Quid de ma volonté de ne plus manger de junk food pour éviter de prendre trop de graisse qui ruinerait le travail que je fais quotidiennement sur mon corps en enchainant les heures de sport ? Je crois qu’elle s’est envolée avec le reste de ma motivation puisque j’aborde cette fin de journée de manière assez mollassonne. Un vilain petit coup de fatigue que je ne saurais justifier, je crois qu’il s’agit juste d’un petit ras-le-bol général, une journée qui n’a de toute manière pas commencée du bon pied, ça ira mieux demain. La plupart de mes camarades ont déjà mangé ce soir et c’est peut-être pour cette raison que j’ai attendu si tard pour me rendre à la cuisine, je n’ai pas envie de croiser quelqu’un… Il m’arrive de ne pas être très sociable et de ne pas vouloir faire des efforts, à quoi bon après tout ? En arrivant devant le frigo je me sors un hamburger tout fait, le genre de bouffe pas vraiment appréciable mais je n’ai pas non plus la motivation pour cuisiner, que je place au micro-ondes pour chauffer et achever de cuir pendant que je me prépare un bon verre de rosé et une pomme, pour avoir bonne conscience. J’entends la porte de la buanderie s’ouvrir et c’est Sacha qui en sort, j’espère qu’il ne va pas s’arrêter pour me conter fleurette, le courant passe plutôt bien entre nous et je n’ai pas envie de tout gâcher à cause d’un vilain saute d’humeur.

Ça parle, ça parle et ça en oublie de manger ! Honte à moi et à mon ventre qui m’a même pas prévenu ! Il aurait pu gargouiller ce bougre ! Tsss. On ne peut même plus compter sur soi-même ! Du coup, il est bientôt vingt-deux heures et je vais enfin dîner. J’imagine que je suis pas le dernier mais quand même ! Je débarque dans la cuisine et je vois Jaheim devant un verre de vin et une pomme. Je lui adresse un sourire et je file vers le frigo. Il est déjà au dessert lui. Tiens, y’a un truc qui tourne dans le micro-onde. Plus que 5 secondes. Je suis curieux et j’attends même pas que ça bip. J’ouvre et là : bingo ! Un hamburger ! Ayant la flemme de me préparer quelque chose, je m’en empare avec mes doigts directement. Je sais pas qui était le propriétaire mais tant pis. Il avait qu’à rester près du micro-onde. Bref, je croque. Et je viens près du candidat pour manger à ses côtés. C’est plus sympa et convivial à plusieurs. Je m’installe donc en face de lui en reprenant une bouchée du plat américain. « Mm ch’est bon. On dirait qu’il vient de Mac Do. » Pourquoi il fait cette tête-là celui-là ? Il est jaloux de mon plat ? Il en est déjà au dessert d’abord ! Il avait qu’à mieux manger. Je lui ferai pas croquer un bout. J’ai trop faim maintenant. Comme on dit, l’appétit vient en mangeant !

J’ai une faim de loup mais pas la motivation qui va avec pour me préparer un réel repas, du genre bien consistant, celui qui te donne l’impression de peser plus lourd qu’un éléphant après l’avoir ingurgiter. A la place j’opte pour un simple hamburger bon marché, j’aurais pu au moins le faire moi-même mais ce soir j’ai clairement la flemme. C’est tout de même dingue de ne rien avoir envie de faire de cette manière, où est donc passée ma motivation, mon envie ? Je ne sais pas mais en tout cas j’attends bien patiemment sur ma chaise que le microondes sonne la fin de son travail de dur labeur, signe que je pourrais déguster mon repas du soir et vite passer à autre chose. Ce n’était pas censé se passer autrement mais ce fut sans compter sur Sacha qui arriva et me piqua mon burger sous le nez. Le pire dans tout cela ? Il s’assoit juste à côté de moi et dévore MON hamburger devant mes yeux, sans se rendre compte que je le fusille littéralement du regard. « Mm ch’est bon. On dirait qu’il vient de Mac Do. » Tiens, et si je me servais de mon couteau pour le poignarder ? Non parce qu’il est clairement en train de s’aventurer sur une pente diablement glissante, on n’emmerde pas un Jaheim affamé ! « C’est bien pour cette raison que je le faisais chauffer à la base… Ouais parce que c’est mon burger que t’es en train de manger ! » Je tends la main, je veux récupérer mon hamburger, je n’ai tout simplement pas la foi de retourner dans le congèle pour m’en ressortir un.

