Donc, c'était maintenant qu'elle était censée mal finir ? Non parce que, à en entendre ses camarades, Tweedy filait un sacré mauvais coton depuis qu'elle avait décidé de changer de partenaire, ou plus précisément d'échanger l'adorable Finnick contre le présumé monstre Ezéquiel. Ce qu'elle en pensait, elle ? Et bien, qu'il y avait beaucoup d'exagération dans cette histoire. Et d'ailleurs, c'était en partie pour cette raison que la jeune femme avait pris une telle décision, au risque de se mettre la plupart des candidats à dos. Vous pensez bien que c'était une chose qui avait tendance à la déranger. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais d'un autre coté, il y avait cette certitude bien en elle, cette certitude qu'elle décidait de suivre, peut être trop dangereusement. Quoi qu'il en soit, il était trop tard pour regretter quoi que ce soit. Et cela tombait bien, puisque la jeune femme ne regrettait rien. Absolument rien. Ah si, peut être l'attitude de Finnick, son ancien partenaire, à la suite du choix qu'elle avait fait. Mais ça, c'était autre chose. Une fois le prime fini, et profitant du fait que certains candidats se trouvaient encore sur le plateau, Tweedy quitta celui-ci et ne tarda pas à se rendre dans sa chambre. Figurez-vous qu'elle avait accumulée une certaine fatigue tout au long des derniers jours et qu'une bonne nuit de sommeil ne lui ferait assurément aucunement mal. Mais voilà que son nouveau partenaire, Ezéquiel, ne tarda pas à entrer dans la pièce lui aussi. Tweedy lui adressa un mince sourire - si, si - et reporta son regard sur le lit. Là, une question existentielle lui apparut à l'esprit. « Tu ... tu dors de quel coté du lit, toi ? » Oui, c'était ça sa question existentielle. Hum. Car pour le moment, tout ce qui importait était pour elle de savoir si elle dormirait à gauche ou bien à droite du lit. Notez qu'elle n'était pas chiante, puisqu'elle le laissait choisir. Si après ça, il osait ne serait-ce que songer à la dépecer dans son sommeil, c'est qu'il n'était pas sensible à sa gentillesse naturelle. Voilà.

Ce prime était vraiment de la pure merde, même si j’avais d’une quelconque manière réussi à garder ma place dans ce foutu nid. Il y’avait plusieurs éléments que j’avais pas vraiment apprécié, et parmi eux, la décision de la Tweedy. Franchement, je sais pas ce qui lui ai passé par la tête mais là, j’ai pas envie de savoir. Si elle a pas capté que je portais l’étiquette ‘Danger’ bah ça veut dire qu’elle à rien compris du tout dans cet aventure. Et puis je crois que normalement, la production m’avait spécialement filé un mec pour ne pas cramer une gonzesse en pleine nuit non ? Si c’est pas ça alors, c’était quoi le rôle de Keely ? Me faire chié ? Bah désolé si vous m’avez filé la Tweedy en premier vous auriez réussi à le faire. Bon aussitôt que j’arrive, je dénote un bout de chair féminin, et je le précise bien, féminin !! Et je ne rêve pas … Fini les semaines de disettes avec ce connard de Keely, oui maintenant, c’est une nouvelle page qui s’ouvre, et c’est avec un être qui se voit être doté d’un vagin, membre qui, selon moi, définie la femme. Les seins viennent en seconde postion et l’anus tient le podium. Bref, aussitôt que j’arrive sur les lieux, les éléments du décor change avec, à la place d’un beau mec aux yeux bleus, une belle brune pétillante. J’aime pas du tout le changement, c’est contraire à mes habitudes et on ne change jamais le destin… Le changement, c’est non pour moi, mais je dois à nouveau accepter cette nouvelle fatalité, le fait de partager mon lit avec une candidate féminine, chose que je ne connaissais pas avant. Dommage pour Keely qui doit se retaper un mec… Bref, je commence à me désaper de ma