long lives the dog
ft. Paloma & Andreja

Bon qu'on se le dise, Andreja avait beau adorer les chiens - et le sien plus particulièrement - il avait quand même un peu de mal à se faire à l'idée que Milou était autre chose qu'un bibelot, un objet de décoration. Pour commencer Milou était tout petit, pire que ça même, il était minuscule, et pour ne rien arranger le petit bruit que faisaient ses pattes sur le parquet ou le carrelage faisait plutôt penser à un rongeur qu'à un chien. Et puis il n'avait pas l'air très dégourdi, en plus de toujours trainer dans les pattes de candidats qui manquaient parfois lui marcher dessus ... Mea culpa, Andreja avouait qu'il avait déjà failli le faire. Et pourtant il n'avait rien contre ce pauvre animal, si ce n'était qu'il le trouvait un peu inutile. Il était d'avis que pour cesser de manquer l'écraser tant on ne le remarquait pas, le mieux serait encore de lui attacher un grelot autour du coup ; Ouais, ce n'était pas une mauvaise idée, probablement qu'il devrait en faire la suggestion à sa propriétaire. Mais pour l'heure elle ne semblait pas avoir les yeux sur son animal ; Non, c'était même certain puisque se baladant du côté de la falaise Andreja était tombé sur la bestiole qui trottinait gentiment entre les cailloux. Sifflant doucement pour attirer son attention le serbe avait murmuré « Milou, milou. » tout en s'approchant doucement. Et là ... c'est le drame. Sautillant après une mouche, un moustique ou en tout cas une petite bestiole volante l'animal s'était approché du bord, approché tellement que ... bim, il avait fini par basculer. Horrifié, le serbe s'était précipité vers le bord en jurant « Sranje ! » parce que bon, même s'il était petit et pas très beau il ne méritait tout de même pas une telle fin, ce pauvre Milou. Fort heureusement une fois arrivé au bord Andreja pu réaliser - non sans soulagement - que l'animal n'avait pas terminé sa course au fond de la mer mais sur un amas de rochers un demi-mètre plus bas. Dieu merci. Se mettant à plat ventre pour ne pas tenter le diable il avait tendu la main pour attraper l'animal, se contorsionnant quelques minutes avant d'y parvenir, d'autant plus que la bestiole ne semblait pas disposée à se laisser faire ... Mais quoi, il comptait crécher là tout le reste de la saison ? « Ste infernal. » l'avait-il même gentiment sermonné après avoir réussi à mettre la main dessus. Remontant il s'apprêtait à se remettre debout lorsqu'il remarqua - un peu tard - la présence de Paloma, qui le regardait d'un drôle d'air. Faut dire qu'il était là, au bord de la falaise, avec le chien dans une main ... cela pouvait porter à confusion. « Non hm, ça pas être DU TOUT ça que tu croire. » Non vraiment, pas du tout. Parce qu'il voyait bien là, comme elle le regardait, comme s'il était un tortionnaire d'animaux.

Vraiment, ce n'était pas lui que l'on verrait essayer de se débarrasser ou même de martyriser ce pauvre chien ; En plus il ne dormait pas dans la même chambre alors ce n'était pas le plus embêté. Et puis il aimait bien les animaux Andreja, probablement que si à force de batailler il n'avait pas réussi à obtenir d'emmener son chien avec lui à Chicago cela aurait été un crève coeur pour lui. Probablement qu'il aurait du l'abandonner dans un refuge, parce que ses soeurs n'auraient pas pu le garder et que personne n'aurait voulu adopter un animal avec un oeil crevé et une oreille coupée. Andreja l'aimait comme ça, lui. Bref, tout cela pour dire que le Milou n'avait rien à craindre du serbe, preuve en était que s'il avait voulu passer son chemin et l'abandonner à son sort il aurait très bien pu le faire. Alors disons que Paloma était arrivée au mauvais moment, celui qui pouvait prêter à confusion, et justement ce n'était pas du tout ce qu'elle croyait. Ou pourrait croire. Fort heureusement elle ne semblait pas s'être laissée tromper par les apparences bien que lui sommant tout de même « Lâchez ce chien et mettez vos mains derrière la tête. » Sans bouger ni même faire le moindre mouvement pour se séparer du Milou Andreja avait levé les yeux au ciel en soupirant de façon un peu exagérée « Pourtant je me promettre de me retrouver jamais dans ce situation encore. » Dans la situation de se faire gauler au moment de balancer un chien du haut d'une falaise, ou dans celle de se voir sommé de mettre ses mains derrière sa tête, ce serait à Paloma d'en déduire ce qu'elle souhaitait. « Si je lâche maintenant, ça être mauvais pour lui à mon avis. » avait-il par ailleurs fait remarquer d'un ton narquois. Lâcher le chien alors qu'il était toujours au bord de la falaise ? Très mauvais plan, elle en conviendrait. Finissant tout de même par se remettre debout il avait l'animal contre lui d'une main et épousseté un peu la terre sur sa chemise et son jean. Relevant les yeux vers Paloma il avait décidé de lui faire une proposition « Rien me prouver tu pas vouloir le prendre pour cuisiner barbecue. Mais je entendre dire ta cagnotte être remplie alors ... peut-être nous peut se arranger. » Nous pourrions donc rajouter kidnapping et demande de rançon à la liste, en plus de tentative de meurtre. Il filait un bien mauvais coton, le serbe.