Me voilà dévorant un bon burger devant un Jaheim qui semble stupéfait. Pourquoi donc ? Je me suis taché ? Non. Je me suis tout simplement emparé de son dîner. Oups. Il aurait dû m’avertir. « Ah. Ch’est vrai ? Désolé. » J’hausse les épaules avec un air mollasson. Comment ça j’en ai rien à faire ? Mais non, pas du tout. C’est juste que maintenant c’est un peu trop tard. Je l’ai bien entamé déjà son dîner et il est tellement bon en plus. Et puis, c’est qu’un burger après tout, pas de quoi en faire un fromage ! J’irai lui en refaire un au pire. Mais lui me tend la main pour qu’il puisse récupérer le restant de celui-là. Pas question ! « Mais non, tu peux pas le manger. » Je prends un air affolé comme si j’avais la gale ou que le burger était empoisonné alors que non. Je lui ferai bien un speech comme quoi ça fait grossir, c’est pas bon pour sa santé ou qu’il faut qu’il mange plus équilibré mais ça serait du gros foutage de gueule donc je trouve une excuse plus subtile et recherchée. « Je veux dire, j’ai des microbes et ça serait comme si tu m’embrassais. » Bien évidemment. Je peux pas lui redonner. « Tu veux pas m’embrasser ? » Non, ce n’est pas une proposition. C’est juste une supposition que j’ai faite. Il ne me semble pas que le jeune homme soit attiré par les garçons donc à mon avis ça le dérangerait de poser ses lèvres sur les miennes. « C’est un syllogisme. Du genre, je suis mortel. Tous les humains sont mortels donc je suis un homme. » Elémentaire mon cher Watson ! Bref, tout ça pour dire qu’il peut pas reprendre son burger. D’ailleurs, je croque à nouveau dedans et bien comme il faut. Il en reste plus beaucoup. « Quoi que si tu m’embrasses, je peux peut-être te donner la fin. » Je plaisante bien entendu. Quoi que… ça me dérangerait pas en fait si il posait ses lèvres sur les miennes là tout de suite.

J’ai des envies de meurtres, il m’en faut définitivement peu aujourd’hui et constater avec dépit que Sacha, un mec avec qui je me suis trémoussé dans la boue la semaine passée pour remporter une manche et avec qui j’ai accessoirement terminé dans une fontaine en pleine bataille d’eau pour nous nettoyer, est en train de manger MON hamburger me fait bondir. Je me trouve malgré tout relativement calme ce soir, je ne sais pas pourquoi mais je me retiens, je lui signale juste que si cet hamburger se trouvait dans le microondes ce n’était pas pour rien, c’est parce que je le faisais chauffer. « Ah. Ch’est vrai ? Désolé. » Je le toise fixement du regard, croit-il vraiment qu’il va réussir à s’en sortir avec une simple excuse bas de gamme ? C’est mal me connaitre, je l’aurais mon burger, qu’il le veuille ou non. Je lui laisse une chance de me le donner avant de passer à l’attaque cependant, trop de bonté en moi. « Mais non, tu peux pas le manger. » Comment ça je ne peux pas le manger ? Il semble affolé à l’idée que je le fasse alors que je n’ai pas posé de question, je veux le manger, qu’il soit d’accord ou non parce qu’il m’appartient… Ouais, je suis d’humeur assez mesquine ce soir ! « Et pourquoi cela ? » Que je demande, un poil agacé quand même. Non parce que ce putain de burger me fait diablement de l’œil et je me suis préparé à le manger, j’en salive comme un abruti de clébard devant un os. « Je veux dire, j’ai des microbes et ça serait comme si tu m’embrassais. » Les traits de mon visage se froncent, je ne tiens pas à l’embrasser et, ouais je dirais qu’il n’a pas tort mais ce soir j’ai une putain de flémingite, je n’ai pas envie d’attendre davantage alors je crois que je vais juste me contenter de faire abstraction de tout cela et me concentrer sur le bon gout de l’hamburger. « Tu veux pas m’embrasser ? » La réponse ? Pas besoin de la chercher puisqu’elle est évidente. « Non ! Yeuuurk ! » Je secoue la tête pour chasser cette image de ma tête. Ah oui, il faut savoir que j’ai un esprit qui fonctionne à l’image, je m’imagine chaque parole qui retient réellement mon attention et je suis donc en train de penser à Sacha, de visualiser une scène complètement irréaliste pendant laquelle nous échangerions de langoureux baisers tous les deux et j’en ai le vertige, dans mon imaginaire ça à l’air plutôt plaisant, peut-être même appétissant mais je ne suis pas gay alors non, ce sera un non définitif. « C’est un syllogisme. Du genre, je suis