veste, fin de ma tenue de prime que je range soigneusement dans ma valise, ne laissant que le jean, et le t-shirt blanc immaculé pour l’instant. Je lève la tête vers la Tweedy qui prend le risque d’aborder le premier contact audio-visuel et communicatif. Bon, une chose qu’elle ne sait pas encore la Tweedy, la nuit, on parle jamais, ou peu, sauf si Keely avait un truc marrant (qui ne l’était pas pour moi) à raconter, et d’habitude, ce mec il était pas du genre marrant, donc on parlait pas beaucoup. Avec ce perroquet du type pipia brésilien, je crois que je vais souffrir… Côté gauche ou côté droit ? Je dirais que moi et Keely, on s’assemblait pour ne faire qu’un, si tu vois ce que je veux dire, donc y’avais pas de côté gauche, ni de côté droit, c’était moi au-dessus de Keely, et puis c'est tout. « Peu importe. » C’est genre comme si elle me disait : Tu bois de quel côté du verre ? A gauche ? Ou à droite ? Je prends instinctivement le côté gauche, le plus près de moi d’ailleurs. Puis je commence à enlever mon jean, puis mon T-shirt, dévoilant ainsi mon torse d’ivoire et je m’apprête à enlever l caleçon quand… Je me rappelle que j’ai avec moi une femme… J’lève la tête pour m’en rassurer ; ouais c’est bien une femme. Donc ce petit caleçon, il va devoir rester là… Je m’enfonce dans le lit, tournant la tête vers mon côté, essayant à tout prix, d’ôter de mon esprit que là, une femme d’un mètre soixante, brune et avec une belle paire de fesse va plonger elle aussi dans ce lit et le partager avec moi, oui j’essaye à tout prix…

De quel coté du lit pouvait bien dormir Ezéquiel ? Secrètement, Tweedy pariait sur le coté droit. Allez sa voir pourquoi. Peut être avait-il une tête à dormir du coté droit du lit, tout simplement. De son coté, la jeune femme n'avait aucune préférence. A droite ou à gauche, qu'importe, tout lui allait. Ainsi donc, elle laissa à son nouveau partenaire tout le loisir de faire un choix. Nouveau partenaire ... C'était assez étrange de se le dire, hm. A croire qu'il y allait avoir un avant et un après "changement de partenaire", ce qui paraissait plutôt logique. Et n'allez pas croire que Tweedy regrettait le dit changement, car rares étaient les choses qu'elle était amenée à regretter. Elle avait du faire un choix, alors elle l'avait fait, et voilà. Certes, tout le monde n'avait pas compris pourquoi elle avait fait ce fameux choix - son nouveau partenaire ici présent le premier, sans doute - mais pour Tweedy, c'était tout à fait clair. Quoi qu'il en soit, la jeune femme n'attendait présentement qu'une réponse de la part d'Ezéquiel. Alors, coté gauche ou coté droit ? Ah, visiblement, peu lui importait. Oui, sauf qu'il prit tout de même la liberté de s'installer du coté gauche. Zut, Tweedy avait mal visé. Roh, pour l'importance que ça faisait, hein ... Le jeune homme entreprit donc de se déshabiller, ôtant successivement son jean et son tee-shirt, avant de semble-t-il hésiter à faire de même avec le caleçon qu'il portait. Lorsqu'il leva la tête, Tweedy lui adressa un regard du style « Si tu veux enlever ton caleçon coco, fais-le, mais j'irai dormir dans la salle de bain. » Mais finalement, il laissa le caleçon en place et se mit au lit. Bien. Tweedy devait probablement enfiler une autre tenue pour dormir, elle aussi. Ainsi donc, elle prit ce qui lui était nécessaire sous le bras et partit s'enfermer, et bien, dans la salle de bain justement. Là, elle eut tout le loisir d'enfiler un pyjama - oui, un bon vieux pyjama - sans craindre de montrer certaines choses qu'elle préférait garder à l'abri du regard d'Ezéquiel. Non pas qu'elle le prenait pour un voyeur hein, mais disons qu'elle estimait que la prudence était de mise dans chaque situation. Un