Moi et mon paquet de Maltesers empruntons l'ascenseur parce que c'est quand même beaucoup plus pratique que les escaliers n'est-ce pas. Je suis un flemmard même si ces temps si j'essaie de me racheter peu a peu en empruntant les escaliers et tout m'enfin faut pas abuser non plus, hein, et puis de toutes façons l'ascenseur était a côté de moi alors tant qu'à faire hum. Quoi qu'il en soit je suis la dans cet ascenseur et juste a côté de moi il y a la belle Tifenn qui vient tout juste de monter. Mon premier réflexe serait de lui demander si ça va or la réalité me frappe en plein visage et je me rappelle soudainement qu'elle ne doit pas aller super bien étant donné que Joanes a quitte le jeu dimanche dernier et je sais qu'ils étaient très très proches les deux. Plus que lui et moi par exemple, enfin carrément même du coup je me ravise et ne pose pas cette question, a savoir si elle va bien ou pas. Je connais déjà la réponse. De toutes façons je n'ai pas envie de parler de ça, parce que je ne suis pas la personne la plus proche de la jeune femme d'autant plus que d'autres ont déjà du la consoler dans la semaine. Et puis je sais pas vu que j'étais face a lui a la toute fin j'ai peur qu'elle m'en veuille. Oui je me fais peut être des films hum. "Salut Tifenn. Quel étage ?" que je lui demande dans un sourire. Elle est entrée après moi et je suis a côté des boutons alors tant qu'à faire hum... Je me pose contre la paroi de l'ascenseur. "Tu en veux ?" que je lui dis en tendant le paquet de chocolat a la jeune femme. Je suis généreux même quand il s'agit de bouffe. Enfin c'est éphémère et c'est aussi parce qu'elle est mal hum.. donc il faut qu'elle en profite n'est-ce pas. Et la l'ascenseur s'arrête entre deux étages. Putain. C'est monnaie courante ici mais tout de même c'est pas une raison hum. "Eh merde !" Que je m'écris. Pour tout vous dire c'est la première fois que ça m'arrive mais tout de même, c'est chiant.

Ce n’est pas la semaine de la petite Tifenn. Le départ de Joanès commence à lui peser de plus en plus. Elle a bien du mal à supporter toutes les gentillesses dont les autres candidats font preuve à son égard. Ils veulent être sympathiques avec elle, c’est gentil de leur part, mais la brunette n’a pas tellement envie d’attirer la pitié sur sa petite personne. Elle mérite tellement mieux que d’entendre toutes ces lamentations à son sujet qu’elle décide de passer le plus clair de son temps toute seule dans les recoins les plus sombres du domaine. Là, c’est dans l’ascenseur qu’elle vient se réfugier. Tout en délicatesse et en douceur la gamine vient appuyer son dos contre l’une des parois de la machine et se laisse glisser tout du long jusqu’à se retrouver assise sur le sol pas franchement très propres. Fermant les yeux un instant, Tifenn vient appuyer deux de ses doigts contre ses tempes et les masser tout doucement par de petits cercles réguliers. Que l’ascenseur monte ou descende, elle n’en a strictement rien à faire. Elle veut simplement rester seule un instant et surtout qu’on arrête de lui parler de Joanès. La cabine de ferraille s’arrête et les portes s’ouvrent. Machinalement la belle ouvre les yeux et lève la tête. Jouko monte. Elle lui adresse un maigre sourire timide avant de baisser la tête. "Salut Tifenn. Quel étage ?" Aucun. Elle n’a pas de but précis la petite. « Celui qui te fait envie. » qu’elle répond d’une petite voix presque enfantine tout en faisant un signe de la main pour lui montrer qu’elle n’en avait strictement rien à faire de l’endroit où l’ascenseur viendrait s’arrêter. Le silence n’est pas pesant. Il est, au contraire, reposant. "Tu en veux ?" Il lui tend un paquet de petits chocolats dans lequel elle plonge sa main pour en attraper quelques-uns. Elle vient le remercier d’un sourire franc. Il n’est pas comme les autres. Tant mieux. Elle pourra enfin se lâcher et parler de tout autre chose que de Joanès. Au moins le temps de quelques secondes. Enfin, peut-être plus vu que l’ascenseur s’arrête en plein milieu de deux étages. "Eh merde !" Effectivement, c’est le cas de le dire. Tifenn pousse un soupir et lève la tête vers le haut de la cabine. « J-je … je n’aime pas être enfermée. » Ce n’est pas qu’elle est claustrophobe, mais presque. Elle rapproche ses jambes de son buste et passe ses bras autour de ses genoux. Elle commence à trembloter. Beh oui, elle a peur. Clairement.

