~ Noah

En tout et je compte cela comme un exploit, je me suis enfilé deux bouteilles de champagne. Puis c'est pas des mauvaises bulles, non la production a bien fait son boulot. Je me retrouve donc à une heure du matin à déambulé dans la maison, puis dans le jardin. J'ai toujours la même tenue, quoi que? Ah bah non tiens, j'ai changé de haut. J'ai échangé mon haut ample pour un débardeur. J'enlève l'élastique de mon poignet pour attacher mes cheveux, que je n'ai pas touchés tout le long de la soirée. Félicitations encore à moi pour cette prouesse. Mais surprise! J'ai un bonnet. Mais comment j'ai pu faire ça aussi rapidement? Je ne m'en rappelle même pas être monté dans ma chambre. Je me stoppe alors un moment et jette un coup d'oeil aux alentours. Je suis bien plus pompette que je ne le pensais. En même temps je n'ai jamais bu d'alcool à outrance. J'ai déjà imaginé l'état, fait des études là-dessus et compter combien de verre pourrait me mettre K.O. A titre d'informations vu qu'il y a trois semaines il m'était déconseillé de boire de l'alcool. Vaut mieux que je recompte tranquillement combien de verres j'ai bu pour voir à quelle échelle je me trouve précisément dans l'ivresse. Où vais-je aller? Choix cornélien. La piscine illuminée ou le jardin noir comme... noir. J'aurais pu dire blanc comme neige, mais ce n'est pas le cas vu qu'il fait nuit et que je ne vois rien. Mes jambes décide de choisir de ma place, bien que ma tête me demande de rebrousser chemin. Ce n'est pas parce que je suis désorientée que je n'apprécie plus cet endroit. Je continue de marcher dans la direction de la piscine, lorsque mon ouïe détecte quelque chose, je tourne alors vivement la tête. Mais mes pieds n'étant pas en concordance avec le haut de mon corps continue sa route et... oui me fait tomber dans la piscine. Ridicule. Ma tête ressors très vite de l'eau. Je hais profondément l'individu qui involontairement m'a fait tomber dans la piscine. Je me rapproche du bord et l'aperçois maintenant plus clairement. "Je crois que j'ai dépassé la limite." dis-je en évoquant mon taux d'alcoolémie qui doit bien être au-dessus de l'état pompette.

J'ai passé un certain temps avec Felice et Zelda avant de décider d'aller prendre l'air. Il est tard, je le réalise et je m'en fous. Ma tendance à se foutre de tout ne va pas disparaître miraculeusement. L'air est frais et rafraîchissant. Ça fait du bien. Je me promène, je m'approche de la piscine où se trouve une autre candidate. Sur le coup, impossible de me souvenir de son prénom. Le spectacle auquel j'assiste alors est aussi inquiétant qu'il est amusant. Je ne sais pas comment elle s'est débrouillée, mais elle se retrouve dans l'eau, après un beau plongeon dans la piscine. Je suis sa silhouette du regard tout en m'approchant de l'endroit, concerné. Je ne sais pas ce qu'elle a mais je ne peux pas la laisser à son sort. Elle sort la tête de l'eau, ce qui me fait pousser un soupir de soulagement. Elle ne s'est pas noyée sous ma surveillance, c'est un bon point. Je l'entends dire qu'elle a dépassé la limite. Je ne sais pas précisément de quoi elle parle, mais ça ne peut pas être quelque chose de positif. "Tu devrais peut-être sortir de l'eau alors." je suggère gentiment. Je ne veux pas lui dicter quoi faire, elle est sûrement assez grande pour savoir ce qu'elle doit faire ou non. C'est une suggestion, rien de plus. Je m'accroupis au bord de la piscine. L'alcool que j'ai ingurgité doit sûrement avoir un certain effet sur moi puisque je baisse le regard vers la candidate. "Je... peux t'aider, si tu veux ?" Je propose ça comme ça. Mais si vraiment ça ne va pas au point de ne pas réussir à sortir de la piscine, je veux bien lui prêter main forte. Enfin, cette expression est vraiment déplacée quand ça me concerne parce que je suis loin d'être baraqué comme certains ici mais disons que je pourrais au moins la guider jusqu'à escalier de la piscine.