comble quand on sait que la prudence, et bien, ça ne la connaissait pas le moins du monde. Bref. Après une ou deux minutes, la jeune femme réapparut, le sourire aux lèvres, et ce pyjama improbable sur le corps. De vous à nous, elle avait pensé enfiler une combinaison de ski, mais elle en vint à penser que ce serait donner raison aux mauvaises langues, alors bon ... Sans trop tarder, la petite brune se glissa elle aussi dans le lit. Bon, elle n'avait pas tellement sommeil là. Alors, ne pourrait-elle pas parler ? Ouais bon, ce serait un poil suicidaire, mais bon, ne l'était-elle pas, à la base ? « Tu t'attendais à être éliminé, ce soir ? » demanda-t-elle alors, d'une petite voix. Si il ne voulait pas parler, très bien, ils ne parleraient pas. Dormir, c'était tout aussi bien, hein. Même si, pour le moment, Tweedy n'en avait que très moyennement envie.

La Tweedy, ou bien la meuf avec le nouveau surnom de… suicidaire du nid a oublié de prendre un médicament ce soir, car franchement, je peux vous le dire, elle a merdé. Mais merdé à un niveau pas possible. Si elle voulait gagner un pari avec l’un de ses deux mosquitos qui font leurs clowns dans la cabane, bah franchement fallait pas, eux ils sont bien enfermés avec leurs femmes dans des boites de conserves, alors que toi, t’es en live ma chérie, et t’es à deux centimètres de mon corps. Je suis d’une autre ampleur, j’ai zéro sentiments et peut être même que j’ai raté le moment ou on distribuait les cœurs… Et puis faut pas l’oublier, j’baise comme un V12 donc je sais pas mais, si ce moment malheureux venait à arriver, ça serait vraiment fâcheux pour la Tweedy et son petit col encore intact, je pense. Je chasse mes idées malsaines et je me concentre sur le présent : Interdiction de toucher un seul cheveu de la Tweedy. Voilà, c’est ça mon objectif. Je vais pas quand même sauter sur n’importe qui, donc un peu de retenu foutu cerveau. Mes sens m’alertent que… La Tweedy s’est sauvé. Sans blague, je ne prends même pas la peine de me retourner tellement j’ai envie que ce soit vrai, et que je trouve sa fuite, totalement justifiée. Puis deux minutes plus tard, je sens une surcharge pondérale (bon faut pas exagérer) sur ce lit. Alors elle n’a pas quitté la chambre ? Fin’ elle ne m’a pas quitté donc ? D’un autre point de vue, ça m’a rassuré, car j’ai cru que même la Tweedy, celle qui était censée être la plus proche de moi, viendrait à penser la même chose que cette populace de limasse baveuse manipulée par une conne québécoise… une petite conne brune avec un corps microscopique, foutant tout ce dawa, et ceci en une semaine… C’était trop fort pour être vrai moi je dis. Alors alors, cette Tweedy version niquab vient de s’enfoncer dans le lit… Bon, maintenant on fait quoi ? J’parie toute ma cagnotte qu’elle cherchera à forcer la minute sociabilité comme Keely le faisait, lorsqu’il n’avait rien à dire ou à faire, et là, pour parfaire le tout, madame me pose une question. Toujours tourné vers mon côté, je réceptionne sa phrase interrogative, le dos tourné et j’essaye d’y répondre à l’intérieur de moi-même et sincèrement. Mais cette phrase m’en ramène à une autre, plus importante « Non, et je ne m’attendais pas à ce que tu me choisisses. Personne ne l’a jamais fait avant» Sérieux, c’était franchement une surprise à laquelle je ne m’y attendais pas vraiment. Jamais, et je dis bien jamais quelqu’un n’avait fait ce genre de choix avec moi, et ce n’était pas prêt de changer, et avec personne, même la Tweedy à qui je lui ai expliqué qu'il était impossible de forcer le destin… Non mais j’aime pas le changement, j’aime pas le changement, et je n’en vaut pas la peine… Je n’en vaut pas la peine de tout ce bordel… Je ne vaut rien...

