L'alcool n'avait rien à voir avec mes actes, non j'étais loin d'être éméchée même si le vin agissait d'une manière bien plus fulgurante que le reste. J'étais par conséquent maîtresse de mes actes, de mes agissements. J'observais un instant Austin, qui semblait assez réceptif à ma petite provocation. Un brin amusé par la situation, je bus une nouvelle gorgée de mon verre alors qu'il commençait déjà à s'approcher de mon oreille, je le laissais progresser sur ma peau avec plaisir. Ses baisers tendres eurent l'effet escompté puisque déjà je frissonnais. Je posais mon verre à mon tour, puis m'approchais tout doucement, le regard espiègle. « Très très intéressant ... » Puis dans un mouvement vif mais néanmoins contrôlé, je m'installais sur lui à califourchon sur son bassin. Puis commençais à m'attaquer à son cou à mon tour, y déposant délicatement de petits baisers, tandis que mes mains s'aventuraient déjà sous son t-shirt, mes doigts effleurèrent déjà sa peau délicatement. Sans précipiter les choses néanmoins, je m'arrêtais un instant, me contentant de replonger mes iris dans les siennes alors que j'affichais un sourire charmeur. « J'ai comme l'impression que tes idées et les miennes se rejoignent ... » murmurais-je doucement, Austin avait depuis le début de l'aventure éveillé mes sens. Peut être que ce soir, était le moment propice à ce genre de rapprochement. Quoi qu'il en soit, pour le moment, je me contentais d'agir sous le coup de mes pulsions qui se faisaient de plus en plus ressentir, sans ne penser à rien qu'à lui et moi profitant de l'instant.

Jusqu'à présent je m'efforçais de ne penser à rien, de ne pas me préoccuper du reste. Je prenais du plaisir à passer ce temps avec Austin, c'était apaisant, sans prise de tête. Je profitais du moment tout simplement. Ses mains qui parcourait doucement mon échine, me firent frissonner, c'était particulièrement agréable. Tandis que je parcourais de mes doigts habiles le corps du français, celui-ci approchait son visage du mien et commençait à m'embrasser, tendrement. Je restais quelques temps immobile, avant de répondre à ce baiser, le prolongeant même légèrement. Tandis que je remontais son t-shirt, je me détachais légèrement du jeune homme afin de faire passer son vêtement par sa tête avant de d'enlever ainsi que mon top et de l'embrasser une nouvelle fois, plus fougueusement. J'avais envie de lui, pour diverses raisons qui m'étaient propres, certainement mauvaises pour la plupart seulement je ne pouvais m'arrêter de l'embrasser. Ses lèvres tout d'abord, puis ses joues, son menton, son torse, chaque parcelle de son corps dénudé n'y échappait pas. Déjà, je m'attardais sur son pantalon, déboutonnant le bouton du haut, tandis que je le regardais malicieusement. M'apprêtant à reprendre ma course effréné de baisers, mes yeux se posèrent sur le sol, ou plus précisément, le tapis sur lequel nous nous trouvions, le bruit de la caméra qui devait certainement zoomer sur nous, me fit me redresser immédiatement. Presque comme si une personne nous avez surpris, ou du moins c'était la sensation que j'éprouvais à ce moment, étrangement mêlé à de la culpabilité. Je me sentais coupable de m'être jeté de cette manière sur mon partenaire, j'avais l'impression de profiter de lui, si bien que je restais immobile, figé mes mains posés sur le torse d'Austin. Du point de vue du jeune homme, ma réaction devait paraître stupide, exagéré ou je ne sais quoi d'autre. Je me redressais aussitôt, m'écartant du jeune homme tandis que je balbutiais quelques mots. « Je peux pas, je suis désolée. Je peux pas faire ça. »

