Mon passage par la salle de bain a duré un peu plus longtemps que prévu. Un autre candidat s'y trouvait aussi, comme je le connaissais déjà, comme je l'avais déjà croisé aux casting, j'ai pris le temps de discuter un peu avec lui. Beaucoup peut-être. Quoi qu'il en soit, la fatigue me submergeant totalement, je m'étais décidé à le quitter pour rejoindre ma chambre et mon lit. Silencieuse, veillant à ne pas déranger les autres, je traverse la pièce et guette chaque lit. Je cherche à retrouver mon partenaire qui doit certainement avoir déjà eu le temps de se coucher. Repérant une touffe de cheveux brune et un corps d'homme, je me dirige vers ce lit et je m'y dépose délicatement. ( Pour ceux qui se demandent comment je me dirige sans lumière, je répondrais que j'utilise la technologie actuelle... Merci l'écran de l'ipad). Je relève la couverture tout doucement et me glisse sous celle-ci. Mon pied rencontre celui de mon partenaire. Oups, j'ai les pieds froids et je le sens tressaillir.  «Oups. Désolée. Pardon.» murmurais-je sans vraiment être persuadé qu'il soit réveillé. Peut-être qu'il dort et que ce rapprochement physique involontaire restera à jamais dans son inconscient. hum. Dans le doute, je préfère le lui demander et à voix basse, je prends une nouvelle fois la parole.  «Errol, est-ce que tu dors déjà ? » Je m'installe sur le flanc, je me tourne vers lui afin de pouvoir être plus attentive aux informations qu'il va me donner. Ou pas me donner d'ailleurs, dans le cas où il dort encore. Ca me fait quand même bizarre de partager mon lit avec un mec de cet âge là... J'pensais pas que ça arriverait un jour d'ailleurs.  «T'as déjà dormit avec une fille de mon âge ? » Ouais, je sais toujours pas si il dort ou non mais j'ai envie de discuter.

La version officielle est que mon partenaire, malgré le fait qu'il soit étendu dans notre lit, ne dormait absolument pas. Songeur, pensif, il n'arrivait pas à fermer les yeux et je n'ai donc pas à me sentir responsable de l'avoir réveiller. Un poids qui s'enlève de ma conscience. Je déteste lorsque l'on vient me réveiller alors ça me parait normal de ne pas réveiller les autres lorsqu'ils sont au beau milieu de leurs rêves. «Tu pensais à quoi comme conneries ? » demandais-je alors curieuse. C'est lui même qui avait caractérisé ses pensées de cette façon, je ne faisais que reprendre ses mots et ne dénigrais en aucun cas ce qui se passe dans sa tête. «Bien entendu, si c'est privé, tu peux rester muet » J'accepte tout à fait le silence, j'accepte de ne pas avoir de réponse lorsque cela concerne la vie privée des gens, leurs secrets. De toute façon, je n'ai pas besoin de creuser avec lui... Je connais déjà son secret, nous les partageons. Aucun indice n'est nécessaire et il n'a donc aucunement besoin de s'expliquer si il n'en a pas envie. Allongée sur le flanc, tournée vers lui, je lui pose une autre question à laquelle il répond de façon très simple. Tellement simple que ma question me parait stupide ... J'aurais sans doute dû préciser : as-tu partager le lit d'une fille qui avait plus de quinze d'écart avec toi. C'était ça la bonne question et il est désormais trop tard pour la lui poser. Il a donc connu une femme, partager son lit avec elle il y a vingt de cela. Des tas de questions à ce sujet me tournent dans la tête, j'ai envie d'en apprendre plus à son sujet. J'ai envie d'apprendre des choses sur mon partenaire et de nouer un véritable lien avec lui puisqu'il est censé être mon plus grand allié dans cette aventure. «Elle était belle cette femme ?  » Première question, l'une des moins importantes sans doute et pourtant, j'ai décidé de commencer par celle-ci. Remontant légèrement les couvertures jusqu'à mes épaules, je décide de lui poser une nouvelle question par rapport à cela.  «Tu ... Tu as partagé ton lit longtemps avec elle ?  » Si je suis si curieuse, c'est parce que j'ai jamais partager une véritable histoire avec quelqu'un. Je n'ai jamais eu la chance de m'endormir tous les jours aux côtés d'un être aimé ... Non. Je n'ai jamais eu cette chance-là. Peut-être que lui oui.  «Encore une fois, t'es libre de répondre à ce que tu veux et de te taire à propos de tout ce que tu veux. » J'y tiens beaucoup à ce principe. Et dans un murmure je l'entends me poser une question à son tour. Simple question qui ne mérite pas de rester sans réponse bien longtemps.  «J'ai vingt-deux ans mais bientôt vingt-trois. On pourra peut-être fêter mon anniversaire ensemble.»Un léger sourire se dessine, sourire qu'il ne peut pas voir puisque nous sommes dans la pénombre.  «T'en fais pas ! ça se voit que tu n'es pas comme ça. Déjà, t'as pas profiter de ma présence dans le lit pour me toucher malencontreusement les seins.. Un bon point pour toi. » Il m'a l'air d'être quelqu'un de responsable et de sérieux. Et moi, est-ce que j'ai dormi dans le lit d'un vieux ? Hum. Non. Jamais.  «Mes conquêtes ne dépassent jamais la trentaine. »