Mais c'est qu'il essaye de jouer au malin en plus de cela. Oh comme il a la chance que je sois bourrée. Pompette. Alcoolisée. Bref. Il est chanceux le petit brun. Moi par contre je flotte. Sa proposition est tentante, mais comment dire? Je pense que là tout de suite il est dur pour moi d'envisager de bouger. Le fait d'être dans l'eau me fait un bien fou. Mon corps est plus léger, je sens mes soucis disparaître. Non vraiment je n'ai jamais été aussi bien. J'ai quelques nausées par ci, par là, mais rien de bien inquiétant. Vraiment, le seul problème que je peux percevoir à l'horizon est peut-être le fait que mon haut étant blanc il est donc par conséquent transparent, je risque donc, potentiellement de montrer mon soutien-gorge aux caméras... Il vaut mieux, juste par précaution ou pas d'attendre encore un peu avant de bouger. Noah, par contre décide de me rejoindre. Le fait d'être au bord de la piscine est une mauvaise idée. Non parce que j'ai maintenant envie de le tirer vers moi pour qu'il voit le plaisir que l'eau procure à une personne avec un coup dans le nez. Je trouve ça tellement rafraîchissant. Après c'est peut-être parce que c'est la première fois que je bois autant, ce sont de toutes nouvelles sensations que je ressens là, lui à l'air d'avoir l'habitude. Il est moins euphorique tout du moins. "J'ai envie de te jeter dans l'eau là tout de suite." dis-je franchement. Au moins je n'ai pas perdu de mon naturel. "Non vraiment. Le fait de me tendre ta main c'est comme tendre une perche. Du coup maintenant j'ai gâché l'effet de surprise alors à toi de choisir. Soit tu sautes soit..." et je bloque. Mon esprit fonce à mille à l'heure, pense, analyse, théorise et mon corps lui reste stoïque. Fascinant. "Je disais quoi déjà? Ah oui. Soit je t'aide à sauter ou alors tu m'aides véritablement à sortir de là, mais c'est moins drôle, enfin je crois." Je termine finalement ma phrase, avec un train de retard certes, mais c'est déjà ça.

Je veux bien l'aider. C'est une proposition ridicule. Pas parce que je ne suis pas altruiste, du tout. Simplement parce que je ne me pense pas d'une grand utilité. Je ne ferais pas un bon sauveteur en mer, ou ne serait-ce qu'en piscine. Je sais nager, vaguement, sans plus. Je n'ai pas l'occasion de profiter beaucoup de l'eau, en général. Je ne pars même pas en vacances à la mer, alors qu'il ne me faudrait que peu de temps pour m'y rendre. La piscine ? Je ne saurais même pas dire où en trouver une dans la ville où j'habite. Ma carrure n'est pas très imposante non plus. Je ne suis pas aussi musclé que certains spécimens ici. Je n'ai jamais eu d'immenses problèmes avec mon physique, bien sûr j'aimerais en changer mais je n'y pense pas autant. Ici, avec les tablettes de chocolat exhibées, j'ai sûrement raison de complexer. Ce n'est pas le sujet. Je veux bien l'aider, mais faudrait-il encore qu'elle accepte. Puisqu'elle trouve l'idée de me tirer dans l'eau bien plus divertissante et attirante. Je peux comprendre. Si j'étais à sa place, je voudrais peut-être en faire autant. Elle se transforme en moulin à paroles et elle parle, parle, parle. À croire qu'elle n'a pas envie de laisser une chance au silence. C'est con, mais ça me fait sourire. Sûrement le peu d'alcool que j'ai dans le sang qui agit. L'alcool peut avoir des effets bénéfiques, il semblerait. "Dur dilemme" je commente en douceur, diverti par le spectacle qu'elle m'offre. "Si j'étais toi, je me déciderais rapidement. Ça serait bête que je parte avant que la décision soit prise." La vérité, c'est que je ne vais pas la laisser là, dans cette piscine, alors qu'elle est ivre. Une part de moi se sent responsable de ce qui pourrait lui arriver. Toujours à vouloir protéger les autres. Comme si j'étais du genre à pouvoir protéger qui que ce soit. Je passe une main dans mes cheveux, je me pince les lèvres, je la regarde comme si elle devait se décider maintenant, dans la seconde qui arrive. Une part de moi cherche à s'amuser, je pense.