Tweedy n'avait pas l'impression de courir un quelconque danger en compagnie d'Ezéquiel. Peut être était-elle particulièrement naïve, ou juste idiote, mais c'était un fait. Il ne lui faisait pas peur. Elle savait bien qu'il en effrayait plus d'un, de par ses actions, son comportement ... Oui, elle savait bien tout ça. Mais elle, elle ne parvenait pas à se dire qu'il était possible qu'il agisse avec elle comme avec les autres, qu'il puisse chercher à lui faire du mal à elle aussi. Non, elle n'y parvenait pas le moins du monde. Bien sûr, une part de son inconscient la mettait en garde chaque fois qu'elle se trouvait près de lui, mais c'était plus un réflexe naturel qu'une réelle crainte. Car elle parvenait toujours à ignorer le signal d'alarme qui pouvait quelques fois raisonner dans son esprit. Elle se fichait pas mal qu'on la voit comme une timbrée suicidaire simplement désireuse de mettre sa vie en danger pour lui donner un sens. Oh oui, elle s'en fichait pas mal. Parce que Tweedy était en accord avec ce qu'elle faisait, et que personne ne parviendrait à la faire changer de ce coté-là. A cet instant précis, la jeune femme ne craignait donc pas que son nouveau partenaire agisse d'une manière inappropriée à son égard. Disons qu'elle avait confiance en lui, ou en sa foi personnelle. Car ce serait nier l'évidence que de prétendre que Tweedy n'espérait pas secrètement prouver à ses camarades qu'Ezéquiel pouvait quelques fois être inoffensif. Elle avait tendance à voir plus loin que ce coté dangereux qui transparaissait effectivement de son être. A ses yeux, Ezéquiel était surtout une âme blessée, une âme torturée, et certainement pas un être sans âme, justement. Voilà pourquoi elle ne voyait pas d'inconvénient à dormir aux cotés de ce jeune homme, parce qu'encore une fois, elle avait tendance à avoir confiance en lui. Oui. Après avoir revêtu un bien étrange pyjama, la jeune femme était revenue dans la chambre et s'était à son tour glissée dans le lit. Bien. Peut être était-il temps de dormir maintenant ? Non, pas encore. Elle préférait parler. Vous savez, l'une de ses activités favorites. Et donc, la jeune femme posa une question à son partenaire. Sauf que celui-ci dévia quelques peu sur un autre sujet, à savoir le choix de Tweedy. Il disait ne pas s'être attendu à ce qu'elle le choisisse, que personne ne l'avait jamais fait auparavant. « Tu sais, je crois que personne ne s'y attendait » fit-elle doucement. Ils la savaient pour la plupart timbrée, mais peut être pas au point de l'imaginer faire un tel choix, si ? « A mes yeux, ça n'a rien d'un choix irraisonné » reprit-elle, sur le même ton. En attendant, il lui tournait toujours le dos. Ne voudrait-il pas lui faire le plaisir de se retourner, hm ? « Tu sais, tu peux me regarder. Je pense qu'il y a peu de risque que tu me pétrifies en un regard. » Un doux rire s'échappa alors de ses lèvres. Oui bon, si il préférait rester comme ça, ça lui allait aussi, hein.