Je suis donc là, dans cet ascenseur, avec la jolie Tifenn. Je sais que ce n'est pas trop sa semaine, je veux dire, son - presque ? - petit ami vient de quitter le jeu dimanche dernier alors je peux comprendre que ce n'est pas réellement la forme pour la jeune femme. D'autant plus qu'elle est par terre dans l'ascenseur, ça fait un peu la nana dépressive qui en peut plus de la vie. Peut-être qu'elle s'est coupé les veines.. bon j'efface ces pensées noires de ma tête en la secouant un peu de droite à gauche parce que c'est vraiment pas très très cool de penser à ça, surtout que je peux comprendre la tristesse de la jeune femme, et puis je l'aime bien aussi. Elle était très proche de Joanès, c'était la plus proche de lui dans ce jeu donc ouais ça peut se comprendre qu'elle soit triste. Enfin bref, je me promets de ne pas lui en parler parce que si on peut lui éviter de lui faire penser à lui et donc de sans doutes pleurer, ça m'arrangerait. Même, tout le monde a déjà du lui en parler toute la semaine donc stop hum. Je lui demande quel étage, elle me répond celui qui me fait envie. Je hausse les épaules. Disons le premier. J'appuie donc sur le bouton correspondant et l'ascenseur se met donc en route pour se diriger vers ce premier étage. Bien. Je lui propose de picorer un peu dans mon paquet de chocolat, parce que je suis généreux mais également parce qu'elle me fait un peu de peine là comme ça donc si je peux lui remonter un peu le moral en la faisant grossir de chocolat.. pourquoi pas. C'est bien connu le chocolat guérit toutes les peines. Toutes. Elle en prend, tant mieux. Et là, contre toute attente - hum hum - l'ascenseur vient s'arrêter entre deux étages. Tiens, que c'est étonnant ! Comme si on avait pas l'habitude, tiens ! moi personnellement c'est la première fois qu'il s'arrête tout seul lorsque je suis à l'intérieur, cependant j'ai eu le droit à divers récits de mes camarades qui m'ont expliqué qu'ils pouvaient rester une demi-heure coincés là.. j'espère vraiment que ça ne va pas se produire là maintenant tout de suite. J'aime bien Tifenn, hein, mais je pense qu'au bout d'un moment on va vite se marcher dessus elle et moi. C'est pas très large comme espace. Enfin je trouve. La nana me fait presque une crise d'angoisse, non en fait elle se cache juste dans ses jambes. Merde. « Ne t'inquiètes pas Tifenn ça va bien se passer » je tente de la rassurer comme je peux. Je toque sur les portes en métal devant nous de forts coups et lourds en implorant de l'aide. Mais rien. Rien du tout. Et là, les lumières s'éteignent d'un coup, moi et la brune nous retrouvons donc dans le noir. Merde ! « Bon en fait ça va peut-être pas si bien se passer ! » je me fous par terre à côté de la jeune femme, assis. J'ai repéré où elle était avant que les lumières ne s'éteignent. Putain. Je n'ai personnellement pas peur mais j'ai pas envie qu'elle nous fasse un malaise là, surtout qu'on voit pas grand chose. "Pas grand chose" dans ce cas précis ça veut dire rien du tout. Nada. Nothing. « T'inquiètes pas y a probablement quelqu'un qui va venir nous sortir de là.. si on a un peu de chance, avant demain.. » quoi ? j'essaie de la rassurer, moi ! bon ok j'avoue je manque un peu de tact.. un peu..

« Ne t'inquiètes pas Tifenn ça va bien se passer » Quel petit rigolo. Comment veut-il que la gamine ne s’inquiète pas alors qu’elle se retrouve bloquée dans un ascenseur et que, par le dessus le marché, elle est légèrement claustrophobe sur les bords. Surtout quand elle ne se sent pas en sécurité. Non pas qu’elle ait peur de Jouko, mais c’est de finir sa vie ici qu’elle a peur. Le manque d’oxygène, le cannibalisme et tout ça. Histoire d’en rajouter une couche, les lumières viennent s’éteindre. Parfait. Elle est encore plus effrayée comme ça. « Bon en fait ça va peut-être pas si bien se passer ! » Si seulement il pouvait se taire sur le sujet. Tifenn ramène encore un petit peu plus ses jambes contre elle. Ainsi elle a comme l’impression que rien ni personne ne va pouvoir l’atteindre. La gamine sent que son interlocuteur vient s’installer sur le sol à ses côtés. Machinalement elle tourne sa tête dans sa direction, comme si elle voulait le regarder, sauf qu’elle ne peut pas vu qu’il fait tout noir. « T'inquiètes pas y a probablement quelqu'un qui va venir nous sortir de là.. si on a un peu de chance, avant demain.. » Y’a plutôt intérêt parce qu’il est hors de question que la brunette termine sa vie dans une maison de télé-réalité et encore pire, dans un ascenseur pendant qu’elle participe à une émission de télé-réalité. C’est dingue, les techniciens pourraient quand même arranger ce maudit ascenseur parce qu’on dirait bien que ce n’est pas la première fois qu’il tombe en panne. Beh oui, elle a des oreilles partout Tifenn. Un soupir s’échappe d’entre ses lèvres. Il n’y a plus qu’à attendre. Quelques minutes passent et la jeune femme ose enfin sortir de son cocoon pour tendre son bras en direction de Jouko et l’effleurer du bout des doigts. Elle ne fait qu’évaluer la distance qu’il y a entre lui et elle. Il ne semble pas loin du tout. Tout doucement, elle se rapproche de lui et laisse enfin sa tête glisser contre ce qui semble être son épaule. En fait elle est bien contente que cela lui arrive en compagnie du garçon. Sa présence est tout de même rassurante. « On a jamais vraiment eu l’occasion de discuter. » Ce n’est qu’une constatation. L’allemande sait seulement Jouko fut le premier partenaire de Joanès dans l’aventure, son prénom et puis c’est tout. « Il te reste du chocolat ? » qu’elle demande tout doucement. « J’ai faim. » C’est bien la première fois qu’elle dit ouvertement avoir faim depuis le début de la semaine. C’est même la première fois de la semaine qu’elle a faim en fait.