simon.

Cette nuit-là, Amy avait une nuit plutôt agitée. Comment est-ce que tu le savais ? Tout simplement parce que c’était la troisième ou quatrième fois qu’elle te donnait un coup de pied ou te frappait dans son sommeil. Bien que tu n’aies pas un sommeil léger, recevoir des coups avait tout de même le don de te réveiller, hm. Ne désirant pas l’interrompre dans son rêve – aussi étrange soit-il –, tu avais décidé de t’extirper de votre lit commun afin de lui laisser le loisir de se servir de toute la place à sa guise. Après avoir attrapé ton coussin, et pris un plaid dans une armoire, tu t’étais dirigé, en caleçon, jusqu’au salon, où tu savais que tu pourrais trouver un peu de répit, et pouvoir enfin dormir tranquillement. Tu t’installas donc sur un des canapés froids, t’enroulant tant bien que mal dans la couverture que tu avais apporté. Et alors que tu tentais de te rendormir, allongé sur le ventre, avec un bras qui pendait dans le vide, la lumière t’aveugla. Quelqu’un venait d’allumer la lumière du salon. Quelqu’un que tu allais vraisemblablement tuer. Aussitôt, tu mets le coussin sur ta tête, dans l’espoir de pouvoir, tant bien que mal, filtrer la lumière. « Laissez-moi tranquille… » Tu grommelles, à moitié endormi, d’une voix rauque. Pourquoi est-ce qu’un candidat se retrouvait à 3h du matin dans le grand salon ? À moins que lui aussi s’était fait prendre pour un puntching ball par son partenaire, tu ne voyais aucune autre explication.

Tifenn était vraiment quelqu'un d'agréable, oh ça oui. Le seul problème, c'est que ceux qui dormaient dans ma chambre ne l'étaient pas tout autant. En effet, depuis maintenant une bonne heure, j'avais l'impression d'être assis à la première place d'un concert d'hard rock. Oh, et vous deviez vous en douter, ça n'était pas franchement le genre de musique que je pouvais écouter d'habitude. Mais les ronflements de certains candidats me semblaient si forts que je me demandais bien comment il était possible pour mes autres camarades de trouver le sommeil. J'étais même certain que Tifenn n'allait pas se réveiller d'aussitôt. Pourtant, j'étais plutôt réputé pour avoir un sommeil de plomb, mais pour le coup, chaque nouvelle expiration de mes camarades avait le don de me faire hérisser le poil. Franchement, comme faisaient-ils ? Exaspéré, j'avais ronchonné dans ma barbe tout en quittant mes draps. Il faisait trop noir pour que je retrouve mes vêtements, alors tant pis, j'allais me rendre d'ailleurs, vêtu seulement d'un pantalon en laine gris. J'en profitais également pour embarquer avec moi la couverture du lit qui n'était plus occupé par personne, et m'aventurais dans les couloirs du nid. Pas question de prendre les escaliers à presque quatre heure du matin, oh ça non, surtout avec le drap trainant par terre, me connaissant, c'était synonyme de catastrophe. Je m'étais donc rendu au premier étage pour rejoindre la salle de réception, allumant un peu sans réfléchir la lumière, alors que j'entendais grommeler. « Laissez-moi tranquille… » instinctivement, et les yeux à moitié clos, j'avais donc refermé la lumière avant de lancer ma couverture sur l'un des canapés. Et puis hop, je m'étais allongé dessus, ni vu ni connu. Je sentais déjà Morphée venir m'envelopper de ses bras. Bon, par contre, le canapé il avait tout de même une drôle de forme... et il bougeait ? Oh, je venais peut-être de m'allonger sur ce genre de fauteuil relaxant, allez savoir. Cela dit, on aurait presque dit qu'il pouvait respirer.

Après avoir râlé, la lumière s’était aussitôt éteinte. Tant mieux. Le candidat en question devait sûrement avoir fait demi-tour en se rendant compte qu’il s’était trompé de salle, ou quelque chose comme ça. Ou peut-être un somnambule. En fait, t’en savais rien, et tu t’en fichais, tu voulais seulement dormir tranquillement et en paix, toi. Sauf que tu sens quelque chose sur ton dos. Et quelque chose se rajoute dessus. Ou quelqu’un dessus. Quoi ? Mais… « Mais ça va pas ?! » tu te lèves brusquement, faisant tomber la chose par terre par la même occasion. Manquer de t’étouffer t’avait aussitôt réveillé. On voulait ta mort, pour sûr. On avait mis un contrat sur ta tête, oui oui. « Qui t’as envoyé me tuer, hein, démon ? » Ouais, démon, rien que ça, parce que tu n’avais pas vu la tête de la personne qui était actuellement à terre. Et puis, il faisait noir.