Est-ce-qu’il m’était possible de m’abstenir de faire du mal autour de moi ? Possible oui, mais j’dirais que ça vient comme ça, sans que je puisse contrôler la chose. Je risque à tout moment, par n’importe quel moyen de merdé et ainsi mettre cette conne de Tweedy derrière mon dos, et je sens que ça va surement tarder un jour, je le pressens, car tout ceux qui osent m’approcher finissent par soit, s’autodétruire eux même, soit par moi, en l’occurrence. Je présage donc le pire mais je reste quand même optimiste pour la suite, fin j’essaye de l’être même si je suis sûr qu’on ne peut changer le destin, et qu’un jour, la Tweedy finira par le savoir, mais ça sera un peu trop tard. Pour l’instant, je n’ai reçu aucune consigne la concernant vu qu’a priori, elle ne fait pas partie du plan de départ, mais si un jour je devais faire sur elle un quelconque test, j’y serais obligé ma cocotte en papier. Elle parle ensuite de son choix, que ça n’avait rien d’irraisonné, patati, patata … bref, moi ça commence à me monter à la tête, et quand le sang me monte au crâne, y’a plus de partenariat qui tienne. Elle me demande donc de me retourner. Mauvaise initiative bella, mais je vais quand même la suivre. Je change donc radicalement de position, fin de côté, pour me retourner complètement vers la Tweedy. Bon maintenant on fait quoi ? Ah ouais, j’ai une dernière question. J’enfonce ma joue encore plus contre mon oreiller, cachant mon œil droit en profondeur sur cette quantité de mousseline piriforme. « Ton choix ne changera rien. Il ne sert… limite à rien. » Alors pourquoi avoir gâché un partenaire de rêve contre… bref sans commentaire. Si elle compte me faire changer en oui-oui, bah j’dirais qu’elle est mal partie la Tweedy ou que, bah finalement elle a rien comprit du tout à mon problème…

Au moment de faire ce fameux choix, Tweedy s'était bien évidemment doutée qu'on lui en parlerait tout au long de la semaine, qu'on le lui ressortirait à toutes les sauces, notamment pour savoir pourquoi, oui, pourquoi elle avait un tel choix. Évidemment, tout cela passait bien au dessus de la tête de la plupart de ses camarades, probablement aussi de celle des téléspectateurs ... De toute manière, Tweedy n'attendait de personne qu'il comprenne ce qui avait bien pu la pousser à prendre une telle décision. Il était de toute manière très probable que quasiment personne n'y parvienne jamais. Quoi qu'il en soit, Tweedy était en accord avec ce fameux choix, et ne se reprochait rien. L'on pouvait volontiers la voir comme une timbrée, une casse-cou de première prête à se jeter dans la gueule du loup, cela lui importait bien peu. Qu'on la croit ou non, Tweedy était prête à dire à qui veut bien l'entendre que cette décision avait été réfléchie, raisonnée, et certainement pas prise sur un coup de tête. Bien sûr, n'importe qui aurait pu se dire qu'il avait s'agit d'un acte simplement spontané, sans aucun fond logique. Mais il fallait voir un peu plus loin que les risques que prenait Tweedy dans cette histoire. Mais encore une fois, il n'était pas sûr que qui que ce soit en soit capable. La jeune femme venait en tout cas de signifier à son nouveau partenaire qu'il ne risquait rien à se retourner pour la regarder. Bon d'accord, pour le coup, peut être était-ce Tweedy qui risquait quelque chose, mais elle préférait ne pas y penser. Contre toute attente, Ezéquiel accepta de se retourner, avant de s'enfoncer dans l'oreiller, ce qui fit doucement sourire la jeune femme. Oui, un rien pouvait l'amuser, mais ça n'était pas tellement un scoop ça. Le jeune homme reprit la parole, lui faisait alors savoir que son choix ne changerait rien, qu'il ne servait limite à rien. Tweedy se redressa alors brusquement, s'asseyant dans le lit et regardant droit devant elle en direction de ... hm, du mur. Ouais voilà, en direction du mur. Elle ôta alors l'élastique qu'elle avait mis à son poignet en guise de bracelet, le coinça entre ses dents et commença à tripatouiller dans ses cheveux bruns. Là, elle finit par se faire une queue-de-cheval qu'elle laissa retomber sur son épaule, sépara ses cheveux en deux, et réalisa une tresse approximative. Une fois terminée, elle reporta son regard sur son partenaire et reprit la parole. « Mon choix changera quelque chose, et il ne sert pas à rien » lâcha-t-elle alors, tandis qu'elle croisa les bras au niveau de sa poitrine. « Et je suis sûre que tu vas tellement m'apprécier que tu finiras par te dire que j'ai pris la bonne décision » reprit-elle, sur un ton évidemment plaisantin. Attendez voir, est-ce qu'il avait de l'humour ce jeune homme ? Doh, pas sûr.