Bon il n'a pas l'air tant que ça perturbé par ma proposition. Serait-ce donc un oui déguisé? Si c'est le cas pourquoi suis-je encore en train de le regarder. C'est bien beau qu'il caresse ses cheveux, mais cela n'avance rien dans l'affaire. Je lui attrape alors la main et la tire de toutes mes forces, m'aide de mes pieds et me propulse en arrière. Résultat? Concluant. Noah est maintenant dans l'eau, j'espère dans mon for intérieur qu'il sait nager, bon après je peux aussi jouer les sauveteuses même si je risque de manquer d'efficacité dû à l'alcool ingurgité, mais on peut toujours essayer cela doit être drôle. Je n'ai jamais réussi à m'amuser comme les autres. Pas parce que je me sentais supérieure, bien que ce soit le cas aussi, mais surtout parce qu'au vu de mon passé, m'amuser avec mon portable était loin d'être l'un de mes passes-temps favori, tout comme papoter pendant des heures autour d'un verre. Définitivement pas moi. J'attends qu'il ressorte de l'eau avant de lui faire remarquer. "On a l'impression d'être plus gros tu trouves pas? Joli effet d'optique." Je rajoute en plus de cette théorie très complexe. "C'est paradoxal au fait que je peux maintenant te porter d'un seul bras." Je suis sûr que c'est fondamental de le préciser.

Si j'avais eu peur d'être tiré dans l'eau, j'aurais pu reculer. La vérité, c'est que je m'en fiche. Si ça peut l'amuser, je ne vais pas l'en priver. Et ce n'est que de l'eau. Une partie de moi doit penser que ça peut être un peu amusant. Et je ne suis pas contre l'idée de m'amuser, non, pas ce soir. Alors quand elle me tire, sur une impulsion, vers elle, dans l'eau, je me laisse faire, je me laisse tomber, volontaire. Je retiens ma respiration, je me laisse faire, j'attends que l'eau me pousse vers l'air. Je retrouve vite la surface de l'eau, j'inspire, je passe une main sur mon visage pour en effacer les gouttes d'eau. Je regarde Ana, de façon encore plus intense lorsque je l'entends s'extasier sur les effets de l'eau. Elle me semble tellement sérieuse. Je la fixe, comme si j'essayais de distinguer quelque chose de particulier chez elle, comme si j'essayais de me confirmer qu'elle est intelligente. Elle doit l'être. Je crois qu'elle l'est. "Je ne sais pas si tu sous-estimes mon poids ou si tu te surestimes mais je me permets de douter de ta capacité à me soulever d'un bras..." je lance en un sourire timide. Je doute qu'elle puisse. Je l'imagine me porter d'un bras, me soulever au-dessus de sa tête et l'idée est divertissante. Je vais coller mon dos à la paroi de la piscine, je la regarde toujours lorsque son regard ne croise pas le mien. Elle m'intrigue. Je ne saurais pas dire pourquoi, si c'est son côté taquin puis sérieux, si c'est l'intelligence qui se cache sous ce si joli visage. Ou si c'est juste l'alcool.