mortel. Tous les humains sont mortels donc je suis un homme. » Je relève un sourcil et ne peut m’empêcher de lui faire remarquer, de plus en plus impatient. « Si tu crois que tu vas t’en sortir en baragouinant je ne sais quoi… Tu te mets le doigt dans l’œil et bien profond ! Donne-moi cet hamburger ! » Il croque dans mon burger, L’ENCULÉ IL A CROQUÉ DANS MON BURGER ! Je dois tirer une tronche assez épique, du genre profondément choqué, à la limite de la moue révoltée. « Quoi que si tu m’embrasses, je peux peut-être te donner la fin. » Je lève les yeux au ciel et je réponds du tac au tac. « C’est la pire excuse que j’ai pu entendre de toute ma vie pour m’emballer ! » Bon, ce n’est pas le tout hein, mais il a gagné, il ne reste plus rien du burger. « Ton choix est très simple maintenant, sois tu me fais un hamburger tout de suite soit… Soit je deviens ton pire cauchemar et tu souhaiteras ne jamais m’avoir croisé de toute ta vie ! » Je ferais presque peur non ? J’ai faim et lorsque je suis affamé je suis pire qu’un animal enragé, surtout lorsque je suis déjà d’humeur moyenne. Bon, il me sert de diversion, mes traits sont donc moins sévères mais ça ne change rien, je ne suis pas d'humeur pour qu'on me pique un burger et qu'on ne me donne rien en échange.

Tout en savourant le bon burger réchauffé de Jaheim, je lui fais savoir avec un extrême détachement et un calme absolu qu’il ne récupèrera pas son burger. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que j’ai des microbes et que reviendrait à m’embrasser. Je suis sûr qu’il voudrait éviter ça, non ? Son bruit étrange me conforte dans cette direction. Quoi que… il en faut beaucoup quand même en secouant la tête. Qu’il dise que c’est dégueulasse tant qu’il y est deux mecs qui s’embrassent, je me vexerai pas. Non mais ! « C’était pas une proposition. » Je le coupe sec, pas très ravi de sa réaction. Je préfère le préciser quand même. J’aurai pas envie qu’il s’imagine des choses. Si ça se trouve il a un égo surdimensionné et ça le fait kiffer qu’on s’intéresse à lui. Ou alors il va répéter à tout le monde qu’il m’a foutu un vent. Non. C’est pas vrai. Je m’assurai juste de sa sexualité et je voulais juste appuyer ma thèse. D’ailleurs, j’explique le syllogisme. Mais il semble ne pas trop apprécier et il commence à hausser le ton et devenir autoritaire. Ça ne m’impressionne pas pour autant et je garde mon calme habituelle. J’ai rien fait de mal alors il va se calmer tout seul. Du moins, j’espère. Je ne suis pas méchant et il ne semble pas être méchant non plus. Je fais quand même un peu d’humour histoire de détendre un temps soit peu la situation. S’il m’embrasse, je lui donnerai la fin de son burger. Je sais qu’il le fera pas mais je garde l’infime espoir qu’il n’ait ne serais-ce qu’un peu de cran pour le faire et me clouer le bec. Mais non. Il déclare que c’est une vieille excuse pour que je parvienne à mes fins. « Pas du tout. J’ai pas envie de t’emballer. » Je croise les bras et secoue la tête de gauche à droite avec un air assez nonchalant. « Hm. J’imagine que je dois pouvoir faire ça. » J’achève le burger entre mes dents puis je décide de me lever avec un air abattu et les sourcils froncés. Il est vrai que ça m’a un peu contrarié tout ça. J’ai ravalé ma fierté mais lui m’a tout de même pas très bien parlé. Je saurai à présent à qui j’ai affaire je crois. Néanmoins, je me dis que je ferai peut-être bien de creuser et de pas me fier à la première impression. « Pourquoi t’es grognon ? » Je me retourne d’un coup vers lui, avec un air compréhensif en plongeant mes iris dans les siens. « Je veux dire… il y a quelque chose ici qui te contrarie ? » S’il me répond : « toi », je le tue. En attendant, mes mains se chargent de récupérer un nouveau burger et de le placer au micro-onde. Plus qu’à atteindre quelques minutes maintenant. Pas sorcier au final. « Etre perché sur un fil dans le vide, ça me fait oublier tout le reste. Je suis obligé de me concentrer pour pas tomber et je pense à rien d’autre. Tous mes soucis s’échappent pendant quelques instants. » C’est donc un très bon moyen pour moi de rester calme et de maîtriser ma colère ou toute autre émotion. Je pense qu’il y en a beaucoup d’autre et que Jaheim devait en trouver un. Il semble vraiment avoir besoin de se vider l’esprit et de s’apaiser.