Que faut-il que je fasse maintenant ? Que je la plante pour qu’elle ferme sa gueule ? Non, elle ne fait pas partie du plan initial donc il ne faut absolument pas que je perde mon temps sur une tâche qui s’avérait inutile. De ce fait, je me dois de reconstruire ce calme que j’avais réussi à construire avec Keely, et ceci par n’importe quelle méthode, car il ne faut absolument pas qu’un lot de divertissement comme elle m’empêche de faire ce que le destin m’a ordonné de faire. Je viens de me tourner donc sous son ordre et je sais ô combien cette tâche à été difficile, oui difficile pour ne pas me heurter à ce qui semble être des pulsions machiavéliques qui peuvent à tout moment sauter et faire Boom. La seule victime à ce moment serait elle, et partiellement moi qui risque de me prendre à nouveau un gros revers pour rien, ça serait le seul regret quoique un peu minime. Après elle commence à me sortir son baratin extra positive, ouais ouais j’ai appris ta chansonnette de merde la Tweedy, pas la peine de me la refaire en version copinou car ça m’intéresse pas. Franchement c’était pas une bonne idée de me retourner vers ce côté droit. Bon côté gauche maintenant, et hop. Je me retourne pour lui donner de dos, essayant au maximum d’oublier sa présence. Bonne décision ou pas, je m’en fiche après tout, c’est elle qui a choisi et c’est pas moi donc après elle est l’unique responsable. J’enfonce ma tête encore plus dans cet oreiller qui à present vient de mouler mon crâne, puis je remonte la couette au niveau de mes aisselles. « Bon, la Tweedy, c’est le moment ou tu dois chanter. » Ouais ouais, t’as fait un choix, faut assumer les rôles. Keely il le faisait vu qu’il n’avait pas le choix, à présent, c’est ton tour de reprendre le flambeau et je crois bien que tu vas assurer la Tweedy. Toujours de dos, je lui lance avec ma voix de merde, froide et puante. « Y’a un carnet sous le lit. Page 13. » Les pages ne sont pas numéroté, j'avais pas le temps de le faire et puis je sais pas compter jusqu’à 13, elle qu’a compter elle même cette conne. Juste pour info, c’est mon carnet perso donc elle a pas trop intérêt à lire le contenu des autres pages, car elle risque au pire de découvrir des horreurs qui la feront quitter le lit. C'est mes réfelxions personnelles, donc par exemple, dans la page 14, y’a un dessin d’une candidate avec une branche dans le cul, dans la page 15, y’a pire encore, vu que y'a deux candidates avec deux branches chacune, et ainsi de suite. Après y'a des dessins sur un soleil qui est entrain d'ultra-violet la lune, puis plein d'autres truc pas trop top. Sans oublier mes textes qui font flipper plus d'un. « Juste la page 13 » Te perds pas car disons que dans la page 13, y’a ma berceuse que j’ai écrite et que Keely lisait chaque nuit, fin’ qu’il chantait. D’habitude, je le bernais toujours, il croyait qu’après m’avoir chanté cette connerie, bah je dormais, mais non, je suis insomniaque, et je faisais semblant de fermer les yeux alors que non, mais bon, c’était juste pour l'écouter avec sa voix de gentleman chanter. Qu’est-ce-que t’attends la Tweedy, prends le carnet noir d'Ezéquiel et commence le show ma belle. Si tu refuses ? Oulaaa mauvaise idée...

