Aïe, aïe, aïe. Chaque pas est une douleur. Enfin j'imagine que c'est rien fasse à la douleur d'un accouchement mais vu que je suis hyper centré sur moi-même surtout quand j'ai mal, je serais capable de dire à un mec entrain de se faire découper la jambe d'arrêter de se plaindre parce que moi j'ai des ampoules aux pieds et que lui il porte pas de talon quoi. Un peu de bon sens. Donc oui chaque pas est un douleur intense. Et même le sucre de mon soda n'est pas suffisant pour apaiser ma douleur. Je devrais certainement me poser dans un coin, sauf que je suis pas du genre inactive. Je déteste attendre, j'ai besoin que les choses aillent vite et dans mon sens de préférence. Alors quitte à attendre je décide de passer de pièce en pièce, de tester toutes les portes même celles réservé au personnel. Peut importe j'en ai marre d'attendre dans le brouillard sans trop savoir ce qu'il va se passer et surtout quand tout ça va se passer. Y a pas si longtemps que j'ai eu une entrevue sur skype pour un nouveau job, c'était simple claire et efficace. Pourquoi ils font pas ça ? Pourquoi je dois me taper de l'avion (encore), leur conduite à gauche et les odeurs limites des toilettes communes ? Hein pourquoi ? Même dans les pays d'Afrique les plus reculé, t'as skype. Après m'être faite jeté par un type de la maintenance, me disant que je n'avais rien à faire dans cette pièce, je pousse une seconde porte. Loge maquillage. Curieuse je passe la tête, un bras, une jambe et puis ben entre dans la pièce. Je remarque un type qui se matte dans le miroir. Y a au moins un Narcisse par saison dans cette émission, il semblerait qu'il veuille le rôle non ?  Salut... Ah oui Salut, je sais pas pourquoi aujourd'hui je veux pas dire bonjour, y a des jours comme ça. Peut être parce que je sais que ça va pas être une bonne journée ? « Salut. » Je réponds alors sans le quitter des yeux. Je peux emprunter la canette que t'as à la main ? deux minutes, même pas...et je te promet que je ne compte pas la boire... Il compte pas la boire ? C'est censé me rassurer ? Parce qu'à la limite il peut boire son contenue, c'est pas si dérangeant face à toutes les autres possibilités que j'imagine maintenant. Il à peut être une envie pressante ? Ou bien il compte s'amuser à l'écraser ? Vider son contenue sur mon chemisier ? J'arque un sourcil en pleine réflexion. « Tu vas en faire quoi alors ? La manger ? Tu sais que c'est indigeste ? » Et même dangereux, ok je suis infirmière mais là je suis en vacances, j'ai décidé d'arrêter de m'occuper des autres. Alors qu'il s'amuse pas à se déchirer ses organes internes en bouffant de l’aluminium. « Je te la passe, mais tu me masses les pieds. » C'est donnant, donnant. Je souris, le regard plein de malice. Il peut bien faire ce qu'il veut, la bouffer comme boire son contenue ou même se taillader les veines avec, tant qu'il évite de mourir avant de m'avoir masser les pieds...

Je ne savais pas trop quoi penser de ces castings au départ, allant même jusqu'à remettre en question cette décision. Mais finalement y a bien quelque chose de fort intéressant ici. C'est qu'au détour d'un couloir, tu ne sais jamais sur quel genre de personne tu vas tomber. Toujours la surprise au bord des lèvres. Comme avec ce type qui m'accoste et me demande ma canette de coca. Si je m'attendais à ce qu'on me demande ma canette et en plus pas pour en boire le contenue... non on peut pas s'attendre à ce genre de demande étrange. Lui semble trouver ça tout à fait normal en tout cas. Même si je me demande s'il compte la manger, ce que je lui dis bien évidement. Peut de pensée reste de simple pensées avec moi. J'ai de drôle d'idées ? Je souris, c'est lui le type étrange accro à l'allu. « Tu sais j'ai bien croisée une fille qui bouffait son rouge à lèvre tout à l'heure. » Alors plus rien ne m'étonne. C'est vrai que j’exagère, parce qu'elle le bouffait pas vraiment. Disons qu'elle en mettait outre mesure et qu'il y avait fort à parier qu'elle en avait ingéré. Il m'informe alors qu'il compte s'en servir pour se donner un petit coup de frais. Ah oui la fameuse technique. Bon c'est vrai qu'il a pas l'air très réveiller mais après tout ce n'est pas si dérangeant. Je dis ça peut être parce que je peux comprendre la fatigue régulière. Je sais pas à quoi s'est du ? Peut être trop de jeux vidéo la nuit, ou bien trop de travaille. « Ah monsieur est coquet. » J'ironise un large sourire sur les lèvres, comprenant que ma décision pourrait changer toute la donne de son casting. Après tout il y a très peu de places alors pourquoi faciliter la vie des autres. Heureusement que je suis pas ce genre de nana à foutre des bâtons dans les roues, même si c'est vrai que je peux facilement oublier les autres pour me concentrer sur moi. Je finis par accepter, à la condition qu'il me fasse un massage des pieds. Après l'entraide c'est dans les deux sens, donc pourquoi pas. Il m'arrache un sourire lorsqu'il doute de la bonne odeur de mes pieds. Ils sentent la rose voyons, comme toutes les filles. « Coquet et chochotte, je crois que j'ai vraiment aucune chance avec toi. » Je blague, levant les yeux au ciel. J'en ai connu des hommes qui préférais s'inquiéter de mon confort plutôt que l'inverse. En même temps on se connaît depuis deux secondes, il va pas me mettre au rang de divinité tout de suite. Il accepte finalement, après une réflexion qui m'a parut très longue. « Ça veut dire que j'ai une chance alors ? » Je mime la midinette, portant ma main à me bouche. « J'ai pas de glacière sur moi mais je vais faire ce que je peux. » Il m'invite à approcher, alors je pose mon sac et ôté ma veste histoire d'être plus à l'aise. J'ôte mes chaussures, d'abord la gauche. Je pose mon pied sur sa cuisse, un pied qui n'a aucune odeur gênante et qui aurait plus tendance à sentir la lavande, vu la crème que j'y applique cérémonieusement deux fois par jours. Je le regarde, tirant sur ma jupe pour lui faire comprendre que son petit regard de coquin qui louche sur ma culotte je l'ai pas loupé. « Bon sinon pourquoi t'es fatigué ? Nuit torride avec ta moitié ? » Je lui dis, profitant du miroir pour me recoiffer délicatement.