Le méchant Sacha est arrivé tout droit de nulle part et le vilain chenapan m’a dérobé mon hamburger sous le nez. Quelle idée pour le microondes de s’arrêter et de retentir pile à cet instant hein ? Je suis fermement décidé à récupérer mon burger mais Sacha tente de me convaincre du contraire en me parlant de bactéries et compare même le fait de croquer derrière lui au fait de l’embrasser. Non mais il a craqué lui non ? Je ne peux m’empêcher d’imaginer la scène et d’avoir des haut-le-cœur. Embrasser un autre mec, et puis quoi encore ? Je suis très ouvert d’esprit mais pas de là à vouloir essayer non plus. Bon, je dois malgré tout reconnaitre que l’idée m’est vraiment très brièvement passée par la tête à cause d’Aaron lorsqu’il a glissé ses lèvres le long de mes doigts mais ça n’a pas duré et je me suis immédiatement souvenu du dégoût que j’éprouverais à faire une telle chose… Enfin techniquement ! « C’était pas une proposition. » Je n’ai pas dit le contraire, j’ai juste l’habitude d’imaginer visuellement tout ce que l’on peut me dire, je me suis donc fait la scène dans ma tête. « Et tant mieux d’ailleurs, je ne consomme pas de la bite au petit dej ! » Sacha me propose un deal vraiment très étrange, un baiser contre le reste de mon burger et autant vous dire que je ne compte pas dépasser une telle limite, l’embrasser pour un vulgaire petit morceau d’hamburger… Il m’en faudra bien davantage pour reconsidérer la question. « Pas du tout. J’ai pas envie de t’emballer. » Je pouffe de rire, moqueur. Le beau métisse a au moins le mérite de m’arracher un rictus, il me met de meilleure humeur et c’est tout à son honneur. « Je t’ai cramé mec, mais j’te juge pas t’inquiètes ! » Je n’ai pas l’égocentrisme pour me prendre pour dieu mais bon, j’ai bien conscience que je ne suis pas moche et j’en joue parfois pour arriver à mes fins. Pas aujourd’hui cependant. « Hm. J’imagine que je dois pouvoir faire ça. » Je veux plaisanter un petit peu mais j’ai les crocs alors oui, il peut bien faire ça je pense. Je retrouve ma très mauvaise humeur du jour, une moue vilainement boudeuse sur le visage. « Pourquoi t’es grognon ? » Il me regarde avec un petit air compatissant qui m’agace encore plus. « Je veux dire… il y a quelque chose ici qui te contrarie ? » Il me prépare mon hamburger, voilà qui devrait me donner l’énergie nécessaire pour combattre ma mauvaise foi et me comporter de manière plus… Amicale ! « Mauvaise journée ! » Je n’ai pas forcément le moral aujourd’hui, je pense que ça arrive à tout le monde. Probablement que ça ira mieux demain matin. « Etre perché sur un fil dans le vide, ça me fait oublier tout le reste. Je suis obligé de me concentrer pour pas tomber et je pense à rien d’autre. Tous mes soucis s’échappent pendant quelques instants. » Je l’écoute attentivement sans réellement cerner où il veut en venir. « J’ai pris l’habitude de faire de la boxe lorsque je suis énervé… Mais ça ne suffit pas toujours ! » La faute à un caractère très sanguin, je m’énerve pour un rien et je monte en pression à la vitesse de l’éclair. « Merci pour le hamburger ! » Il me le sert dans une assiette et je ne peux que le remercier, c’est la moindre des choses même s’il m’a volé le précédent. « Et si tu en profitais pour m’en dire plus sur toi ? » Qu’il me divertisse pendant que je mange, ça passera le temps.