Citation :

Contenu page 13 - Ezéquiel est un mouton, yayaya, Ezéquiel est pas glouton yéyéyé, Ezéquiel zéro émotion yoyoyo, Ezéquiel baise le fion yayaya ♪ ♫…Ezéquiel pas d’bobo yéyéyé, Ezéquiel archibi vivra longtemps yoyoyo, Ezéquiel le divin, pas besoin de levain, ses muscles c’est pas d’la pâte a pain et si tu veux une poignée d’main, t’attendras demain ! Sa peau noire est branchée, les dorures c’est stylé, en guise de toison yéyéyé ♪ ♫… Ses muscles sophistiquées et ses pec’s trop précieux, il va vous cramer les yeux car il est trop brillant yayaya ♪ ♫ Il est juste le plus Grand yéyéyé ♪ ♫ Regarde ses bottes ! Baisse les yeux ouais c’est ça mon pote ! Remonte un peu… et matte son torse… Ezéquiel Archibi vivera longtemps yoyoyo ♪ ♫, Ezéquiel est un mouton, yayaya, Ezéquiel est pas glouton yéyéyé, Ezéquiel zéro émotion yoyoyo, Ezéquiel baise le fion yayaya ♪ ♫

Oui bon, pour quelqu'un qui tenait un minimum à la vie - quand même, ouais - Tweedy s'y prenait plutôt mal. Le coup de la tentative de création d'un lien amical, okay, c'était assez naze. Mais ça n'était que de l'humour, précisons-le. Parce que Tweedy était peut être inconsciente, mais pas à ce point tout de même. Quoi qu'il en soit, la jeune femme comprit bien vite que son nouveau partenaire n'avait pas tellement le même humour qu'elle, si tant est qu'il en est d'ailleurs. Mais qu'importe, ça n'avait pas une importance fondamentale. Par contre, Tweedy ne savait plus tellement quoi dire. Le silence ? Non, elle n'aimait pas ça. Vous savez bien qu'elle était de ceux qui ressentaient perpétuellement le besoin de s'exprimer, de casser les oreilles de leurs contemporains à coup de simples paroles. Mais voilà que le jeune homme proposa quelque chose. Enfin, "proposer" n'était peut être pas le mot adéquate dans la présente situation. Disons qu'il l'incitait à chanter. Ah ? Il voulait quoi au juste ? Du Michael Jackson ? Du Queen ? Ah non, attendez ... Il avait tout prévu. Un carnet, la page numéro treize ... Oula, c'était quoi exactement son plan ? Tweedy n'en savait trop rien, raison pour laquelle elle arqua doucement un sourcil. Il lui disait de prendre le carnet qui se trouvait sous le lit. Hm, pourquoi pas. La jeune femme sortit alors du lit pour s'accroupir et atteindre le dit carnet. Victoire, elle l'avait ! Bien, bien. Et maintenant ? Ah oui, la page treize. Oh non attendez, JUSTE la page treize. Genre, c'était interdit de lire le reste, c'est ça ? Admettons. Tweedy revint alors s'assoir sur le lit et commença à tourner les pages du carnet jusqu'à arriver à la page treize. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était difficilement lisible. Hm. Tweedy prit alors le temps de s’éclaircir alors la voix - ouais, elle s'y croyait un peu - et commença à chanter ce qu'il y avait d'inscrit sur le carnet. « ♪ Ezéquiel est un mouton, yayaya, Ezéquiel est pas glouton yéyéyé, Ezéquiel zéro émotion yoyoyo ... ♪ » Attendez voir, est-ce qu'elle lisait bien, ou ... ? « ♪ ... Hm, Ezéquiel baise le fion yayaya ... ♪ » Allez allez, du nerf Tweedy. « ♪ ... Ezéquiel pas d’bobo yéyéyé, Ezéquiel archibi vivra