J'en avais déjà marre de tourner en rond dans une maison surchauffée, alors que je n'étais revenue seulement depuis trois malheureux jours. Il fallait avouer que jusque là, j'avais passé tout mon temps à l'intérieur sous prétexte qu'il faisait bien trop froid à l'intérieur. A peine avais-je mis les pieds dehors, que je le regrettai déjà. J'étais en train de boutonner mon manteau, lorsque je vis un espèce de taré en train de se deshabiller avec un naturel déconcertant, à côté de la cascade. Je me dirigeai à pas pressant en direction de ce pauvre dérangé. « Qu'est-ce que tu nous fais, là ? Si c'est un remake de Titanic, je te le dis tout de suite : ils crèvent tous à la fin ! » m'exclamai-je à son attention. J'évitai deux, trois mottes de terre, avant d'arriver aux côtés du jeune homme, qui se trouvait être Franz. « J'te préviens, hein ! Quand tu feras ta crise d'hypothermie, c'est pas moi qui me mouillerait pour venir te secourir ... » dis-je en souriant. Franz était sûrement l'un de ceux qui m'avaient fait la meilleure impression lors de mon court séjour dans l'émission.

Louison venait de me rejoindre, me coupant dans mon petit moment de folie. Je m'apprêtais à sauter, oui, mais ça n'avait en soi rien de suicidaire. J'avais simplement besoin de cette dose d'adrénaline salvatrice qui me permettrait peut-être de digérer ma matinée. Elle fit une bien belle référence à Titanic, ce qui me fit aussitôt sourire alors que je tournais le visage vers elle, sans pour autant me rhabiller. Ma peau réagissait automatiquement au contact du vent mordant, mais je ne ressentais pas le froid. Elle m'intima ainsi de me reculer, me mettant en garde sur une quelconque hypothermie dont je risquais surement d'être atteint si je plongeais. Dans ce cas...

Tu n'as qu'à me retenir si tu ne veux pas me voir mourir, moi en tout cas, je saute.

Je fis alors aussitôt tomber dans un geste théâtrale mon jean à mes genoux, arquant un sourcil, provoquant, avant d'envoyer celui-ci aux pieds de la jeune femme et d'escalader dangereusement la barrière. L'ayant déjà fait une fois, je savais comment remonter, ce n'était pas un problème en soi. Je me tournais de nouveau vers elle, la fixant intensément.

Je suppose que c'est ici que nos chemins se séparent?

Je doutais que la revenante soit prête à me suivre dans mes fantaisies.

Je fixai le corps dénudé de Franz. Non pas avec un plaisir manifeste à me trouver devant un homme à moitié nu, mais plus parce que cet imbécile me donnait froid rien qu'à se trouver devant moi. J'essayai de m'empêcher de claquer des dents, tandis que je croisai mes bras sur ma poitrine, dans l'espoir vain de me réchauffer, ne serait-ce qu'un minimum. « Tu n'as qu'à me retenir si tu ne veux pas me voir mourir, moi en tout cas, je saute. » Je levai les yeux au ciel, avant de reprendre : « Déjà, sauter dans la cascade ça manque cruellement d'originalité. ET puis bon, tu sais ce que risque de faire l'eau froide sur ton engin, tu n'as pas envie d'être privé de tout tes moyens devant les caméra, n'est-ce pas ? » Alors que j'étais en train de parler, le jeune homme n'hésita pas à faire glisser son jean. J'haussai les sourcils, amusée, tandis qu'il passait par dessus la barrière, en ignorant tout ce que j'étais en train de lui dire. « Je suppose que c'est ici que nos chemins se séparent ? » Je le regardai, interloquée, tout en hochant la tête frénétiquement. « Sérieux. Tu comptes vraiment sauter ? ... Qu'est-ce que je dois te dire pour t'empêcher d'agir comme un imbécile désespéré ? »

Je la voyais trembler, frigorifiée. Je me demandais ce qui la poussait encore à rester ici au lieu de rentrer au nid. En effet, il faisait froid, très froid, et la jeune femme semblait peu couverte, ou du moins pas assez pour rester ainsi plantée face à moi. Elle tenta ainsi de me dissuader avec pour seul argument l'effet de l'eau glacée sur la taille de mon pénis. Sincèrement, elle pensait me faire rebrousser chemin ainsi? C'est pas comme si j'allais m'en servir dans les minutes qui suivraient. Je ne pus ainsi que rire avant de lever les yeux au ciel, m'accrochant d'une main à la barrière pour me pencher sur le vide, évaluant la distance à parcourir entre mon "plongeoir" et le bassin en contre-bas.

Qu'est-ce que tu dois me dire? Bon... Je me frottai le menton, elle semblait vraiment flipper à l'idée que je saute sous ses yeux. Je lâchai la barrière, lui accordant une petite seconde de panique avant de me rattraper aussitôt en m'esclaffant. Sa tête était à mourir de rire. Tu peux me dire que je te manquerai trop si je mourrai en bas, que tu m'aimes à la folie furieuse, que je suis trop beau pour périr au fond de ces eaux sombres et froides... Que mon pénis et surtout sa taille, sont bien trop précieux pour être abimé ainsi, entre autre. Tout ce que tu tais depuis que tu m'as rencontré.

Haussant les sourcils dans un air de défi, cet échange me rappelait curieusement la première fois que nous nous étions rencontré.