Ma réaction des plus déconcertante avait surpris Austin, et c'était on ne peut plus légitime. J'avais été sur la retenue, pour reprendre vite les devants, puis enfin m'arrêter soudainement. Moi même, je n'arrivais pas à croire que j'avais peu agir ainsi. La soirée commençait à merveille, et en à peine dix secondes j'avais tout gâché. Rien n'avait été prémédité, je n'avais jamais prévu de le laisser espérer quoi que ce soir pour m'arrêter en plein milieu. Non si j'avais été aussi imprévisible, c'était parce qu'un éclair de lucidité m'avait ramené à la réalité de façon assez brutale je devais l'admettre. Je n'osais pas vraiment affronter son regard voilà pourquoi j'avais rapidement remis mon petit pull jusqu'à ce que je ne relevais légèrement la tête. Il souriait, et se rhabillait, c'était déjà mieux que je ne l'aurais pensé puisqu'il se trouvait toujours en face de moi, seulement, je restais à une distance raisonnable, ne sachant pas réellement comment me comporter. « Oui, entre autre, c'est compliqué. » Je soufflais épuisée par la situation, s'il y avait bien une chose dont je ne voulais pas parler à présent c'était de Franz, ni d'autre chose ayant rapport avec cette pseudo relation qui me déchirait plus que de raison. Seulement le nier était tout aussi ridicule, peut être que la meilleure solution était d'y faire face, une fois pour toute. Le dialogue était impossible avec lui quant à Austin, je l'estimais assez pour lui faire confiance, et aborder ce genre de chose avec lui, seulement, je n'étais pas sûre qu'il voulait l'entendre. Et après ce qu'il venait de se passer entre nous, c'était particulièrement délicat.

Je le regardais s'éloigner sans pour autant bouger, je me contentais de l'observer. Il se mit ensuite à parler, je l'écoutais mais demeurait silencieuse. J'avais compris ce qu'il essayait de faire, me confier qu'il était amoureux de Cassandre pour que je me confie à mon tour. Finalement me confier à Austin ne me posait pas problème, le problème en lui même était la confession, me dévoiler, laisser tomber ces barrières que je m'entêtais à dresser. J'avais bien conscience que parler était parfois la meilleure solution, faire face à ses sentiments, c'était même l'objet de mes études, seulement ça avait été toujours plus simple d'écouter les autres, analyser leur problèmes, essayer de trouver une solution, mais lorsque ça me concernait de près ou de loin c'était une tout autre histoire. Son discours me rassérénait quelque peu, savoir qu'il partageait mon avis sur notre action future me culpabilisait déjà moins. Seulement il faisait erreur sur quelque chose. Je me le vais à mon tour, et m'installais non loin de lui. « Merci Austin, merci d'être là. Seulement, mes sentiments il les connaît bien que je ne lui ai pas dit que j'étais précisément amoureuse de lui, parce que ... Parce que c'est dur. Je lui ai fait comprendre, à plusieurs reprises, j'ai essayé de toutes les façons possibles, et à chaque fois, il m'a rejeté. » Je baissais légèrement les yeux, alors que les souvenirs douloureux me percutaient de plein fouet. « Tu sais ce qui me fait plus mal ? C'est de savoir que ses sentiments sont partagés, mais qu'il ne souhaite pas y faire face. Alors je le comprends, en partie. J'ai fait la même chose. Je suis amoureuse de lui pourtant j'étais prête à le faire souffrir ce soir. Je ne sais plus quoi faire ... » Ces confessions m'avaient soulagés d'un poids, pourtant je refusais de me poser en victime, me faire plaindre, ou réconforter, je ne supportais pas.

Austin avait raison, il disait même des choses très censés. Pourtant j'en étais incapable, nous en étions incapable lui comme moi. Nos discussions tournaient toujours à l'affrontement depuis que Franz, avait cru nous avoir surpris Austin et moi. Nos caractères forts étaient peut être trop incompatibles, ou peut être non nous étions trop fiers tous les deux pour abdiquer. Néanmoins j'appréciais ce qu'Austin faisait pour moi, sa remarqua à propos de son " adultère " me fit sourire. Je ne tardais pas à répliquer. « Et c'est toi qui te permet de me donner des conseils relationnels. Je rêve. » Le taquinais-je, alors que je lui adressais un clin d'œil. Personne n'était à l'abri d'une erreur, flancher c'était humain, même si finalement je n'aurais jamais pu supporter qu'on me trompe, c'est peut être pour cette raison que j'avais stoppé notre étreint. Même si je ne trompais personne à proprement parler. « Je ne sais pas, je lui ai déjà dit que j'en souffrais, que je ne supportais pas qu'il fasse semblant, enfin. Je ne suis pas sûre que ça changera quelque chose que je lui dise que je l'aime, ça pourrait même le braquer certainement plus. J'en ai assez souffrir, j'ai beau faire comme si tout allait bien, je souffre déjà suffisamment, je ne suis pas sûre d'en supporter d'avantage. » Je marquais une pause lorsqu'il déposait sa main sur la mienne, je la serrais entre mes doigts, lui rendant son sourire. « Oui je sais, finalement on a évité le pire ce soir. Mais non, je me connais tu sais, dès que je vais le voir, je vais hurler, lui balancer des atrocités sans doutes erronées, je vais le regretter et ça va être pire. On est dans une impasse je crois. »