longtemps yoyoyo, Ezéquiel le divin, pas besoin de levain, ses muscles c’est pas d’la pâte a pain et si tu veux une poignée d’main, t’attendras demain ! Sa peau noire est branchée, les dorures c’est stylé, en guise de toison yéyéyé ... ♪ » Et ça continuait ... « ♪ ... Ses muscles sophistiquées et ses pec’s trop précieux, il va vous cramer les yeux car il est trop brillant yayaya ... Il est juste le plus Grand yéyéyé ... Regarde ses bottes ! Baisse les yeux ouais c’est ça mon pote ! Remonte un peu… et matte son torse… Ezéquiel Archibi vivera longtemps yoyoyo ... ♪ » Dernière ligne droite, maintenant. « ♪ ... Ezéquiel est un mouton, yayaya, Ezéquiel est pas glouton yéyéyé, Ezéquiel zéro émotion yoyoyo, Ezéquiel baise le fion yayaya. ♪ » Tweedy se tut alors, relevant les yeux vers Ezéquiel. Que dire de cette chanson ? Hm, attendez voir ... « Elle est du genre ... étrange, cette chanson » commenta-t-elle alors. Comment ça, on ne lui demandait pas son avis ? Bah si, bien sûr. Pff. « Si tu veux, pour que tu sois bien détendu avant de dormir, je peux te masser ... » suggéra-t-elle alors gentiment. Sauf s'il estimait pouvoir s'en passer, bien sûr. Auquel cas, tant pis pour lui, hm.

Dans mon petit coin droit, je vais me contenter de l’entendre de là, essayant de reproduire le rythme que mon cerveau veut recevoir. Sauf que, au moment ou elle commence à chantonner son truc, elle s’est planté carrément sur l’intonation et le rythme, ce qui à tendance à rendre le rendu trop effroyable pour mes oreilles qui ont pas su capter convenablement la chansonnette. Avec sa voix de piapia, elle a commencé à me casser les oreilles en lisant la berceuse que Keely chantonnait presque chaque nuit. Sauf que lui, il avait une voix d’homme et prenait le tout avec nonchalance, alors que elle, c’était comment dire... plein de bonne volonté, et d’implication, que ça qui donnait presque une autre dimension à sa prestation minable, à l’image de la berceuse aussi faut pas se leurrer et tout rejeter sur elle la pauvre. Mais, oui y’a un gros mais dans l’histoire ; elle chante vraiment mal cette conne mais elle fait pas plus pire que le petit Keely avec sa voix d’hermaphrodite défenestré. Bon là ce n’était qu’un test non ? Maintenant faut qu’elle danse, en inventant sa danse perso ou en copiant une ancienne peu importe, le plus important c’était que ses formes bougent sous son niquab de nuit. Mais aussitôt avoir terminé, elle clique sur commenter et nous fait part de son avis ô combien important, genre ouais mais bon, ta gueule quoi. Tu chantes, puis tu danses, et puis tu la ferme. Elle ne me laisse même pas le temps d’énoncer la suite, c'est-à-dire la danse, qu’elle me propose… un massage. Ok. Je sais pas ce qu’elle cherche la Tweedy mais bon, on verra ce que ça va donner. « Je suis insomniaque la Tweedy. Vas-y si ça t’enchante. » D’un geste nonchalant, je lui donne mon accord et l’accès à la seconde partie du lit, c'est-à-dire la mienne. Qu’elle évite simplement de m’ennuyer, sinon je la propulse hors du lit et elle dort ailleurs. Les choses, soit on les fait bien, soit on les fait pas, pas vrai non ?