Jaheim ne consomme pas de la bite au petit déj’. Mes yeux s’écarquillent bien grand, surpris par l’ampleur des propos. « Moi non plus. » Je réponds du tac-au-tac avant de lui faire les gros yeux, pas très content de ses insinuations et de son franc-parler à la limite de la vulgarité. Et puis, j’ai pas envie de l’emballer, que ce soit clair. Il m’a limite coupé l’envie là avec ce qu’il a pu dire avant. Et puis, soit disant, il m’aurait cramé et il me juge pas. N’importe quoi. Je grimace, un peu blasé du comportement du candidat qui se trouve en face de moi. Pire réaction de gamin, tu meurs. Je me contente de lever les yeux en ciel en guise de réponse. Ou non. « L’espoir fait vivre. » C’est pas non plus un apollon le type. J’ai vu des gars bien plus beaux et plus gaulés que lui. Il devrait peut-être songer à regarder les autres pour se rendre compte qu’il n’est pas irrésistible. Bon et je décide quand même d’aller lui faire un autre burger histoire d’apaiser les tensions. C’est vrai que j’ai poussé le bouchon un peu loin même si il s’est un peu injustement énervé sur moi. Ma curiosité me pousse quand même à lui demander pourquoi il est grognon et si y’a un truc qui le tracasse. Après tout, c’est peut-être pas moi. Il me répond qu’il a passé une mauvaise journée. Hm. D’accord. J’imagine que je peux rien y faire et que ça lui passera. Je suis juste mal tombé. Mais il pourrait évacuer autrement qu’en s’énervant sur des gens. Par exemple, moi, c’est le funambulisme. Il me répond que lui fait de la boxe habituellement lorsqu’il est énervé. « Tu devrais peut-être en faire plus souvent. » C’est pas un reproche que je lui fais. C’est juste un conseil. Rien de bien méchant. Bref, je lui apporte son hamburger une fois qu’il a fini de réchauffer. Et voilà son assiette. Il peut plus m’en vouloir là. Tiens, il me remercie même. Un sourire s’empare de mon visage. Je le préfère largement comme ça le gars. Et puis, il veut en savoir sur moi maintenant. Après tout, pourquoi pas. J’imagine que notre petit différent c’est de l’histoire passé maintenant. « Hm… je m’appelle Sacha, j’ai déjà vingt-sept. J’ai participé à une autre télé-réalité il y a deux ans. J’avais trouvé l’amour. » Je me stoppe un instant, baisse la tête et reprend. « Enfin je pensais. Et puis la vie a repris son cours. Je ne travaille plus dans un cirque mais je continue mon numéro de funambulisme et de cracheur de feu dans un spectacle à Philadelphie. » Je sais pas quoi lui dire d’autre d’important et qui pourrait l’intéressé. Ah si. « J’ai des tatouages, des piercings, un serpent en animal de compagnie, une griffure de tigre ici. » Je soulève mon coude et lui montre ma blessure de guerre avant de reprendre. « Et puis voilà, je suis un bon vivant. J’aime m’amuser, flirter mais j’aimerai par-dessus tout me poser. Et c’est pour ça que je participe. » Je crois que je me suis jamais autant décrit. Mais bon sang ça fait du bien de parler comme ça parfois ! Au moins, j’ai tout dit. Ou presque. « Satisfait ? Tu penses qu’on peut être ami ? » J’ironise un peu et en même temps je suis sérieux. Dans le fond, je préférerai qu’on devienne ami plutôt qu’on devienne ennemi. Maintenant, une relation ça marche dans les deux sens. Je corresponds peut-être pas à ce qu’il recherche en terme d’amitié.