoutais-je comme pour me justifier même si honnêtement je n'avais strictement rien à me reprocher. Ce fut à son tour de confesser ses actions passées. Six. Je riais également puis dans un élan insoupçonné, je m'installais à califourchon sur son bassin occultant notre nudité qui n'était dorénavant qu'un détail. « Non ce n'est pas utile. Tombeur ! De toute façon je les comprends, c'est difficile de te résister. » Soufflais-je affichant toujours un sourire au coin des lèvres ne montrant aucun signe pouvant trahir ma jalousie apparente mais l'embrassant néanmoins agrippant ainsi son visage entre mes mains, comme pour essayer de lui faire oublier les autres.